D'or & d'onyx (Leith)

D'or & d'onyx_{Au premier qui te dirait encore une fois que tes yeux étaient de l'or liquide, beau, rassurant et précieux, tu te ferait un plaisir de cogner pour lui laisser le noir de ton âme en pleine face.}

Ft @Leith Valdmaar
Octant - 17h15

Elle était sortie… Cette vérité tourne affreusement dans ton esprit, rendant tes gestes nerveux et ayant provoqué les grognements mécontents de ta supérieure toute la journée. Quand elle t’avait ordonné de retourner chez toi, de prendre un de ces jours de congés dont tu n’avais jamais utilité pour faire un point avant de tuer un patient, tu n’avais rien pu faire de plus que baisser piteusement la tête. Pour la première fois en de trop longues années, quelqu’un avait réussi à avoir l’ascendant sur toi par des mots trop durs… parce qu’elle avait eu raison dans ce quelle disait.

Tu n’es pas rentrée chez toi, incapable de repousser de tes pensées la blonde lumineuse et bien trop douce pour ce monde de brutes, qui était clairement devenue le centre de ta vie en quelques heures, jours, mois. Tu ne veux pas aller chez elle, sonner à sa porte, te montrer plus collante que tu ne l’es déjà, alors tu as décidé de t’assurer qu’elle ne risque rien dehors. Tu as commencé par rôdé autour de chez elle, dans son quartier. Ensuite, à l’entente du nom d’une école, tes pensées ont été ramenées à ce type… Celui qui l’a probablement poussé à sortir de l’hôpital où tu veillais sur elle. Celui qui, à tes yeux, est à blâmer pour cette folie.

Autant dire que lorsque les sonneries du lycée public marquent la fin de la journée et qu’un flot de gosses surexcités s’en échappe, tu n’as toujours rien de souriant. Adossée en face de la sortie du personnel, bras croisé, habillée d’un treillis militaire, et d’une chemise ouverte sur une brassière de sport, tu as tout du mauvais garnement des cités, prêt à chercher les ennuis… Tu ne veux pas te battre, North, mais t’assurer que ce type sache… Oui, tu veux probablement lui faire peur, pour t’assurer qu’il veillera sur Maddie comme tu l’as fait au milieu des murs blancs et des bips des machines hospitalières.

Tu n’as pas à attendre bien longtemps pour le voir pointer le bout de son nez. Tu sais son identité, parce que tu l’as croisé plusieurs fois à l’hôpital, parce que Madison t’en as parlé aussi… parce que t’es douée pour fouiner dans les dossiers, probablement. Tu ne tentes pas de le héler, de ton côté de la rue. En faite, tu le regardes fixement, de tes yeux mordorés qui semblent brûlant, bras croisés. Ta simple attitude lui faire comprendre que tu as à lui causer, et s’il prend la poudre d’escampette devant ça, clairement, tu vas le poursuivre et lui faire savoir ta manière de penser.

C’était ton dernier jour. Les vacances sont là, et ça te soulages, parce que ces derniers temps, te contenir et tout enfermer comme tu l’as toujours fait est devenu particulièrement compliqué. Ton pouvoir semble avoir décidé de se greffer sur la chose qui est la difficile à dompter, chez toi : tes émotions, tes sentiments. Tu en es arrivé à la conclusion que si ça continuait comme ça, tu allais probablement devenir un problème, un dangereux problème. Et si tu t’énervais sur l’un des gamins, hein ? Ce serait une catastrophe. Tu as déjà dû faire une sacrée frousse à Astèr … tu ne l’as pas revue depuis, tu te dis que ce n’est pas plus mal, franchement.

La bonne nouvelle du moment, c’est la sortie de Madison de l’hôpital. Si elle est clairement encore sous surveillance médicale, elle a pu rentrer chez elle et tu espères sincèrement que ça lui a fait le plus grand bien. Tu passes, régulièrement, comme tu le lui avais promis, tu essaies de ne pas être trop imposant, mais tu t’arranges pour lui tenir compagnie, lui donner un coup de main, parfois, tu passes juste pour rester avec elle quelques heures, quelques minutes, et c’est suffisant. Ça te rassure. Tu continues d’avoir peur pour elle …

Et en sortant du boulot, tu es déjà en train de te demander si tu rentres ou si tu passes la voir, cependant, tes yeux se posent sur cette fille. Elle est là, en face, adossée à te regarder fixement. Tu es pratiquement certain de l’avoir déjà vue et c’est pour ça que tu es persuadé qu’elle est là pour toi, d’autant que c’est toi, qu’elle observe, fixement. Tu soupires. Lourdement. Tu espères que ce n’est rien, que tu n’auras pas à t’énerver … on ne va pas se mentir, ça commence surement à t’effrayer, et tu songes même à en parler une bonne fois pour toute à Madison parce que, c’est lié à elle, tu le sais maintenant. A cette étoile.

« Je t’écoute. » Tu lui lances, quand tu arrives face à elle, les mains dans les poches de ton jean, ta veste à la main. « Qu’est-ce que tu me veux, exactement ? On se connait ? »
Ft. NorthL'Octant

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Ft @Leith Valdmaar
Octant - 17h15

Tu ne bouges pas. Même s’il croise ton regard et que tu le vois avancer vers toi, tu ne fais absolument aucun geste pour lui faire comprendre que c’est ce que tu attends de lui. En faite, ma fille, tu ne fais que le détailler de tes yeux si particuliers. Il est grand, il semble assez fort pour soutenir l’angelot qu’il t’a enlevé. Pourtant, North, tu sais aussi pertinemment que l’allure ne fait pas tout. Toi, tu es probablement plus forte que lui, avec ce pouvoir qui s’est éveillé en toi. Est-ce de la triche ? Probablement oui.

« Qu’est-ce que… Tu l’observes et encore une fois, tu te rends compte de combien tu n’es qu’un visage sur une blouse blanche. Tu as beau avoir croisé ce type, il ne te remet pas. Ca te gonfle de colère, North, et tu fais un pas vers lui, en décroisant les bras. North, c’est mon nom. Je suis infirmière… plus particulièrement je suis l’infirmière qui était chargé de veiller sur le bien d’un certain patient. »

Tu lui offres quelques secondes pour qu’il remette ce que tu dis, avant de te rapprocher encore d’un pas et venir coincer son regard sombre dans tes yeux solaires.

