Madison Celestial.
Pour voir, vous l’aviez vu, l'état de la victime, l’état de son corps inanimé, tout au plus une enveloppe à forme humaine, maintenu par tubes et autres artifices. Tu l’avais lu, son dossier médical, avais pris note des rapports des médecins, de son coma, de cette flamme qu'était sa vie qui doucement semblait s'éteindre. Puis un nouveau souffle, inattendu, inespéré. Tu n’en revenais toujours pas, n’arrivais pas toujours à l’accepter. Une “miraculée”. Le mot était si puissant, si…”étrange”.
Là était toute la définition de cette affaire : particulière.
Vous êtes déjà venus lui rendre visite, mais à chaque fois cela n’avait rien donné de particulièrement intéressant. Avouons-le, tu n’es pas optimiste quant à cette énième rencontre, mais Karel semble encore s’y intéresser... Allez savoir pourquoi. Pour toi le trauma était évident et, sans vouloir faire de mauvais jeux de mots, il était inutile de remuer le couteau dans la plaie.
Tu attends ta partenaire. Si les trois premières minutes te semblent suffisamment rapides, les sept dernières sont terriblement longues. Tu tapes du pied, légèrement agacé. Vérifiant ta montre, tu sens vibrer dans ta poche. Elle t'attend devant. Ah, audacieux de sa part. D’un soupire à une main dans tes cheveux, tu décolles ton dos du mur alors que sa silhouette se dessine au détour du couloir immaculé.
«Ah donc c'est toi qui m'attend.» C'est sec, alors que tu veux ça quelque peu... "taquin". Tu serais bien rentré seul dans cette chambre mais...«Après toi. Je pense que de nous deux, c'est toi qu'elle préfère.»
Interrogatoire de Madison Celestial; prise 16. *clap*
Quoi qu’il en soit, alors que tu te gares sur le parking, tu pousses un soupir. Tu attrapes ton arme, tu vérifies ta plaque, et puis, tu te tournes vers la banquette arrière, pour jeter un œil à Skai.
FT: KAREL & PNJ
Lorsqu'on s'annonce à la porte et qu'on ouvre, elle sait déjà ce qui l'attend. C'est une journée habituelle, finalement. Ce ne sera pas difficile, et elle s'en voudrait presque de leur faire autant perdre leur temps. Un, deux, trois, sourire un peu forcé, accueillant, timide.
* Bonjour, Lieutenants.
Ils ne préviennent pas avant d'arriver, elle l'a apprit à ses dépends, après avoir croisé Riley, plusieurs fois. Ils ne préviennent pas et elle doit faire attention, imaginez qu'ils commencent à soupçonner n'importe qui ? Ce serait terrible. Assise en tailleurs sur le lit, elle éteint la télévision et leur désigne les deux chaises qu'elle avait préparé pour eux. Comme si elle savait.
* J'ai voulu vous prendre quelque chose à manger à la boutique de l'hôpital, mais on m'a dit que c'était une mauvaise idée.
Pourtant, elle devait bien les remercier de s'impliquer autant, non ?
↑ Karel
↑ Oslo
Lorsque tu pénètres dans la pièce, suivie de ton équipier, ton regard se pose tout d’abord sur la petite blonde, assise sur son lit. Sur la télévision ensuite, qui s’éteint rapidement puis … sur les deux chaises, et là, tu lances un drôle de regard à Oslo. Quel est l’idiot qui a prévenu de votre visite, hein ? Ce n’est pas tant que vous cherchez à la piéger, c’est simplement que vous ne voulez rien manquer, et que les visites surprises, parfois, sont efficaces pour déceler certaines choses … certains mensonges, même si ton avis à toi, c’est qu’elle ne ment pas. Pourquoi le ferait-elle ? Après tout, elle a bien failli y laisser la vie.
FT: KAREL & PNJ
Toujours cette même pièce.
Blancharde et stérilisée. L’air y est, à ton sens, suffoquant. L’odeur des tubes et de cette lessive nacrée te remontent à la gorge. Même aérée cette pièce garde les traces de vos dernières visites. Tu as l'impression de stagner comme la victime doit ressentir l'oppressante fatalité de sa condition. Enfermée dans cette cage blanche, affichée comme miraculée, décrite comme un véritable ange ressuscité.
Mais qui est-elle vraiment ?
Karel s’approche, se montre polie et d’un hochement de tête, d’une voix calme et posée, tu en fais de même.
«Bonjour Madison.»
Son visage, envahi de boucles blondes contre son cou, esquisse un rictus maladroit, quasi gêné. Tu ne manques pas de le remarquer et prends silencieusement place sur l’une des chaises proposées par la jeune femme. Madison veut sortir, et quelque part, toi aussi, tu veux qu’elle quitte son lit d'hôpital, qu’elle retrouve une sorte de “vie normale”. Ni voyez ici rien de véritablement empathique, autant tu sembles, d’une certaine façon, avoir un lien invisible de planté(s) de couteau, autant il serait plus facile pour vous, en tant qu’enquêteurs de l’interroger, elle et ses proches, dans une situation moins douloureuse.
