Tu te demandes combien de temps tu tiendras.
Tu te demandes si Sen tient toujours, lui, dans son petit monde étoilé.
Un pied devant l’autre, tes chaussures se noircissent dans les flaques d’automne. Tu as le pas lent, perdue dans tes pensées, perdue dans ce monde qui chaque jour se soumet à des métamorphoses douloureuses. Tes doigts tâtonnent le long d'une rambarde froide et y soulèvent les gouttes de pluie. Plus loin, sous le préau, tu remarques une étudiante quasi figée par le froid, recroquevillée sur elle-même dans son énorme manteau de fausse fourrure. Alors que tu passes à côté, pendant un bref instant sauvage, tu t'imagines la pousser. Ce n'est pas fin, ce n'est pas drôle, ça n'apporte rien, mais cette pulsion est bel et bien là. Quant à elle, elle te fait signe, t'accorde un salut tout ce qu'il y a de plus polie. Tu y réponds, l’hypocrisie au bout des doigts et te dirige vers ta chambre d’étudiante.
Par curiosité- à moins que ça ne soit par ennui- tu te place devant la porte de chez Sen. Un instant de silence, à écouter, à tendre l’oreille, puis tu lèves ta main sur la porte et frappe.
−·· · ·− −·· ··−−··
D E A D ?
FT: PNJ
Il attend que tu l'aies vu et puis il se lève, pour s'éloigner tranquillement en direction de la sortie. Il s'attend à ce que tu le suives.
FT: Chat
@Chat
Silence.
Evidement.
Heh.
À quoi est-ce que tu t'attendais ? À voir la porte s'ouvrir . Le voir lui, Sen, en train d'aspirer bruyamment ses pâtes aux crevettes?
Peut-être.
Peut-être que tu croyais pouvoir le chopper et lui parler de tout ça.
Quoi que… Tu baisses les yeux, retire ta main de la porte et grimace. Soudainement dégoutée par ces pensées.
Vous savez quoi ? Finalement non. Pourquoi le partager ? Tu en sais des choses, c'est vrai. Mais si les autres commencent à savoir, comment ferais-tu pour garder ce semblant de singularité ? Tu te perdrais toi-même si tu venais à tout balancer comme ça… C’est juste que, bah, tu marchais dans la fac, le ciel était gris et tu pensais à lui. T’esperais juste le croiser en fait. Tu te souviens même plus exactement de son visage, si son nez est droit, si sa bouche est pleine...Tu sais même pas si vous étiez amis.
Tu te dis que non.
Et sa silhouette apparaît.
Statuette de brume noire, posée à quelques mètres de là. Un "Ah" quasi-soufflé, surprise de le voir là. Comme à son habitude, élégante marche féline, il se lève et s'éloigne et sans attendre, quittant la porte de chez Sen, quittant tout le reste, tu le suis à l'aveuglette. Tu ne le dépasse jamais, peut-être intimidée, peut-être prudente ou juste sage... car tu sais que ce Chat est tout sauf un chat.
Où est-ce que tu m'emmènes cette fois ?
FT: Chat
@Chat
Tu te laisses guider.
Tu le suivrais jusqu'au bout du monde, ce Chat.
La dernière fois, il t’avait mené dans les ombres, dans les abysses, loin de tout ce que tu connaissais. Il t’avait introduit à tout ce bordel et tu en avais payé le prix. C’est donc avec une nouvelle forme de confiance, un tantinet plus retenue mais toujours animée d’une curiosité maladive, que tu le suis hors de la fac. Il te traîne devant un lycée, puis un collège, pour finalement prendre place devant une école primaire. Tu prêtes un regard attentif aux enfants qui cavalent dans la cour de récrée et ça te rappelle de mauvais souvenirs.
Je ne connais toujours pas ton nom. Dis-tu simplement, en jetant un rapide coup d'œil vers le félin.
FT: Chat
@Chat
Il te regarde.
Tu le regardes.
Tu t'es peut-être trompée de chat ?
Non impossible.
C'est lui, c'est sûr. C'est LE Chat. L'unique. Le noir immaculé, le tranchant de ses yeux jaunes, tout y est.
Et pourtant.
Tes yeux se plissent et tandis qu'il te passe entre les jambes, tu t'accroupis. Offrant des caresses, tu finis par le soulever du sol pour le caler dans tes bras. Il est doux, terriblement doux. Finalement, tu soupires, lui adressant un regard un peu las, un peu...flegmatique.
Je comprend pas, pourquoi tu continues de faire le chat avec moi. Je dois me trouver une étoile pour susciter de l'intérêt ? Cette "Bételgeuse" peut-être ? Elle a l'air de "galérer" dans la matière.
FT: Chat
@Chat
Ah oui, c'est vrai pardonne moi.
Un chat.
Un chat sauvage en soit. Bien que - de eux à toi- il serait plus précis d'utiliser le terme "indépendant". Il fait tout comme un chat et pourtant... Quelque chose cloche, tu le sais car on te l'a dit, même si à bien y réfléchir tu te dis que tu aurais pu l'apprendre toute seule... Un soupire, un roulement d'yeux alors qu'il saute de tes bras pour partir Ether sait-où.