« Patiente que tu as poussée à sortir de l’hôpital, si je ne me trompe pas. Tu continues à le fixer et les muscles de ta mâchoire se crispe, donnant une forme presque carrée à ton visage. Tu es au courant qu’elle n’est pas en état de faire face au monde ? Que tu lances, en cessant les sous entendus. Je ne suis plus là pour veiller sur elle pendant mon service… alors je viens savoir si toi, tu es capable de faire ça, ou si je dois la ramener à l’hôpital pour sa sécurité ! »

C’est faux. Tu ne la rameneras jamais de force là où Maddie ne veut pas être. Tu trouverais un compromis, prendrais un congés, changerais de shift, mais jamais tu ne la priverais de sa liberté...

C'est tout toi, ça. Les gens qui n'ont pas une certaine véritable importance ne sont pas grand chose pour toi, tu ne prends pas la peine de te les rappeler, de les inscrire dans un coin de ton cerveau. Malheureusement pour elle, c'est le cas de cette jeune femme. Tu n'as rien de personnel contre elle, tu es persuadé de l'avoir croisée, une fois, deux, peut-être, tu n'en sais rien, mais une chose est sûre : tu n'as jamais fait plus que la croiser. C'est pour ça, aussi, que ça t'intrigue autant de la voir ici, adossée, pile à l'endroit où tu bosses, ça a un côté fort agaçant, d'autant que tu comprends vite, à son attitude, que c'est bien toi qu'elle cherche et qu'elle attends.

Et elle semble surprise … peut-être l'as-tu croisée plus d'une ou deux fois, finalement, mais ça ne change pas le fait que tu ne la remets pas. C'est seulement quand elle t'explique que tu te dis que tu as dû la voir plusieurs fois à l'hôpital. Ca explique tout, quand tu rends visite à Cursa, tu n'as toujours d'yeux que pour elle. « Mais encore ? » Tu demandes, dans un soupire, ne comprenant pas tellement ce qu'elle vient fiche ici, pourquoi elle vient te voir, toi. Elle s'est probablement occupée de ton étoile, mais dans tous les cas, elle n'a rien à faire ici, si ?

Par contre, Leith, quand tu l'entends qui précise ses pensées, venant t'accuser d'avoir pousser Cursa à sortir de l'hôpital, ajouter, juste après qu'elle n'est pas en état, et si tu la laisses aller au bout de son petit discours, tes nerfs montent, surtout face à la menace de ramener la jolie blonde à l'hôpital. Toi, tu le sais, parce qu'elle te l'as dit, elle te l'as demandé, elle voulait sortir de là, elle voulait quitter cet hôpital, elle ne voulait pas qu'ils l'envoient dans un centre, elle voulait rentrer chez elle et … tu n'as fait qu'aller dans son sens, aussi parce que tu étais d'accord. « Tu n'es qu'une infirmière. » Voilà ce que tu viens lui rappeler, sous-entendant clairement qu'elle est en train d'outrepasser ses fonctions. « Si tu voulais te faire entendre, tu aurais dû te présenter à moi sans te cacher derrière ton job. »Tu aurais préféré qu'elle se prétende son amie, à choisir, c'aurait été une démarche plus sincère, à tes yeux. « Tout ça ne te regarde pas … Cu-- … Madison avait besoin de quitter cet hôpital, il le fallait, c'est ce qu'elle voulait alors ne t'avises pas de faire quoi que ce soit pour lui enlever sa liberté ou … » Ou elle aura à faire à toi. Ou tu feras un malheur. Tu ne sais pas ce que tu feras, en vérité, mais tu sais que tu ne la laisseras pas faire, impossible. Impensable. « Et pour ta gouverne, sache qu'elle est bien plus forte que tu ne sembles le penser. Elle est capable de faire face au monde. » Ca … bon. Tu as confiance en Cursa, c'est un fait, mais tu es là, et tu le seras toujours, du moins, aussi longtemps qu'elle le tolèrera, pour la couvrir, la soutenir, la protéger. « Elle ira bien. Si ça peut te rassurer, je m'en assurerais. Satisfaite ? » Un soupir. « Maintenant, salut. »
Ft. NorthL'Octant

D'or & d'onyx_{Au premier qui te dirait encore une fois que tes yeux étaient de l'or liquide, beau, rassurant et précieux, tu te ferait un plaisir de cogner pour lui laisser le noir de ton âme en pleine face.}

Ft @Leith Valdmaar
Octant - 17h15

Il te heurte. Ses mots viennent s’écraser sur toi et provoque tout ce que tu détestes le plus en toi : la colère, l’envie de lui sauter dessus et de mordre jusqu’à ce qu’il te supplie d’arrêter. Tu n’es pas en danger, North. Et tu as envie d’attaquer simplement pour blesser. Parce qu’il a tapé là où ça fait mal, et que tu veux te venger. Tu n’es pas rancunière, enfin il te semble, mais il parvient à faire ressortir un éclair de ça en toi.

« Je me suis présenté à toi dans le rôle que tu es censé me connaître. Que grognes, en te figeant dans une immobilité presque douloureuse. Mais visiblement, tu es bien trop imbu de ta propre personne pour te souvenir de ceux qui sauvent des vies. »

Tu es vache, tu cognes, tu griffes, tu cherches clairement sa corde sensible. Normalement, North, tu ne dis jamais rien sur le fait que les gens se souviennent jamais de ceux qui leur sauvent la vie, mais sont capable de détailler la moindre petit coquille de leur vie. Tu détestes ça, mais tu fais avec, parce que ça ne changerait rien. Ca ne viendrait que mettre du malaise dans la conversation. Cette fois-ci, tu le dis, et tu espères que ça le provoquera. Qu’il se sentira mal ou gêné. Tu veux mordre…

« Jamais je ne lui ferai de mal ! Que tu claques, en l’entendant te conseiller de ne pas lui enlever sa liberté. Je veux juste veiller sur elle. Aussi forte soit-elle, elle a besoin de mo… Tu t’arrêtes, tu grognes. Si tu crois vraiment qu’elle peut se protéger seule, alors tu es un imbécile ! Personne ne peut se protéger seul, c’est normal. On vit en groupe pour ça… »

Tu recules enfin d’un pas, pour t’éviter de lui sauter à la gorge et quand il vient tenter de calmer ta colère, tu as un claquement de langue énervé. Tu as envie de le cogner, et ça ne va pas en s’améliorant. Tu devrais te calmer, mais tu en est incapable… Les choses t’échappent et tu redeviens le jaguar sauvage…

« Ah ouais ? Tu vas faire quoi ? Me cogner parce que t’es un mec et que t’es plus grand que moi ? Tu n’as pas bougé, mais ta voix est acide. Prouve-moi que tu peux la protéger, et je te laisserai veiller sur elle, ou dégage. Tu ne cilles pas. Si tu perds, j’te laisserai plus jamais l’approcher… même si je dois me débarrasser de toi. »

Un de plus ou un de moins… Pour Madison, tu serais prête à tuer de nouveau ?

