Honnêtement, tu ne pensais pas aller si loin. Tu l'observes de longues secondes, la créature, observe le mélange de sang rouge et noir sur ta peau, essaye de le nettoyer vaguement dans tes vêtements, jette le couteau par terre et soupire. Nadir n'a pas bougé, tant mieux. L'aile déchirée te fend le cœur. Est-ce qu'elle s'est battue avec quelqu'un ? Sûrement, vu le couteau. Quelqu'un qui s'en est pas sorti indemne. Pendant un instant tu penses au fait que ça puisse être le gamin avec vous. Hé, ça va aller. Tu devrais aller te cacher dans un coin, y a des fous avec des armes, et ils pourraient te tirer dessus. Tu te trouves complétement con mais bon, au moins tu es resté à bonne distance.

HRP : rassurer la créature ?

Qu'est-ce qu'il pouvait faire ? Il était trop choqué pour ne serait-ce que songer à fuir.
Il commençait à se faire un beau panel de choses improbables vues depuis quelques mois, mais là, vraiment... vraiment non. Peut-être que s'il fermait les yeux, la créature disparaitrait, et Mai avec, et la forêt, et tout le reste.
Mais non, bien sûr.
Ce n'était pas comme ça que ça fonctionnait.
Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il à mi-voix, sans bouger le moindre muscle.
Qu'est-ce qu'il pouvait faire ?

HRP - Putain quoi, in a way

La créature s'en va. Tu peux pas t'empêcher d'avoir un pincement au cœur en espérant que ça aille, pour elle. Mais bon, tu donnes un peu plus cher de sa vie que de la sienne, dans l'instant présent. Le silence retombe sur votre coin de forêt et l'homme à tes côtés ne te semble pas être spécialement un allié. Tu considères toujours l'idée de l'égorger. Allez, viens on bouge. Calme toi, Mai, jusqu'ici tout va bien.

HRP : Continuer votre chemin.

On bouge ?
On bouge ?
Comme s'il ne s'était rien passé ?
Dans le monde de Mai, peut-être que c'était normal. Peut-être que c'était un incident comme un autre, la routine, tout au plus, rien qui ne nécessitait que l'on hausse un sourcil d'étonnement, une petite moue surprise, même. Peut-être.
Nadir lui accordait le bénéfice du doute.
Mais dans son monde à lui... ben, non.
Ben non, et il en avait marre de jouer les hommes polis et obéissants.
Merde à lui, et merde au reste du monde.
Tu te fous de moi ? demanda-t-il en haussant les sourcils. JE bouge pas d'ici tant que tu ne m'as pas dit ce que c'était.

Et pourquoi restes-tu avec lui ?
Qu'avez-vous à apporter à l'autre ?
Rien.

HRP - demander à Mai des explications

Il commence à bien casser les couilles, en fait.

Un long soupir s'échappe de tes lèvres alors qu'il commence à piailler. Non mais sérieux. Il pense que vous aurez toujours autant de chance, que c'est une bonne idée de rester là, t'as sur les mains le sang de la créature et le sang de quelqu'un, tu sais même pas qui.

Tu aurais dû disparaître immédiatement.

Tu peux fermer ta gueule deux secondes et bouger ton cul ? Tu penses qu'il se passera quoi si elle décide de revenir et de se taper un croc de nous hein ?

HRP : Insister pour que Nadir se bouge.

Quand est-ce que le déclic s'était fait ?
Quand est-ce qu'il avait commencé à perdre patience ?
Depuis quand est-ce qu'il ne se reconnaissait plus, depuis quand est-ce que son cœur était aussi noir ?
Où avait disparu la compassion qu'il aurait ressentie pour Mai, il y a quelques mois de cela ? Il semblait à peine sorti de l'adolescence, il n'avait rien à faire ici, il n'avait pas à vivre de telles choses.
Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui, il l'énervait à ce point ? Aucun des deux ne méritait d'être pris au piège cette situation, mais Nadir, en ce jour noir, ne pensait qu'à lui-même. Ferme ta gueule, répondit-il d'une voix qu'il ne se reconnaissait pas.
Et ce pouvoir qu'il ne contrôlait pas, qu'il comprenait à peine, qu'il activa sans s'en rendre compte (mais il était si faible (63), tellement loin de la force de ce qu'il ressentait), illumina son visage, creusant ses cernes ; ce n'était pas la lumière chaleureuse de l'expression, c'était une lumière froide, presque sale, qui trahissait parfaitement ce qui pourrissait à l'intérieur de lui-même.

où sont passé ton amour et ta compassion ?
où est l'homme tranquille et taiseux ?
dévoré par sa propre lumière ?

Tu commences à m'emmerder, avec tes grands airs. Réponds-moi.

pourquoi une telle violence dans le ton de ta voix ?
pourquoi une telle rancœur ?

HRP - Insister pour que Mai donne ses explications.

Le dernier rempart qui s'écroule.

Nadir devient un homme que jamais il n'aurait soupçonné cacher.
La lumière change, semble fourmiller sous sa peau et soudain c'est un flash qui illumine la forêt, assez, l'espérait-il, pour déboussoler Mai.

et puis quoi ?

