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Explosion(s) ❯ Dallas.
appartement de Dallas.
Les murs, d’un blanc immaculé, entourent le bureau dans lequel Niels se trouve. Trônant dans un immeuble au cœur des Clématis. Si on venait à lui demander, Niels n’aime pas son bureau, il le juge trop lisse, trop blanc, trop neutre, sans âme. Et cette sensation est aujourd’hui accentuée par le fait que Niels, ne supporte pas de ne pas agir. Là, il n’a rien à faire ; tout du moins, rien d’importance qui nécessite sa présence. Il n’a de toute façon pas la tête à faire quoi que ce soit, Niels. La jambe gauche qui s’agite frénétiquement, de façon inconsciente ; ongles des deux mains rongés presque jusqu’au sang ; là sont les résultantes d’un stress qui habite Niels, sans même qu’il ne s’en rende spécialement compte. Mais c’est encore pire aujourd’hui. Il se cherche des excuses pour ne pas rester là ; des excuses pour bouger, pour avoir l’impression de… Faire quelque chose. D’un simple mouvement, Niels ouvre un dossier, sur l’ordinateur qui se trouve devant lui. Le dossier des mauvais payeurs du mois ; ceux qui n’ont toujours pas fait l’effort de régler leur dette. Il défile la liste du regard, Niels. Jusqu’à tomber sur un nom. Un nom bien précis ; à croire presque, qu’il cherchait à tomber sur ce nom, Niels. Il l’a ainsi donc toute trouvée, son excuse à ne pas rester ici. Généralement, Niels, il préfère envoyer ses employés faire ce boulot, parce qu’il n’a pas le temps, Niels. Mais pas aujourd’hui. Non, pas aujourd’hui.
Il sort de l’immeuble, enfilant un manteau un peu épais, histoire d’affronter la fraîcheur matinale. Et il trace en direction de l’Octant, Niels. A pieds. Il y a peut-être une trotte, mais ça lui importe peu. Le pas est de toute façon rapide, alors qu’il s’élance à travers les diverses rues. A le voir, Niels ressemble à n’importe quel homme d’affaire pressé par la vie : traits du visage marqués par l’absence d’une quelconque chaleur, regard froid, une allure qui montre qu’il est sûr de lui ; bref, il fait clairement honneur à ce qu’il est, Niels. Pourtant, honnêtement, aujourd’hui, du temps, il aimerait en perdre, Niels. Il aimerait que cette journée se termine, qu’on change de journée. La colère, les angoisses et une partie de son stress le quitteront peut-être durant la nuit, qui sait ? Malheureusement, le temps ne marche pas ainsi. Fort dommage.
Et puis, vient ce fameux immeuble. Banal. Typique de l’Octant. Pas désagréable à la vue, juste… Trop simple, quoi. Il pousse la porte, Niels, et monte les escaliers. Il ne prend pas l'ascenseur, Niels, trop peu à l’aise ; si généralement, il parvient à surmonter cette légère appréhension, il sait que ça ne sera pas le cas aujourd’hui. Alors, il ne tente pas le diable, Niels. Et de toute façon, il y a peu d’escaliers à monter ; et aussi, c’est sympa les escaliers, ça le fait un peu ruminer dans son coin, à Niels. Parfait pour être un poil plus énervé en arrivant devant la porte de… On ne va pas dire victime, le terme serait un chouïa trop fort ; alors, pour être plus politiquement correct (non), on utilisera l’expression “celui qui subira les frais de ne pas avoir payé son loyer à temps”. Il cogne contre la porte, Niels. Oh, ce n’est pas les petits coups agréables d’un voisin maladroit qui aurait besoin de quelque chose ; où ceux du facteur venu déposer un recommandé. Du tout. Niels, s’il frappe, c’est pour montrer qu’il est là ; qu’importe si les murs doivent trembler, où s’il doit réveiller les appartements voisins. Parce qu’il n’a pas le temps, Niels. Et il n’est pas du genre très patient non plus.
Re: Explosion(s) ❯ Dallas.
Quand Dallas rentre tard, étrangement, il se lève plus facilement que les autres jours.
