La migration des morues (Amy)

La migration des morues

Le gars t’a dit qu’elle était brune et petite. Il a dû ajouter deux trois trucs de plus, ok, c’est vrai, mais qu’est-ce qu’on s’en bat les couilles, sérieusement ? Du coup, t’es parti en plantant ton patron en pleine rue. T’as juste vaguement gueulé au type de pas t’attendre et que tu lui téléphonerais quand t’aurais trouvé la gonz et surtout le paquet qu’elle lui a volé. Et puis voilà, t’es parti zoner dans la ville en te répétant mentalement : brune et petite, brune et petite, brune et… Ok c’est la merde ! T’avais pas prévu, en partant qu’y aurait autant de nanas dans les rues. Des petites et des brunes. Et putain, t’as l’impression que c’est la migration des morues en ce moment. Ge-Nial !

Du coup, tu remontes la rue, tu cherches toutes les petites brunes du regard, et tu élimines toutes celles qui sont trop… normales. Celles qui puent l’argent et le bonheur. Des nanas qui ont tout ce qu’elles veulent iraient probablement pas voler un paquet de… tu sais pas bien quoi, en faite. Enfin bon tu cherches et plus tu cherches, plus tu t’énerves, plus tu t’énerves, plus tu grommelles, tu jures entre tes dents. Au final, t’as le corps qui tremble de tension et de fureur au bout d’à peine vingt minutes. C’est sacré mal partie…

Et c’est là que tu la vois. Elle est petite. Genre minuscule par rapport à toi, même. Et elle est brune. Et elle a l’air… T’en sais rien, elle a ce truc, dans ses yeux ou son attitude, qui te fait penser à toi. C’est comme un morceau d’ombre incrusté en elle. Dans ton cas, tu l’sais, c’est ton démon qui vient noircir et saloper ton corps. Les autres, ça dépend. Parfois, c’est un pêché qui grandit en eux. D’autres fois, juste un vieux souvenir incrusté qui ternit l’âme. T’en sais rien, mais tu l’as trouvée, t’en es certain !

Du coup, tu la prends en filature, tu tiens comme ça pendant cinq ou dix minutes et puis, tout à coup, tu vois une petite rue à venir, sur la droite, tu décides de passer à l’action. Tu accélères, comme si t’allais juste devoir la doubler et au dernier moment tu refermes tes bras sur elle. Une main sur sa bouche, de l’autre tu la soulèves et tu la tires dans l’ombre de la minuscule ruelle, dans un recoin de baraque glauque avant de la coller et bloquer au mur et la regarder, l’air… con ? méchant ? perdu ? trop de truc.

« Fais pas ta maligne, file-moi le paquet ! Tu te penches vers elle, pour la regarder. Nan, la renifler. Allez, j’ai pas tout mon temps, gamine. »

LES MORUES

FT. ANDRAS

T’as encore eu une sacrée journée, Amy, quoi qu’un plus calme, quand on y pense … le truc, c’est que tu fais plus d’heures à la boutique de tes parents, en ce moment, parce que tu as ressenti le besoin, il y a quelques mois, d’avoir ton propre studio, pour avoir ton indépendance, et surtout, ta solitude. Le fait est que, si les années ont fait que tu as su recréer un lien, avec tes parents, il n’est pas tout à fait au point, encore. En réalité, tu n’as jamais retrouvé celui que vous aviez, sans doute, avant l’agression. Tu sais qu’ils sont tes parents, mais seulement parce qu’ils te l’ont dit, tes souvenirs d’enfance avec eux se sont envolés, et tu as un mal de chien à être à l’aise en famille, maintenant.

Le truc, c’est que maintenant, en plus de tes études que tu continues d’espérer mener à bien, de tes stages – le dernier est terminé, fort heureusement – et bien, tu dois songer à la gestion de ce studio. Ton loyer doit être payé, pour cela, tu dois travailler d’autant plus, d’autant que tu mets aussi un point d’honneur à honorer tes factures et tes frais courants comme une grande … C’est chiant, oui, parfois, c’est clairement une décision que tu regrettes, songeant que le confort de chez tes parents étaient tout de même sacrément appréciables. Et puis, à d’autres moment, tu te félicites tout simplement d’avoir fait ce choix.

