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Fusil à pompes dans les mains, carafes d'eau dans les pupilles
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Tu t’es déjà enfilé pas moins de cinq boissons énergétiques depuis le début de la journée, en plus des sodas à la caféine. Ton estomac ne va sans doute pas te remercier pour ça, mais peu importe, tu regrettes déjà d’avoir pris deux jours pour tes parents. C’est fou ça, parce qu’à la fois, tu es tout de même contente d’avoir revu ta famille mais … disons que tu as maintenant deux jours de boulot de retard, que quand tu as pointé le bout de ton nez au bureau, à ton retour, tu avais des dossiers partout sur ton espace de travail, une liste de messages et de gens à rappeler longue comme le bras, aussi, pour couronner le tout.
Heureusement, ce qu’il y a de bien avec toi, c’est que tu ne te plains que par principe, finalement. Si tu as du travail, tu le fais, et tant pis si tu dois faire des nuits blanches. C’est pour ça qu’hier soir, voyant que tu avais du pain sur la planche, tu as décidé de rester tard. Très tard. Et au final, tu as fini par t’endormir sur ton boulot, à ton bureau. Ce matin, tu avais mal absolument partout, et tu ne ressemblais plus à grand-chose, mais ce n’est pas pour autant que tu es rentrée, tu as pris une douche dans les vestiaires, tu as enfilé une tenue de rechange, un peu froissée, qui traînait dans ton casier et puis, tu es sortie de là, les cheveux humides mais sacrément plus fraîche qu’il y a encore une heure.« Ashcroft ! » Ça, c’est le type de l’accueil. Tu ne le connais pas bien, mais tu as cru comprendre qu’il avait une sacrée mémoire. La preuve, il a déjà associé ton nom à ta tête, et il te fait signe d’approcher. Devant lui, un type, bien sapé, un look un peu décalé, et c’est à lui que tu t’adresses directement quand ton collègue le désigne d’un signe de tête.« Je peux faire quelque chose pour vous ? » Là, le chargé d’accueil te donne simplement le nom de Douglas Moore. Tu as croisé ce nom il y a encore deux heures, dans tes dossiers en cours, alors, forcément, ça te parle.« Suivez-moi. »
Tu traverses le poste, pour rejoindre ton bureau, tu décales rapidement le bazar qui y règne, avant de l’inviter à s’asseoir, sur la chaise, en face de toi, ouvrant ton ordinateur portable.« Je vous écoute. Douglas Moore. Vous le connaissiez ? Vous avez des informations ? » Parce qu’en ce qui te concernes, tu n’as rien, ou presque. Personne n’a rien vu, et à la fois, dans les CDC, c’est peu étonnant. L’homme a simplement été retrouvé mort, il avait pris une balle, le dossier est vide. Les suspects sont nombreux, et à la fois, les pistes si maigres.
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Quand il s’agit de bosser, tu es toujours d’attaque. Même avec une dose si faible en sommeil, tu sais compenser comme il se doit pour avoir les idées claires et tu n’as pas le moindre mal à te remettre dans le contexte d’une affaire quand il le faut. C’est pour ça, Karel, que quand tu poses de nouveau les fesses dans ton fauteuil, ton regard vient immédiatement se fixer sur cet homme, tu poses une ou deux questions, pour l’inviter à te dire ce qu’il a te dire, et puis … tu patientes, sans forcer.
