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new thing ⁞ MAI
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19:32 - usines abandonnées - mai sinistros-liu
Si quelqu'un entend ma voix,
et m'ouvre la porte, j'entrerai chez lui,
je souperai avec lui, et lui avec moi.
Le soir gracie les chiens de chasse d'une douce couleur rosée, un corail agréable pour les yeux. Rires d'enfants et bruits de moteurs, Prudence a les jambes dans le vide et ses gants jouent avec le gravier d'un toit au hasard trônant au dessus du quartier. Prudence profite d'un instant de calme, sans le grésillement des pensées du maître - il doit dormir. Il n'a jamais su décortiquer les pensées, réussir à formuler des mots, à décrypter. Mais la tension est là, lourde, ininterrompue - triste. C'est de la tristesse que Prudence ressent pour le maître, et rien d'autre.
Ses pensées sont brouillonnes alors qu'il soupire au rythme des nuages qui vont et viennent - il n'a rien à faire et la faim commence à faire son creux au fond de son ventre, vile, vermine, discrète. La faim, et l'ennui. Hésitante et embarrassée, il dégaine de sa poche son téléphone à clapet au plastique d'un rouge éclatant et l'attrape à deux mains.
EST.CE QUE TU AS FAIM??
Il envoie à une certaine connaissance, gênée de son inhabilité à écrire son texte en lettres minuscules. La réponse ne tarde pas à arriver, absente de ton et de chaleur, mais tout de même complice - et Prudence ne tarde pas à envoyer sa position, ce n'est pas comme s'il comptait bouger entre temps. JE T.ATTENDS
Et il conclue par un smiley qui ne signifie strictement rien, persuadé qu'il est en train d'envoyer un visage qui sourit.
Re: new thing ⁞ MAI
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19:32 - usines abandonnées - prudence vorpaline
La rage de vivre, la rage au ventre
gargouillement désagréable.
Les couleurs du ciel t'inspire de nouveaux schémas, griffonnés à la hâte dans un carnet à spirale, empruntés à un ami et jamais rendu. Les murs blanchis à nouveaux par les autorités te donnent des envies de grandeur et les ambitions se bousculent. Finalement, la folie créatrice est stoppée par la vibration dans la poche de ton blouson, tu manques de faire tomber le téléphone lorsque tu le sors, les doigts encore tremblants. 
Pas besoin de lire le numéro de l'expéditeur pour savoir de qui il s'agit. Tu n'enregistre jamais les contacts, parce qu'on ne sait jamais. Tu apprends les numéros et tu fais en sorte de supprimer tout ce que tu peux. C'est comme ça. Ouais.
Ses coordonnées, puis ce smiley qui n'a aucun sens. Qui utilise "iui" comme smiley ? Tu devras lui dire. Ou pas, finalement. Tu restes quelques instants pensifs, puis sors enfin de cette étrange langueur. Prue, qui sort de nulle part, Prue l'inconnu.e improbable, comme un reflet étrange, tiré d'un autre monde. Prue qui te dérange, d'une façon que tu n'apprécie guère et pourtant tu apprécie sa compagnie. Un quart d'heure plus tard, tu es sur le toit, un sac contenant deux portions généreuses de nouilles au bout du bras. Tu te gratifie de connaître le propriétaire du restaurant.
◇ T'étais pas obligé de me donner ton emplacement. Je sais où t'es. On se retrouve toujours là, imbécile.
T'as pas pris la peine de nettoyer tes doigts des tâches de peintures, t'as l'air fatigué, épuisé même. A se demander si t'as trouvé un endroit où squatter ces derniers temps.
Re: new thing ⁞ MAI
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19:32 - usines abandonnées - mai sinistros-liu
Ce n'est pas tant la vue de la nourriture qui le fait esquisser un sourire mais bien la vue de Mai escaladant le toit jusqu'à lui - agile comme un chat, silencieux comme une ombre. Mai est d'une beauté que peu peuvent se vanter d'égaler, en tous cas de son point de vue. Pas que Prudence trouve beau beaucoup de monde. Plus maintenant. Son sourire se traduit par un soufflement étouffé par son masque, alors qu'il se tourne à moitié vers le nouvel arrivant.