Dans tous les cas, tu sais que tu n’auras pas de vacances. Tu t’en fiches, tu n’en fais rien, de toute manière … tu vas bosser, quasiment à plein temps, tu vas mettre pas mal d’argent de côté, rendre ce studio plus agréable pour toi, en faire ton nid. Oui. C’est ton projet. D’ailleurs, tu t’es octroyer le droit de sortir un peu plus tôt, ce soir, pour aller acheter un peu de vaisselle, pour toi, pour te faire à manger, pour manger correctement, aussi … marre des couverts jetables et des assiettes en carton qui fuient. Il n’y a pas grand-chose, dans le sac que tu transportes, mais tu es satisfaite et pour une fois, tu es de bonne humeur. Presque … joyeuse. C’est rare, Amy. Assez rare pour être souligné.

Pourtant, c’est de courte durée, tu es pratiquement chez toi, quand, sorti de nulle part, un type se décide à te sauter dessus. Un bras autour de ta taille, son autre main plaquée contre ta bouche, il t’entraine dans une ruelle que tu évites systématiquement d’ordinaire pour te bloquer entre lui et un mur sacrément dégueulasse avant de se mettre à te cause d’un truc que tu captes même pas. « Mais putain connard de quoi tu me causes ? T’es qui en plus ? » Un paquet … il a fumer ce con, ce serait pas étonnant vu l’odeur que tu renifles sur sa carcasse. D’ailleurs, t’aimes pas trop cette odeur, alors, quand il ose s’approcher, encore, bien trop à ton goût, ton pied part … tout seul. Tu le lui envoies en plein entre les jambes, avant de te dégager de sa prise. « Putain d’enfoiré de sa mère encore ! »CDC - FIN DE JOURNéE

La migration des morues

CdC - 19h30 | Ft @Amy-Lou Morgenstern

Ok, ok. On va pas dire que toutes les demoiselles que tu attrapes de la sorte se laissent faire avec le sourire et tombent dans tes bras. Déjà parce que t’es vraiment pas doux avec celle-là, et que les filles sont des casses-couilles qui veulent de la douceur. Ensuite, parce que tu enlèves pas des nanas comme ça tous les jours, même si t’as la tête de l’emploi. Ensuite et surtout, parce que depuis que t’es ingérable, les nanas, tu les fuis comme la peste. Regarde-toi, vieux, le simple fait de sentir son odeur un peu florale, ça te rend tout… émoustillé. T’es pitoyable.

Du coup ouais, la nana rue entre tes bras, du coup t’es obligé de serrer plus fort contre le mur pour pas qu’elle t’échappe. Franchement, Andras, t’as pas envie de lui courir après ni de la cogner. Tu veux juste ton paquet, vite fait, bien fait et voilà, tu te barres et c’est tout ! Sauf que nan. Elle rue. Et elle gueule la garde. Fort en plus. Ca te vrille les oreilles et quand t’es sur le point de répliquer, un coup te plie en deux, contre elle.

« … putaaaaaiin… Tu souffles en essayant de ramasser tes tripes au fond de toi. Mais putain ! Ta gueule, la gonz ! T’es d’un vulgaire. En tout cas, tu te venges en taclant ton pied dans son tibia, au moins qu’elle s’enfuie pas en courant, avant de reculer, le souffle court. Putain ! Mais t’es tarée ! »

T’as mal, ok ? Et quand t’as mal tu jures. Quand t’as pas mal aussi, ceci dit, c’est juste plus fleuri quand t’es dans la souffrance, on va dire. En tout cas, une main là où elle a cogné pour te protéger, tu relèves un regard de tueur sur elle, et tu serres le poings, comme une menace.

« C’est quoi ton souci ? J’veux juste mon paquet ! Donne-moi le ! De toute façon, tu l’as piqué, alors t’as rien à dire, tu fais comme j’ai dit ! Salut, ça n’a pas de sens, sinon. Pis d’où tu jures comme ça, toi ? C’est moche dans la bouche d’une nana ! »

LES MORUES

FT. ANDRAS

Non mais c’est dingue ça, putain, à chaque fois que t’as l’impression que ça va bien, un peu mieux, du moins, faut forcément qu’un gros connard vienne s’en mêler. Des fois, c’est un de tes voisins, un prof, un de tes “camarades” de classe, là, c’est carrément un débile que tu connais même pas qui vient te sauter dessus, en pleine rue, en pleine journée pour te réclamer des comptes et toi, et bah tu comprends rien, mais, qu’est-ce que ça te gave. T’es franchement pas réputé pour ton calme, Amy, il ne faut pas grand-chose pour mettre le feu à ta poudre et quand ça arrive... t’es carrément ingérable, insupportable.