Levé tôt, ça veut dire beaucoup de choses, ça veut dire être rentré tout de suite après le travail, n'avoir rencontré personne, ne pas s'être attardé dans un bar ou peut être dans les chambres d'un.e inconnu.e accueillant.e. Levé tôt, ça veut dire être seul, pour cet as des cœurs qui rechigne à laisser des gens entrer dans sa tanière, de peur que l'on trouve trop d'indices sur sa vie ou son esprit.
Toujours, dès que son voisin fait un pas de trop et traverse le seuil, la peur le prend, est-ce qu'il verra les deux alliances laissées sur la table de chevet, est-ce qu'il remarquera le verre et l'assiette seuls dans l'évier, ou peut être que ses yeux se poseront sur la pile d'enveloppes toujours scellées, concentré de mauvaises nouvelles.
Alors son logement devient sa tanière où il cache tout ses petits secrets, tout ces petits bouts de lui qu'il déteste ou dont il a honte, tout ce que personne ne devrait voir, sous risque de recevoir des regards tristes, ou pire encore, emplis de pitié. Tout mais pas ça, je vous en prie.
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA♡
Ce matin, Dallas se lève tôt,
de bonne humeur,
sans même pester contre son réveil,
sans même le reporter cinq minutes plus tard.
Et s'il ignore bien quelque chose, c'est peut être que son instinct est parfois son pire ennemi, et que cette sensation de quasi-plénitude qui réchauffe ses tripes ce matin et qui n'a rien à voir avec le café qu'il est en train de boire est trompeuse. Il profitait innocemment, debout depuis des heures, mais il n'avait préparé que cette tasse de café. Heureusement, la réalité le rappelle vite à l'ordre et remet les pendules à l'heure, à grand renfort de coups violents contre sa porte.
et puis, cet ordre,
(d'habitude ça ne lui déplairait pas, ailleurs, loin, plus tard, dans longtemps,
dans un autre contexte)
la petite cuillère, encore une fois sans aucune paire, tremble dans l'évier, tinte contre le verre,
et Dallas sait qu'il n'a plus le temps pour rattraper ses égarements, et qu'il ne lui reste qu'à resserrer son peignoir en soie verte, son seul vêtement,
et puis poser la tasse de café sur la table,
et puis marcher vers la porte,
se mordre les lèvres pour se préparer,
et enfin, l'ouvrir.
... bonjour, Monsieur Bjornvedt. sa seule fierté dans ce grand instant de solitude, c'est d'avoir appris par cœur la prononciation correcte du nom de son propriétaire après des années de frustration en entendant des inconnus essayer de prononcer le sien et buter sur cette foutue lettre française qui n'a même pas le mérite d'avoir un vrai nom.
le Vrai Maître de ces Lieux, sa Majesté Bjornvedt est là, alors Dallas n'a pas le choix, il ne peut que s'écarter gracieusement, offrir son plus faux sourire, et inviter le caillou dans ses chaussures.
Je vous en prie, entrez, faites comme chez vous. Je vous sers un café ? un brin trop taquin, dans sa voix, dans le choix de ses mots, mais maintenant qu'ils se sont échappés de ses lèvres, trop tard pour les rattraper,
une fois qu'on a fait son lit, on n'a plus qu'à s'y coucher.
... ou ce n'est pas plutôt une expression avec une tombe ?
Re: Explosion(s) ❯ Dallas.
appartement de Dallas.
Un tic nerveux accompagne Niels : celui de venir tapoter ses doigts contre l’encadrement de la porte, qu’il fait de façon totalement inconsciente. Le genre de petit bruit qui a généralement le don d’agacer n’importe qui à côté. Mais tant mieux : il n’y a personne à côté. Et si d’aventure il venait à y avoir quelqu’un et que ce quelqu’un vienne faire un reproche à Niels, il y a fort à parier que Niels lui aurait bondit dessus pour lui ordonner d’aller voir ailleurs… La porte s’ouvre finalement. Et se trouve face à lui, un homme en peignoir vert.