Ça te saoule. Bien sûr, que ça te saoule, mon vieux, ces gens qui se pensent légitimes de venir se faire donneurs de leçons face à toi, qui vienne se mêler de tout et n’importe quoi … qui essaient d’entrer, par la force, dans cette bulle que tu as pris tant de soin de créer autour de toi. Tu es si restrictif, Leith, tu as bien entendu fait un peu de place pour Cursa, tout naturellement en réalité, mais tu ne supportes plus que l’on vienne troubler ce qui vous concerne. Ce qui se dit entre toi et ton étoile n’appartient qu’à vous deux, tu l’as décidé, et tu n’apprécies guère qu’on puisse se permettre d’émettre des jugements, ou même d’avoir le moindre avis, là-dessus. Astèr est allée trop loin, par exemple, et si tu n’avais certainement pas à te montrer si virulent – tu aurais pu lui faire mal, ce n’est pas ce que tu voulais – tu restes persuadé, toi, qu’elle n’avait pas à se mêler de ce qui ne la concerne en aucun cas.

Aujourd’hui, c’est cette infirmière qui interfère, demain, ce sera qui, hein ? Pourquoi tant de gens se sentent obligée de venir là, graviter, bien trop près ? C’est pesant. Oppressant. Tu aimerais œuvrer librement pour ta belle étoile, tu aimerais agir pour elle sans que des inconnus ne viennent tenter d’y mettre leur putain de grain de sel... Avec elle, c’est pire. Tu as cette impression qu’elle essaie de te l’arracher. Tu l’entends te faire ses reproches, tu vois ce regard qu’elle te lance, comme si tu avais fait une chose terrible alors que tu ne cherches que le bien de Cursa. Elle avait besoin de cette liberté. Quel fou pourrait se prétendre légitime d’enfermer une étoile, hein ? Alors, tu mets simplement ce que tu as à mettre sur le tapis. Elle le voulait. Il le fallait. Tu n’as fait qu’agir pour son bien, et dans le sens de sa volonté, tu l’as fait pour elle, et de toute manière … tu n’es pas le responsable unique, tu n’as fait que l’aider, donner ton nom, assurer que tu serais là. Et tu l’es. Autant que possible, autant que c’est humainement possible. « Il n’y a qu’elle qui compte. » Tu viens lui rappeler quand elle vient littéralement te reprocher de ne pas te rappeler d’elle. Tu n’as jamais été attentif aux autres, c’est un défaut, tu le sais bien, mais pour le coup, tu ne penses pas légitime le fait qu’elle vienne te le reprocher.

Et elle est là, à te marteler qu’elle ne lui ferait pas de mal et toi, tu n’en crois pas un mot. T’es juste sur le point de partir, tu n’as pas envie de te confronter à elle plus longtemps, pourtant, tu t’arrêtes, tu soupires. « Elle n’est pas seule. » Jamais. Tu le sais. Riley est là. Tu es là. Il y a … ces gens que tu vois graviter autour d’elle. Pendant un instant, tu songes qu’elle en fait partie, elle aussi, et tu pourrais comprendre, sa détermination, sa … peut-être maladresse, si tu faisais cet effort mais, elle va trop loin. C’est la menace de trop. Elle fait cette erreur, de formuler à haute voix une crainte que tu as, trop pesante. Elle veut te l’enlever … Et tu fais volte-face, pour lui lancer un regard sombre, assassin. Le vent se lève. « Je ne laisserais PERSONNE, tu m’entends ? PERSONNE me l’enlever. » Tu n’es pas mauvais, c’est même tout l’inverse, dans ton genre, t’es presque un héros qui s’ignore et pourtant, quand elle menace, tu te dis que le seul moyen de garder Cursa avec toi c’est … de l’éliminer, elle. C’est une barrière. Un obstacle. Un danger. Alors ça souffle, fort. « Dégage ! » … Et au moment où ta voix résonne dans la rue, ce courant d’air, violent, et rapide s’engouffre entre vous, il va la percuter, elle, de plein fouet, la repousse violemment vers l’arrière.

Personne ne te la prendra. Personne, non. Pas encore une fois ...
Ft. NorthL'Octant

D'or & d'onyx_{Au premier qui te dirait encore une fois que tes yeux étaient de l'or liquide, beau, rassurant et précieux, tu te ferait un plaisir de cogner pour lui laisser le noir de ton âme en pleine face.}

Ft @Leith Valdmaar
Octant - 17h15

Il parle, mais c’est à peine si tu entends. Tu ne veux pas l’écouter, parce que tu es bien trop énervée pour cela. C’est bête, et tu ne t’en rend pas compte, mais tu as besoin de le provoquer. C’est presque comme un besoin primaire, primal. Tu es… frustrée et tu as la sensation d’avoir échoué. Et plutôt que de réfléchir, prendre du recul, voir tout ce que Madison a gagné, tu cherches un responsable. Tu pourrais accuser le destin ou la fatalité, North, mais il est tellement plus simple de s’en prendre à quelqu’un de connu, de précis. Tu peux décharger ta frustration en une violence contenue. Tu provoques, mais à aucun moment, tu ne frappes. Tu es plus vicieuse que ça, tu le pousses à craquer pour avoir le droit de répondre, sans limites…

C’est quand il hurle que tu commences à comprendre que t’es à côté de la plaque. Parce que que ce type t’assène, c’est ce qui hurle au fond de toi comme une tempête d’hiver. T’es yeux s’arrondissent et pendant un instant, tu donnes l’impression de vouloir parler, mais Leith ne t’en donne pas le temps. Il lance cet ordre, absolu, et tu prends conscience du vent qui s’est levé quand une lame aérienne te percute et t’arrache vers l’arrière. Tu n’as pas le temps de puiser dans ta force que tu te fais souffler. Tu parviens à ne pas te faire envoyer trop loin qu’en te rattrapant à un lampadaire, et quand tu relèves le visage, tu es sous le choc. Il est comme toi… North… Il est comme toi !

« ¡ Joder ! » (putain !)

Le juron t’échappe d’un coup et avant que tu ne remarques des gens qui vont vers le parking et qui tournent les yeux vers vous. Il faut dire que vous donnez une drôle d’impression à vous regarder comme des chiens de faïence. Et un instant, tu as peur qu’ils aient vu ce qu’à fait Leith. Tu sais que c’est pas normal… et que personne n’est comme vous. Tu pensais être la seule. Du coup, tu bondis sur lui et ta main s’accroche à son poignet.

« Suis-moi ! Tu n’as plus une once d’agressivité, juste pressée. ¡ Ven conmigo ! ¡ corre ! » (viens avec moi, vite !)

