long night ⁞ ceylan

Inscription : 29/05/2021

long night

casino aquila▵ 4h46 ▵ ceylan

fray n'était pas effrayé. l'adrénaline coulait encore dans ses veines. un aboiement, une moquerie. des mains qui touchent ce qu'elles ne sont pas censées toucher, il pète les plombs, les coups partent plus vite qu'il réfléchit. il ne réfléchit pas. il mord, agressif, venimeux. Il feule.

quand tu reviens à toi, fray, tu te rends compte de ton erreur. cela dit, c'est vrai, tu n'as pas peur. tes phalanges sont blessées et elles saignent, tes mains sont couvertes d'un sang qui ne t'appartient pas. tu es impassible. oh, oui, tu l'as frappé. tu l'as réduit en miettes, ce pauvre type qui a osé dépasser les limites, escalader les murs hauts et épais de ta patience. tu lui as fait payer. tu supposes que tu vas être viré - et être viré dans le casino est comme une mise à mort, une peine de mort. tu marches à l'échafaud, pas prêt de dire ton dernier mot.

après avoir toqué timidement et avoir attendu qu'on autorise l'accès, on te fait entrer. le patron vient d'arriver, on va lui annoncer l'accident. un type est mort sur le lieu de travail, et il va falloir sanctionner. ça ne te fait pas sourire, de lui donner une raison d'être en colère alors qu'il vient d'arriver, justement. mais ça ne te brise pas le coeur non plus.

Inscription : 02/06/2021

La porte s'ouvre. Quelqu'un est mort. Tu le sens à l'odeur dans la pièce, à l'ambiance, à l'attitude de l'homme qui vient se pencher à ton oreille pour expliquer la situation. Il est embêté, et si ça lui retombe dessus ? Tu marques un silence, long, puis soupire faiblement, et finalement tu grondes :

─ Laissez nous seuls. Fermez derrière vous.

Un long silence s'en suit, le temps qu'ils se regardent, hésitent et sortent. Tu ne veux pas d'eux ici. Tu ne veux de personne ici. Tu soupires, t'en as marre, ce n'est pas ce que tu veux gérer. Cette situation n'a rien d'agréable. Cette situation est commune mais terriblement détestable.

─ Explique-moi, s'il te plait.

Le ton est poli, cordial, sans doute. C'est un métier dangereux, on ne massacre pas les autres comme ça, sans raison. Et l'intéressé - Yharnam, on t'avait soufflé - était menu certes mais il avait l'air d'avoir toute l'énergie nécessaire pour tuer au moins un homme, si ce n'est deux. Tu n'étais pas spécialement méfiant, en vérité. Tu n'avais pas spécialement peur. Au pire quoi ? Au pire il se jetait à ton cou et oubliait tout dans la foulée. Tu n'avais pas encore retiré tes gants mais ça risquait d'arriver rapidement.

Inscription : 29/05/2021

long night

casino aquila▵ 4h46 ▵ ceylan

Tu rentres et ton ressentiment inonde la pièce que tu trouves morne, insipide, moche. Elle ne fait rien pour calmer tes ardeurs de violence, cette pièce, bien au contraire. Tu observes les méduses pendant un instant; cela te fait mal au coeur de les voir tourner sans raison dans l'aquarium, mais tu te dis qu'elles sont peut-être mieux ici que dans les eaux polluées de l'océan, qu'est-ce que tu en sais après tout ? Tu n'es pas une méduse. Et puis tu t'en fiches, tu viens de tuer quelqu'un, et si ce n'est pas le première homme que tu supprimes, ça te fait tout de même quelque chose.

Tu croises les bras - sur la défensive, tu défies l'homme du regard presque par réflexe. Il s'est foutu de ma gueule, tu déclares - ton ton est venimeux, tu craches comme un chat furieux. Ca fait des semaines qu'il me traite de tous les noms et qu'il me cherche. Il m'a bloqué contre un mur tout à l'heure, parce qu'il a capté que j'ai une chatte. Je l'ai buté. Tes mots sont crus et ton ton incapable de pardonner; à juste titre. Tu décroises les bras et te dirige vers la porte. Virez moi si ça vous chante, envoyez vos connards à mes trousses. J'me défendrai. J'en ai rien à battre.