La vérité, c’est que, lorsqu’il ouvre la bouche pour commencer à te parler, tu sens qu’il y a un truc qui cloche. Tu plisses les yeux. Ton regard se fait assurément plus suspicieux et il faudrait clairement être idiot – ou aveugle – pour ne pas s’en rendre compte.« D’une certaine façon ? » Tu commences à questionner assez rapidement, l’habitude fait que tu guettes chacun de ses gestes, regards, expression, tu écoutes les changements dans sa voix, et tu notes chaque subtilité ou étrangeté dans ses paroles. Et tu sais quoi ? Tu n’es pas au bout de tes peines. Parce que tu te rends compte bien assez vite que, visiblement, cet homme n’est pas là pour te donner des informations, non. Il pose des questions. Autant dire que ça ne te plait guère …
Très vite, c’est un soupir que s’échappe d’entre tes lèvres, tu t’enfonces dans ton siège, l’air clairement insatisfaite et puis, tu finis tout de même par ouvrir le dossier.« Vous êtes conscient que le dossier d’une enquête en cours est confidentiel ? » Tu lui demandes, en relisant à la hâte le peu qui se trouve noté sous tes yeux.« Il a prit une balle. On a retrouvé son corps sur le trottoir, en bas de chez lui et personne n’a rien vu, rien entendu. » C’est ce qui se trouve dans la presse. Rien de plus. Rien de moins.« D’où est-ce que vous le connaissez ? » Tu attrapes l’un de calepin, sur un coin du bureau.« C’est quoi votre nom, au fait ? Et qu’est-ce qui vous pousse à venir questionner la Police sur un homicide ? »
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Tu ne sais pas vraiment ce que tu dois penser de cet homme, hein. Ce n’est pas si souvent qu’on vient à toi pour avoir des informations sur une enquête en cours, juste parce qu’on connaissait la victime. Bien entendu, les familles, parfois, te contactent pour prendre des nouvelles, se tenir au courant de l’avancée de l’enquête … mais personne ne vient directement voir la Police en apprenant la mort tragique d’une connaissance. Donc oui, immédiatement, tu te montres sacrément suspicieuse, si tu veux bien lui donner les informations qui ont été rendues publiques pour la presse, notamment, tu ne dis rien de plus, tu ne donnes évidemment aucun élément supplémentaire et très vite, tu questionnes …
Tout ce qu’il te dit, tu le notes rapidement sur le bloc note que tu as sorti. Le lieu de rencontre, les conditions, la date, le nom de cet homme aussi, évidemment, et tu ne manques pas de venir attraper sa carte, la retournant plusieurs fois entre tes doigts avant de la glisser dans le dossier d’enquête.« Je vois … rien de tout ça n’avait été porté à notre connaissance. » Forcément hein, dés qu’il se passe quelque chose dans ce quartier, ça devient subitement silence radio, même obtenir un nom devient compliqué, heureusement, Douglas avait ses papiers sur lui.« Merci. » Parce que, ça donne des pistes, ça ouvre des portes. Dans ce genre d’affaire, rien n’est à laisser au hasard, c’est comme ça que tu fonctionnes.
En revanche, Karel, quand il vient te parler de ce sentiment, qu’il a eu, concernant la mort de cet homme, tu as une grimace. On ne va pas se mentir, hein au départ, tu te dis que c’est complètement tiré par les cheveux.« Vous êtes quoi, au juste … un genre de médium ? » Il n’a pas le look, ni la dégaine. Il n’a pas vraiment l’air de ces personnes qui, parfois, déboulent au milieu d’une enquête pour dire qu’ils ont eu des flashs et qu’ils ont des informations toutes droits venus de l’au-delà. Il y a encore quelques mois, tu rejetais ça en bloc, tu écoutais à peine. Aujourd’hui, tu soignes des blessures en posant simplement ta main dessus alors …« Je n’en sais rien. Vous pensez que c’est lié ? » Tu lui renvoies littéralement sa question, mais au fond, ça t’inquiète.« C’est la première fois que ce genre de … chose vous arrive ou c’est habituel ? »
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Peut-être que ça te soulagerait, d’être certaine que tu n’es pas seule. Tu ne sais même pas pourquoi c’est là, tu sais juste que c’est lié à lui. A cet homme-là. Tu ne comprends pas pourquoi ça t’es tombée dessus, et tu ne comprends pas non plus pourquoi ce don précis, cette capacité-là. Ce que tu sais en revanche, c’est que ça te perturbe drôlement, à chaque fois que tu en parles. Tu n’as confié ça à personne, ou presque. Il n’y a que Nori, qui sait, parce que c’est lié à lui, et que tu le sais. Il n’y a que sa présence, qui a su te délier la langue …« Pourquoi pas … » C’est là qu’on voit que tu es complètement ailleurs, hein. D’ordinaire, tu aurais refusé catégoriquement parce que, tu n’impliques pas des civils dans le travail de la Police, c’est une question de bon sens. Cela dit, au final, c’est peut-être stupide, ça aussi, ça pourrait t’aider, te faire avancer. En tout cas, il n’est pas médium. Rien de tout ça, qu’il dit, et sur le moment, tu te sens presque un peu déçue. Tu t’attendais à quoi, exactement ? Qu’il te dise qu’il a un super-pouvoir, lui aussi ? Comme ça, texto, juste parce que tu le lui as demandé ? Ça ne fonctionne pas comme ça, et tu es bien placée pour le savoir.