Invitation lancée, Niels entre donc dans l’appartement. Honnêtement, même sans l’invitation il se serait invité ; ou plutôt aurait-il fortement suggéré qu’on l’invite à entrer… Au moins, il n’a pas à se fatiguer pour suggérer cela, d’un côté, c’est tant mieux. Il ne prend pas la peine de rendre son sourire au locataire ; tout simplement parce qu’il n’en a pas envie, Niels. L’attitude de Dallas l'horripile, il a comme cette impression que l’autre prend ça pour… une sorte de jeu ? Mais, il prend son mal en patience, Niels. Encore un peu. Encore un tout petit peu. Il ne répond pas immédiatement à la proposition de l’autre, il a d’abord autre chose à annoncer. Et cet autre chose n’est autre que la raison de sa venue. Quand bien même il doit s’en douter. Il n’est pas stupide. Enfin. Niels préfère croire qu’il n’est pas stupide au moins sur ce point… Alors, pour marquer le coup, Niel s’approche de Dallas, le surplombant de sa hauteur - ce qui n’est guère difficile, en fait, puisque même sans le vouloir, c’est déjà le cas.
Et une fois ceci prononcé, il se recule de quelques pas, s’installe sur un chaise, à côté de la table.
Re: Explosion(s) ❯ Dallas.
Niels est froid, plus froid que les glaciers et les fjords d'où vient son nom de famille et probablement certains de ses ancêtres. Au fil du temps, Dallas a réalisé qu'il n'était pas vraiment cruel, ou en tout cas qu'il n'était pas adepte de la méchanceté gratuite. Il était juste... implacable. Neutre, mais déterminé.
Et peut être que c'est ainsi que Cupidon décide de son nouveau petit jeu préféré du matin au débotté, en se faisant la remarque qu'il n'a jamais vraiment vu son propriétaire hors de lui. C'est un vrai champion pour maîtriser ses émotions, c'est sûr, mais s'il y a bien quelqu'un qui sait déchaîner les passions de tout type, c'est son locataire.
Et Dallas avance son premier pion, radieux. euh, oh, vous étiez sûrement inquiet à cause du tremblement de terre récent ? tout va bien, il n'y a pas eu de casse et je n'ai remarqué aucune fissure ! Que c'est facile de se montrer attendri par des inquiétudes justifiées. Il sait très bien que rien n'est vrai, mais rien ne l'est jamais dans sa vie, pas même le nom qu'il utilise en se présentant à des centaines d'auditeurs, alors pourquoi s'attendre à une once de vérité de sa part ? Trompe moi une fois, honte à toi, trompe moi deux fois...
Personne présent dans la pièce n'a de doutes sur la raison de la présence du propriétaire, mais alors, où est le piquant ? le drame, l'action ?
Dallas est un de ces hommes qui ont besoin d'enjolivures pour se laisser charmer et apprivoiser.
ou alors c'est pour le problème de chauffe-eau, mais il ne fallait pas vous déplacer vous même ! Et il continue son manège, il rayonne, Maître du jeu, à croire qu'il cherche à faire concurrence au soleil. Il est de trop bonne humeur, sa soirée a temporairement repoussé ses angoisses, alors il se permet.
En bon hôte, il laisse son invité prendre ses aises sur une de ses chaises et s'affaire vers la gazinière pour apporter le café promis. Il entend le ton menaçant, il l'entend bien, mais c'est tellement plus simple de faire tournoyer son peignoir en cherchant une tasse dans un placard, le sourire aux lèvres.
"plus simple".
sucre ? demande-t-il candidement en versant le café restant dans la cafetière italienne dans une tasse simple mais élégante qu'il dépose devant son invité, sur la table.
Re: Explosion(s) ❯ Dallas.
appartement de Dallas.