Inscription : 02/06/2021

Tu écoute, silencieux et patient, comme si le temps s'était arrêté. L'histoire est classique, finalement, le fait qu'il y ait eut un mort dans l'histoire ne te fait ni chaud, ni froid. Tu observes simplement Fray avec une étrange curiosité. Ça te semblait improbable que ce gamin tue à main nue un homme de bien deux têtes de plus que lui. Et pourtant ?

─ Reste.

Finalement, tu te relèves, franchis les quelques pas qui vous sépare. Tu ne cherche pas à le prendre au piège, du moins pour l'instant, mais tu viens d'appuyer contre le mur, à un petit mètre de lui, et l'observe, pensif.

─ Je n'ai pas d'intérêt à te virer, Fray.

Tu n'as jamais eu d'échos sur le fait qu'il faisait mal son travail, au contraire. Si le connard était mort, c'était sûrement qu'il allait finir par se faire tuer par quelqu'un d'autre. Fray avait simplement accéléré le processus. Ça ne te faisait ni chaud ni froid, les gens qui travaillaient ici n'avaient ni famille, ni amis. Rien à quoi se raccrocher. Rien qui ne fasse pas partie du casino. L'idée t'allait, tu te considérais un peu comme eux, finalement.

─ Je comprends ta colère, j'aurais sûrement fait la même chose.

Tu aurais opté pour une méthode plus facile, néanmoins. Tu n'aimais pas vraiment te salir les mains. Tu le détailles encore un moment avant de soupirer. Ça venait d'arriver, il avait l'air à cran. Normal. Les autres s'occuperaient de se débarrasser du corps.

─ Tu n'es pas le premier à passer ce pas, ici. Assied toi, je vais te servir un verre d'eau, il faut que tu décompresse un peu.

Il allait exploser.

Inscription : 29/05/2021

long night

casino aquila▵ 4h46 ▵ ceylan

Il vient s'appuyer contre le mur près de toi et tu restes avec ta main sur la poignée de la porte, sur la défensive. Tu as envie de le mordre. Tu ne sais pas d'où te vient cet instinct, mais cet homme -ton patron, il faut que tu te souviennes- te donne envie d'être carnassier. Tu ne le respectes pas; pas pour l'instant. Mais tu ne vois pas l'intérêt de l'envoyer se faire voir.

Mieux, même : tu acceptes sa proposition. Tu lâches la poignée de porte et refait un pas vers le centre du bureau. Tu attends qu'il te propose un endroit où t'asseoir pour le faire, ennuyé. Tu es censé travailler, et te voilà en train de boire un verre. D'eau, en plus. Tu soupires. Tu pourrais être autre part. Tu pourrais être n'importe où. Désolé, tu croasses. J'suis en train de dégueulasse votre verre. Tes mains sont couvertes du sang de ce type. Tes bras aussi. La méthode avait été simple: tu lui avais écrasé le crâne... par les yeux. C'était sanglant. Tu ne regrettais pas. Tu te tasses dans le siège, minuscule au milieu du cuir propre. Tes murs s'effondrent les uns après les autres alors que tu contemples le verre transparent. Il t'a servi de l'eau dans un verre à whisky. Ca a le mérite de te faire sourire. Finalement, tu relève les yeux vers lui, tu l'observe d'un oeil. Merci, tu mutines. Presque timide. La bienveillance n'a jamais eu sa place ici, ça t'étonne que le patron soit si gentil avec toi.

Inscription : 02/06/2021

─ Ce n'est pas important.

Tu soupires, lorsqu'il te dit qu'il dégueulasse ton verre. C'est le cadet de tes soucis. Le sang, ça se nettoie, tu l'as appris souvent à tes dépends. Les traces, les preuves, ça s'efface. Les souvenirs restent ancrés, cependant. Tu n'as pas envie qu'il vive avec ce souvenir. Tu ne sais pas pourquoi ça te travaille autant. Tu n'espère pas avoir que des enfants de choeur en guise d'employé - tu te renseignes peu, en fait c'est même pas toi qui recrute - mais tu n'imaginais pas avoir un connard pareil. Et là, encore une fois, tu ne parles pas de Fray. Oui, c'est lui qui a tué, de ton point de vue ça n'importe peu.

─ Prends le temps de respirer et de reprendre tes esprits, puis je te guiderai à mon appartement, tu pourras prendre une douche.