Tu cognes sans hésiter, et avec le temps, à force de violence répétitive, autant dire que tu sais où viser pour calmer une tête de nœuds dans son genre : droit dans le service trois pièces. Evidemment, ça fonctionne, il te relâche, il gueule comme un putois, mais ce vieux déchet à quand même le temps de t’envoyer un coup dans le tibia et ça te fais couiner un grand coup, avant que tu ne te mettes à sautiller sur place en jurant de plus belle. « Connard putain mais quel connard … » Tu vas l’éclater. Tu t’en fou, en fait, que tu sois petite, qu’il fasse plus d’une tête de plus que toi, que ce soit un mec, que tu sois une fille, tu vas l’exploser. « C’est moi la tarée ? Tu m’as sauté dessus comme un sauvage ! » Que tu grognes, alors que, le revoilà, face à toi, qui te menace, et qui se remet à baver sur son histoire de paquet à la con. Il veut que tu lui donnes. Parce que tu l’as volée. « T’as fumé quoi, exactement ? » Que tu lui demandes, en cessant soudainement de t’agiter pour le fixer, le plus sérieusement du monde.

C’est après quelques secondes que tu te mets à agiter la tête, finalement sacrément dédaigneuse, tu réajustes ta veste, ressers ton sac dans ta main – s'il a casser de la vaisselle, tu le fumes c’est certain – et soupirer, lourdement, parce que t’en as marre des débiles de cette putain de ville. « J’sais pas de quoi tu parles, je viens d’aller faire des courses, je te connais pas, je vois pas pourquoi tu m’emmerdes. Va le chercher ailleurs ton paquet à la con. » T’essaies de te calmer, t’as pas spécialement envie de repartir dans l’une de ces crises nulles aujourd’hui, ton psy serait pas content. « Je peux te cracher dessus, si tu veux, ce sera encore plus moche. »CDC - FIN DE JOURNéE

La migration des morues

CdC - 19h30 | Ft @Amy-Lou Morgenstern

T’es dans une colère, Andras, c’est beau à voir. Étrangement, t’es pas encore en pleine rage, tu peux te contenir, tu vas pas lui dézinguer le crâne contre le mur. Mais bordel, cette petite nénette a réussi à taper là où ça fait mal, littéralement et moins littéralement. Et forcément, vieux, tu la cognes un peu quand même avant de reculer. Tu grognes, tu l’insultes et… WOW. OK, ok, tu veux bien le reconnaître : W.O.W.

« Mais t’as pas peur en plus. Que tu commentes en la regardant non pas essayer de s’enfuir, mais venir même te menacer. Toi. Genre, personne te menace d’habitude. T’es vraiment une grande gueule, malgré ta p’tite taille. P’tain, agressive comme un cabot, en plus… »

T’es en train de réfléchir à voix haute, c’est vrai, mais il est fort probable que si t’avais eu envie de la provoquer, t’aurais pas dû t’y prendre autrement. Du coup, tu bouges, tu reviens, tu protèges c’qui a à protéger (parce que merde, hein, t’y tiens toi !) et tu lui arraches, d’un coup, son sac des mains. Ça fait un bruit… genre de quand tu défonces les meubles de la cuisine sous la colère, et pendant quelques instants, t’as la tête d’un idiot fixé sur elle.

