ta douleur
241 park avenue▵ 2h29 ▵ pnjla dernière fois que tu t'es concentrée un petit peu, le soleil commençait à se coucher sur les clématis. maintenant - maintenant. maintenant, il fait nuit. c'est le matin, et il fait froid. tu ne crains pas le froid, cyllène, tu es plus forte que ça - et puis, ta petite chambre sous les toits est si bien isolée, c'est comme si tu campais dehors chaque nuit.
ce que tu fais un peu, ces derniers temps, c'est vrai. en réalité, tu es en train d'atteindre qu'Il rentre chez Lui. Il n'est toujours pas revenu, et puisque tu avais du travail aujourd'hui, tu n'as pas pu Le suivre comme tu aimes tant le faire. alors tu ne sais pas où Il est, et tu dois bien avouer que cela te stresse un peu. tu es assise sur un banc, au beau milieu des belles résidences privées des clématis - bien loin de chez toi. tu habites à l'autre bout de la ville, et il te faudra bien une heure pour rentrer. tu n'en as que faire. c'est la même chose pour ta journée de travail que tu commences à cinq heures, car des clients de marque viennent faire affaire de bon matin. tu attendras qu'Il rentre. tu ramènes tes jambes contre ton torse, tes chaussures à plateforme calées contre le bord du banc où tu as élu domicile.
où est-ce qu'Il est ? qu'est-ce qu'Il fait ? tu te demandes. tu es curieuse. tu observes autour de toi, et tu bâilles à t'en décrocher la mâchoire, tout crocs dehors, épuisée, sûrement. ton portable n'a plus de batterie. ce n'est pas grave. il n'y a rien de grave, finalement.
* Cyllène ?
Il eut un soupir profond alors qu'il réajustait sa veste de costume, sans doute pour cacher le sang sur sa chemise blanche.
* Qu'est-ce que tu fais là, si tard ? Tu veux que je te ramène chez toi ?
ta douleur
241 park avenue▵ 2h29 ▵ noritu te relèves d'un bond en voyant la voiture - tu sais que c'est la Sienne, car tu as mémorisé par coeur les numéros de Sa plaque d'immatriculation. tu n'es pas discrète, pas cette fois. ce qui est ironique, c'est que tu ne cherches jamais à te cacher. tu es toujours là. tu n'es pas la personne la plus banale qui erre dans les rues de polaris, et pourtant - personne ne t'a jamais remarqué.
ton coeur fait un bond dans ta poitrine alors que tu te précipites vers Lui, trottinant et sautillant joyeusement jusqu'à la fenêtre ouverte de Sa voiture où tu poses tes mains, tout sourire. tu as déjà pris tes aises avec ce pauvre Nori, qu'Il l'ait voulu ou non un jour.
qu'est-ce Nori est pour toi, cyllène ? ton tout. père, amant, ami, frère, fils - Il est Tout.
je t'attendais... je voulais voir si tu étais bien rentré.
tes mots flottent dans l'air frais de la nuit, alors que tu Le détailles de haut en bas. tu souris, tu as l'air endormie - c'est ton expression naturelle, cela dit. Nori doit y être déjà habitué.
c'est ton sang ?, tu demandes innocemment, inquiète. tu vois clair dans Son jeu, tu as tout vu.
* Non.
Il marque un silence, soupire finalement.
* Je suis bien rentré, comme tu peux le voir.
Il se dit qu'il ne doit pas être trop gentil, il hurle à cette petite voix de se taire.
* Tu veux monter ?
Et merde.
ta douleur
241 park avenue▵ 2h29 ▵ norisoulagement ; ce n'est pas Son sang. tu ne poses pas plus de questions, ce n'est pas ton genre, et si Ses affaires sont aussi les tiennes, tu ne veux pas t'attirer plus d'ennuis que tu en as déjà. Il était au travail, tu conclus.
je suis contente que Tu sois bien rentré, tu minaudes, ronronnante. qu'Il est beau!, tu penses. illuminé par les lumières nocturnes, épuisé et presque agacé, Il est très beau. tu n'attends pas de donner une réponse à Sa question et tu te précipites dans Sa voiture, prenant place à Ses côtés. tu poses ton sac à dos sur tes genoux, et tu tournes la tête vers Lui pour Lui sourire, satisfaite.
on va où ?
* Comme tu veux. Chez toi, ou chez moi.