Silence, tu prends seulement conscience que la phrase sonne étrangement, tu détournes les yeux et soupire, vaguement agacé par ton propre comportement.

─ Je te laisserai tranquille là-bas, et personne ne viendra t'emmerder. Tu pourras te reposer un moment si tu veux.

Tu ne sais pas pourquoi cette histoire t'affecte autant. C'est sans doute... Tout ça. Tout ce qui se passe ces derniers temps, tout ce qui te mets en boule. Finalement, tu te dis que c'est peut-être l'occasion d'essayer, de poser ta main sur son front et d'effacer ce souvenir là. Mais... De quel droit ? Quel droit as-tu sur la mémoire d'autrui ? Tu ne sais pas. L'envie te passe, finalement. C'est sans doute ce connard de Dusk qui a finit par te rendre si gentil.

─ Ça n'affectera pas ta paie.

Tu te sens obligé de préciser, pour qu'il prenne un peu de temps pour lui.

Inscription : 29/05/2021

long night

casino aquila▵ 4h46 ▵ ceylan

sa proposition t'étonne encore plus, et plus terrible encore, elle te laisse un goût de fer sur la langue. cela dit, tu sens qu'il ne pense pas à mal. peut-être qu'il est juste stupide, tu ne sais pas vraiment. tu sais bien que ceylan alterra est loin d'être un homme idiot, mais rares sont les hommes bons en affaire et empathiques. aux cdc, en tous cas, ça se fait de plus en plus rare. j'espère que vous réalisez comment ça vous fait sonner, de proposer à une femme qui vient de se faire agresser de l'emmener dans votre appartement. tu ne le regardes pas en faisant cette remarque; tu te contentes d'observer les méduses qui flottent paisiblement, les mains serrées entre tes genoux. tu es fatigué, fray. tes yeux sont tirés et tes épaules te font mal. il y a du sang sur ton col roulé et ton jean. n'essayez pas de vous soigner à travers moi, tu rajoutes comme si tu lui demandais de ramener du sucre en partant faire les courses, détaché, impassible - plat et neutre.

en réalité, tu réfléchis à cent à l'heure. peut-être qu'il le ressent; tu en doutes. tu finis par poser ton regard sur lui, tu essaies de déchiffrer. quelque chose. n'importe quoi. il te perturbe, cet homme. tu plisses les yeux, fronces les sourcils. qu'est-ce qui vous tracasse ? tu demandes finalement. tu n'es pas touché par sa détresse, mais elle vient se coller à ta peau par vagues. c'est quoi, le problème ?

Inscription : 02/06/2021

Oh, tu ne sais pas, quel est le problème, Ceylan ? Fray ne te rappelle rien de particulier, aucun traumatisme dont tu chercherais absolument à te défaire. Il y a des airs de ta soeur, assis comme ça dans le grand fauteuil. Il a des airs de toi enfant, le sang sur les mains et l'air hagar. Il a des airs de Danaé à essayer de te faire la morale et te repousser. Il a des airs de Sora, sans doute, mais tu ne veux pas les voir. Il a des airs de tout et de rien, et finalement c'est justement ça que tu lui reproches : il est juste lui. Tu ne vois rien de plus à travers lui. Et tu ne peux lui avouer que c'est agréable.

─ J'imagine que tu n'es sans doute pas au courant de la réputation que je me suis fais.

Adopté - même si peu le savent - ouvertement gay dans un milieu qui voit cela sous un bien mauvais œil, mais le reste avait fini par rattraper la réputation. Elle avait fini par se tasser. Un patron tantôt juste et sévère, tantôt dingue et violent. Parfois omniprésent, parfois aux abonnés absents. Ceux qui t'étaient le plus proches savaient que tu ne rechignais jamais aux affaires, faute d'autre occupation, sans doute. Tu n'en avais finalement rien à foutre de ce qu'on pouvait bien penser de toi.

─ Je m'en tape, de ce dont j'ai l'air, Yharnam.

Est-ce que tu étais en train de lui faire un grand discours type "il ne faut pas juger sur les apparences" ? Pas vraiment. C'était tout de même mal te connaître. Tu avais finis par soupirer doucement en te relevant, te servant un fond de verre, et pas d'eau cette fois, avant d'en faire de même pour lui, plus par politesse que par envie de le saouler. Tu ne voulais pas spécialement qu'il pense que tu le traites comme un enfant, non plus.