Ainsi, sans réellement t’en rendre compte, plus comme un réflexe qu’un geste calculé, tu viens placer ta main sur le patch de ton œil droit. Une douleur franche est venue s’y engouffrer, assez vive pour briser d’un rien ton sang-froid.
«Nous savons bien que le sujet commence à se répéter mais: Sans réellement revenir sur ce qui s'est passé ce jour là, aurais-tu eu, dernièrement, l'impression d'être suivie ?»
Plus d’une vingtaine de coups de couteau subis d’une même lame, cela semblait une évidence. L’acharnement, la colère, la haine, toute cette frénésie porté à ce si petit corps. Il ne s’agit ni d’un vol, ni d’un accident et encore moins de la légitime défense. L’agresseur avait une aversion pour Madison. Ce qui est d’autant plus choquant ici, c’est que la jeune femme y est survécu. L’assaillant doit se sentir si….. frustré de la savoir encore en vie.
«Est-ce que quelqu'un cherche à te faire du mal, Madison?»
* Pas vraiment, elle relève les yeux vers l'homme. Je suis sortie quelques fois, ces derniers temps, pour voir des amis, mais je n'ai rien remarqué de bizarre.
Elle semble réfléchir, fort, elle cherche la moindre silhouette. Bien sûr, elle pense à l'entrevue avec Astèr, à la silhouette sombre et inquiétante, mais personne qui ne pourrait en vouloir à Madison. Non. Le mal est déjà fait, après tout. Il n'y a plus rien à blesser.
* Honnêtement, je suis finalement assez rarement seule, alors j'avoue que je ne remarque pas tellement si on me guette.
Elle sourit, faiblement, tristement. Elle semble désolée.
* J'aimerai sortir bientôt, je ne sais pas si ça vous dérange... Je voulais vous en parler. Les médecins ne sont pas vraiment d'accord, mais je pense qu'ils ne voudront jamais me laisser sortir. Je n'ai pas envie de croupir ici.
↑ Karel
↑ Oslo
Pour autant, si l’espoir de l’entendre avoir quelques doutes est présent quand tu entres dans la pièce, la petite blonde le balaye bien assez vite. Elle est entourée, dit-elle. Elle n’a vu personne. Elle n’a rien remarqué.
Et puis, finalement, la discussion dévie. Elle veut sortir. L’hôpital lui pèse est c’est compréhensible. On ne va pas se mentir, si un peu à l’opposé de dont vous parliez avant … L’hôpital, c’est pratique pour vous. Il y a des médecins partout, on n’y entre pas facilement, elle est entourée à coup sûr, quand bien même elle n’a pas de protection de votre part, c’est une sécurité. Mais tu comprends. Voilà des mois qu’elle y est enfermée, il y a de quoi devenir dingue, non ? Tu jettes un coup d’œil à Oslo, rapidement, sans doute pour guetter ses réactions, tenter de comprendre ce qu’il pense.
FT: KAREL & PNJ
Tu observes,
suis en détail ses réactions. Mais elle est juste là, existante. Blessée, elle l’est de corps, mais d’esprit... elle semble davantage désolée que souffrante. Le déni, l'amnésie. Tu ne saisis pas l'ampleur de ce qui se passe mais comprend cette envie d'oublier, d'effacer la douleur en lâchant prise. Tu ne connaissais pas Madison avant l’enquête et ne prétends pas la connaître aujourd’hui. A-t-elle toujours été ainsi ?
Le doute est permis.
Tu prends note, passant une main dans tes cheveux alors que Karel prend le relais. Tu réfléchis, te penches un peu sur le côté pour te saisir du dossier médical mis à votre disposition pour cet interrogatoire. Feuilletant une énième fois les analyses, le même constat revient encore et encore.
Morte.
On ne survit pas à vingt-huit coups de couteau. On ne revient pas au bout d'une quinzaine de jours après avoir subi d'une boucherie pareille. Ça n'a vraiment aucun putain de sens. Tu soupires, discrètement, jouant une dernière fois avec les pages du dossier avant de réorienter toute ton attention sur la discussion. La soumettre à une protection rapprochée te semblait être une évidence, mais par manque de preuve la demande a été rejeté.
Un acharnement au couteau. Victime toujours en vie. Les raisons été toutes trouvées pour un récidiviste. Mais qu'importe...
La laissant répondre aux questions du lieutenant Ashcroft, tu croises les jambes, t'installant plus confortablement sur ta chaise. Tu ajustes tes mots, les sélectionnes avec minutie, laissant ta voix calme porter ta question jusqu'à Madison.
« Si le passé est oublié, parlons plutôt de l'avenir. Que comptes-tu faire une fois sortie de l'hôpital?»
Finalement elle soupire.
* Je préférerai ne pas impliquer ma famille là dedans, à Karel. C'est si dur pour eux... Je préférerai qu'ils continuent à vivre plus calmement.
Elle marque un temps d'arrêt, jette un regard à Oslo, puis à nouveau à la jeune lieutenant.
* Si je demande à mes amis sur la liste, ça vous semblerait correct ? Je leur ai dis que vous veniez me voir assez souvent, ils répondront à toutes vos questions.