Mon ami, il l'accueille chaleureusement, lui indiquant de s'asseoir à côté de lui en tapotant le sol de graviers. Je vois que tu as ramené à manger. Il constate, avec l'excitation d'un enfant se trahissant dans son ton. Ses yeux ne loupent pas les tremblements et les taches de peinture sur les doigts de Mai, mais pour l'heure il ne dit rien. Il se contente simplement de retirer la partie inférieure de son masque, de prendre une grande inspiration sifflante de l'air qu'il juge souillé, et de poser l'accessoire à côté de lui. J'ai préféré être sûr que tu me trouverais. Il lui laisse le soin de déballer la nourriture, les arômes piquent son nez découvert et le font saliver. Ca sent l'inconnu et surtout - ça a l'air délicieux. Qu'est-ce que c'est ? Ca a l'air bon.
Il le gratifie d'un petit sourire enjoué, alors qu'il se rapproche en prenant soin à ne pas le toucher. Mais il veut avoir une meilleure vue sur les récipients en carton que Mai tient dans ses mains, curieux et soudainement peu patient.
Re: new thing ⁞ MAI
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19:32 - usines abandonnées - prudence vorpaline
Tu n'es pas du genre à te lier à d'autres, à te rapprocher, à chercher le contact et l'affection de tes pairs. Tu n'as jamais été un enfant très social, en vérité. Populaire par son impopularité. Le gamin qui dessine sur la table, dans un coin de la classe, le trouble-fête qui répond aux professeurs, qui la ramène, mais qui est pourtant en retard. En retard pour apprendre à lire, à écrire, à peine capable d'aligner deux mots d'anglais correct pendant trop longtemps. Passionné par d'autres choses, et pas la patience de rester assis sur une chaise d'école.
L'imbécile est curieux de ce que tu lui as apporté, tu soupires, faiblement, et t'assieds à ses côtés, avant de déballer tes trouvailles. Les boîtes encore fermées exultent pourtant de l'odeur des nouilles sautées, tu ne sais pas depuis quand tu as faim. Quelle heure est-il, même ? Tu désignes une rue, quelque part.
◇ Des nouilles sautées aux légumes, d'un petit resto par là. Le patron est sympa.
Entendez par là : le patron me laisse manger à l'oeil sans me demander un sou contre quelques comissions à l'occasion. Tu ouvres la boîte de Prue et lui tend des baguettes. Tu ne prends jamais de viande, suppose que c'est trop cher même lorsque tu n'as pas à payer.
◇ J'espère que ça te plaira.
Tu ne sais pas encore ce que tu penses de Prue, le détaille longuement, comme pour t'imprégner du moindre détail qu'il saurait t'offrir. Tu es probablement intrigué, simplement. D'habitude les gens n'insistent pas tellement, ils ne restent pas si longtemps. Prue pourtant, investi de son étrange mission dont il ne parle jamais, semble s'accrocher à te voir et supporte ton mauvais caractère. Même Fray t'envoie balader.
Re: new thing ⁞ MAI
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19:32 - usines abandonnées - mai sinistros-liu
Des nouilles sautées, alors. Prudence n'a jamais rien mangé de tel, ce n'était pas exactement ce qu'on trouvait par chez lui, mais ça a l'air parfaitement mangeable, mieux, ça a l'air absolument délicieux, délectable. La nourriture est un domaine sérieux pour lui. Et si Polaris est une décharge à ses yeux, une géhenne angoissante et labyrinthique... la nourriture y est absolument fantastique. C'est juste dommage qu'il n'ait pas de quoi acheter tout ce qu'il désire goûter. Mais cela ne le chagrine pas outre mesure pour autant.
