Compte à rebours #01 (LIBRE)

...Compte à rebour #01Ft LIBREIl fait beau, aujourd’hui et tu as besoin de soleil. Tu te sens éteint et froid depuis que tu as croisé cet homme, ce matin. Ether… Rien que ce nom te laisse une drôle de sensation, comme si tu avais vécu un rêve. Ca doit être parce que ton esprit n’est pas capable d’accepter ce que tu as vu. La cigarette, sa main… sa disparition. Tout cela n’est pas compréhensible pour toi, ca te demande trop d’énergie. Tu es à bout, vieux… Quand pourras-tu te reposer un peu ?

Tu es passé par la maison, nettoyer ta joue qui saignait encore pas mal. Un pansement maladroit posé sur ta peau trop pâle, tu as avalé une bière en regardant par la fenêtre. Et quand tu t’es surpris à te demander si tu mourrais sur le coup en sautant de la fenêtre, tu as quitté l’appartement. Selene arrivait au même moment, elle t’a appelé, mais tu ne l’as même pas vu. Tu es partie. Tu as fui, vieux, et ta soeur est restée derrière. Tu as été égoïste pour la première fois en bien longtemps...

Tu marches en plissant un peu les paupières et les sourcils, parce que tu as oublié tes lunettes de soleil à la maison. Tu es venu en bus, fait sacrément surprenant pour être noté. La tête ailleurs, le cœur en miette. Tu te sens vide, Dusk, et ce n’est pas une malédiction d’Ether, tu le sais. Tu es simplement de retour dans la coquille que tu étais à la mort de ta mère. Tu es éteint, tu ne brilles plus. Est-ce qu’on parviendra à te rallumer, cette fois-ci ?

Pourquoi tu relèves les yeux à cet instant ? Tu ne le sais pas, mais tu le fais. Et ton cœur loupe un battement de manière douloureuse. Il y a un couple qui approche, un duo en tout cas. Homme et femme. Tu as le temps de voir la jeune femme, grande, vraiment. Assez pour que ça te surprenne, qui a l’air d’une Dame. Une Dame qu’on ne dérange pas. T’es pas timide, t’es pas introverti, mais tu te sens te figer, presque mal à l’aise d’oser la regarder. Elle est aux côtés d’un homme enjoué. Tu as le temps de voir qu’elle semble à l’opposé de l’homme, refermée. Tu as l’instinct de te demander s’il l’importune, s’il lui veut du mal. Et ça arrive… d’un seul coup

Les chiffres de feu apparaissent tout à coup. C’est comme si une plume à l’encre enflammée traçait subitement des formes dans l’air au-dessus de la tête des deux personnes. Tu as mal à la tête, tu te sens perdre pied. NON ! TU NE VEUX PAS VOIR CA…. Un instant de faiblesse te prend et tu fermes les yeux, pour ne surtout pas voir ce qu’il va se passer. Pourtant, Dusk, tu as compris que ce que tu vois à un lien avec les gens. Avec ce qui leur arrive. Ce môme à la soirée Rap est mort après ça. Et si… ?

Tes paupières se relèvent et c’est un timer que tu vois se former au-dessus de leur tête. Celui de la femme est cours : 35:38:29. Et il bouge. Il te faut concentrer ton regard, alors que les maux de tête continuent de s’amplifier. Le dernier chiffre décroit. 29. 28. 27. Tu paniques, mais tu ne peux pas t’arrêter, on va te prendre pour un fou ! Tes yeux parviennent à se tourner vers celui de l’homme et là, tu vacilles. Trop de chiffres, trop de forme, si long. Tu ne peux pas le lire, tu es incapable de le comprendre. S’il bouge, tu ne parviens pas à comprendre comment ou dans quel sens. De toute façon, tu ne vois presque plus rien…

Et t’arrives à leur niveau quand l’homme semble te remarquer. Tu ne vois presque plus rien, mais tu captes l’éclat bleu, presque vert, de ses iris et son sourire. La peur tombe au fond de ton estomac et tu te fige. C'est l'image de Danaé... non d'Alcyone qui s'impose à toi. Ton coeur se serre plus encore, au point où tu lève une main contre ton torse, comme pour l'empêcher d'exploser. Ils sont dans ton dos maintenant, et toi, ton monde tourne comme une ronde dont tu n’as pas voulu. Tu te sens mal, Dusk, tu as peur. Et subitement tu te retournes, pour dire quelque chose. Ta bouche s’ouvre, mais le mouvement est trop brutale, ta vision si étriquée, noire sur les bords, flou au milieu, te fait perdre l’équilibre et tu lâches prise.

