Une goutte de pluie froide sur ton front te sort de ton pseudo-sommeil. Tu ouvres les yeux et une autre tombe dans ton œil. Tu grognes, rouspètes. T’as aucune idée de pourquoi t’es là et pas dans ton lit, dans les bras de Vladymire. Au sec. Pas sur un sentier random au milieu de nul part.

Et pour couronner le tout, tu n’es pas seule. Lancester est là. Tu le ressens avant de le voir. Mais il n’y a pas que lui. Instinctivement, tu viens te placer devant lui. Ce n’est pas forcément sur lui que tu comptes pour vous défendre -sans offense Lan’- et tu te méfies de ces inconnus.

« Vous êtes qui vous deux ? » Tu demandes, sur la défensive.

Tes yeux ouverts se posent d'abord sur Vanille, que tu aimerais retrouver seule, ici, sans ces deux inconnus. Tes doigts trouvent les siens, et visiblement ils se connaissent. Tant mieux, tu supposes ! Ce sera plus facile comme ça, comment établir un lien de confiance entre quatre étrangers, sinon ? Un sourire franc.

Je suis Ismène, et elle c'est ma copine, Vanille. Vous savez où on est ? Et ... Pourquoi on est là, aussi ? Tu t'apprête à ajouter que Vanille est un peu timide, qu'il ne faut pas s'en vexer, qu'elle a juste un peu de mal avec les inconnus, mais tu espères que ta présence suffise à la décrisper.

La marque brûle, invisible, ancrée dans son âme directement. Vanille est aux aguets. Elle serre la main d'Ismène dans la sienne, tendue jusqu'au bout des ongles, un pas en arrière pour s'éloigner vainement des inconnus. Elle n'a pas peur, mais elle est nerveuse. Quelqu'un a son téléphone ? Pour de la lumière, ou du réseau ? Elle demande, timidement. Ses yeux brillent dans le noir.

« Hm... Lancester. » Tu le pointes du doigt. « Wren. » Tu te pointes du doigt.

Tu ne fais pas confiance à ces gamins. Tu ne fais confiance à personne. Même pas vraiment à Lancester. Il es trop lâche. Tu sais que les décisions, ce sera à toi de les prendre. Et si en temps normal, ça ne te dérange pas tant que ça, au contraire, quand ça concerne le cercle tu préfères être guidée par Lysandre. Par Rastaban. Même pas Winchester.

« Ecoute. J'aimerais bien aussi savoir ce qu'on fout là. Donc si vous avez le moindre indice, c'est le moment. En attendant, on va faire ce qu'on peut pour descendre nan ? »

Tu fouilles tes poches pour en sortir ton téléphone. Soupir de soulagement quand tu vois que tu as encore de la batterie. Tu allumes la lampe torche. Et maintenant quoi ?

HRP : Elle essaie de faire de la lumière.

Tu profites d'un instant où ils vous quittent des yeux pour te retourner vers Vanille et l'aviser quelques instants. Tu ne prendrais aucune décision sans elle. Si vous deviez vous séparer pour sa sécurité, votre sécurité, tu le ferais sans l'ombre d'un doute. Mais il fallait bien descendre. Concertation faites, tu profites de la lumière de la dénommée Wren quelques instants avant de tâtonner tes poches, sans succès.

Ah, mon téléphone était en train de charger j'crois. Pas de téléphone dans la poche pour Ismène. Tu soupires faiblement. Essaye de ne pas penser au fait que tu es un sacré boulet, Ismène. Tu saurais traverser la forêt pour rejoindre la ville, Vanille ?

Vanille scanne les environs, fébrile. Trop de questions, trop de bruits, trop de pluie. Elle serre la main d'Ismène, elle ignore la sensation brûlante de la marque, elle ignore ce pain béni, ce dernier cadeau d'une mère. Une bouffée de chaleur, d'angoisse en imaginant deux yeux jaunes au bout du sentier.

Dans la forêt... ? Non, je crois pas, elle ment habilement. J-Je suis désolée, j'ai trop peur, il fait trop sombre. Je... Elle déglutit, se rapproche d'Ismène. Passez devant... je vous suis. Désolée.

Tu ne sais pas s'ils jouent la comédie. Et si c'est le cas, ils sont vachement doués ces piots. Tu es sur tes gardes. On ne sait jamais.

Lancester qui prend des initiatives, qui passe devant, c'est une première. Tu hoches la tête en signe d'approbation. Et puis tu te tournes vers ces gamins. Vers cette Vanille surtout.