« Qu’est-ce que c’est qu’ça ? Que tu lui demandes en ouvrant son sac et en comprenant que, merde hein, elle a pas menti. Mais… PUTAIN ! Ça t’enflamme, c’est con mais ça t’enflamme parce que t’as probablement abimé ses assiettes. POURQUOI TU TE TRIMBALES AVEC CA ?! Tu perds un peu pied, Andras et sans y penser, tu lui refourgues son sac dans les mains, comme s’il était brûlant. PUTAIN ! Tu recules à nouveau, et cette fois-ci, tu lâches, plus clairement. T’as pas volé l’paquet d’un vieux dégarni, c’est ça ? P’tain pourquoi t’es p’tite et brune aussi ! C’est ta faute, j’te préviens ! »

Et ouais, hein, t’es sur le point de te tirer comme ça, grand seigneur que tu es.

LES MORUES

FT. ANDRAS

On ne va pas se mentir hein, il n’y a qu’une folle pour réagir comme ça face à une agression. Oui. Une agression, n’ayons pas peur des mots, c’est exactement ce que tu viens de subir et pourtant, t’as beau n’être qu’une petite nana d’un mètre et soixante-cinq centimètres, on ne peut pas tellement dire que tu respires la terreur face à ce trou du cul. En fait … et bah ça t’emmerde. Primo, il te fait perdre ton temps. Secundo, cet abruti va pêter ce que tu viens de te faire chier à aller acheter. Ce que t’as payé ! Alors ouais, toi, t’as cette réaction - stupide – violente face à ça. Tu te débats. Tu cherches à cogner. Tu cognes, d’ailleurs. T’insultes. Tu jures comme un charretier comme dirait ta mère et tu t’en cognes comme de l’an quarante que ce ne soit pas joli du tout dans la bouche d’une minette …

« Tu t’attendais à quoi, du con, à ce que je me laisse faire ? » A ce que tu cries de terreur, à ce que tu laisses tomber tes affaires et ton fric sans résistance pour pas crever. A un peu d’instinct de survie, surement, et probablement à quelques larmes, aussi. Ouais. C’aurait été normal, ça, tu vois. « Tu t’es pas attaqué à la bonne nana pour ça. » Ouais … m’enfin, bon. Le truc, Amy, c’est que gueuler, te débattre et l’engueuler, ça a l’air de le surprendre, oui, mais pas assez, visiblement, pour l’empêcher de te piquer ton sac des mains. Et rien qu’au bruit, tu comprends que ça cloche là-dedans, si ça teintait tout à l’heure d’une certaine manière, le bruit est différent et tu comprends bien vite qu’il y a eu de la casse... « Que … » Ouais. Pour le coup, t’as l’air un peu hébétée, sur le moment, parce que, la colère monte d’un coup et qu’au moment où tu t’apprêtes à lâcher tout ça, à lui vomir ta rage dessus, et bah, il se met à te hurler dessus et si t’étais pas déjà dos au mur, t’aurais probablement eu un mouvement de recul. En fait, t’as pas le temps de dire un moment, le sac revient dans tes mains et là, et bah, t’as tout le loisir de constater les dégâts. T’as une assiette sur deux en morceaux, et la jolie tasse panda qui t’as couté un bras par caprice est en miettes … c’est bête, surement, c’est matériel, mais les larmes te montent aux yeux, tandis que tu fixes la petite oreille noire brisée, au beau milieu des morceaux tranchants d’assiettes. « MAIS TU M’EMMERDES AVEC TON PAQUET PUTAIN !! » Que tu hurles, en refermant le sac, rageusement, en passant ta manche sur tes yeux humides, aussi, et en te dégageant de là où t’as l’impression d’être prisonnière. « J’ai volé que dalle, j’t’ai dit ! Et t’as cassé la vaisselle que je viens d’acheter pour mon appart ! T’as jamais été de faire de courses de ta vie ou quoi ? » T’as juste envie de lui envoyer le sac à la gueule, en fait, de le frapper avec. Ouais, ça réduirait tout en miette, mais ça lui ferait mal et puis, de toute façon, c’est irrécupérable, ou presque alors bon … autant que ça serve à un truc. « J’te préviens, tu vas rembourser, j’ai dépensé ma semaine de bouffe dans ces merdes, je veux récupérer ma tasse panda ! »CDC - FIN DE JOURNéE

La migration des morues

CdC - 19h30 | Ft @Amy-Lou Morgenstern

C’est toujours pareil avec toi. Ça déborde comme une envie de gerber, et tu laisses tout sortir pour éviter de t’étrangler avec. Tu lui hurles dessus comme le plus gros connards que ce monde porte, et dans l’fond, heureusement que la petite à pas si peur de toi que ça, parce que t’aurais sûrement encore plus flambée si elle avait pris ses jambes à son cou. Nan. À la place, tu gueules. T’agresses. Tu voudrais lui casser le reste de sa vaisselle sur la gueule, mais t’oses pas. Incroyable, Andras, t’oses pas face à une puce… c’est un jour différent des autres ça.

