Plus rien ne va.
C’est un bordel.
Un bordel qui n’a pas de nom, un qu’on arrive pas vraiment à cerner tellement il est immense et sans aucun putain de sens.
Par où commencer ?
La nuit qui prend feu, les fissures sur les routes ? Les séries de meurtres ? Tes nouveaux “pouvoirs” ? Ton envie quasi viscérale de la rejoindre sans comprendre pourquoi, ni comment ? Cette envie de crever le ciel, de l’ouvrir en deux, de chercher la cause de cette douleur…? Et puis, il y a cette fureur de vaincre, de trouver LE responsable, sans réellement savoir de qui ou de quoi. Tu ne contrôles plus rien et ça te rend d’autant plus dingue.
Tu es un habitué du contrôle.d o m m a g e
Tu soupires, et tu es si profondément embourbé dans ton travail que tu ne remarques pas tout de suite les vibrations de ton téléphone posé sur ton bureau. Tu as si peu dormis ces derniers jours que tu n'avance pas et mains contre ton visage grimaçant, tu parviens à te saisir de ton portable, qui clignote dans ton angle mort.
« On se retrouve au McDo près de chez toi. »
Karel.
Ta réponse est immédiate, et ne se traduit pas d'un tapotage hâtif sur ton téléphone mais simplement d'une préparation rapide. Tu te changes, par réflexe, d'un t-shirt que tu portes rarement, le tout surplombé d'une chemise noire, tout ce qu'il y a de plus sobre. Elégant à ta façon, tu rejoins bien assez vite le fast-food. Mais visiblement pas assez vite car Karel est déjà là, sirotant son jus de pomme. Tu commandes un café et viens t'installer à sa table.
T'as envie de demander ce qui se passe, si elle en sait plus que toi. Mais la première question posée sera celle ci : Ça va toi ? Tu t'inquiètes, c'est normal. Depuis qu'elle t'a raconté ces histoires d'étoiles... et maintenant que tu es "impliqué" tu as peur. Et si... si elle était la prochaine, à mourir ? Et si... Tu étais là, cette "nuit" ?
Et puis le deux octobre, alors que t'es en service, le ciel qui se teinte de doré, et le chaos qui s'abat sur cette ville. La certitude que tout ça n'est pas qu'une affaire humaine vient te frapper et pourtant, tu résistes à l'appel, tu t'empêches de retrouver Nori, tu veux travailler, tu veux être utile où tu peux l'être et tu sais que, si Sirius avait été en danger immédiat tu l'aurais senti, alors, tu t'acharnes. Rien n'avance et tu persévères, tu donnes tout ce que tu as, tu t'épuises à la tâche, surement, mais peu importe, tu sens qu'il faut continuer, encore et encore, que ça finira par payer.
Ce matin, pourtant, tu n'as pas eu envie de te pointer au bureau directement. Il est tôt, et la simple idée de te retrouver nez à nez avec la pile de dossier qui trône sur ton bureau, y occupe même tout l'espace te mines le moral. Tu n'as pas besoin de ça. Tu ne veux pas de ça. Pour une fois, tu choisis de fuir le boulot, comme s'il y avait plus important aujourd'hui. Le message est parti dès ton réveil, pour Oslo.
FT: @Karel Ashcroft
A la première question d'Oslo, tu hausse simplement les épaules, sans décrocher les yeux de ton téléphone. Tu ne le reposes qu'après en avoir terminé avec ta lecture rapide et là, tu soupires un grand coup avant de boire une longue gorgée de jus de fruit.
FT: @Karel Ashcroft
Si encore ce n’était que la fatigue. Tu as la colère dans les veines, une sorte de rage dormante qui t’empêche d’y voir clair. Tout est devenu si compliqué du jour au lendemain…et pourtant les émotions qui te traversent sont d’une simplicité si pure...Tes priorités ne parviennent juste pas à se trouver une place. Quand Karel te répond, tu soupires. Elle en sait des choses, des choses qui normalement devraient te dépasser, mais aujourd’hui c’est différent. Tu sais, tu ressens. Nonchalamment, tu fais tourner ton café brulant dans son gobelet de carton. Le liquide est fumant et roule en vagues noires dans le sens contraire d'une aiguille d'une montre.