Honnêtement ? Tu voudrais que tout s’arrête, maintenant…

it's the final countdown (tutududu)

les clématis ▵ 12h21 ▵ dusk

tu t'es réveillé les nerfs en boule - et tu continues ta journée tendu, les poings serrés. t'as gueulé sur lynx à cause d'un truc débile, tu ne te souviens même plus - un soucis de céréales et de paquet quasiment vide remis dans le placard. t'es parti de l'appartement les mains dans les poches et en claquant la porte. tu grognes.

tu effectues ton horaire du matin avec des idées sombres dans le crâne. tu penses à ta mère; tu as réessayé de la recontacter, depuis la crise. mais sans succès, elle ne veut rien à voir à faire avec toi. elle ne veut même pas t'approcher, ou te parler. tu ne sais pas ce que tu as fait. tu ne sais pas non plus ce que tu as provoqué. ça te fait soupirer. qu'est-ce que tu as fais ? c'est une question qui pourrait te rendre fou.

tu quittes l'octant sans savoir où tu vas. tu as dans l'idée de rendre la pareille à liseron, par rapport à votre sortie d'hier. il est venu te chercher à l'aquarium, peut-être que tu pourrais venir le chercher à planetbucks. tu commences à connaître ses shifts par coeur; aussi tu sais que tu as le temps de monter jusqu'aux clématis tranquillement.

c'est là que tu le vois. un type qui a franchement pas l'air dans son assiette. tu hausses un sourcil, pas convaincu. qu'est-ce qu'il a, ce gars... finalement, tu le vois vaciller, manquer de tomber, perdre l'équilibre. putain. il est en train de faire un malaise ? une attaque ? tu n'as pas envie du tout de l'aider, mais c'est plus fort que toi.

hé, m'sieur. tu t'es rapproché prudemment et tu as posé ta main sur son épaule, effleurant à peine l'homme, par peur de le provoquer. euh... ç'va ? malaise.

...Compte à rebour #01Ft LIBRETu te sens partir, et peut-être que ce serait plus simple comme ça. Tu perds conscient, tu n’es plus tourmenté par ce que tu as vu. Ouais, ce serait bien plus simple, mais visiblement la vie n’est pas décidée à te faire une fleur. Pas aujourd’hui. Pas maintenant. Pas toi. Putain de vie ! Un instant, tu te dis que tu déteste ça, tout, le monde, toi, puis une main te raccroche tout à coup à la réalité.

« Je… Ca va. Tu marmonnes en plissant les yeux, les sourcils, le nez, et en pointant ton visage vers celui de la personne qui est intervenu. Tu le discernes à peine et ça ne fait qu’augmenter l’angoisse en toi. Y’a une femme, là. Tu pointes le doigt vers là où le couple allait. Amène-moi à elle. Grande, intimidante. Avec un type… »

Ca n’a aucun sens, mais de toute façon, ta tête est déjà trop remplie de tout, donc ce n’est pas étonnant. Tu as un mal de chien à respirer, à te concentrer. Tout tourne et les maux de tête te font supplier intérieurement pour retrouver le noir de ta chambre. Pourtant, tu ne peux pas, parce qu’il y a ce gosse, devant toi, qui semble s’inquiéter.