Tu ne te rends pas compte que tu tires sur son bras avec la force qui est nouvellement en toi. Tu l’entraines sans lui laisser de chance de s’échapper dans une petite ruelle perpendiculaire et tu t’arrêtes cachée derrière une benne à ordure et, ENFIN, tu le relâches :

« Depuis combien de temps tu es comme ça ? mágico. » (magique)

Tu t’en voudras. Tu t’en veux déjà, en réalité, mais ce sera certainement bien plus grave, et plus prenant, un peu plus tard, lorsque tu auras retrouvé ta solitude et que la rage, la peur, la panique, tout ça, sera retomber. Pour l’heure, tu vois cette jeune femme emportée par la bourrasque que tu as toi-même provoquée sans pouvoir y faire grand-chose, tu restes planté, spectateur plus qu’acteur, encore une fois et … tu pourrais presque souffler de soulagement, lorsque tu la vois se rattraper avec force à un lampadaire pour éviter d’aller encore plus loin et de se faire plus mal encore. C’est de plus en plus récurrent, Leith, tu t’en rends compte et tu ne peux décemment rien y faire. Ce pouvoir, tu peux t’en servir volontairement, mais il n’est jamais aussi puissant que lorsque ça ne l’est pas, et ça, c’est frustrant.

Et toi, tu ne penses même pas au fait que vous êtes dehors, en pleine rue, que tu dois faire attention, que tu as peut-être été vu. C’est elle qui réagit la première, qui se redresse, qui reviens à toi et si tu t’attendrais presque à ce qu’elle se mette à hurler, qu’elle te frappe – tu aurais laissé faire – et bien, elle se contente de t’attraper par le poignet. Sa poigne te surprend, la force qu’elle déploie pour te forcer à lui emboiter le pas aussi et au final, tu te retrouves isolé, avec elle, près d’une poubelle qui pue plus vite que tu n’aurais pu l’imaginer. « Q-Quoi ? » Soudainement, elle ne parle plus anglais, c’est de l’espagnol, tu reconnais à l’accent qu’elle y met mais tu n’y comprends pas grand-chose. « Ma … gico ? » T’as ce mouvement de pencher la tête sur le côté, un peu comme les chiots qui entendent un bruit qui ne leur est pas familier.

Il te faut un moment, en vérité, plus saisir où elle veut en venir … heureusement, le mot qu’elle utilise est similaire et te voilà, à soupirer, à passer tes deux mains dans tes cheveux sombres, à tirer dessus, avant d’aller t’appuyer, dos au mur sale, et de te laisser glisser jusqu’au sol, le visage contre tes paumes. « Y’a rien de magique … » Ah ouais ? Et t’appelles ça comment toi, exactement, un pouvoir pareil tout droit venu d’une étoile ? « Tu ne dois rien dire à personne. » Tes mains retombent, subitement, tu la fixes, aussi perdu que désespéré, presque suppliant, en songeant que tu viens peut-être de mettre stupidement Cursa en danger. « Ça fait … quelques mois, depuis mars, je crois … mais c’est pas important, tu peux pas le raconter. Tu m’entends ? » Tu pourrais te faire menaçant, mais tu ne l’es pas. T’es juste pitoyable, là, en fait.
Ft. NorthL'Octant

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Ft @Leith Valdmaar
Octant - 17h15

Il se laisse traîner et autant dire que toi, ma grande, t’as complètement oublié la colère qui te traversait jusque-là. T’es sous le choc, complètement ahurie. T’as pas peur, oh non, ça fait bien longtemps que tu n’as plus peur de ce que tu es capable de faire. Tu n’en reviens juste pas qu’il ait également une capacité qui te semble tirée des histoires que South te racontait. Ca te fait frissonner, et quand il t’observe sans comprendre tes mots, t’es presque tentée de l’attraper par les épaules et le secouer pour avoir tes réponses, tant tu es pressée de comprendre.

Tu comprends que quelque chose cloche quand il attrape sa tête et qu’il glisse au sol. T’as bien compris que chacune des utilisations de ta puissante te mettait à mal, alors sur le coup, tu crois que lui aussi. Il finit au sol, tu mets un genou à terre. Les rôles sont inversés et tu aimes à te dire que t’es le preux chevalier, aujourd’hui.

« Bien sûr que si ! Tu as fait souffler le vent ! Domador de viento… Tu comprends tout à coup. Tu es un dompteur de vent ! »

Et tu es en train de réaliser l’impensable, la force de ce qu’il est capable quand il se met à te dire de ne rien répéter. Il parle de mars, et quand il continue, tu finis par secouer la tête, pas pour refuser mais pour chasser ses craintes. Tu récupères un caillou sur le sol, un bon galet, bien solide, tu le mets sous son nez dans ta main, et tu refermes les doigts dessus. Il faut puiser dans la rage que tu as quitté juste avant pour serrer fort. Très. Assez pour que la pierre soit réduite en miette quand tu rouvres le poing.

« Je sais que les gens ne peuvent pas comprendre, ne panique pas. Tu l’observes et finalement, tu viens poser ta main propre sur son front. Tu es malade ? Utiliser le vent te fait du mal ? Après tout, North, t’es infirmière, s’il est blessé, tu pourras l’aider. »

Non mais ... regarde-moi ça. Regarde dans quel état, complètement pitoyable, tu t’es mis. Ces derniers temps, autant qu’il est difficile de contrôler ce pouvoir qui est devenu le tien, il est clairement devenu délicat de garder une prise sur tes émotions. De ce fait, il y a bien longtemps que tu es parvenu à faire le lien entre les deux, et autant dire que tu n’as pas pris ça comme une bonne nouvelle, loin de là. Il y a bien longtemps que tu sais que ces choses-là et toi, ça fait deux, tu es probablement doté d’une sensibilité certaine, malheureusement, tu as toujours refusé de l’accepter et de l’assumer, de ce fait, tu ne sais pas comment la gérer non plus et aujourd’hui, c’est d’autant plus grave que, lorsque ça déborde, ça déclenche ce pouvoir qui, au fil du temps, des semaines, se fait de plus en plus puissant, et violent.

Et tu as honte, maintenant, parce que, quand Cursa t’as avoué qu’elle était une étoile, lorsqu’elle t’a demandé de l’appeler autrement que par le prénom qu’on t’avait donné au départ, tu as forcément compris que ce lien étrange qui t’avais poussé vers elle était aussi le responsable de ce pouvoir. Tu ne sais pas pourquoi. Tu ne sais pas comment. Mais ça vient d’elle et tu sais bien, que tu veux la protéger, tu sais bien, que tu ne peux pas t’afficher aussi facilement parce qu’on poserait des questions, on finirait par remonter jusqu’à elle et … tu ne veux pas qu’on l’approche, qu’on aille l’importuner. Tu ne veux pas non plus la mettre en danger, ce trésor, ton trésor, si précieuse.