Je crois en effet- De ta main libre, tu viens saisir celle de Karel, la ramenant au milieu de la table et d'un geste, renverse le café sur sa peau. Ou du moins, c'est ce qu'il aurait du se passer si tu n'avais pas bloquer le café contre une paroi invisible.-que les choses se compliques.
Le travail ? Il a muté en des exigences d'un autre monde et tes efforts sont maintenant tournés vers quelque chose de plus...viscéral. On te dit que tu ne devrais pas être ici, on te cris de chercher. Tu as toujours ici de là des appelles enragés et tu as peine à les contrôler, a les cacher... même avec tout le calme dont tu fais habituellement preuve, on peut discerner des sortent tics de colère. La seule chose qui te retient ici, qui te permet de rester assis, sage et tempéré, n'est autre que Karel. Tu n'oserais lui avouer, mais même avec vos histoires d'étoiles, elle semble être la seule qui te fais te sentir encore un peu humain.
Tout porte à croire que tu n'es plus seule a fricoter avec les "Etoiles".
Et puis, c'est lui qui ouvre la bouche. Les choses se compliquent. Il vient chercher ta main, tu laisses faire. Tu n'as même pas un mouvement de recul, quand tu vois le gobelet s'approcher, et le café noir, bouillant, s'en écouler. Rien ne vient jusqu'à ta peau, une frontière se dresse juste avant et tes yeux, immédiatement se relèvent pour aller chercher les siens, sans pour autant les trouver. Tu as l'impression de revivre cette scène, il n'y a finalement pas si longtemps, lorsque tu avais parlé de tes pouvoirs de guérison, à la différence qu'aujourd'hui, les rôles sont inversés. Évidemment, tu n'as aucun mal à y croire, tu n'as pas de doutes, tu sais, tu comprends.
Aujourd'hui, il n'y a pas de questions, ou plutôt, il n'y en a qu'une.
FT: @Karel Ashcroft
Avec Karel, jamais tu n’hésites. J a m a i s.
Et pourtant
Tu te retiens de répondre au tac au tac, de dévoiler l’identité de ton Étoile. Il te faut réfléchir, il te faut peser le pour et le contre, chose que tu n’avais jamais faite jusqu’à présent, pas avec Karel en tout cas. Tu n’aimes pas ça… mais tu as comme l’impression de ne plus avoir le choix.
Ses doigts sur ton poignet, accrochés, désespérés. Karel cherche des réponses, elle ne cesse et ne cessera jamais de s'évertuer a trouver la vérité. Alors si ce n'est pas toi qui lui dit, elle l'apprendra de la bouche de quelqu'un d'autre.
Il s'agit de Madison. Tu soupires. Dire son nom, ou du moins parler de la jeune fille dont Cursa utilise l'enveloppe te laisse un goût étrange en bouche. Tu ramènes le gobelet et en une pensée retire le voile solide retenant le café pour venir boire quelques gorgées.
Cela fait quelques mois maintenant. Je crois. Mais je ne l’ai compris que récemment, depuis qu’une certaine “Charlise Prescott” est décédée. Tu cherches sur ton téléphone le dossier que tu as téléchargé, et le présentes à Karel. Une adolescente, froidement assassinée. Revoir le visage de la petite fille te redonne la rage en gorge et tout se traduit à ta main, que ta coéquipière tenait encore. Celle-ci vient se cramponner à son tour à celle de Karel, à la recherche de quelque chose à quoi se tenir pour rester maître de soi.
Quelque chose ou quelqu’un s’en prend aux gens de mon cercle, et sûrement au tiens. J’ai moi même pris la place de quelqu’un qui est mort, et va savoir qui prendra la place de cette gamine. Tu la regardes dans les yeux, une colère grandissante mais retenue, émergeante comme flammes bleues dans le fond de ton œil. Ecoute, j’ignore si nos Etoiles s’entendent bien, j’ignore si on sera amené à s’affronter. Mais j'ai besoin de trouver et de traquer l'ordure qui a tué cette gosse et pour ça j'ai besoin de toi.