« QUOI ? Que tu t’étrangles à moitié quand elle parle de ses trucs et de thune pour al semaine. EH ! J’y peux rien si t’es trop conne et que tu dépenses pour une vieille tasse pourrie plutôt que pour d’la bouffe, hein ! »

Elle fait chier ! Elle casse les burnes ! Tout ça parce qu’elle a rien piqué à ton connard de patron et que tu t’es planté. Reconnais-le Andy, t’as rien compris et t’as tiré le mauvais numéro… Aussi rageant que ce soit, t’es pas assez con pour pas l’avoir compris. Du coup, tu brûles, tu trembles et tu grognes face à elle, mais pendant presque une minute (c’est long, pour un type comme toi) tu baves plus un mot. T’es juste figé avec ton regard noir planté sur elle, et pis, tout à coup, tu bouges.

Ta main accroche brutalement son poignet et tu fais demi-tour pour repartir d’où vous venez en la tirant dans ton sillage sans te dire qu’avec ses petites jambes, elle doit probablement courir pour suivre tes grandes enjambées.

« Tu fais chier ! C’est où que t’as pris ta tasse de panda moche ?! Que tu grognes sans la regarder. J’te reprends que ça, j’te préviens hein ! »

LES MORUES

FT. ANDRAS

Une enfant. Tu te comportes comme une enfant … mais tu sais quoi, Amy ? Tu n'y peux rien, ou presque. La frustration, c'est une chose à laquelle tu ne sais pas faire face, on t'as probablement appris ça, pourtant, lorsque tu étais enfant, mais ça fait partie de toutes ces choses qui se sont envolées, en même temps que tes souvenirs. Tu ne sais pas comment faire face, comment garder les mauvaises choses pour toi, les contenir. Et ça te met en colère, tu vois, parce que, ça fait de toi quelqu'un de faible, à tes yeux, quoi qu'en dise les médecins.

Comment es-tu censée réagir, hein ? Quand, quand tu décides de te faire plaisir, quand tu essaies de sortir du chemin tracé, quand, pour une fois, tu penses à dépenser un peu d'argent, comme une fille normale, dans des choses qui paraîtront futiles aux autres … on vient brutalement tout t'arracher. Tout détruire. Sous tes yeux, en plus. Tout ce qu'il te dis, c'est stupide, il te confond probablement avec une autre mais tu te fiches complètement de ses excuses bidons, tout ce que tu vois, toi, ce sont les débris de la jolie tasse … toi qui te voyais déjà boire dedans, en rentrant.

Alors, oui. Tu hurles. Et puis les larmes viennent et avec elle, la honte, parce que tu as horreur de pleurer devant les autres. Le pire, c'est qu'il n'admet rien, non, il persiste et signe dans sa bêtise, il va même jusqu'à te reprocher ton écart avec ton propre argent et ça, ça bon sang Amy, ça passe surement encore plus mal que tout le reste. « Je t'emmerde, putain ! » Et tu te dégages de là, tu t'éloignes de ce sale type, tu gardes son sac plein d'éclats de porcelaine contre toi, et tu t'éloignes. « Dégage, t'es qu'un pauvre connard ! » Que tu lui lances, la voix encore un peu brisée, sans doute avant de détaler comme un lièvre qu'on poursuit, de courir jusqu'à en perdre haleine jusqu'à chez toi pour t'y enfermer à double tour …CDC - FIN DE JOURNéE

Merci

La migration des morues (Amy)

La migration des morues (Amy)

Re: La migration des morues (Amy)

Re: La migration des morues (Amy)

Re: La migration des morues (Amy)

Re: La migration des morues (Amy)

Re: La migration des morues (Amy)

Re: La migration des morues (Amy)

Re: La migration des morues (Amy)

Re: La migration des morues (Amy)