Quand North vient mettre des mots sur ce que tu es, ce que tu fais, tu détournes vivement le regard, du moins, jusqu’à ce qu’elle bouge, s’éloigne, revienne, là, tu fixes son petit manège avec intérêt. Dans sa main, une pierre, lisse, presque un galet, solide, robuste et pourtant, il lui suffit de le presser au creux de sa paume, entre ses doigts fins pour littéralement le faire éclater. « Qu’est-ce que … » Elle aussi. Tu le sais, tu l’as compris, tu as fait le lien depuis un moment, déjà, Riley aussi est capable de faire quelque chose de spécial. Ils sont plusieurs. Eux. Ceux sur qui elle t’as demandé de veiller avec elle, ou pour elle. Tu ignores sa main fraîche sur ton front, tu viens seulement chercher les vestiges de la pierre, au sol, entre tes doigts … tu cherches confirmation. Tu presses, comme elle, l’un des morceaux restants. C’est dur, tu as beau y mettre toute ta force, tout ce que tu parviens à faire, c’est blesser légèrement le creux de ta main, mais le caillou, lui, ne bouge pas. « Toi aussi tu es liée à elle... » Tu murmures, en relevant les yeux vers l’infirmière. Tu ne comprends pas, comment, pourquoi, pourtant, tu sais que si North est comme toi, comme Riley, alors, elle est précieuse, pour Cursa … elle l’est pour toi, par extension.

Tu finis par te reprendre, légèrement, par souffler, tes doigts saisissent son poignet, et tu éloignes sa main de ton front. « Je vais bien, ce n’était pas grand-chose. » Heureusement, de telles actions n’ont que peu d’effet sur toi. Tu te sens légèrement fatigué, mais c’est comme un coup de barre passager, ça va s’estomper, ça s’estompe déjà. « Juste de la fatigue, je n’y suis pas … allé très fort. » Et tu as presque honte de dire une chose pareille, parce que tu l’as vue décoller du sol, parce que, de son point de vue, tu y es probablement allé fort. « On a le même but, si je comprends bien... » La protéger. Veiller sur elle. S’assurer qu’elle aille bien.
Ft. NorthL'Octant

D'or & d'onyx_{Au premier qui te dirait encore une fois que tes yeux étaient de l'or liquide, beau, rassurant et précieux, tu te ferait un plaisir de cogner pour lui laisser le noir de ton âme en pleine face.}

Ft @Leith Valdmaar
Octant - 17h15

T’hésites pas à lui montrer ce que tu peux faire, North. Pourtant, tu sais que personne peut comprendre, que si on se rend compte, des gens voudront te faire du mal. C’est partout pareil, montrer qu’on est fort, c’est faire peur aux gens. Et si les gens ont peur, il attaque, il se débarrasse de la menace, même si elle pèse pas sur eux. Tu le sais, tu as vécu dans la jungle, t’as bien vu comment ça fonctionnait là-bas. Dans vos rangs, dans la guerre, dans les forces armées. À tous les niveaux, les hommes sont ce qu’ils sont.

« À elle ? Que tu murmures, sans comprendre sur le coup, et tu cherches, tu fais le lien entre vous. Le seul lien qui a provoqué cet échange sur vos capacités. Maddison ? Tu parles de Maddison ? C’est parce que je suis amie avec elle que je peux faire ça ? »

Si tu réfléchis bien, North, tu peux te rendre compte que les dates coïncides, mine de rien, et ça te fait voir le problème sous un autre angle. Tu n’as pas muté, tu n’es pas le fruit d’une expérience comme tu l’as longtemps cru. Ce serait… magique ? Comme un don ? Et ça veut dire que Madison aussi est magique ? Incroyable… Vous êtes deux ? Plus de deux ?

Tu relèves le nez sur Leith qui te rassure sur son état et repousse ta main de son front. Tu l’observes et il n’y a plus de colère, de menace, de provocation dans tes yeux dorés. Tu es juste bourrée de curiosité et d’espoir. Tu veux des réponses depuis si longtemps, ma grande, et cet homme en a, tu le vois dans ses yeux, dans ses mots, dans son attitude. Alors soudainement, tu déplies les jambes, tu accroches sa main à la tienne et sans même le voir, juste par envie, excitation, tu le relèves comme s’il était une plume.

« Tu veux protéger Maddie ? Que tu comprends, avant de lui sourire. Alors on est dans le même camp. Désolée de t’avoir provoqué, je pensais être la seule à me soucier d’elle. De toute façon, c’était plus fort que toi, alors bon. J’ai des questions à te poser, et tu as des questions à me donner. Je n’attendrai pas plus longtemps pour les avoir, allons quelque part. Tu es tellement différente, tellement plus lumineuse maintenant. Encantado de conocerte ! Tu souris et traduis. Je suis enchantée de te rencontrer, Leith. Viens, maintenant ! »

Et tu te remets en marche vers la rue que vous avez quitté juste avant, sans le lâché et sans manquer d’énergie.

Tu comprends que tu en as surement trop dit un peu trop tard … et à la fois, tu te demandes si c’est réellement une erreur. En un sens, tu sais que ce n’est pas à toi d’expliquer ces choses-là, aux autres, c’est à elle de le faire, c’est son rôle, pas le tien. Pourtant, c’est presque toujours un soulagement, tu t’en rends compte, quand tu entres en contact avec l’un d’entre eux, quand tu as la possibilité de te rendre compte que tu n’es pas le seul dans ton cas. « Je … je suis pas sûr. » Tu l’es a quatre-vingt pour cent, en réalité, ce qui signifie surement que tu l’es. Tu ne veux pourtant pas lui offrir cette confirmation, tu attendras qu’elle aille chercher ses réponses là où elle doit les obtenir.

Tu es soulagé, de constater que cet échange, au départ relativement houleux s’est apaisé … bien moins cependant quand tu te rends compte qu’elle ne va pas te lâcher avant un moment. C’est normal. Probablement. Toi, étrangement, tu n’as pas ressenti le besoin de poser trop de questions, dans l’immédiat, quand tu as su, tu as eu des réponses, tu as estimé que c’était suffisant pour un temps. Elle, elle vient tirer sur ta main, pour te relever comme si tu n’étais qu’un gosse. « T’es loin d’être la seule. » Tout un groupe, pour une raison que tu ignores encore d’ailleurs.

