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Ça n’arrête pas. Ça ne veut pas s’arrêter. Ça te prend la tête. Ça occupe beaucoup trop tes pensées pour une affaire qui finalement, n’est ni personnel, ni professionnelle. Tu ne peux parler de ça à personne, n’importe qui te prendrais pour une folle, te dirais que tu ferais mieux de passer à autre chose. Ta famille, et même certains de tes collègues, te rappellerais que ça fait un moment que tu n’as pas pris de vacances et ton supérieur serait sans doute soulagé que tu viennes lui réclamer les semaines de congé que tu as délaissées depuis que tu travailles ici.
Toi, pourtant, comme d’habitude, tu ne l’entends pas de cette oreille.
Peu importe ce que c’est, tu as acquis la conviction qu’il y a quelque chose, quelque chose qui mérite que tu t’y intéresses, quelque chose d’assez fort pour te pousser en avant, et à la fois, te retenir vers l’arrière au point où, sans raison apparente, tu te sentes atrocement tiraillée depuis maintenant plus d’un mois.
Tu es de retour ici. C’est plus ou moins ici que ça a commencé, c’est à partir d’ici que tu as commencé à filer le train de cet homme alors, c’est d’ici que tu décides de revenir le chercher. Tu ne sais rien de lui, tu aurais pu fouiner, mais, tu ne sais pas trop pourquoi, tu t’en es empêchée et tu es venue jusqu’ici, sans même savoir s’il travaillait vraiment, aujourd’hui. Sans même connaître ses horaires. Sans la moindre info, finalement, tout juste avec l’idée en tête que, si tu parviens à le voir, tu l’aborderas. Tu moins, tu essaieras.
De toutes façons, elle n'a plus rien à dire. Ils se sont disputés, c'est rare - d'habitude, ils ne se disputent pas. Mais la tension qui parcoure Danaé et la colère, la paranoïa, le stress qu'elle ressent émanent d'elle sans qu'elle puisse y mettre un terme. Ca le met à cran, lui aussi. Alors elle sort. Agacée.
* Je peux vous aider ? Vous cherchez quelque chose ? Son ton ne pouvait être plus sec.
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Avec le culot que tu as, avec ton caractère, avec ta facilité à aller vers les autres, tu ne devrais avoir aucun mal à l’aborder. Oui. C’est ce que tu te dis, pour te rassurer un peu, alors que tu t’es appuyée contre ta voiture. Skai, le berger allemand est installé à l’arrière, sur la banquette. Il sait que tu es là, toute proche, alors, il s’est permis de se coucher pour se reposer tandis que tu es là, en train de fixer droit devant toi, tes clés entre tes doigts, tu ne cesses de les triturer dans tous les sens dans un cliquetis finalement fort agaçant.
La question, Karel, c’est ce que tu vas pouvoir ajouter, quand tu l’auras abordé. Tu ne peux tout de même pas lui dire que tu l’as suivi. Et puis, c’est si flou, dans ta tête, tu n’as pas les mots, ils ne veulent pas se former dans ton esprit, encore moins dans ta bouche. Tu serais surement silencieuse alors un « bonjour » tout à fait ridicule …
Un soupir.
Tu ne l’as pas vue approcher. Pourtant, n’importe qui voit probablement cette femme de loin, mais tu n’as jamais été très penchée sur son travail. Tu la connais. De vue. Comme beaucoup de monde. Mais voilà qu’aujourd’hui, pour une obscure raison, elle vient à toi, elle s’adresse à toi et son ton, celui qu’elle utilise pour te questionner sans une once de politesse te fais dresser les poils sur tête.« Je ne pense pas, j’attends quelqu’un. Merci. » Tu appuies sur ton dernier mot, pour lui montrer que tu es polie, toi, au moins.
* Qui est-ce que vous attendez ?
D'ordinaire, elle n'aurait pas posé autant de questions. Mais elle s'inquiète.