Et puis il s'approcha de Mai à grand pas, aveuglant puits de lumière dans cette forêt si noire, poing serré, et frappa en avant pour l'atteindre à la mâchoire.
Il ne savait pas quoi faire,
il ne savait pas se battre,
savait encore moins comment se défendre,
tout ce qu'il voulait c'était qu'il se taise et que tout s'arrête
pitié, que tout s'arrête
il voulait juste fermer les yeux, et le silence

pitié,
je veux juste que tout s'arrête

HRP - attaquer Mai (20)

Flash de lumière. Tu n'as pas le temps de te protéger les yeux, éblouit tu n'as pas le temps de le voir arriver, de le voir te balancer un coup de poing. Tu aurais bien rigolé, si la situation était différente.

Le mec ne savait pas se battre, le mec était nul.
C'était un lié d'Orion, pourquoi il t'attaquait ? Est-ce que c'était ça, le plan d'Orion ? Trahir ses alliés et se récupérer la meilleure part du gâteau ? Quel gâteau, même ? Tu ne savais pas.
Quelle hypocrisie de ta part, quand tu pensais à lui enfoncer la lame de ton couteau dans la gorge à la moindre occasion. Trop de lumière pour utiliser ton pouvoir, tu ne peux pas te servir de cet avantage. Il t'attaque, mais il n'a pas l'air de vouloir tuer. Il ne sait pas comment tuer.

Tu peux lui montrer.
Tu vas lui montrer.

Tu as la chance d'être agile sur tes pieds, assez pour ne pas trop galérer à te relever, des coup de poing, t'en as essuyé un paquet. Ce sera jamais pire que l'autre taré de deux mètres qui m'a poursuivit partout, tu penses. Là c'est qu'un gars. Qu'un humain. Qu'un vioc qui sait pas ce qu'il veut.

Toi, tu veux vivre.
Alors tu t'élances, et malgré la lumière, tu attrapes le couteau papillon dans ta poche pour l'enfoncer quelque part sur lui, peu importe, tu veux faire mal, tu veux l'éteindre.

HRP : Attaquer t̴̨̨̞̫̲̕ṳ̸͊͌͆͑ë̶̝̜̩̊̓͘r̴̨̛̪̘̒͛?̸̱̃͑̀̚ Nadir (47)

Tu ne sais pas pourquoi tu es rendu si fou par la lumière qui t'éblouit, les ténèbres qui t'habitent grondent et grondent et grondent encore, tu y perçois les voix qui te sermonnent sans arrêt, tu y perçois des encouragements.

Maintenant que le premier coup est porté, sans réel succès, tu n'as pas le choix. Tu supposes que tu ne peux plus fuir. Que dirait Procyon ? Procyon ne voudrait sûrement pas que tu tue un lié de son maître. Tu n'en sais rien, tu t'en fous. Tu veux juste le tuer, parce que ce n'est pas juste.

Parce que rien de ce qui t'es arrivé depuis ta venue au monde n'est juste. Et lui ? Tu n'en sais rien, tu t'en fous. Tu veux juste le tuer, prendre sa place, tu veux qu'on te remarque, pourquoi personne ne te remarque jamais, pourquoi personne ne cherche à casser tes murs ? Pourquoi personne n'essaye jamais ?

Pourquoi personne ne t'aime ?
pourquoi personne ne m'aime

HRP : Attaquer Nadir (66)

QU'EST-CE QUE TU FAIS ?
CE N'EST QU'UN ENFANT
NADIR
TU AVAIS PROMIS
QUE TU NE PORTERAIS PLUS LA MAIN
SUR QUI QUE CE SOIT
NADIR
TU AVAIS PROMIS
D'ARRÊTER DE FAIRE LE MOINDRE MAL
NADIR
ARRÊTE
ARRÊTE
ARRÊTE

et la lumière s'éteint

HRP - fuir (74)

Lorsque la lumière s'éteint, quelque part entre tes mains pleines de sang - de son sang - et ton visage, tu retiens ton souffle. Recule. Trébuche. Tombe. Tu l'observes en silence, la boule au ventre, une boule immense qui avait grandi grandi et grandi encore avant de se faire soudainement si lourde qu'il te semblait impossible de te relever.

Tu avais tué un homme, de tes propres mains.
Tu avais passé sur lui la colère qui bouillonnait en toi, depuis trop longtemps.

Qu'est-ce que j'ai fais... Qu'est-ce que j'ai fais...

Ça résonne tout bas entre les arbres près de toi, tu essayes de nerveusement essuyer tes mains chaudes de son sang sur ton pantalon troué, les chaînes tintent. Ta tête tourne. Qu'est-ce que tu as fais, Mai ?

Et maintenant, Mai ?
Les ténèbres te susurrent des mots doux, tu ne sais pas comment retrouver Procyon, tu ne sais pas comment retrouver les autres. Tu sais juste que tu n'as plus rien, plus personne. Et si Orion te trouve ? Tu ne veux pas sentir la lumière à nouveau.

Tu ne veux plus rien sentir.
Tu ne fais qu'un avec l'obscurité.

HRP : Mai disparait dans les ténèbres de son pouvoir (37)