« T’es perdu ? Tu lui demandes en rapprochant ton visage de lui. Tu vois les gens que j’t’ai dit, p’tit ? »

C’est ton seul espoir pour retrouver et arrêter la femme. Parce que toi, franchement, tu vois plus à un mètre devant toi. Seul, tu es incapable de marcher, de bouger ou de trouver ton chemin.

it's the final countdown (tutududu)

les clématis ▵ 12h21 ▵ dusk

oh, non. t'es tombé sur un taré. maintenant, il faudrait voir à dégager d'ici et en vitesse. tu regardes le mec et esquisse un sourire gêné, poli, qui s'efface très rapidement quand il continue à déblatérer n'importe quoi.

tu regardes autour de vous. il n'y a littéralement personne. tu plisses les yeux et pinces les lèvres, tes dents venant mordiller et jouer avec un des quatre anneaux qui percent ta lèvre inférieure. dans quoi tu es encore tombé... si seulement liseron était là. lui, il saurait sûrement gérer la situation. calmer ce type qui te fait flipper. toi, tu sens que tu vas hurler. bien sûr.

déjà, j'suis pas p'tit, putain. ouais, t'es pas petit. tu te fais grand, d'ailleurs, en disant ça, mais honnêtement t'as pas à forcer. tu grognes, un maigre flot d'insultes maugrées traversent tes lèvres. ah bah ça y est, il t'a énervé. ensuite, p'tain de merde, y a personne là. qu'est-ce qui vous prend ? tu le soutiens comme tu peux, très embarrassé. allez, v'nez vous asseoir, vous tenez pas debout là.

...Compte à rebour #01Ft LIBRETu vas exploser. Nan mais sérieux, Dusk, tu vas craquer, exploser, tomber a genou et hurler un bon coup. Mine de rien, vieux, ça te ferait du bien, de craquer un bon coup comme ça. Tout envoyer valser, t’en prendre à la terre entière. Mais non, tu ne craques pas. Y a ce gosse devant toi, dont le visage semble déformé, brillant, de manière étrange. Et toi, tu te dis que tu dois pas craquer devant un môme…

« Hein ? Que tu laisses échapper, en l’entendant soudainement se mettre à gueuler d’une manière que tu associes aussi sec à Fray. Ouais, ok t’es grand. Tu parles d’une drôle de voix, complètement aseptisée, morne… morte. Jure pas autant, gamin, tu vas faire se retourner les morts en terre. Tu t’accroches pourtant à lui, pour pas partir à la renverse et si t’essaies de rester neutre, tu peux pas cacher les tremblements de peurs de tes doigts. Ok, ok, j’te suis »

Tu tombes sur le banc lourdement et tu vois, Dusk, ton premier réflexe, c’est de toucher le bois, vérifier que c’est un banc et qu’il y a bien un dossier en bois. Ensuite, tu viens attraper ta tête entre tes mains et pendant quelques secondes, t’as l’air tout perdu, avant que tu ne frottes tes yeux, sans arranger quoi que ce soit à ta vision.

« Y’a vraiment plus personne ? Tu lui demandes, en regardant à côté de lui, sans savoir que ton visage pointe pas au bon endroit. C’est quoi ton nom ? »

it's the final countdown (tutududu)

les clématis ▵ 12h21 ▵ dusk

tu es sur les nerfs à cause de ce type. enfin, tu imagines. en fait, non. tu étais sur les nerfs auparavant, mais t'occuper de lui... ça te concentre. ça te détend. tu peux te permettre de penser à autre chose, et ça, ça te va.

tu le traînes jusqu'au banc le plus proche. heureusement que vous êtes aux clématis, hein. à l'octant, tu aurais dû te contenter des marches devant une maison, un truc du genre. tu le fais s'asseoir et tu t'assois avec lui. putain. mais tu étais censé te tirer, pas... faire l'aide soignante. et puis, il a quoi, ce type ? tu serres les dents.

ara, tu te présentes simplement. et toi, t'es qui ? t'as envie de lui casser la gueule. mais seulement parce que tu es énervé de base. et puis, tu n'oserais jamais lui péter les dents comme ça te démange de le faire. pas en public, quoi... enfin bref. et j'jure autant que j'veux. cela dit, cette fois, tu t'es retenu.