Par contre, tu vois, quand elle commence à questionner … quand tu comprends qu’elle va chercher à obtenir des réponses auprès de toi, tu soupires, tu fais de la résistance. « C’est pas à moi de t’expliquer tout ça … je suis pas au courant de tout. » Finalement, tu ne sais que ce que ton étoile a bien voulu te confier, tu as retourné tout ce qu’elle avait bien voulu te dire dans ton esprit, dans tous les sens, pendant des heures, jour, et nuit, sans réellement trouver de sens à tout ça, sans obtenir plus de réponses. Elle t’entraînes, pourtant, et avec la force qu’elle a, tu ne parviens même pas à l’arrêter ou encore la ralentir. « Bon … ici. » Tu hausses le ton, dans l’espoir de la faire s’arrêter, tu tâches de bloquer, pour qu’elle cesse de tracer et tu lui montres un tout petit café, presque vide, parce que bien caché, au coin d’une impasse. « On sera tranquilles, si tu veux. »
Ft. NorthL'Octant

D'or & d'onyx_{Au premier qui te dirait encore une fois que tes yeux étaient de l'or liquide, beau, rassurant et précieux, tu te ferait un plaisir de cogner pour lui laisser le noir de ton âme en pleine face.}

Ft @Leith Valdmaar
Octant - 17h15

Vraiment, North, si t’avais su ça dès le début, tu te serais pas rendu malade comme ça l’est ces derniers jours. Vraiment, t’en es certain quand tu le vois te confirmer que t’es pas seule. Si d’autres veulent protéger Maddison, si d’autres sont aussi fort que toi ou maîtrise les éléments comme Leith, vous n’avez rien à craindre, non ? C’est drôle, parce que t’oublies juste de te demander pourquoi y’a besoin de ça. T’es un peu naïve sur le coup.

« Ok, ok, j’irai demander à Maddie, la prochaine fois que je vais la voir, mais tu vas quand même pouvoir m’expliquer certains trucs. Je suis curieuse ! Tu as un joli sourire, quand t’es dans cette humeur. Tu m’en veux pour tout à l’heure ? »

Tu penses à demander ça, alors qu’il trouve un endroit où vous installer au calme. Ton première réflèxe est de froncer le nez, et observer le petit café, vérifier qu’il n’y a presque personne et qu’il a pas l’air mal fâmé ni trop cher, avant de hocher la tête. Tu te remets en route sans attendre, en relâchant sa main, parce que tu te doutes que tu as tiré trop fort. Et, aussi impolie qu’impertinente, tu entres dans l’endroit sans même penser à lui tenir la porte. Tu cherches une table, te laisse lourdement tomber dans un coin, contre la vitrine, avant de relever les yeux vers lui.

« J’ai pas d’argent, par contre, tu peux m’avancer ? Tu lui offres un sourire amusé et angélique, avant de réfléchir. Bon, dis-moi… tu peux voler ?! »

Quoi ? C’est absolument la première idée qui t’es venue à la tête quand tu repenses à ce vent qu’il a pu invoquer et manier. Toi, t’as toujours rêvée de voler, d’être libre dans le ciel, alors forcément, tu commences à attaquer par ça !

Tu es sacrément soulagé de constater qu’elle abdique, qu’elle ira questionner Cursa plutôt que de continuer à t’asticoter, toi. Tu ne veux pas dépasser les bornes, encore moins outrepasser tes droits, ou, quelque chose comme ça. Tu n’aurais certainement pas apprécié devoir batailler pour te débarrasser de ses questions, c’est une évidence. En tout cas, tu l’arrêtes – tant bien que mal – devant ce petit café, c’est calme, loin d’être bondé, vous serez probablement assez au calme pour évoquer les choses les plus délicates qui peuvent vous concerner tous les deux. « T’en vouloir ? Pourquoi ? » Tu as conscience, Leith, d’être parfois assez brute de décoffrage … elle aussi, visiblement, mais du coup, c’est une chose que tu peux comprendre. Elle avait ses raisons, des raisons que tu comprends d’ailleurs mieux que personne, sans doute. « Ce serait plutôt à moi de te poser cette question, j’aurais pu te blesser. » Aussi forte soit-elle, si elle ne s’était pas rattrapée, Leith, la chute aurait pu faire mal …

Et à nouveau, elle se remet en marche, sans te lâcher, elle entre et tu manques littéralement de te manger la porte en pleine poire en entrant derrière elle, si pressée. Quand enfin, elle est installée, tu laisses échapper un long souffle de soulagement, et tu prends place, à ton tour, sur un siège, face à elle. « T’en fais pas pour ça, commande ce que tu veux, je paierais. » Faut dire que, si tu n’es pas plein aux as, tu as un salaire correct que tu ne dépenses jamais entièrement, forcément, des années après, tu as de la marge sur ton compte bancaire, tu peux bien te permettre de genre de fantaisie. « Voler ? Quelle idée … non. Je peux juste faire souffler le vent, le ralentir, l’accélérer, le concentrer, ce genre de choses, quoi. » Voler … techniquement, avec un peu d’entraînement, tu te dis que ça pourrait presque être possible, tiens. « Et toi alors, jusqu’à quel point t’es forte ? »
Ft. NorthL'Octant

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Ft @Leith Valdmaar
Octant - 17h15

« T’avoir provoqué et avoir dit que j’allais me débarrasser de toi, cretino ! Tu ris un peu, en te rendant compte que si tu es une brute dans ta manière de traiter les choses, ce type est au moins aussi rapide à passer à autre chose que toi. C’est amusant, mais dans toutes vos différences, il y a un truc commun. Et alors ? Tu lances à ses excuses. Je ne vais pas mourir d’une blessure, je suis infirmière je te rappelle. Et puis, j’ai la peau dure, tu serais étonnée ! »

Tu ne le laisses pas voir le drôle d’éclat dans tes yeux et à la place tu fonces vers le café et t’y installes. Il ne faut pas te dire deux fois que tu peux choisir ce que tu veux, parce que tu t’empresses de demander une formule “petit déjeuné” avec des oeuf, du bacon, un café, du jus d’orange et une tartine. T’as faim et t’aimes les petits déjeuners, te voilà donc ravie !

« Merci ! Tu en reviens à lui et quand la réponse te vient, tu te figes. Tu l’observes presque étrangement, dans un silence complètement bizarre. Ca dure, ca s’étire et subitement, tu te mets à rire de bon cœur. Mais justement, cretino, tu pourrais te servir de ça pour essayer ! Je ne sais pas, moi, en faisant… une tornade sous tes pieds ? Ou alors, on te fait un genre de deltaplane ? Tes yeux brillent de malice et d’idées. Il va falloir que l’on teste ça, t’en es conscient ? »

Franchement, maintenant tu t’amuses comme une petite folle. Tu es en train de plier une des serviettes en papier sur la table en cocotte maladroite quand il te retourne la question. Tu viens émettre un “hmmm” pensif, avant de répondre :

« Je ne sais pas où est la limite, mais j’ai déjà soulevé des machines a lavée d’une main, une palette de saloperies en acier aussi. Je pense que, tant que je suis motivée, je peux le faire. Tu hausses les épaules. Énervée, je pourrais peut-être arrêter une voiture, qui sait. Que tu racontes comme si c’était la chose la plus normale qui soit. T'as peur d'utiliser ton vent... pourquoi ? Ah oui, t'as pas le temps, sinon !»