Tu réfléchis. Pas longtemps non, juste une fraction de seconde, en te disant que cette ruelle serait peut-être la dernière chose que tu verrais. Mais c'est une réflexion que tu t'étais déjà faite, quand le Renard s'était présenté à toi.
Jamais deux sans trois ?
Evidement que tu le suis. Tu n'es plus à ça prêt. Tu t'attends à tout, même à crever. Dans la petite ruelle, à l'écart des regards, tu le regarde comme il te regarde, souriante, sûre de toi,, avec ce rien du tout d'air de défi qui te caractérise si bien.
* J'apprécierai que tu cesses de fourrer ton nez dans les affaires du surnaturel, Leto Gévaudan. N'as-tu donc aucun instinct de survie ?
Il s'inquiète, tu peux le sentir. C'est sa façon de s'inquiéter.
FT: Chat
@Chat
Il est là.
Tu l’attendais et voilà qu’il se dévoile enfin. Chat qui n’est pas vraiment chat, créature dont tu ne connais ni le nom ni les sombres desseins. Il est si grand. Terriblement grand et son regard, oh son regard, on s’y perdrait. Deux citrines d’une incomparable beauté. Svelte, à sa manière, ne faisant qu’un avec les ombres.
Je ne t’imaginais pas comme ça, mais - Tu t’avances et te mets sur la pointe des pieds, pour mieux le voir, toi qui est si petite. - je ne suis pas déçue. Et tu lui souris. Si tu as peur ? Aucunement. Au contraire, tu prends le temps de lui tourner autour, de l’observer, de contempler toutes ses coutures. Tu as envie de le toucher, de voir si ta main viendrait à se fondre dans les ombres de son grand manteau noir.
Oh, tu t'inquiètes pour moi ? C’est vraiment trop mignon.
Tu reviens devant lui; sagement, gardant ce même rictus enjoué.
Tu dois êtes mieux placé que moi pour savoir que je suis foutue. Alors un peu plus ou un peu moins.
Haussement d'épaules.
* Insolente, il siffle. Tu penses l'avoir pris de court. Est-ce que tu as gagné ?
FT: Chat
@Chat
Ha. Tu hausses un sourcil, roule des yeux, affichant une mine faussement blessée. Appuyant tes gestes d'une dramaturgie pompeuse tu lui craches un : Oh non. On me l'avait vraiment jamais faites celle la. Moquerie grasse. Sarcasme aussi coupant que son regard d'homme froid.
Chacun ses armes.
Quitte à te faire aussi beau pour moi, apprend moi quelque chose que je ne sais pas déjà. Tu soupires, regardant furtivement derrière toi pour finalement te rapprocher. Il est plus grand, dix fois plus grand que toi. Alors tu lèves la tête et munie d'un de tes plus beau sourire, tu remontes doucement une main pour tenter de toucher sa joue qui te semble si glaciale et finalement, tu optes pour une tentative de boop sur le nez. Sen, par exemple. Tu as des nouvelles ?
FT: Chat
@Chat
Pas de réponses.
E v i d e m m e n t
Tu baisses un petit instant ta garde, lui tournant le dos, toute pensive. Tes yeux vagabondent sur les alentours, sur le paysage, sur la vie qui s’anime plus loin. Loin de vous. Loin des ombres. Je sais bien. Volteface, d’une grâce quasi féline, te postant à nouveau devant lui. Si grand, et toi si petite... tu as tout de même cette envie irrésistible de lui sauter à la gorge, de venir le croquer à vif pour en aspirer tous ses secrets.
Ayant eu "l'autorisation" de le toucher, tu récidives, voulant lover la paume de ta main contre sa grande mâchoire, voulant te saisir de son visage tout entier, pour qu'il ne regarde que toi.
Peut-être que tu peux au moins me dire ce qui m'arriverait si je "continuais" ? joli sourire narquois, détestable ou tout simplement charmant, au beau Chat d'en décider. Dissuade moi de vivre ma vie comme je l'entend.
* Fais comme bon te semble. Je ne viendrai pas te chercher.
Dans un remuement d'ombres, il s'efface et disparaît.
FT: Chat
@Chat
Déçue.
C'est le mot. Il est fort et épais à diable. Alors tu roules des yeux, soupires quand tu vois le chat reculer, puis tourner pour se fondre dans les ombres.
Est-ce qu'il le pense vraiment ? T'oublier, là, comme ça... te mettre en garde pour ensuite te planter là, toutes les épées d'Excalibur au dessus de la tête ? Tu ignores encore ce qu'il se prépare vraiment, l'ampleur même des évènements te dépassent mais si tu en es là aujourd'hui, c'est de SA faute. C'est LUI qui t'a mené jusqu'à Ether en doux ronronnements et queue droite. C'est LUI qui t'a montrer le chemin, fait prendre les raccourcis et délivrer des vérités cachées.
Et même si tout cela n'était qu'un piège de ce maitre renard, à te faire cracher toutes tes parties d'âmes ou tu ne sais trop quoi encore... c'est les poings serrés et le regard flambé de passion, que tu jures en silence d'en faire bon usage avant de crever la gueule ouverte.
C'est moi qui viendrais te chercher, monsieur le Chat.
Tu te retournes et ramasses une barre de fer que tu fais claquer contre les briques sales de la ruelle.
Tin
Ting...
·− −·· ·· · ··−
A D I E U