Bon appétit, mon amie. Il considère les baguettes de bois avec une moue pensive. Une nouvelle épreuve dans ce monde moderne, dont il a été cruellement épargné jusqu'ici. Quelques petits regards hésitants à Mai, il remue sur place, embarrassée. Est-ce que tu pourrais... m'aider ? Bien contente de pouvoir se cacher derrière ses épaisses lunettes au verre écarlate, il cille. Je ne suis pas sûre de savoir comment me servir de ces couverts-là. Ses joues sont rougies, alors qu'il baisse la tête.
Re: new thing ⁞ MAI
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19:32 - usines abandonnées - prudence vorpaline
Tu oublies, parfois, que tout Astéria ne sait pas manger avec des baguettes. Tu oublies parfois que ce n'est pas inné, loin de là. Tu oublies parfois des choses que tu voudrais inscrire dans ta mémoire pour toujours, mais ce que tu essayes d'oublier ne veut pas te quitter. Tu soupires, imperceptible. Tu sais que tu ne pourras pas y couper, et ça t'embête, mais tu tente une première fois de lui montrer, puisque, peut-être, par mimétisme, il pourrait y arriver. Mais tes conseils n'ont aucun sens et ne sont pas des plus simples à suivre, aussi tu soupires et te prépare mentalement.
◇ Attends, comme ça.
Tu glisses ta main sur la sienne pour placer correctement les baguettes. Sa peau est brûlante contre la tienne, il te semble. Tu ne sais pas depuis quand tu n'as eut de contact physique avec un autre être humain, de contact volontaire - on parle donc pas là de la caissière qui tient absolument à te frôler la main quand elle te rend la monnaie, alors que ça t'hérisse le poil.
◇ Tu les tiens comme ça, là. Et tu ouvres un peu pour attraper, comme ça. Oui, c'est pas mal. Puis tu refermes. Tu trembles, attends. Sois plus souple dans ta façon de faire.
Tu le guide, comme tu peux, avec une patience que tu ne te connais pas, et beaucoup d'implication. Lorsqu'il te semble que ses mouvements sont un poil moins maladroit, tu relèves les yeux vers Prue. Vous êtes proches, trop proches, tu recules un peu.
◇ On apprend pas en une tentative. Va falloir que tu manges souvent avec moi pour savoir parfaitement faire.
Tu hoches la tête, gravement. Étrange invitation.
Re: new thing ⁞ MAI
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19:32 - usines abandonnées - mai sinistros-liu
Les explications de Mai et son tutoriel sont reposantes, relaxantes même - Prudence se surprend à être en train de sourire. Prudence qui apprend vite, et qui comprend plus vite encore. Ce n'est pas très compliqué, finalement. Il faut simplement avoir le coup de main. Quand Mai arrête de parler, il relève la tête vers l'autre jeune homme, et effectivement, ils sont proches. Si proche que si Prudence était en train de porter son masque, il aurait probablement heurté Mai dans son mouvement. Mais heureusement, rien ne rencontre son visage, sinon l'air, pollué et souillé, autour d'eux.
Tu m'es d'une aide précieuse, il note, le sourire aux lèvres. Un sourire encourageant et sincère. Je ne manquerai pas de manger à nouveau avec toi. Tu sais bien que je suis libre, la plupart du temps.
Et puis il y a les soirs où il doit se préparer, où il change pour accomplir sa mission. Ce ne sont pas les soirs les plus agréables, mais ainsi instauré de sa mission, il ne saurait se plaindre. Quand bien même... Si un jour Mai était la cible du courroux du Maître, que ferait Prudence ? Rien, il suppose - il n'y a pas la marque des étoiles sur celui avec lequel il partage un long regard. Comme Eliwen, il serait forcé de ne rien faire, par justice, droiture. Jusqu'au moment où cela ne lui serait plus possible. Mangeons, Mai.
Re: new thing ⁞ MAI
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19:32 - usines abandonnées - prudence vorpaline
◇ La plupart du temps.