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Elle ne fait que passer. Vous êtes toutes les deux dans la rue, et certes, tu fais le pied de grue, appuyée contre ta voiture, tout en fixant un immeuble en particulier mais, toi, tu n’as pas l’impression d’être suspecte. Tu pourrais attendre n’importe quoi, pour une raison très banale, alors, oui, tu as l’espoir – court – que ta réponse, somme toute relativement claire puisse suffire. Grosse erreur.
Sa question suivante te surprend. Elle te surprend tellement qu’un certain stress vient s’insinuer en toi, te laissant échapper un petit ricanement nerveux.« Je ne suis pas certaine que ça vous regarde … » N’a-t-elle pas autre chose à faire que de te faire subir un interrogatoire pour d’obscures raisons ? Tu n’aimes pas cette position, en plus, d’habitude, Karel, c’est toi qui poses les questions et non l’inverse. C’est toi qui interpelles les gens bizarres.« Un ami. » Faux, archi faux. Gros mensonge, mais, si tu n’apprécies guère en user, dans ton métier, tu sais aussi que c’est indispensable.« Si vous voulez tout savoir, j’aimerais l’inviter à boire un café pour que nous puissiez discuter. » Et tu braques tes yeux sur elle, cette femme, si différente de celle que tu es. Maquillée. Bien plus belle que toi. Plus féminine. Elle dégage quelque chose de particulier, c’est certain. Elle a une certaine prestance, du charisme.« Vous interpellez souvent les gens dans la rue de cette manière ? »
Elle tapote ses doigts gantées contre son avant-bras, jaugeant Karel de haut en bas, la détaillant. Elle n'est pas moche. Une nouvelle forme d'inquiétude fait son bonhomme de chemin dans sa tête. De la jalousie.
* Il s'appelle comment, votre ami ? Je connais du monde ici. Je pourrais vous dire à quelle heure il termine.
C'est l'heure du pallier !
→ Lui parler de Nori.
→ L'envoyer se faire foutre.
→ L'envoyer gentiment se faire foutre.
→ L'ignorer et partir vers le bâtiment.
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Tiens. On dirait qu’elle perd patience. Et toi, Karel, face à ce qu’elle débite là, disons que tu tires une drôle de tête hein. Clairement, tu la prends littéralement pour une folle, et le regard que tu lui lances, à ce moment précis, en dit long, de même que le rire, une nouvelle fois sacrément jaune, qui s’échappe de tes lèvres.« Louche ? Je suis dans la rue, près de ma voiture. Vous devriez sortir plus souvent. » Et puis elle te toise, elle te juge, même, du moins, c’est l’impression que tu as et tu n’aimes pas ça. Il y a des aspects de ta vie sur lesquels tu manques surement de confiance en toi, et tu n’aimes pas l’idée qu’une inconnue puisse se permettre ce genre de chose, surtout face à toi.
Le pire. C’est qu’elle … change de stratégie. Elle continue les questions, oui, mais voilà qu’elle se pose devant toi comme si elle voulait finalement t’aider, et tu n’es pas dupe, tu vois bien que tout ce qu’elle veut, c’est obtenir le nom de la personne que tu attends ici. Le truc, Karel, c’est que si tu l’as, ce nom, tu te refuses catégoriquement à le donner pour des raisons évidentes. Premièrement, ce n’est pas un ami, il ne te connaît surement même pas. Ensuite, tu le suis. Tu le surveilles. Du moins, tu l’as fait, et là, c’est ... c’est. C’est compliqué, quoi. Alors tu souffles.« Ecoutez, c’est … gentil, mais je n’ai pas besoin de votre aide. Je vais simplement attendre encore un moment. Passez votre chemin, et bonne journée. »
- Spoiler:
Elle l'envoie se faire chez les grecs, gentiment.
* Espèce de petite...
Nori demande, ajustant sa poigne sur l'attaché case au bout de sa main. Il détaille l'actrice quelques instants, avant d'aviser la jeune femme qui se trouve à ses côtés. Ha. Bon sang, c'était ça cette sensation étrange, mh ? Il avait promis, mais impossible de prendre parti ici, et dans une telle situation. Autant assurer ses arrières, pour le moment.
