Invité
Invité
âme en peine
ce n’est pas dans ses habitudes de fréquenter les cdc. elle a entendu tellement de rumeurs sur ce quartier, qu’elle l’avait toujours évité, avec un a priori peut-être infondé. parce que maintenant qu’elle y est, lucy, elle se rends compte que ce n’est peut-être pas si terrible. alors certes, les cdc n’ont rien à voir avec les clématis et sa richesse impressionnante, mais cela reste une partie de la ville comme les autres. les gens y vivent avec des moyens plus bas, certes, mais tout de même. elle s’en veut un peu d’avoir autant stigmatisé les cdc sans savoir, lucy. après tout, ceux qui y vivent n’ont sûrement pas choisis.
elle rentre doucement chez elle, alors que le soleil se couche. cdc ou pas, elle n’a jamais eu pour habitude de rentrer seule la nuit. en temps que femme, ici ou ailleurs, elle ne se sent malheureusement jamais en sécurité lorsqu’elle arpente seule les rues.
cet après-midi, elle est venue voir un camarade de classe qui vit dans les hlm pour un travail de groupe. un projet à faire pour la rentrée. ça s’était plutôt bien passé, et lucy en est plutôt contente.
alors qu’elle marche dans les rues pour regagner l’octant et son appartement, elle repère une silhouette assez étrange. une jeune femme, qui marche, la tête et le dos vouté, sans trop l’air de savoir où elle va. ivre ou désemparée ? lucy ne sait pas trop. à vrai dire, elle se méfie un peu. elle n’a pas envie d’avoir des problèmes, et est bien tentée de passer son chemin.
mais elle chance vite d’avis.
pace qu’elle reconnaît cette femme. c’est sa fleuriste.
“hey, ça va ?”
elle s’approche d’elle et l'apostrophe, doucement, pour ne pas l’effrayer. comme pour apprivoiser.
pas sûre qu’amy-lou va la reconnaître, après tout, lucy n’est qu’une cliente parmi les autres. mais elle, elle se souvient très bien de ce visage et de cette personne. elle va souvent dans sa boutique pour acheter des fleurs. au moins deux fois par mois, et ce depuis qu’elle vit à polaris. il leur est arrivé de discuter, parfois. des échanges de banalités entre vendeur et client. rien de bien incroyable. mais suffisamment pour que lucy se sente concernée par le sort de la fleuriste.
“je ne sais pas si tu… vous…” elle ne sait pas trop si elle doit la tutoyer ou non. porte son choix sur le vouvoiement dans un soucis de politesse. “me reconnaissez. je suis lucy, et je viens souvent dans votre boutique. vous êtes amy-lou, c’est ça ?”
elle l’observe un peu. elle a les yeux rougis et gonflés. larmes ou consommation de drogue ou d’alcool ? lucy ne sait pas. dans les deux cas, ça l’inquiète.
“qu’est-ce qu’il se passe ?”
elle pose doucement sa main sur son épaule comme pour la rassurer, sans être trop brusque au cas où le contact physique ne serait pas apprécié.
@nébuleuse
Invité
Invité
âme en peine
mouvement de recul alors que la fleuriste hausse d’un ton. un flot d’agressivité, vite retenue par quelques paroles étouffées. ça aurait pu lui faire peur, à lucy. en temps normal, elle aurait eu tendance à s'aplatir et à murmurer quelques excuses. mais là, c’est elle, de son plein gré, qui est venu voir si amy allait bien. et cela aurait été complètement injuste de prendre la fuite à cause de ça.
alors non, lucy garde son calme. lucy fronce les sourcils, bien décidé à chasser sa lâcheté passée et à rester solide, présente.
“okay, amy. autant pour-moi.”
elle murmure, d’un ton rassurant, pour lui faire comprendre qu’elle a compris. ça sera amy, et rien d’autre. la prise de contact semble aider, puisque la jeune femme finit par expliquer sa situation. lucy écoute, doucement. la regarde ensuite s’éloigner un peu, se défaire de son emprise pour venir s’adosser contre le premier lampadaire à côté d’elles.