T’as un soupir … lourd, mais lourd, Leith, quand t’entends son excuse. Elle est infirmière, elle ne va pas mourir, elle a la peau dure, qu’elle te sort, et toi, et bah t’es là, devant elle, à agiter la tête. « T’es bête ou quoi ? » Ça pourrait passer pour brutal et mauvais, mais il n’en est rien, en fait, Leith, tu es presque amusé de sa réponse, ça allège un peu ton cœur, on ne va pas se mentir. « L’atterrissage aurait pu être dangereux, et t’aurais rien pu faire … » Ouais, elle aurait pu se rompre le cou, et infirmière ou pas, elle n’aurait rien pu faire c’est comme ça.

Une fois installés, tu la laisses commander ce qu’elle veut, elle s’offre un petit déjeuner, toi, tu te contentes d’un café outrageusement sucré. C’est quand elle se remet à parler de ton pouvoir que ton expression change à nouveau, il n’y a pas à dire, elle semble bien plus à l’aise avec l’idée de déplacer des montagnes que toi, avec celle de faire voler de la paperasse – et des gens, accessoirement – … « Pourquoi faire ? » Tu finis par demander, totalement en contraste avec ses idées folles, toi, franchement, pour le coup, tu ne vois pas trop l’intérêt de la chose. Voler ? Et pourquoi faire, hein ? Tu ne comptes certainement pas jouer les justiciers en juste au corps à travers Polaris, et … en plus, ce serait probablement trop voyant. « Je me vois mal déclencher des tornades en ville juste pour m’en servir pour voler. » Bon, clairement, tu n’es pas du tout optimiste à ce sujet. Ça te parait même surréaliste, carrément fantaisiste.

« Quand même … » Que tu souffles, après quelques minutes, complètement estomaqué. Rien que la machine à laver, mon vieux, ça pèse une tonne, tu le sais, hein, t’as eu un mal de chien à faire monter la tienne jusqu’à ton appartement. « Impressionnant … » Et pourtant, encore une fois, t’es là, à te demander pourquoi. Pourquoi faire, hein ? C’est une question qui revient si souvent, ces derniers temps. Pourquoi auriez-vous besoin de capacités pareilles ? Elle est infirmière, à la limite, ça l’aide à soutenir et soulever ses vieux patients et puis, quoi ? Elle n’a besoin de personne pour ouvrir ses bocaux. « Parce que je le contrôle pas. » Que tu parviens quand même à répondre du tac à tac à sa question. « T’imagines le carnage si je déclenche un gros truc, au beau milieu d’une rue ? Et puis pour être honnête, je vois toujours pas l’intérêt de tout ça … j’arrive pas à comprendre. On est pas dans un film, alors, à moins que des supers vilains ne débarquent, demain, et j’en doute … je capte pas pourquoi on se retrouve à savoir faire des trucs pareils. »
Ft. NorthL'Octant

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Ft @Leith Valdmaar
Octant - 17h15

« Et alors ? Tu hausses les épaules et ton visage lui offre une expression bien plus distante, plus froide. Il y a dans tes yeux la longue liste de corps que tu as laissé derrière toi. J’ai connu pire et si j’avais dû me blesser, c’est que ça devait arriver. Ce n’est pas avec des “et si” que je changerai quoi que ce soit »

C’est étrange, en faite, parce que pendant quelques instants de silence, tu parais bien plus mures, plus âgée. L’expérience et la gestion de tes émotions pourraient probablement te faire prendre une dizaine d’années. Tu es une vieille femme dans le corps d’un gamin, c’est ce que tu te dis. Mais comme à chaque fois que cela ressort de toi, tu te démènes aussi sec à le chasser. Tu préfères vivre et sourire que raconter aux autres que tu sais ce que c’est l’Horreur, et qu’ils n’ont pas à s’inquiéter autant pour ce qui leur arrive, c’est comme ca.

« Pas en ville, mais on pourrait essayer là où personne ne te verra. Tu connais le bois, en périphérie de Polaris ? Les Astrales, je crois. Là-bas, personne ne pourrait rien dire et rien voir, et tu ne risquerais pas d’abimer d’autres trucs que des arbres. »

Oui, t’improvises complètement au fur et à mesure, mais ça te semble tout de même une bonne idée. Le serveur revient au même moment pour vous filer vos commandes, et si tu te jettes aussi sec sur le bacon, tu te figes en mâchant quand il t’explique ce que tu as vu chez lui. Il a peur… Peur de ne pas contrôler, peur de blesser. Et plus il parle, plus t’envisages qu’il est passé à côté de quelque chose… à moins que ce ne soit toi.

« Le contrôle, ça s’acquiert. C’est pas inné. Tu réponds la bouche pleine avant d’avaler, engloutir une gorgée de jus d’orange et reprendre. Le seul moyen que tu as de ne pas blesser les gens, ne rien casser, ne plus laisser ce truc agir sans que tu ne le veuilles, c’est en le contrôlant. Tes yeux ne le lâchent plus. Chercher pourquoi on est comme ça, n’est qu’un mirage pour ne pas chercher à le contrôle. On est comme on est. On évolue et on fait ce qu’il y a besoin d’être et de faire. Ta tête se penche sur le côté. Tu préfères quoi, Leith : rester à avoir peur et blesser gravement quelqu’un la prochaine fois, ou apprendre à le contrôler et à en faire une force ? »

T’es horriblement sérieuse et tu sais, North, que selon sa réponse, tu l’aideras, ou tu disparaîtras. T’espères juste au fond de toi que ce cretino fera le bon choix, parce que tu sens que vous pouvez vous pousser vers le haut, tous les deux.