* Est-ce que quelqu'un vous importune ?
Il la vouvoie, parce que c'est plus correct, parce qu'ici il vaut mieux faire attention, surtout lorsqu'autant d'oreilles indiscrètes trainent dans les parages.
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Inutile d’être impolie. Ou encore violente. Déjà parce que ce n’est ni dans tes habitudes, ni dans ton caractère, mais ensuite, parce que, rappelons-le s’il le faut, hein. Tu es flic, Karel. Et actuellement en service, en plus, même si tu débordes un peu sur ton boulot pour être ici, tu es considérée comme étant en patrouille, alors, disons que ça passe. Du coup, c’est … sèchement, mais tranquillement que tu la remets à sa place. Elle n’a aucune question à te poser. Tu ne fais rien de mal. Tu ne fais qu’attendre, et peu importe ce qui l’a poussée à venir à toi, elle se trompe. C’est ce que tu penses, toi.
Evidemment, ça ne lui plait. Tu vois rapidement une ombre passer sur son visage, et au moment où tu comprends que, ça y est, ça vient de dégénérer, une autre voix vient se faire entendre, elle arrête immédiatement ta main qui, déjà, était partie à la rencontre de ta plaque et tu la laisses retomber, le long de ton corps, dans un soupir presque désespéré. Il ne manquait plus que ça …« Visiblement, votre amie se cherche dans une carrière de chien de garde. » Peu sympathique, cependant, tu es tendue, maintenant. Tendue à cause d’elle. Tendue parce qu’il fallait que ce type sorte pile à ce moment et vienne se mêler de tout ça. Cependant, tu es venue pour ça, non ? Alors, tu décides d’ignorer l’actrice, ton regard étrangement neutre malgré ta fébrilité actuelle se pose sur l’homme et dans un souffle tu lances …« J’ai besoin de vous parler. »
* Cette femme. Je... je me méfie d'elle.
* Danaé, il murmure en posant sa main contre son épaule, fermement. Je vais m'en occuper.
Lorsqu'il relâche la jeune actrice, c'est pour rejoindre l'inconnue - ou presque, et le regard sombre, il lâche, finalement.
* Pas ici. Venez dans ce restaurant, ce soir.
Il annonce, finalement, en lui glissant la carte de visite d'un petit restaurant de ramens, celui-même où il s'était rendu avec Lycaon. Il la gratifie d'un sourire poli et fait demi tour, finalement.
* Elle va s'en aller. Pas vrai, mademoiselle ?
Ça ne l'empêche pas d'être méfiant.
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Non mais c’est fou, ça, hein. A quel moment est-ce que tu as fait une erreur, Karel ? Tu es persuadée d’être restée dans les clous, et pourtant, cette femme à carrément l’air de fulminer, comme si ta présence lui était insupportable. Tu n’aurais pas imaginé ça comme ça, et pourtant, tu trouves quand même le courage de formuler ta demande. Tu veux simplement parler. Rien de plus, rien de moins, même si honnêtement, tu ne sais pas quoi dire … tu ne sais pas comme aborder la chose, parce que tu ignores ce que c’est, cette chose.
Le truc, c’est que la colère de la blonde à finalement raison de tout le reste. Elle se méfie, et quand tu l’entends prononcer de telles paroles, tu ne peux t’empêcher de lui lancer un drôle de regard. Tu aurais bien répliqué, mais l’homme s’approche, te glisses une carte dans la main, s’éloigne à nouveau et bien gentiment, te fais comprendre que tu ferais mieux d’y aller.« Ah. » Ouais. C’est ta réaction, sur le moment, tandis que ton poing se serre sur la carte.« Je m’en vais. » Tu annonces, finalement, poussée par l’idée que c’est la meilleure chose à faire. Au moins, tu ne repars pas les mains vides. Du coup, tu te tournes, en direction de ta voiture, tu ouvres la portière et puis, tu te tournes, une dernière fois.« Je ne veux le moindre mal à personne. »
Ils doivent avoir cette discussion qu'il repoussait tant.
(Tu pourras archiver !)