L’espace d’un bref instant, Niels se replace les mots qu’il vient de dire. Au cas où il aurait pu sortir un quelque chose à double sens… Alors, d’accord, il pouvait potentiellement y avoir double sens, mais Niels aurait tablé sur le fait que son hôte sache la raison de sa venue. Réflexion faite, Niels sait que ce n’est pas la vivacité d’esprit, qu’il manque à ce drôle de personnage. Certes, il le connaît très peu, interactions limitées à celles que peuvent avoir un propriétaire et son locataire, soit donc, pas spécialement les meilleures relations qu’on puisse espérer - ça reste néanmoins le type de relation majoritaire que Niels entretient avec ses connaissances. Mais dans le cas de Dallas, c’est amplement suffisant pour que Niels sache qu’il est loin de ne pas savoir comment connecter deux neurones. Oh, Niels, il se doute fortement que parler des séismes, ou du chauffe-eau - ah bon, le chauffe-eau à un souci ? Première nouvelle. A moins qu’il ne s’agisse de ce mail que Niels a supprimé un jour par mégarde - ce n’est que pour tenter de changer de sujet. Mais Niels, il a horreur de jouer à ce genre de jeu.
Il ne répond pas immédiatement, Niels, laissant d’abord l’autre lui servir une tasse de café. Parce qu’il n’est pas forcément certain de parvenir à garder pleinement son calme, Niels. Déjà que c’était pas vraiment un bon jour… Presque à croire qu’il l’avait cherché, Niels, à trouver la personne qui parviendrait à le faire sortir hors de ses gongs. Parce qu’il se doutait bien de ce qui l’attendait, en allant toquer à la porte de Dallas. Ce n’était pas la première fois ; où tout du moins, c’était fortement prévisible qu’une telle situation allait se produire. Et finalement, c’est un seul petit mot qui finit par le faire sortir de son silence. Du sucre. Non mais franchement. Du sucre.
Re: Explosion(s) ❯ Dallas.
Dallas aime se voiler la face et vivre dans le déni est une seconde nature. alors il ne se laisse pas démonter devant les remarques de son propriétaire, non, il se contente de sourire et de se dire que tout ira bien. oui, voyons, qu'est-ce qu'il peut se passer ? ... au pire, il n'a pas besoin de tout ses doigts pour travailler à la radio ni pour vendre des huiles essentielles de Tea Tree à des miséreux crédules. ... ouais,
ça devrait le faire.
en tout cas, on se sent rassuré quand on a un propriétaire aussi prévenant, c'est bien. et ça devrait tellement le faire qu'il en rajoute une couche. il n'a jamais appris une seule des leçons que la vie a tenté de lui enseigner, et il semblerait pour l'instant qu'il ne veut pas retenir celle là non plus. et Niels Bjornvedt a beau s'avancer et prendre son ton et son expression les plus menaçants, Dallas ne se démonte pas, bien au contraire. l'autre avance d'un pas, et lui ne recule pas.
depuis quand la proximité lui fait peur ?
quel jeu ? il se fout ouvertement de sa gueule, maintenant, c'est évident pour tout le monde, et peut être même pour les voisins, s'ils collent leur oreille au bon endroit sur le mur mitoyen de l'appartement.
le loyer ? ... le loyer. le loyer. le loyer de ce mois. oui, le loyer à payer ce mois-ci.
et à cet instant précis, Dallas voit défiler chaque billet qui aurait du être gardé dans une enveloppe, bien au chaud ici, une enveloppe avec écrit soigneusement "LOYER" dessus. une enveloppe qu'il n'a jamais eu, car il repense maintenant à ce chèque de soixante-dix dollars pour un restaurant, et puis ce billet de cinquante parti au bar, et ce pourboire glissé dans la poche du serveur, et puis la fois où il a payé le taxi pour Vassili car ils n'étaient plus en état de conduire...
ouais, quelle belle connerie.
mais Dallas aime la belle vie et si cela veut dire vivre au dessus de ses dépenses, tant pis.
le seul problème, c'est que les conséquences ont décidé de venir toquer ce matin.
les conséquences le fixe avec un regard noir.
je l'ai. allez, il faut bien cracher le morceau à un moment. ... pas en entier.
et cette fois il sait que le petit jeu est fini. peut être qu'il l'a fait durer aussi longtemps car il savait qu'il allait passer un sale moment une fois qu'il aurait enfin avoué qu'il n'est qu'une ordure qui ne réfléchit pas à ses dépenses quand il voit une belle paire d'yeux.
peut être que cette leçon là, il ne pourra pas l'ignorer.
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA♡♡♡