Elle va se faire des idées, il pense, aussi il repose ses mains sur le volant et referme les fenêtres. Il ne peut pas la laisser glacer dehors. Il ne peut pas la laisser rentrer à pieds non plus.
ta douleur
241 park avenue▵ 2h29 ▵ noritu Lui offres ton plus beau sourire et tu attaches ta ceinture. tu n'as pas envie d'aller aux cdc par cette heure, mais simplement parce que tu es inquiète pour Lui. toi, tu es habituée. mais si tu Le fais retourner aux cdc, comment saurais-tu qu'Il est bien rentré chez Lui ensuite ? impossible de le savoir. c'est un cercle sans fin.
on est presque arrivés chez Toi..., tu lui fais observer. tu poses ta tête contre l'appui-tête, et observe Nori. Il a l'air inquiet. par procuration, ça t'inquiète aussi. qu'est-ce qui T'arrives ? c'est la fatigue... ? ou alors c'est toi ? tu doutes, embêtée. tu bâilles. tu as le coeur en vrac. ce n'est pas la première fois que tu vas chez Lui, mais à chaque fois, ça te fait quelque chose. finalement, tu te penches et viens embrasser Sa joue.
il y a un suspens, pendant lequel vous vous regardez.
finalement, ça ne Le tue pas.
tu Lui souris. taquine, presque amusée. tu Lui as raconté, pourtant, pour l'homme qui avait fait les frais de ton don. tu Lui avais raconté, en grands détails et en grands tremblements, mal à l'aise de revivre par procuration le souvenir difficile de cette agression. inconfortable par l'idée de l'inconfort. tu n'es pas censée ressentir la douleur, l'embarras, la terreur.
ce n'est pas une tentative de meurtre, tu conclus en gloussant.
* Tu choisirai d'autres méthodes. Des méthodes plus efficaces.
Il démarra et alla garer la voiture dans le parking souterrain. Ensuite, il récupéra ses affaires avant d'aller lui ouvrir la porte, par politesse et habitude.
* Viens, tu dormiras chez moi ce soir.
Et, plus bas.
* J'ai récupéré les vêtements que tu m'avais demandé.
ta douleur
241 park avenue▵ 2h29 ▵ norila promenade se termine bien. vous arrivez dans le parking souterrain et quand Il t'ouvre la porte, tu descend de la voiture d'une démarche presque dansante, heureuse d'être là.
merci !, tu t'extasies. Il est définitivement trop gentil avec toi - aussi une sonnette d'alarme s'active dans le fond de ton crâne, mais tu as vite fait de la chasser, c'est Nori - Il ne peut pas être vil, Il ne peut pas être autre chose que juste et bon et miséricordieux. évidemment, qu'Il t'a prit ces vêtements. tu le sais, d'ailleurs : notamment parce que tu L'as suivi tout du long de Ses emplettes. Il ne t'a pas remarqué ? ça te fait rire. tu vas chercher Sa main - sans-gêne, où sont tes manières ? - et tu entremêles vos doigts, en t'étonnant de la douceur de Sa peau.
est-ce que lycaon est là ?
tu demandes soudainement, alors que vous remontez vers Son appartement. c'est une stratégie. derrière cette phrase innocente, tu Lui annonces que tu vois tout. Il ne pourra pas t'échapper, ils ne pourront pas t'échapper. tu sais tout, tu vois tout. tu vois que tu n'es pas la seule dans Sa vie. tu relèves les yeux vers Lui et Lui sourit, mignonne.
* Je pense que tu connais la réponse, Cyllène.
Il ne cherche pas à lui cacher des choses, à elle il n'a rien à cacher qu'elle ne découvrirait pas de toutes façons. Il ne cherche plus à savoir si elle est dans son dos, si elle est sur ses talons. Il reste silencieux lorsqu'il ouvre la porte de l'appartement baigné d'obscurité.
* Le sac est sur le canapé. Je vais te préparer une couverture et un oreiller.
ta douleur
241 park avenue▵ 2h29 ▵ noritu comprends vite qu'il a compris, et tu lui souris, un sourire béat et idiot comme tu sais si bien les faire. tu n'es pas une idiote, cyllène, mais tu adores jouer à l'idiote. nori est juste là, devant toi - et tu regardes sa nuque alors qu'il te mène à l'appartement que tu as déjà visité maintes et maintes fois. tu pourrais presque sentir son sang qui coule dans ses veines, tu as envie de te jeter sur lui pour lui arracher la carotide avec les dents, là, comme ça...
et puis il mentionne le sac de vêtements que tu l'as vu acheter et tu te précipites dans le salon, sautillante.
yahoo !
tu te jettes sur le grand canapé qui est beaucoup plus confortable que ton propre lit, bienheureuse. alors qu'il va te chercher de quoi dormir, tu observes l'intérieur du sac qu'il a ramené, avant d'avoir un moment d'arrêt. tu regardes ta montre. il est 3h15.
nori... ?
tu as peut-être oublié que tu commençais ton shift dans 1h45.
* Oui ?
C'est l'heure du pallier !
- Lui dire pour le shift qui commence dans pas longtemps.
- Lui faire un câlin/réclamer un câlin.
- Demander de dormir dans son lit.