Il vaut bien mieux que tu cesses d’argumenter … de toute façon, tu n’as jamais été un grand adepte des débats, tu as toujours pensé que ce n’était pas ton rôle d’éduquer les ignorants alors, même quand tu sais que tu as raison, tu cesses bien vite d’insister. De toutes façons, tu as bien d’autres soucis, et en ce moment, le tout premier est sans doute que cette petite semble décidée à t’enquiquiner avec cette histoire de pouvoir et de vent. « Je connais oui … mais je ne pense toujours pas que ce soit une bonne idée. » Et si l’excuse des autres n’est plus valable au milieu de nulle part, pour le coup, c’est sur un gros manque de motivation à travailler tout ça que tu peux te rabattre maintenant. En fait, Leith, son insistance ne fait que soulever des centaines de questions supplémentaires, si bien que, durant un instant, quand la tasse de café arrive sur la table, tu perds ton regard sombre dans l’immensité noire de ta boisson, te mettais même à le mélanger de ta cuillère sans y avoir ajouter quoi que ce soit.

La vérité, c’est que tu ne sais pas quoi faire de tout ça. Aux dernières nouvelles, tes réflexions t’avaient amené à penser qu’il était surement préférable que tu oublies l’idée de t’en servir, que tu le ranges, comme on range un vêtement qu’on déteste au fond de son armoire … cela dit, maintenant que tu y penses, c’est aussi depuis que tu as pris cette décision que les choses ont radicalement déraillées pour toi. Alors, ouais, à défaut de trouver une solution toi-même, tu l’écoutes. Et aussi surprenant que ça puisse paraitre, son discours te sembles sacrément cohérent. Si tu sais l’utiliser et le contrôler, tu peux l’enfermer bien plus facile, c’est logique … mais pour ça, tu vas devoir l’utiliser, le perfectionner. « Mh … » Difficile d’admettre aussi facilement que tu étais dans le faux, pourtant, tu as l’air de te reprendre, tu ajoutes le sucre dans ton café, et puis, tu te remets à le faire tourner dans la tasse, venant même chiper un morceau de bacon sur l’assiette de l’infirmière. « Admettons que je sois d’accord avec ça. Tu proposes quoi, exactement ? De se retrouver dans la forêt pour … faire du vent et casser des cailloux ? » Bon, tu es de mauvaise volonté, parce que, tu fais exprès de formuler ça de manière un peu ridicule, peut-être histoire d’essayer de te dissuader toi-même d’entrer dans cette idée folle. « On peut essayer … de toute façon, je suppose que j’ai pas grand-chose à perdre. » Non, mais, pas mal à y gagner, mine de rien.Ft. NorthL'Octant

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Ft @Leith Valdmaar
Octant - 17h15

Tu l’observes, presque avec un amusement curieux. Franchement, North, t’as jamais vu un type aussi étrange. Toi, tu connais principalement des gens qui luttent pour leur vie ou qui n’en ont rien à faire. Tu as toujours pensé que les gens qui vivent dans ce genre de ville sont des oisifs. Ils n’ont pas à combattre pour leur vie et il ne connaissent jamais un véritable obstacle. Visiblement tu t’étais trompé, Leith en est la preuve. Tu as la sensation qu’il est perdu, mais pas qu’il va abandonner et… oui, ça te plait bien. Ton sourire s’élargit alors que tu tapes du dos de la fourchette sur sa main.

« ¡ Ratero ! Tu rigoles pourtant. Tu as l’air drôlement de douter de mes idées. Tu crois qu’on a une meilleure manière de faire ? Ce genre de choses, je sens que ça s’apprend à la dure, et il vaut mieux faire ça loin des autres. J’ai très peu envie de finir dans un zoo à humains… »

C’est dit dans un drôle de ton. En vérité, c’était l’une des choses qu’on t’a racontées, chez les FARCs, que les civilisés avaient fait ça un temps. C’est vieux, hein, mais ça t’as marqué, ça t’a laissé ce goût amer et angoissant que tu ressens toujours en société. Pour cacher ce trouble, tu viens engloutir un bacon entier et encore du jus d’orange avant d’inspirer à fond et relever un regard sûr de toi vers lui.

« Moi non plus et puisque je t’ai sous la main… tu te dépêches d’engloutir ce qu’il reste dans tes assiettes, comme un ogre, et tu t’essuies grossièrement avec la main. J’espère que t’as rien de prévu, parce qu’on y va ! Allez debout ! Tu es de nouveau sur tes jambes et tu le presses. T’as une voiture ? Je sais pas si un bus y va à cette heure, par contre. »

Et oui, tu es déjà prêt à bouger, à l’emporter dans ton sillage, parce qu’avec toi, il n’y a jamais d’attente ou d’indécision. Tu es débout à côté lui, main sur les hanches et l’air obstiné, avant de le pousser encore un peu :

« C’est bon ? Allez, Leith, on a pas la journée, je veux voir ce qu’on peut faire ! »

L'idée n'est pas mauvaise, et ça, tu le sais, Leith. Ton pouvoir … ta capacité, peu importe comment ça s'appelle, tu ne la maîtrise pas, pas du tout, même. Alors, bien sûr, c'est bien mieux qu'au début, oui, il y a eu du mieux parce que tu n'as pas pu t'empêcher de l'utiliser. Forcément, avec la pratique, tu as appris à le déclencher, à faire quelques petites choses et à le plier à ta volonté … parfois. Et c'est bien là, le souci, mon vieux, c'est seulement parfois. Bien plus souvent, ce sont tes émotions qui prennent le contrôle et ça, c'est quelque chose que tu ne peux que maudire. Ca aurait pu se caler sur bien des choses, et il avait fallu que ce soit ça … les émotions, c'est bien la chose que tu ne contrôles pas le moins du monde. Forcément, oui, c'est chaotique.

Tu soupires, face à elle. Lourdement, en réalité. Ce que ça te saoules, hein … toi qui te tiens loin des autres depuis bien trop longtemps, voilà que tu te retrouves entouré de toutes ces personnes, et le lien qu'il y a entre vous, tu le ressens bien plus que toute autre chose, en ce moment. C'est un appel auquel tu n'es pas capable de résister. « Parce que tu crois vraiment que ça va rester un secret éternellement ? » Bien sûr que non. Un jour, ceux qui ne sont pas concernés par tout ça saurons et là … en plus du reste, il faudra craindre les réactions.

« Hors de question. » Et quand elle se lève, se précipite pour se lancer immédiatement … tu restes vissé à ta chaise, droit, sûr de toi. « Y'a pas de raison qu'on ne fasse ça qu'à deux. » Et les autres, alors ? Tu n'y peux rien, si tu dois devenir plus fort, ils le doivent aussi et puis, tu es loin d'être motivé, là, maintenant. « Et puis, je sors du boulot je te rappelle. J'suis naze, je rentre. » Et là, seulement tu te lèves, tu règles ce que tu dois au restaurant et puis, tu passes devant cette emmerdeuse sans un mot de plus, c'est seulement dehors que tu te retournes, tu lui lances un bien étrange regard. « Retrouve moi ici, la semaine prochaine, même heure. A plus. »
Ft. NorthL'Octant

Merci

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