Tu soulignes, finalement, à mi-voix. Oh tu n'es pas dupe, Prudence traine dans des affaires dont tu ne dois pas te mêler. Tu n'es pas dupe, Mai. Quelque chose doit sûrement te tracasser, tu n'as plus si faim. L'estomac qui criait famille est maintenant serré. Et s'il finissait par arriver quelque chose à Prue ? Ha, l'idée ne lui plait pas.
◇ Mange bien.
C'est finalement ce qui sort à mi-voix de ta bouche, alors que distraitement tu te mets à regarder la ville. Les étoiles sont quasiment absentes au dessus d'une mégapole comme Polaris. Elles se font timides. Dommage, tu aimes tant les voir. Un de ces jours tu demanderas à nouveau à Fray de t'emmener un peu dans les montagnes, au dessus de la ville, pour les regarder. Même si la dernière fois... Mh, tu n'as pas forcément envie d'y repenser maintenant.
◇ Je tenterai de te contacter aussi souvent que je peux, alors.
C'était un mensonge, et tu le savais. Tu n'oserais sûrement pas, en proie à un énième doute sur le fait d'être de trop ou non. Occupée par une nouvelle lubie, un nouvel emplacement à taguer, une idée saugrenue, sans doute. Ah, tu te laissais vraiment trop facilement distraire.
Re: new thing ⁞ MAI
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19:32 - usines abandonnées - mai sinistros-liu
C'est un mensonge qu'il choisit de ne pas détecter - comme de la poussière poussée sous un tapis, un cri, un appel à l'aide qu'on choisit sciemment de ne pas entendre. Prudence entend, mais n'écoute pas; aussi il baisse les yeux sur son repas et mange en silence, un hochement de tête pour conclure et approuver les paroles de Mai, et il ne rajoute rien. Ce n'est pas dans sa culture d'approuver les mensonges, le Soleil et la Lune interdisent le mensonge et la tromperie, mais peut-être que cette fois il vaut mieux ne rien dire. C'est la vie d'adulte, c'est se promettre des prochaines fois sans jamais les accomplir.
Prudence se tait. Polaris vit sous leurs pieds. En silence, de là où ils sont. C'est mieux. C'est bien. En silence, de loin. Les étoiles te manquent, il finit par demander, une hypothèse en voyant Mai contempler la voûte céleste, une conjecture murmurée à demi-mots, timide, peut-être. Quand l'autre jeune adulte tourne la tête vers lui, il lui adresse un sourire faible, mais accueillant. Je comprends. Cela dit, il ne pourrait en dire autant. Les étoiles côtoient peut-être un peu trop son quotidien ces derniers temps, et si elles pouvaient s'éloigner un peu, ce serait bienvenue. Nous devrions peut-être partir en pleine nature, un jour, si tu le veux bien. Nous verrons alors bien les étoiles. Et la nature, sa nature, lui manque. Sans qu'il ne se l'avoue, pour l'heure.
Re: new thing ⁞ MAI
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19:32 - usines abandonnées - prudence vorpaline
◇ Je n'sais pas.
Tu réponds, doucement, à sa réflexion sur les étoiles. La vérité, c'est que non. En soi, tu ne peux pas dire ça, tu n'as jamais vécu loin de la ville. Oh, bien sûr, tu es parti en vacances de temps à autre, ou juste en virée avec Fray, plus souvent qu'en vacances avec les darons. Mais, tout de même , ce n'est pas pour ça que tu as souvent vu les étoiles comme on les voit à la campagne. D'ailleurs, l'idée même de vivre quelque part où les étoile sont très visibles est presque anxiogène pour toi. Ça te donnerait le tournis de voir tout le temps autant de vie dans le ciel, il est si terne à la capitale que tu te considère habitué.
◇ On pourrait.