- Lui souhaiter bonne nuit.
ta douleur
241 park avenue▵ 2h29 ▵ noritu étais plutôt soucieuse à l'idée d'arriver en retard au travail. et en même temps, quoi ? qu'est-ce qu'il se passerait ? ton patron avait fait en sorte que ce soit clair que tu étais dispensable, que tu serais sûrement virée la semaine prochaine, etc. alors, cela signifiait bien qu'ils se débrouilleraient sans toi, n'est ce pas ?
autant dire que lorsque Nori était revenu avec de quoi dormir pour la nuit, toutes tes craintes s'étaient envolées. en réalité, tu trouvais en Lui une sorte de sauveur, une porte de sortie à tous tes problèmes. Nori te protégerait. Nori t'aiderait. Il était descendu sur terre pour ça. Il t'était apparu pour ça. et si Nori ne t'aidait pas, alors Sirius le ferait. tu en étais convaincue.
nori !
tu t'étais précipitée sur Lui, L'attirant aussitôt dans un câlin forcé. désolée Nori. tu aimais Son odeur. tu aimais Ses yeux, Ses cheveux, Sa peau. tu aimais les pulsations de Son coeur. tu aimais le sang qui s'écoulait dans Ses veines. tu L'aimais.
à quoi est-ce que tu penses ?
tu avais envie de Le dévorer.
* Il faut que je te passe un double des clefs, si jamais tu as besoin.
Il marque un silence, elle demande à quoi il pense, il sourit, il a l'air fatigué.
* À prendre une bonne douche et aller dormir, pas toi ?
ta douleur
241 park avenue▵ 2h29 ▵ norile câlin qu'Il t'offre, miséricordieux, est la meilleure chose que tu as vécue depuis des mois au moins. tu cales ta joue contre Son torse et Lui sourit, heureuse, amoureuse presque. Il est le Soleil. La Lune. toutes les étoiles sont bien pâles en comparaison de celle qui brille le plus. tu pourrais pleurer. Il est trop. Trop tout. Trop pour toi.
est-ce que Tu m'aimes ?, tu demandes soudainement, sans pour autant oublier la proposition d'un double de clés pour autant. tu gardes ça dans un coin de ta tête. est-ce que Tu te souviens de comment c'était, dans le ciel ? tu en sais trop. ça te portera sûrement préjudice, mais tu ne te sens pas en danger avec Lui. Tu peux me raconter ? et aether, c'est comment ? qu'est-ce que Tu fais, là-bas ? qui est-ce que Tu as tué ? tu poses un doigt, puis deux, contre Sa veste de costume que tu écartes précautionneusement pour observer le sang qui macule sa chemise.
ça a le don de te faire sourire.
* Je suis trop fatigué pour demander à Sirius maintenant, Cyllène.
C'est seulement à moitié un mensonge. Il n'a pas la force de réfléchir à tout ça. Il recule, juste assez pour poser ses mains sur les épaules de la jeune femme et lui sourire, plein de tendresse pour elle. Il faut croire que sa méfiance envers elle est passé.
* Un contrat comme un autre, je n'ai pas demandé son nom.
Il répond, finalement. Il ne cache pas cette partie de son travail à Cyllène.
* Installe toi pour dormir, je vais prendre une douche et je reviendrai te border.
ta douleur
241 park avenue▵ 2h29 ▵ noricomme une enfant qui n'en a jamais assez, tu poses plus de questions. toujours plus de questions. tu es insatiable. tu gardes tes bras autour de nori et tu le regardes, curieuse.
qu'est-ce que ça fait, de tuer quelqu'un ?
tes pupilles sont dilatées au possible, peut-être trop pour un humain. tu observes nori avec un sourire tranquille.
je suis triste, parce que... je veux pouvoir tuer quelqu'un pour toi. mais, je me dis, ça a l'air vraiment bien... tu glousses. j'ai des papillons dans le ventre., tu avoues. finalement, tu le lâches. tu trottines vers ton lit improvisé et tu t'y allonges. tu as décidé de ne pas aller au travail demain. tant pis si le patron s'énerve, tu le tueras - bien que tu sois dégoûtée à l'idée de l'embrasser lui. tu opteras peut-être pour une autre option, finalement. enfin, tu verras bien, tu as le temps d'y penser - et d'oublier. bonne nuit nori !
* Cyllène. Ne tue pas tant que je ne te l'ordonne pas.
Il gronde, sourdement, comme un parent en colère. Puis se reprend, plus bas, soudainement inquiet.
* À part pour te protéger.
Et s'il arrivait quelque chose à Cyllène ? Que ferait-il ? Il élude sa question, il n'a pas envie d'y répondre, il est trop fatigué pour ça, de toutes façons. Elle finit par s'allonger sur le canapé et se rouler sous la couette, malgré lui, il sait qu'au réveil elle sera dans son lit, probablement blottie dans ses bras ou son dos. Il a l'habitude, même si ce n'est arrivé qu'une poignée de fois.
* Bonne nuit, Cyllène.
Il murmure, lorsqu'il se penche pour embrasser tendrement son front. Puis s'éloigne, finalement, suivre sa petite routine.
(tu peux continuer ou archiver, c'est ok pour moi dans les deux cas.)