...Compte à rebour #01Ft LIBREEst-ce qu’un aveugle vit ça comme toi ? C’est la question qui te tourne dans la caboche, Dusk, parce que tu découvres le monde sous un nouvel angle et ça t’angoisse tellement. Tu n’vois plus rien, tu es complètement isolé, même s’il y a ce type tout près de toi. T’es comme un faon au milieu d’une cage au lion, tu te sens fragile et complètement vulnérable et en plus de ces maux de têtes qui te défoncent la tête, tu commences à sentir ton cœur et ton souffle s’accéléré. C’est la peur qui diffuse son poison en toi, tu commences à le comprendre sans pouvoir l’empêcher.

Tout ce que t’as, c’est ce petit gamin (il est pas petit, tu sais bien) qui est près de toi. Tu devrais l’envoyer chier, lui dire au pire de pas s’en faire, mais t’as peur et ce garçon maintient la terreur au fond de toi. Tant que tu t’inquiètes de lui, de ce qu’il fiche, de pourquoi il est là, tu peux oublier ce qui t’arrives. T’es altruiste par égoïsme, c’est tout un concept….

« Ara ? C’est pas courant… En faite, tu te dis que c’est un pseudo, un surnom peut-être. Dusk. J’m’appelle Dusk. Il a pas besoin d’en savoir plus, que tu oses te dire, parce que t’as honte de l’état dans lequel il te voit. Ok, ok, je te crois. Il faut… Quoi ? Tu vas faire quoi ? La police ! Ca t’échappe d’un seul coup. Faut que j’y aille… Tu peux m’aider ? Je vois rien, j’peux pas… j’peux pas marcher tout seul. »

Et franchement, t’as la tête d’un mec complètement sous l’eau, en pleine crise hallucinatoire, quand tu te mets à raconter tout ça. Tu reviens prendre ton visage entre tes mains, mais que tu frottes tes yeux ou pas, ça change strictement rien...

it's the final countdown (tutududu)

les clématis ▵ 12h21 ▵ dusk

tu n'as rien à te reprocher, ara. tu n'as jamais rien eu à te reprocher, tu n'as jamais commis d'actes répréhensibles, sinon quelques bagarres qui ne se sont jamais soldées par autre chose que des yeux au beurre noir et des nez cassés. mais quand le roux -non, dusk, il s'appelle dusk- s'écrie "la police!" sans prévenir, tu tressailles et regardes autour de toi, stressé - comme si la police venait actuellement pour toi. quel gangster.

mais en fait non, dusk répète juste qu'il faut qu'il aille voir la police. et tu veux bien le croire - même si tu ne ferais pas forcément confiance en la police de polaris, par principe. tu cilles, fronces les sourcils, et pince les lèvres. putain mais sérieux. tu te retrouves enchaîné à... à ce type, là, juste parce que tu as été assez con pour lui demander si ça va. tu retiens un soupir et triture nerveusement ton jean troué. euh... ouais, sûrement ? il voit rien ? il est... aveugle ? tu n'aurais pas pu deviner, en fait, il te paraissait juste très... étrange. tu ne sais pas trop dans quoi tu t'embarques, là... tu sors ton téléphone le temps de chercher sur google maps où est le commissariat le plus proche. y a un commissariat à 10 minutes de marche, mais, euh... ça va aller pour aller jusque là bas ? je sais pas comment m'occuper d'un aveugle moi... tu es cruel sans le vouloir, et tu fermes les yeux aussi fort que tu le peux pour t'empêcher de te foutre une tarte. quel con tu fais.

...Compte à rebour #01Ft LIBREHonnêtement, c’est la mégamerde dans ta tête, Dusk. Y’a tout qui va et vient. Ça pulse, comme une douleur qui voudrait t’ouvrir le crâne en deux. Et au milieu de ce carnage, il y a ta putain de volonté de sauveur du monde entier qui te hurle d’aller prévenir la police et sauver cette nana, plutôt que de partir aux urgences parce que, p’t’être bien que tu vas crever d’un avc dans les minutes. Donc ouais, hein, c’est vraiment la merde, aujourd’hui.