─ Tu acceptes, ou non ?

Le slalom entre les questions de Fray est presque une discipline olympique, dans ton domaine. Ton regard suit le sien, sur les méduses, que tu contemples quelques instants, avalant la gorgée qu'il te reste, avant de reposer finalement tes prunelles sur lui. Qu'est-ce qu'il te veut, à te tirer les vers du nez, comme ça ?

Inscription : 29/05/2021

long night

casino aquila▵ 4h46 ▵ ceylan

tu soupires. tu le vois bien, là, en train de faire des saltos avant, et arrière, et avant encore pour éviter tes questions et passer outre. il ramène le sujet initial sur le tapis et tu lèves les yeux au ciel, ce qui ne passe sûrement pas inaperçu. tu t'en contrefiches. tu es franc. sûrement trop. je m'en branle de votre réputation, alterra, tu feules sur le même ton, quoiqu'un peu plus de vitriol s'est déposé sur tes lèvres. abruptement, tu poses ton verre sur le bureau. et juste comme ça tu es levé, replaçant ta veste en cuir correctement sur tes épaules. ouais. j'viens. tu grognes. tu ne sais pas encore si tu es fan de lui ou si tu le haïs.

tu ne sais pas non plus ce que tu vas faire une fois qu'il t'aura déposé chez lui. ça te met mal à l'aise, d'une certaine façon. mais tu ne rechignes pas à louper quelques heures de travail, au contraire. surtout si c'est payé. alors, bon. tu l'accompagnes volontiers jusqu'à l'étage, les mains dans les poches. le court trajet se fait en silence.

Inscription : 02/06/2021

Lorsqu'il se relève, tu supposes qu'il va simplement s'en aller. Pourquoi pas, après tout ? Tu ne lui en voudrais pas. Il sortirait simplement de ta vie, comme ça, sans heurts. Mais non. Il décide de te suivre, jusqu'au quatrième. Bien. Tu supposes que c'est ce que tu voulais, sans en être parfaitement sûr. Un jour tu sauras te décider, un jour, peut-être. Aucun de vous ne parle sur les quelques escaliers - tu n'as pas le courage de traverser le bâtiment jusqu'à l'ascenseur, d'autant qu'il est souvent occupé. Et tu n'as pas de sujet de discussion à lui proposer. Une fois en haut, tu ouvres la porte et la refermer derrière fois, puis, machinalement, tu lui indiques la porte en face, au bout de l'entrée traversante et lance :

─ La salle de bain c'est la porte au fond à gauche. J'imagine que tu n'as rien de rechange, prends quelque chose dans mes placards, ma chambre est au fond.

Le ton est détaché, tu vas pas faire sa lessive, mais tu vas pas non plus le laisser sortir en étant plein de sang. Tu poses les clefs sur meuble de l'entrée avant de commencer à parcourir le couloir jusqu'à la cuisine.

─ Je te prépare un truc à manger, ensuite tu fais ce que tu veux.

Tu ne sais pas pourquoi tu as cet attachement à ce qu'il sorte en meilleur état de chez toi que lorsqu'il était rentré, mais visiblement ça devient une obsession. Quel idiot. Quel sombre idiot. A croire que ça devenait une habitude - encore que, est-ce qu'on pouvait dire que Dusk était sorti dans un meilleur état ? Pas sûr pas sûr.

Finalement, tu préfères t'éloigner dans la cuisine, le gardant quand même en visu s'il avait besoin de quelque chose, ou s'il faisait tomber quelque chose, aussi. Être dans cet appartement te rend un peu bizarre, pas que ça se voit particulièrement, mais... C'est comme prendre le risque de croiser des fantômes au moindre coin de meuble ou de couloir.