Elle sourit, sincèrement avant de reposer finalement son attention sur Oslo.
* Je n'en sais trop rien. Je veux juste... Profiter de cette chance. Je ne suis pas sûre d'être capable de reprendre mes études l'année prochaine, mais j'aimerai réapprendre à vivre.
↑ Karel
↑ Oslo
Ce n’est sans doute pas très sage, mais, elle ne peut pas rester ici, enfermée entre quatre murs à attendre que le temps passe. Tu sais que ce n’est pas bon, pour sa santé, pour chaque aspect de sa santé.
FT: KAREL & PNJ
Bloqué.
Ce n’est pas la première fois que vous semblez tomber dans une sorte d’impasse. A vrai dire, à chaque visite il est question de “Je ne sais pas…” “ Désolée de ne pas pouvoir vous aider…” ainsi de suite. Autant dire que vous n’arriverez pas à retirer quoi que ce soit de cette jeune fille. Ni maintenant, ni demain.
Tu soupires, tournant le dos au lit et à ta coéquipière. Terminant par prendre une profonde inspiration, écoutant d’une oreille distraite, tu regardes par la fenêtre de la chambre. Tu t’y approches, pousse du petit doigt le rideau. Il fait si beau et la voilà encore enfermée dans cette chambre. Tu sais que ça t'avait rendu fou d’être ici, de devoir attendre des heures, des jours, des semaines dans une chambre vide.
Sans te retourner, sans suivre le fil de leur conversation, aspiré par une idée soudaine, tu demandes :
« Madison; tu aimes les chiens ?»
Finalement Oslo la pousse à relever la tête vers lui, elle fronce les sourcils doucement. Elle ne sait pas trop, elle n'a jamais trop eut l'occasion d'approcher des animaux, en dehors de ceux qui traînent dans le parc de l'hôpital. Un chat, quelques oiseaux, une tripotée d'écureuil et pas mal d'insectes en tout genre. Cette vie terrestre la passionne.
* Je ... Oui ! Bien sûr.
L'assurance manque dans son ton, elle soupire et se met à triturer ses doigts.
* J'en ai pas approché depuis mon réveil...
↑ Karel
↑ Oslo
Tu es partagée, de ce fait, entre la déception, la frustration de ne pas avancer, et le soulagement de constater qu’elle a réellement tout oublier. Tu as l’impression de forcer, c’est bien la première fois que ça te gêne de faire ton boulot alors, franchement tu remercies l’intervention d’Oslo, quand, radicalement, il écarte le sujet de cette affaire délicate pour parler de chien et, ouais, ça te surprend surement autant que ça surprend la petite blonde.
FT: KAREL & PNJ
Un petit sourire.
Tu te retournes, laissant ta main glisser sur le rideau de la fenêtre. Elle mérite mieux. Tu te dis que sortir un peu, rencontrer Skaï, ça lui fera le plus grand bien. C’est qu’elle a besoin d’autre chose que vos incessants allers et venus et de vos questions pesantes.
Ainsi, dès lors que Karel approuve, tu t’avances d’un pas léger, quasi silencieux jusqu’au lit de Madison. Tu ne saurais dire pourquoi, mais tu te veux d’autant plus doux, d’autant plus calme avec la jeune femme. Ça ne s’explique pas, ainsi c’est d’un naturel étrange que tu lui offres une main à saisir, pour l’aider à descendre de sa tour de draps blanc.
Il est très gentil, tu verras.
Sur le chemin, dans ces couloirs blancs au parfum de désinfectant, tu restes à ses cotés, assurant appuie sur chute s'en suit. Mais elle à l'air en forme, ou tout du moins te donne l'impression de s'en remettre un peu plus à chaque visite.
On avance pas. Tu marques une pause et par reflexe viens chercher ton paquet de cigarette. Mais tu te ravise. J’aimerais continuer à garder un œil sur elle. Si j’étais son assaillant, je voudrais en finir une bonne fois pour toute. Il ou elle doit attendre qu'elle sorte de l'hôpital.
Oslo reprend la parole, assez bas pour qu'elle n'entende pas habituellement, elle suppose, mais elle n'est pas dupe, et même si son regard s'axe avant tout sur la voiture et le chien qu'elle couvre de caresses, son attention est focalisée sur la discussion. Au cas où. Ils devraient lâcher l'affaire.
↑ Karel
↑ Oslo
A ton contraire, il semble qu’Oslo ai abandonné plus rapidement … il cesse les questions, il délaisse votre affaire et le voilà qui propose de sortir, d’aller voir le chien. Pourquoi pas, après tout. A part du temps, encore une fois, qu’avez-vous à perdre, hein ?
Skai semble heureux de faire une nouvelle rencontre, tu t’arranges pour qu’il demeure doux, et calme, il se laisse ainsi caresser, il joue, il vient chercher la jeune femme pour l’entraîner dans ses jeux, d’ailleurs, et comme s’il avait compris qu’elle avait besoin de quelque chose, c’est à elle qu’il offre son attention, tout le temps de sa présence.