« T'as pas à avoir peur. T'es avec des grandes personnes. » Tu souris. Tu plaisantes. Ce n'est pas le moment. « Il va passer devant. Et moi je ferme la marche. Comme ça, on verra venir des deux côtés. » Dis-tu plus sérieusement.

Tu ne laisses pas vraiment de place à la négociation. Ton but n'est pas de les piéger. Pas de les protéger complétement non plus. Mais tu imagines que ce serait plus logique comme ça. Déjà parce que tu ne leurs fait pas confiance. Aussi parce que tu connais tes capacités et celles de Lancester. Tu sais que vous êtes, en théorie, capable de vous défendre. De ces jeunes, tu ne sais rien. Ni s'ils sont normaux. Ou comme vous. Ou autre chose. Alors dans le doute... D'un geste de la main, tu les invites à avancer à la suite de ton ami.

« Faites attention où vous mettez les pieds tous autant que vous êtes. J'ai absolument pas envie de vous porter jusqu'en bas. »

HRP : Elle leur demande gentiment (?) de passer devant.

L'idée de vous retrouver en sandwich entre les deux inconnus ne te rassure pas des masses, Ismène. C'est ce qui se rapproche le plus d'une très mauvaise idées, mais tu glisses ta main près de celle de Vanille pour l'attraper et la tire un peu à ta suite, pour t'assurer qu'elle suive le pas. Allez, viens. Inutile de faire davantage de cérémonies, pas vrai ? Tu serres sa main dans la tienne.

HRP : Entamer la descente même si grmbl

Ce n'est pas.
Une bonne chose.

Elle regarde la dénommée Wren se placer derrière eux alors que son pote entame la marche et Vanille frissonne. Des voix dans sa tête, des éclats de conversation, un rire familier, des questions. Sa main vient tenir sa tête alors qu'elle ferme les yeux un instant.

Pourquoi ?
Pourquoi maintenant ?

Elle serre deux fois la main d'Ismène, signal secret entre eux deux. Ca ne va pas. Elle peut continuer à marcher mais ça ne va pas.

Ca ne peut pas bien se passer.

Ah. Lancester s'arrête. Allons bon. Il aura été courageux cinq minutes. C'est déjà beaucoup pour lui. Tu te disais bien aussi que c'était curieux qu'il passe devant et qu'il accepte tout bonnement de descendre. Ça ne t'empêche pas de pousser un soupir audible malgré la pluie, malgré le vent. Tu t'arrêtes toi aussi. Vous n'avez pas vraiment le choix. Le problème c'est qu'il a raison. Plus ça va et moins vous voyez où vous mettez les pieds. Même la lampe de ton téléphone n'éclaire que peu de chose. Et toi, moins tu y vois et moins bien tu te portes. Tu prends vraiment sur toi mais ça va vite devenir compliqué cette histoire.

« Ouais... On va juste tomber... » Tu soupires à nouveau. « Mais en même temps, tu veux qu'on fasse quoi d'autre ? »

Tu les regardes tour à tour, prête à écouter n'importe quelle proposition. Tu réfléchis à une solution de ton côté. Tu réfléchis à utiliser ton pouvoir. Tu réfléchis à comment Lancester pourrait utiliser le sien. Vous pourriez descendre sur le cul...

HRP : Elle s'arrête.

Tu penses au fait que Procyon veut sûrement chasser, mais en attendant, s'il n'y a pas de menace, tu n'attaquera pas en premier. Tu penses au fait que tes propres blessures pourraient se rabattre sur Vanille, comme sur Sören et l'idée ne te rassure pas des masses. Tu n'as pas envie de lui causer encore plus d'ennuis. Tu restes un long moment à réfléchir, à chercher une autre solution, tu ressers la main de Vanille dans la tienne, entremêle vos doigts. Fais attention avec tes plateformes, ok ?

Tu hésites.

Vous voulez qu'on passe devant ?

Tu ne leurs fais pas confiance.

HRP : Continuer de descendre.

L'instant d'avant elle allait bien. Tout allait bien, à part les intrusions, les voix, les éclats de paroles et
et
et
et
et
et
et

AH! elle s'écrie soudain en se recroquevillant par terre, la tête dans les mains. Les larmes commencent à s'accumuler sur ses joues, alors qu'elle se tord de douleur aussi discrètement que possible. Ca fait mal.
Ca fait mal.
Ca fait mal
Ca fait mal
Ca fait mal
MERE, A L'AIDE
Ismène..., elle gémit. Va-t-en...