Inscription : 29/05/2021

long night

casino aquila▵ 4h46 ▵ ceylan

mais que te veut-il ? tu n'arrives pas à comprendre d'où vient cette étrange empathie qui l'anime. alors qu'il te présente vaguement le plan de l'appartement, tu le regardes, sans la moindre expression sur le visage... enfin, pour l'œil entraîné, cela se verrait que tu es surpris. curieux, même. tu le détailles, sans comprendre pour autant. tu ne sais pas ce qu'il lui prend. tu te demandes ce qu'il te veut. tu te dis sûrement, qu'il veut te mettre dans son lit, ou alors, qu'il te veut du mal. de toutes façons, les gens te veulent rarement autre chose. et pourtant, tu es habitué à l'admiration étrange et embarrassante de certains de tes camarades de classe -une paire d'yeux bleus et un air ahuri te viennent soudainement en tête- ou à la franche camaraderie de certains de tes collègues, surtout au mini market. ces gens-là, ils te font confiance, ils t'apprécient. ils te voient comme quelqu'un qui pourrait les aider, les protéger. mais les autres ? ceux du monde dangereux, de la ville, des tréfonds. tu ne les aimes pas, ces gens-là : ils sont de la même trempe que cet homme que tu as assassiné dans une giclée de sang, peu avant.

mais tu ne sens pas d'hostilité chez lui. en fait, tu ne sens pas grand chose. ce n'est pas comme dusk, qui renferme tout un tas d'émotions en son sein, qui sont beaucoup trop pour toi - que tu ignores pour ne pas te faire mal, pour ne pas te brûler. tu n'arrives pas à lire ceylan alterra, parce qu'il n'y a rien à lire. et ça t'ennuie. dans le sens où, tu ne comprends pas. tu veux gratter, fouiller la surface, trouver quelque chose. il y a forcément quelque chose.

mais pour l'heure, tu ne dis rien. tu acquiesces simplement avec un vague bruit appréciateur, avant de te diriger vers la salle de bain - où tu t'affaires à frotter le sang pour qu'il s'efface de ta peau. c'est une entreprise épuisante. mais tu ne perds pas ton temps à réfléchir à l'homme que tu as tué. ça ne sert à rien. il méritait son châtiment. tu as fais ce qu'il fallait.

quand tu reviens dans les pattes de ceylan, tu as une sacrée dégaine. tu lui as emprunté un pull et il est immense sur toi. tu retrousses encore les manches alors que tu fais ton entrée dans la cuisine. tu n'as pas changé ton jean, à quoi bon ? il n'avait rien dans le placard de ceylan qui faisait ta taille. faut qu'on cause, tu lui annonces abruptement. tu n'as pas réussi à mettre le mot sur ce qui te dérange. ça t'a... agacé. c'est quoi, votre problème ? pourquoi vous faites ça ? je vais bien. je suis pas... je suis pas bouleversé ou en état de choc comme vous pensez que je le suis.

tu te rends compte, soudainement. c'est un dusk, en fait. il se délecte de ton confort, il veut soigner ses propres blessures à travers toi. ça te dégoûte. mais tu n'arrives pas à lui en vouloir. tu soupires. et croise les bras. avec son pull trop large pour tes épaules, dont la couture t'arrive au dessus du coude, tu n'as pas l'air particulièrement fin. arrêtez vos conneries.

Inscription : 02/06/2021

Lorsqu'enfin Fray revient, tu as terminé de préparer trois sandwich et sorti un canette de soda, puis posé le tout sur l'un des comptoirs. Mais c'est sans compter sur lui qui vient t'agresser, presque, alors que tu le détailles de haut en bas avant d'arquer un sourcil, sceptique. Qu'est-ce qu'il te veut, soudainement ? Quelle mouche l'a piquée ?

─ Mh ? Tu n'as l'air ni bouleversé ni en état de choc.

Tu reprends, calmement, pour lui souligner qu'il fait fausse route, puis finalement tu approches pour l'attraper et le hisser sur le comptoir à côté de la nourriture, pensant sans doute que la chaise est trop loin.

─ Mange, et tais toi.

Tu sais qu'il va répliquer, sous peu, et tu soupires à nouveau. La situation est tout sauf ... Tout sauf normale, tu en as conscience, mais tu as oublié comment agir, dans cette situation. Tu n'as jamais su. Tu n'as jamais su être autre chose qu'en couple ou un patron. Alors, forcément, c'est les deux qui ressortent.

─ Et arrête de me vouvoyer comme ça, t'es chez moi là, je suis plus ton boss.

Tu détournes les yeux vers l'une des seules fenêtres de l'appart, il fait encore sombre, comme si le soleil se levait plus tard aux CDC, comme s'il était flemmard. Tu te dis machinalement que tu comprends, tu irais bien dormir un peu, quelques heures. Depuis quand n'as-tu pas dormi ? Tu n'en sais rien. Tu réajustes les gants sur tes doigts, c'est désagréable, mais tu n'as pas spécialement le choix.