“d’accord. si tu ne veux pas y retourner, n’y retourne pas. pas aujourd’hui, en tout cas. tu as quelqu’un chez qui loger ? quelqu’un à contacter ?”
elle lui proposerait bien de l’héberger, dans sa gentillesse et sa bienveillance naturelle, mais c’est peut-être un peu trop tôt. après tout, cliente ou pas, elle reste une inconnue qui l’aborde dans la rue. elle ne voudrait pas lui forcer la main et la rendre mal à l’aise.
sa seconde idée est d’aller elle-même récupérer les fameuses clés auprès des parents d’amy, mais là encore, elle à l’impression de trop s’imposer.
“en tout cas… je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée de rester là.” son regard balaye la rue, un peu inquiète. la nuit, lucy n’est jamais rassurée, la nuit, cdc ou pas cdc. “ça te dit d’aller se poser dans un café et de boire un truc chaud ? ça sera peut-être mieux que dehors dans le froid, t’en dis quoi ? je t’invite !”
petit sourire. c’est le mieux qu’elle puisse faire pour l’aider et la réconforter. le froid et l'austérité des rues des cdc n’est probablement pas le meilleur endroit pour prendre soin de quelqu’un.
alors non, lucy garde son calme. lucy fronce les sourcils, bien décidé à chasser sa lâcheté passée et à rester solide, présente.
“okay, amy. autant pour-moi.”
elle murmure, d’un ton rassurant, pour lui faire comprendre qu’elle a compris. ça sera amy, et rien d’autre. la prise de contact semble aider, puisque la jeune femme finit par expliquer sa situation. lucy écoute, doucement. la regarde ensuite s’éloigner un peu, se défaire de son emprise pour venir s’adosser contre le premier lampadaire à côté d’elles.
“d’accord. si tu ne veux pas y retourner, n’y retourne pas. pas aujourd’hui, en tout cas. tu as quelqu’un chez qui loger ? quelqu’un à contacter ?”
elle lui proposerait bien de l’héberger, dans sa gentillesse et sa bienveillance naturelle, mais c’est peut-être un peu trop tôt. après tout, cliente ou pas, elle reste une inconnue qui l’aborde dans la rue. elle ne voudrait pas lui forcer la main et la rendre mal à l’aise.
sa seconde idée est d’aller elle-même récupérer les fameuses clés auprès des parents d’amy, mais là encore, elle à l’impression de trop s’imposer.
“en tout cas… je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée de rester là.” son regard balaye la rue, un peu inquiète. la nuit, lucy n’est jamais rassurée, la nuit, cdc ou pas cdc. “ça te dit d’aller se poser dans un café et de boire un truc chaud ? ça sera peut-être mieux que dehors dans le froid, t’en dis quoi ? je t’invite !”
petit sourire. c’est le mieux qu’elle puisse faire pour l’aider et la réconforter. le froid et l'austérité des rues des cdc n’est probablement pas le meilleur endroit pour prendre soin de quelqu’un.
@nébuleuse
Invité
Invité
âme en peine
la respiration qui se reprends, et la voix saccadée qui murmure que, non, amy n’a personne. le coeur qui se resserre, les yeux remplis d’empathie en réponse chez lucy. mais elle a la sagesse d’esprit de ne rien dire. elle n’a rien à répondre, de toute façon, rien à commenter. par tact, par politesse, et par respect.
elle sourit lorsque amy accepte finalement son invitation. elle a senti son hésitation, et ressenti sa volonté de ne pas déranger. ça se confirme dans les paroles qui suivent. une tentative de se faire toute petite, peut-être ? ou de fuir. comportement que, en toute honnêteté, lucy ne connaît que trop bien. le sentiment de déranger. le sentiment d’être de trop. le sentiment de ne pas mériter.
de ne rien mériter.
“t’en fais pas ! je n’ai rien à faire ce soir, et j’ai passé une longue journée de révision alors un café au chaud me fera le plus grand bien !”
elle rassure vite, montre qu’il n’y a aucun problème. fais tout pour que son interlocutrice se sente petit à petit à l’aise. elle la voit comme un animal apeuré, presque sauvage. comme quelqu’un à apprivoiser.
et lucy, elle veut l’apprivoiser. elle veut l’aider.
alors, par un signe du regard, elle l’invite à la suivre. sort son téléphone pour mettre la carte et chercher le café le plus proche.