Tu pourrais emprunter une moto à quelqu'un du quartier - pas Fray, évidemment pas Fray - ou juste prendre le bus ou le train jusqu'à Pulsar et improviser de passer la nuit là bas, quelque part loin du centre ville, quelque part loin des lumières du centre touristique. Peut-être près du lac. Ou des collines ? Tu n'en sais trop rien, tu n'as que de vagues idées et de vagues souvenirs de balades là bas. Tu devrais demander à Fray, mais votre relation n'est pas toujours au beau fixe, et son côté moralisateur te tape un peu sur le système, d'autant plus quand tu sais qu'il a entièrement raison.
◇ J'aimerai beaucoup partir en virée avec toi.
Mais Prue est sûrement beaucoup trop occupé par sa situation nébuleuse, pour vraiment prendre autant de liberté. C'est toujours ce que tu te dis, sans oser poser la moindre question, finalement.
Re: new thing ⁞ MAI
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19:32 - usines abandonnées - mai sinistros-liu
Prudence lui adresse un sourire faible. Ce n'est qu'un tissu de mensonges. Ils n'auront jamais l'occasion de faire cette sortie, malgré l'envie, malgré tout. Ils ne sont pas promis au même destin, cela Prudence le sait. Il finit son repas en silence et pose le récipient à ses côtés, avant de replacer son masque correctement sur la partie inférieure de son visage.
Mai, je... Son ton est dépourvu de sa politesse habituelle, et il en transparaît une sincérité touchante - mais il ne finit pas sa phrase et baisse la tête. N'ose pas rapprocher sa main de celle de la jeune adulte à côté de lui; impossible.
Finalement, ce sont des excuses qui lui viennent, comme instinctives, demandées, exigées. Excuse-moi. Prudence sait à peine de quoi il s'excuse et il soupire doucement. Est-ce la dernière fois qu'ils se rencontrent ainsi ? Il n'a aucune idée de ce qui l'attend dans les semaines prochaines. Si tu as un soucis, à l'avenir... appelle-moi. Tu n'as qu'un mot à dire, et... et je serai là. C'est une promesse qu'il a déjà fait à un autre; une preuve de sa loyauté.
Les doutes l'assaillent.
Re: new thing ⁞ MAI
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19:32 - usines abandonnées - prudence vorpaline
Mai, tu détailles Prudence. Tu ne sais plus quoi en penser. Cette promesse sonne plus creux que tu ne pourrais l'imaginer, et pourtant tu sais qu'à la moindre demande, à la moins supplication, même silencieuse, Prudence serait capable de répliquer. Juste parce qu'il l'a promis. Aussi, tu préfères ne rien relever, ne rien soulever. Même si ça semble irréel et infaisable, tu supposes que tu le crois. Assez pour ne pas lui faire une remarque offensante, en tout cas.
◇ Ça vaut aussi pour toi.
Tu n'es pas certain de comment tu t'y prendrai, mais tu peux être sûr que tu essayeras à tout prix. Prudence compte pour toi, qu'elle soit au courant de ça, ou non, et ça le fond n'a pas tellement d'importance à tes yeux. Si tu peux aider, tu aideras. Tu es loin de te douter que le matin même Prudence tuait quelqu'un, ou quelque chose du genre. Et c'est très bien. Tu n'as pas besoin de savoir, tu n'as pas à savoir. Tu ne sais rien, Mai, de ce qui se trame dans cette immense ville, et c'est très bien ainsi.
◇ Je suis sincère.
Tu ne sais pas pourquoi tu t'évertue à le souligner. Tu sais que bientôt, Prudence sera parti. Retourné à l'obscurité qui lui sied si bien, retournée à ces occupations inconnues dont tu ne veux rien savoir. Tu la détailles encore de longs instants avant de reposer tes yeux sur les bâtiments.
◇ Ça n'a pas intérêt d'être des adieux.
Ta voix vibre, un peu, sur la fin. D'une façon incontrôlable et incontrôlée. Tu supplies, un peu, sans le dire clairement. Tu ne veux pas qu'il lui arrive quelque chose.