─ Si tu ne veux pas te reposer, mange et va-t'en. Ça m'est égal. Tu peux garder le pull, je le porte pas.

Inscription : 29/05/2021

long night

casino aquila▵ 4h46 ▵ ceylan

tu restes bouche bée devant sa désinvolture, et tu décrètes que ce type est la frustration incarnée. tu le détestes, c'est acté. mange et tais-toi, sérieusement ? depuis quand tu n'avais pas entendu cette phrase, fray ? oh, tu le sais. depuis une époque que tu préférais oublier. et puis cette façon de te soulever comme si tu ne pesais rien pour te poser sur le comptoir, comme un enfant... tu serres les dents, presque vexé.

mais qu'est-ce que tu chies ? tu maugrées, désarçonné. tu as envie de l'assassiner, lui aussi, mais tu aurais sûrement plus de problèmes. stop, stop, stop. tu le retiens par la manche. tu te rends pas compte, là ? y a un problème, c'est pas possible. tu l'empêches de s'éloigner. qu'est-ce qui se passe dans ta tête, sérieux ? tu ne sais même pas quoi lui dire. tu te rends bien compte que tes actes et tes paroles ne font aucun putain de sens, là, pas vrai ? tu n'aimes pas du tout cette impression de parler à un mur.

Inscription : 02/06/2021

Sa réaction te surprend, tu hausses les sourcils, te mets à le dévisager un long moment en silence alors qu'il débite encore et encore des phrases que tu ne comprends qu'à moitié. Puis, tu mets le doigt sur ce qui cloche. En fait, c'est toi ? C'est toi qui cloche autant ? Tu observe l'assiette, la cannette, Fray, sa main sur la manche de ta chemise et machinalement tu viens la prendre entre tes mains gantées. Est-ce que t'as l'air d'un psychopathe ? T'espère pas.

─ Non, je sais pas. Tu viens de tuer un connard et non, je sais pas réagir à ça.

T'es injuste de lui rejeter la faute dessus, oui il a tué un mec mais c'est pas tant ça le problème, pas vrai ?

─ Je.

Comment expliquer ? Il a l'air de vouloir tant d'explications, tu supposes que tu lui en dois. D'autant que tu n'as rien à perdre à lui dire, au pire quoi ? Il ira le répéter aux autres ? Et ensuite ? Qu'est-ce que ça pourrait bien te foutre, sérieusement.

─ Je n'ai jamais de relation autres que croiser mes employés cinq minutes ou tirer un coup après une soirée au casino.

Tu relèves les yeux vers lui pour te mettre à le détailler un long moment. Il n'y a pas de tendresse dans tes yeux, il n'y a pas grand chose. C'est plus comme un vide immense qui pourrait tout aspirer. Tu dois faire peur à voir.

─ J'ai juste envie... besoin d'être sympa avec toi, je sais pas pourquoi mais c'est comme ça. Tu peux pas juste accepter ça ?

Pourquoi est-ce que tout doit être aussi compliqué ?

Inscription : 29/05/2021

long night

casino aquila▵ 4h46 ▵ ceylan

tu te fais la réflexion qu'on dirait un tueur en série, avec ses gants. mais tu ne formules pas tout haut ta pensée, conscient que ça le vexerait. et puis, ce n'est pas une blague. on dirait vraiment un psychopathe. alors, tu observes ta main entre les siennes, un peu mal à l'aise. en fait, non, ce n'est pas du malaise que tu ressens là, fray: c'est de l'inquiétude.

il t'inquiète, cet homme, comme un bourdon qui se tape répétitivement le crâne contre une fenêtre, inconscient de l'existence de la-dite fenêtre. il t'inquiète, comme un enfant qui court le long d'une piscine. ça ne te provoque pas beaucoup plus de réaction qu'un soupir étranglé, notamment parce qu'il te laisse bouche-bée. tu ne sais pas quoi lui dire. cet homme est un naufrage. tu as envie de lui dire que vous pouvez faire comme si vous étiez amis, comme si vous vous appréciez, comme s'il n'était pas un bateau en flammes et que toi tu n'étais pas un robot bourreau de travail.

mais tu ne peux pas. tu ne dois pas; ça va contre ta nature. tu plisses les yeux et serre ses doigts, ses mains bien plus larges que les tiennes, dans tes propres mains.

arrête., tu lui intimes, désespéré. j'veux bien admettre que tu es juste gentil avec moi parce que tu as besoin de l'être, ok. mais... ça marche pas comme ça. tu soupires, tu ne sais pas quoi faire de lui. tu le regardes... et tu passes tes bras autour de ses épaules pour le serrer contre toi. tu supposes, peut-être naïvement, qu'il a besoin d'un câlin. alors tu lui offres, même si tes câlins sont trop bancals, trop mécaniques, trop tristes.