Cependant, c’est quand il se met à décrire ce qu’il a ressenti que toi, tu acquiers la presque certitude qu’il est … comme toi, pour ainsi dire. Qu’il y a quelque chose. Quelque chose de spécial. Quelque chose qu’il ne contrôle pas, vraisemblablement, et quelque chose qui l’effraie, aussi.« Non. » Tu finis par lui lâcher, quand enfin, le son de sa voix retourne dans le néant, ne laissant place qu’aux bruits habituels du poste de police.« Votre instinct de survie vous auriez empêché de venir jusqu’ici, si ça avait été le cas. » C’est ce que tu penses, en tout cas. Ce serait bien trop simple.« Par contre, je n’exclus pas l’idée que vous ayez … une certaine importance, dans tout ça. Est-ce que vous avez vu ou entendu quelque chose qui aurait provoqué tout ça ? Vous devriez essayer d’y penser, d’y réfléchir. » Conseil de ta psy, tiens, avant que tu ne décides que tu n’avais plus besoin de ses conseils justement.
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Ce n’est pas tellement que c’est un coup dans l’eau, cette histoire, mais … un petit peu, quand même, au final. Cet homme ne sait rien. Rien de ce qu’il a pu te dire n’a significativement fait avancer ton cheminement de réflexion sur cette enquête, cependant, il a tout de même ouvert des pistes et si tu te méfies toujours clairement des gens qui veulent trop en faire pour aider la Police, pour le coup, tu songes aussi que le coup de patte proposé pourrait être sacrément utile, bientôt.
En fait, Karel, tu as l’impression qu’à défaut de t’avoir aidé, c’est toi qui l’as fait pour lui … tu n’es pas particulièrement déçue, en vérité, tu as toujours pensé que ça faisait aussi partie de ton boulot de flic, si tu as retiré des doutes en lui, c’est bien, c’est une bonne chose. Et puis, tu as toujours ce doute, tu sais, à cause des étrangetés qu’il est venu te raconter. Ça fait toujours écho à ton don, à toi, tu sais que tu n’es pas seule, alors, tu te demandes s’il fait partie de ces huit personnes dont Nori t’as parlé … probablement pas, tu ne ressens rien de particulier face à lui, en tout cas.« Mh … » Bon, clairement Karel, tu n’as pas l’air emballée avec l’idée qu’il puisse réellement t’aider.« Je suppose que si vous êtes des CDC … poser quelques questions est plus à votre portée qu’à la mienne. » Bon, tu n’es pas non plus en train de lui demander de faire ton boulot à ta place, clairement, cela dit, il a l’air d’avoir envie, tu en as besoin, autant en profiter, tous les deux, chacun de votre côté.« Mais restez prudent. N’en faites pas trop. » C’est ta crainte, qu’il puisse lui arriver quelque chose à cause de toi. Tu préfères le mettre en garde, et le limiter.« En attendant, rentre chez vous, et reposez-vous, vous avez l’air d’en avoir besoin. »
Quant à toi … tu veilles au grain.
Et tu vas bosser.
Comme toujours.