“il y en a un à 80 mètres, juste à côté, on y va ?”
elle prends les devants, encore. n’est toujours pas habituée à ça, mais le fait d’aider quelqu’un lui donne du courage. elle ne mentait pas quand elle disait qu’un café lui ferait du bien. se poser, être tranquille dans un cadre définie l’aidera sans doute à gérer la situation.
lucy ne le montre pas, mais elle n’est pas non plus forcément à l’aise. elle manque aussi de confiance en elle et s’en retrouve maladroite. mais elle tente de lâcher prise et d’essayer de faire ce qui lui semble juste sans se poser trop de questions. elle affronte sa timidité et sa gêne pour pouvoir aider la fleuriste.
de toute façon, se tourner vers les autres et s’oublier, ça a toujours été plus facile.
“voilà.” qu’elle lâche devant le café. l’endroit à l’air plutôt normal et accueillant, même pour un café des cdc. lucy entre, suivie d’amy, avant de désigner une table pour deux personnes au fond de la pièce baignée de lumière jaune. “ici, ça te va ?” le menu est posé sur la table, lucy le désigne d’un coup de tête. “prends ce qui te fais plaisir, j’invite.”
nouveau sourire.
ses épaules se libèrent d’un poids. être au chaud dans ce café et non pas dans la rue la rassure. elle se sent déjà un peu mieux. elle observe ensuite amy, espérant que cette dernière aussi se sente un peu mieux.
"comment tu te sens ?"
elle sourit lorsque amy accepte finalement son invitation. elle a senti son hésitation, et ressenti sa volonté de ne pas déranger. ça se confirme dans les paroles qui suivent. une tentative de se faire toute petite, peut-être ? ou de fuir. comportement que, en toute honnêteté, lucy ne connaît que trop bien. le sentiment de déranger. le sentiment d’être de trop. le sentiment de ne pas mériter.
de ne rien mériter.
“t’en fais pas ! je n’ai rien à faire ce soir, et j’ai passé une longue journée de révision alors un café au chaud me fera le plus grand bien !”
elle rassure vite, montre qu’il n’y a aucun problème. fais tout pour que son interlocutrice se sente petit à petit à l’aise. elle la voit comme un animal apeuré, presque sauvage. comme quelqu’un à apprivoiser.
et lucy, elle veut l’apprivoiser. elle veut l’aider.
alors, par un signe du regard, elle l’invite à la suivre. sort son téléphone pour mettre la carte et chercher le café le plus proche.
“il y en a un à 80 mètres, juste à côté, on y va ?”
elle prends les devants, encore. n’est toujours pas habituée à ça, mais le fait d’aider quelqu’un lui donne du courage. elle ne mentait pas quand elle disait qu’un café lui ferait du bien. se poser, être tranquille dans un cadre définie l’aidera sans doute à gérer la situation.
lucy ne le montre pas, mais elle n’est pas non plus forcément à l’aise. elle manque aussi de confiance en elle et s’en retrouve maladroite. mais elle tente de lâcher prise et d’essayer de faire ce qui lui semble juste sans se poser trop de questions. elle affronte sa timidité et sa gêne pour pouvoir aider la fleuriste.
de toute façon, se tourner vers les autres et s’oublier, ça a toujours été plus facile.
“voilà.” qu’elle lâche devant le café. l’endroit à l’air plutôt normal et accueillant, même pour un café des cdc. lucy entre, suivie d’amy, avant de désigner une table pour deux personnes au fond de la pièce baignée de lumière jaune. “ici, ça te va ?” le menu est posé sur la table, lucy le désigne d’un coup de tête. “prends ce qui te fais plaisir, j’invite.”
nouveau sourire.
ses épaules se libèrent d’un poids. être au chaud dans ce café et non pas dans la rue la rassure. elle se sent déjà un peu mieux. elle observe ensuite amy, espérant que cette dernière aussi se sente un peu mieux.
"comment tu te sens ?"
@nébuleuse