Inscription : 02/06/2021

Tu dois faire attention, Ceylan. Au moindre instant, tu dois faire attention, tu dois veiller à ce qu'il n'arrive rien à Fray. Pas de façon générale, pas dans sa vie globale, tu ne t'es pas trouvé l'âme d'un protecteur du jour au lendemain, mais maintenant, alors qu'il t'enlace. Il ne doit pas toucher ta peau, surtout pas. Et cette angoisse sourde qui résonne encore et encore et pousse à ne pas profiter comme tu le devrais de cette étreinte. Elle devrait arranger les choses, au moins un peu, mais ça ne fait qu'aggraver l'angoisse insidieuse qui te ronge. Tu devrais lui dire, mais il ne comprendra pas. Tu doutes qu'il puisse comprendre. Au pire quoi ? Au pire il te prendra pour un fou. Il doit déjà te prendre pour un fou. Au pire, il ira raconter ça à d'autres, et ça n'aura absolument aucune importance. Personne ne viendra t'emmerder, et surtout pas pour ça.

─ Tu. Désolé, pour les gants.

Tu aimerais pouvoir le serrer dans tes bras en retour, et c'est un peu ce que tu fais, mais tu aimerais sentir sa peau, même si ça n'aurait sûrement rien de romantique ou d'attirant, juste pour sentir la chaleur d'un autre être vivant, finalement. Tu fermes les yeux alors que tu l'enlaces dans tes bras.

─ J'ai... Effacé la mémoire des gens que j'ai touché. Ces derniers temps. Alors je prends mes précautions.

Tu ne sais pas pourquoi tu le dis avec tant de détachement, finalement. Sans doute que ça te parait normal, avec le temps. Tu ne sais pas comment lui expliquer, tu ne vas pas lui dire qu'un jour tu t'es réveillé avec un pouvoir magique, il va se foutre de toi. Mais finalement c'est un peu ça. Une malédiction, un pouvoir, un truc.

Inscription : 29/05/2021

long night

casino aquila▵ 4h46 ▵ ceylan

tu restes bête, bouche-bée peut-être, devant son annonce. tu ne sais pas quoi en penser, toi qui est si terre à terre, ou mieux; toi qui n'as jamais eu à te faire du surnaturel. tu n'as pas le temps, tu n'as pas la tête à ça. tu n'as pas le loisir d'y réfléchir. est-ce que les fantômes existent ? qu'ils existent ou non, ça ne te concerne pas. ça ne te fait ni chaud ni froid. peut-être que les loups garous et les vampires et les sorcières sont bien réels, comme dans les histoires de ton enfance - ce n'est pas très grave. toi, tu es enfermé dans une cage de béton et d'argent. tu n'as pas le temps de te prendre la tête sur la tangibilité de ces contes.

alors quand ceylan t'annonce ça, tu ne vois pas en quoi tu ne le croirais pas. après tout, pourquoi il te mentirait ? au pire, ce n'est qu'un fou parmi tant d'autres, ce n'est pas bien grave. au mieux, c'est vrai, et tu as trouvé une explication pour les gants. ah... ouais. je vois. tu réponds, comme s'il venait de t'annoncer qu'il avait fait les courses hier matin. ce n'est pas une réaction normale, tu en as conscience, mais comment réagir, vraiment ? c'est chaud. il ne faut pas qu'il t'efface la mémoire. il y a des choses bien trop importantes dont tu dois te souvenir. tu dois... te rappeler de chaque détail. pour continuer; continuer la tête haute.

vous restez dans les bras l'un de l'autre pendant un moment, avec ta tête calée contre son épaule, avant que tu ne te redresses. je reste un peu, tu déclares finalement en étirant tes bras et tes épaules. et s'il te plaît, reste aussi. tu as l'air d'avoir besoin de compagnie.

Merci

long night ⁞ ceylan