« Nan ! Que tu claques finalement, sans bien savoir pourquoi tu hausses autant le ton. J’suis pas aveugle ! J’suis pas… c’est pas ça. T’as l’air d’un fou… ou d’un con, c’est au choix. Juste que… »

Et d’un seul coup, Dusk, parce que t’as voulu te remettre debout sans l’attendre et que t’es même pas capable de savoir où est la route et par où t’es venu, tu exploses. Des larmes se mettent à couler de ces yeux aveugles, les rendant encore plus inutilisables, alors que tu balances ton poings dans le banc que tu colles toujours. La douleur remonte sur tout ton bras, alors que tu pars en arrière et tu finis au sol, à nouveau, le buste soulevé de sanglots de plus en plus hideux.

« Faut que… Faut que… Rien, mon vieux, t’es en état de rien faire. J’veux que ça s’arrête. »

Et là, c’est pas que le contrecoup de ton pouvoir, vieux, mais c’est tout l’affaiblissement de ces derniers temps et la douleur persistante en toi qui se relâchent dans tes larmes et ta volonté d’y mettre fin, d’une manière ou d’une autre.

it's the final countdown (tutududu)

les clématis ▵ 12h21 ▵ dusk

ce mec te fait flipper. genre, il te met littéralement mal à l'aise. tu ne peux que le regarder, désœuvré et bouche-bée. il avait pas l'air ivre, pourtant, et il avait pas non plus l'air intoxiqué. il avait juste l'air... mal. ouais, c'est ça. dans le mal le plus profond. tu le regardes juste sans comprendre alors qu'il s'agite, te mordillant nerveusement la lèvre. tu as même plus envie d'en rire, honnêtement. tu as l'impression que tu fais de la non-assistance à personne en danger rien qu'en restant planté là, en fait. c'est... perturbant. tu gigotes, tu cilles, tu restes nerveusement à ses côtés, mais à distance quand même - parce qu'on ne sait jamais. mais... de quoi, putain ? je comprends rien à ce que tu chies putain. tu déblatères, la voix un peu tremblante, comme trahissant ta nervosité. ça te débecte, de ne rien pouvoir faire comme ça. mais tes mains sont moites et ta gorge sèche, tu ne sais pas quoi faire, ara. tu ne fais que te rapprocher à pas timides et poser ta main sur son épaule, comme si tu allais te brûler. calme-toi, tu... t'arriveras à rien comme ça. tu ne peux que vaguement le conseiller, démuni.

...Compte à rebour #01Ft LIBRET’as peur. C’est bon, Dusk, tu veux bien le dire, tu peux bien même le gueuler à la tête de tout le monde. T’es paniqué. Tu veux que ça cesse. P’tain, vieux, tu voudrais être égoïste et rentrer chez toi sans avoir à penser à cette nana et ce type bizarre. Tu voudrais dire que tu t’en contrefous d’eux deux, de ce qu’il va arriver… et pourtant. Pourtant t’essaies de parler, de prévenir le môme qui t’aide sans réussir à dire de trucs cohérents. Et tu vois, en plus de te rendre malade, ça le frustre.

« Lâche-moi ! »

Tu claques ça d’un coup, comme si son incompréhension, sa frustration, t’étaient tout bonnement insoutenables, tout à coup. Tu t’arraches de sa prise, et dans le flou de ton regard, tu avances maladroitement vers la route. Droit vers la route. Tu te fous devant le premier taxi que tu sembles distinguer et il y a clairement du désespoir sur ton visage blême.

« J’suis désolé… Que tu marmonnes à l’adresse de ce type qui t’a sauvé, d’une certaine manière. j’vais… J’devrais me débrouiller… Tes yeux le cherchent sans le voir. Oublie-moi. »

Et tu montes dans le taxi qui semble, lui, paniqué de prendre un type fou dans son véhicule. Pourtant, tu ne lui laisses pas le choix. Tu te dépêches de réclamer qu’on t’emporte loin de là. À la police qui te dira n’avoir rien compris et qui ne trouvera jamais cette femme probablement. Chez toi. Loin. Loin, s’il vous plait.

Merci

Compte à rebours #01 (LIBRE)