Tu pourrais te justifier, parler de ces émotions qui t'envahissent jours et nuits, de ce lien qui t'unit à Cursa, qui ne se contrôle pas, qui ne s'explique pas. Car tu sais que Karel comprendrait, elle, qu'elle saurait peut-être t'aider mais comme à ton habitude tu retiens tout sagement enfermé, tu gardes tout derrière une image droite, solide, tout sous cette armure d'homme.
Si elle refuse, tu iras seul.
Tu t'attends à tout. Tout et n'importe quoi. Tout … sauf ça. Et heureusement que tu n'es pas en train de boire ou manger, au moment où ce prénom résonne dans tes oreilles, parce que tu te serais certainement étouffée toute seule.
Tes doigts se resserrent encore, autour de son poignet, comme si tu avais peur, vraiment peur qu'il ne t'échappe, maintenant. La colère, voilà ce qui gronde en toi, et ce que tu luttes pour retenir, contenir.
FT: @Karel Ashcroft
Ce n'est plus vraiment Madison. J'ignore comment c'est pour ton "Nori" mais Madison n'est plus. Il n'y a plus que l'Etoile. Elle est seule. Est-ce qu'il fallait lui dire ? Lui en parler ? Maintenant que tu y penses le mal était fait, mais dans le ton de ta voix, tu te sens soudainement irrité à l'idée que Karel soit liée à une Étoile. Même si elle l’était bien avant toi, maintenant que tu as goûté aux sentiments qui uni un lié et son Astre tu sens quelque chose de nouveau te pourrir l’esprit.
Grognement subtile et tu termines ton café d'une traite. Tu en viens même à écraser le gobelet et à l'enfermer dans un de tes "boucliers" pour que le carton ne se redresse pas, qu'il reste bien à sa place, pour toujours.
Karel est inquiète, tu le sens, ça te cavale sur la peau comme un souffle glacial. Je reste juste pragmatique, Karel...Je n'ai aucune envie de me battre contre toi. Tu restes froid, comme à ton habitude. Et sûrement que tu t'en veux un peu. Tu soupires...et redresses un peu le regard vers Karel, te voulant... un tantinet plus... enfin moins... fermé, voyez ? Parceque que, évidement que c'est quelque chose à laquelle tu as pensé. Inutile de se voiler la face, c'est une éventualité, une réalité dont vous partagez maintenant la destinée. Allez savoir où tout ça va vous mener, ce que vous demanderont vos étoiles ou ce que feront les autres liés... Après tout, il semblerait que l'un d'entre "vous" s'amuse à faucher des vies comme du blé.
Tu sais Cursa douce, beaucoup trop douce pour son propre bien... mais tu sais aussi que si le cas se présente, si les hostilités sont lancées, elle fera face, elle se battra et tu feras tout pour la protéger, tout sauf ça. Et à choisir, je préfère encore me sacrifier que de te faire du mal.
Un sourire, un vrai, que tu veux partager avec elle quand elle t'avoue vouloir t'aider. Tu ranges le dossier de ton téléphone et ce dernier retourne dans la poche de ton pantalon.
Super, je savais que je pouvais compter sur toi. Si tu as quoi que ce soit, appel moi. Tu te laisses finalement tomber sur le dossier de la chaise du mcdo, remontant tes mains sur ton visage pour finalement venir plaquer tes cheveux en arrière dans un petit étirement de nuque.
Alors, ça se passe comment avec ton Etoile ? Vous vous entendez bien ?
Hm.
Le travail ayant toujours été ta source de distraction, tu reviens dessus. Vous avez toujours travaillé ensemble, ou presque, vous avez toujours été du même côté … hors de question de laisser tomber ton partenaire maintenant. Oslo n'était pas une personne que tu pouvais te permettre de perdre.
Tu te redresses, un peu trop vite.