s'acharner.
Tu ne vas jamais t'en sortir, hein. Jamais. Au moins, tu as su te rendre à l'évidence, ton métier, c'est Agent Immobilier, tu n'es pas de la Police, tu n'es pas Détective et … non, tu ne t'en sors pas. Au départ, tu t'étais mise en tête de fouiner, pour essayer de comprendre. Et puis, il y avait eu Fray. Un peu étrange, Fray. Insondable. Il y avait eu cet homme, dans la rue, celui qui avait emporté la photo calcinée. Le manoir, ce point rouge, et cet individu tout en noir duquel tu avais ressenti le besoin de te cacher, comme s'il émanait de lui quelque chose de dangereux. Au final, c'était un nœud encore plus gros qu'à ton arrivée, qui se trouvait sous ton nez. Tu aurais voulu que ton père soit là-bas, au manoir, tu aurais voulu pouvoir lui parler, lui demander. A chaque fois que tu avais l'impression de l'approcher, il s'éloignait, encore, et encore. Un cercle sans fin.
Faire appel à un Détective, c'était quelque chose qui avait fini par s'imposer. L'argent dont tu disposais allait servir pour le payer, il avait fallu que tu calcules ton coup, évidemment, tes finances n'étaient pas infinies, mais selon toi, tu avais de quoi le payer pour quelques temps. Assez peut-être pour que ça te permette de remettre la main sur Andromède.
Le plus sérieusement du monde, tu avais constitué un dossier. Tu n'avais plus de photo de ton père, tu avais cherché partout pour en obtenir une. Finalement, tu avais obtenu celle que l'Université possédait, pour son album annuel. Tu avais pris des notes, incluant tous les éléments qui t'avaient parus importants. Tu t'attendais à avoir un dossier conséquent, et quand tu en avais eu terminé avec, tu t'étais rendu compte qu'il était ridiculement vide, en réalité.
Tant pis.
Le rendez-vous avait été convenu dans un tout petit café, tu avais fait en sorte de prendre un peu de retard, pour pouvoir observer les lieux, voir cet homme arriver. Une précaution. C'est que tu deviens méfiante, avec tout ça, Alyth. En tout cas, tu finis par entrer, tu te diriges directement vers lui, le café est vide, il n'y a que lui, tu ne peux pas te tromper.
Trop de choses à faire. Tu ne vas pas dire que c’est un mal, juste que tu as l’impression de plonger les mains dans quelques choses de tentaculaires. Est-ce que cela change quelque chose à tes plans ? Non. Vas-tu changer ta manière de faire ? Non. Ça te prendra du temps de creuser chaque piste, mais tu ne crains pas de le faire, d’aller jusqu’au bout de chaque chemin. Tu sais que tu finiras par obtenir les réponses, tu l’as appris. Ce n’est pas ton esprit méthodique qui te le hurle, c’est ton amour. Même si tu y laisses la vie, tu le feras.
Repoussant l’écharpe noire qui vient de tomber de ton coup, tu enfonces tes mains dans tes poches, avant de te détourner de ta voiture. Tu as tout ce qu’il faut sur toi, et le mensonge t’a appris qu’il suffisait de croire en quelque chose pour que les gens y croient aussi, alors c’est assuré de ne pas te tromper que tu avances. Le rendez-vous a été choisie par ta cliente, le lieu te va. Les yeux d’un calme presque inquiétant, tu pousses la porte du café vide pour simplement avancer sans hésiter.
Elle est là. Elle apparaît, seule. Tu notes tout ce que tu peux sur elle, sur sa posture et son visage. Tu inscris ça au fond de toi pour la reconnaître sans hésiter, maintenant, avant de la laisser venir vers toi. Ton visage bouge, fond, et c’est un sourire agréable que tu lui lances en te remettant debout, et en lui tendant la main.
« C’est moi. Calum Aitken, en effet. Tes doigts chauds attrapent sa main et tu la serres avec une certaine fermeté. Il n’y a aucun souci. Installez-vous et permettez-moi de vous offrir une boisson chaude, par ce temps froid. »
Nouveau sourire, tu as l’impression d’être un robot, toi, mais ton visage n’exprime que chaleur et bienveillance. Ça ne contamine juste pas ton cœur. En tout cas, tu finis par lui tendre la carte où tu as déjà présélectionné un café viennois, avant de sortir de tes poches un carnet, un stylo et un petit apareil.
« Je voudrais enregistrer notre discussion, pour ne rien louper, vous seriez d’accord ? On commande les boissons, et je vous laisse me redire pourquoi vous avez besoin de mes services, ca sera le plus simple pour commencer. »
Et enfin tu pourras te mettre quelque chose sous la dent.
s'acharner.
Tu n'es pas rassurée. Tu ne le seras jamais, finalement, quand il s'agira de ton père à l'avenir, parce que tu sais maintenant que c'est quelque chose de plus gros que tu ne l'avais imaginé. Pourtant, tu ne veux pas faire machine arrière, et finalement, égoïstement, tant pis si tu fais entrer d'autres agneaux dans cette antre qui semble pleine de loups.
Tu viens retirer ton écharpe, ton manteau glisses pour rejoindre le dos du siège sur lequel tu viens t'asseoir dans un soupir léger, enfin, c'est le dossier que tu viens déposer sur la table, prenant soin d'y apposer tes deux mains, comme une sécurité.
Ca te ferait presque mal au cœur de te servir d’une jeune femme comme elle. Elle a l’air gentille, ça ce voit clairement en elle et dans sa manière d’accepter tes contraintes. Elle ne veut pas gêner, tout ce qu’elle souhaite -et sur ça tu peux la comprendre mieux que quiconque- c’est retrouver son père. Si tu n’étais pas toi-même dans une quête de réponses d’un être cher, peut-être que tu pourrais entrer en empathie avec elle. Pourtant, au fond de ton esprit, il n’y a que le visage souriant de ta sœur, t’empêchant de trop faire marcher tes neurones miroirs.
« D’accord, je vois. Tu lâches après ses explications et alors qu’on vous porte vos boissons chaudes. Donc vous n’avez pas eu de nouvelles récentes de lui depuis un moment j’imagine ? Tes yeux se portent sur son visage, fouillent ses traits, sans pour autant juger ce qu’elle t’énonce. Puis-je vous demander ce qui a provoqué votre volonté subite de le retrouver ? Vous pressentiez quelque chose ? Vous avez eu un message, un appel, quelque chose d’étrange ? »
Tu ne peux pas imaginer l’histoire qu’il y a derrière elle, et tout ce que tu veux, c’est obtenir un maximum d’informations. Alors oui, tu poses les questions comme elles te viennent, en t’assurant d’un coup d’œil que le magnétophone vous enregistre bien. Ce n’est qu’en venant attraper ta tasse entre tes mains froide que tu réfléchis un peu plus loin.
« Que faisait votre père, à Polaris ? Si vous savez où il travaillait ou les gens qu’il fréquentait, cela pourrait nous aider à obtenir des informations plus précisions ou récentes sur ce qu’il faisait. Parfois, les gens ont un comportement particulier avant de disparaître, cela peut nous donner une piste. “Nous”, toujours ce “nous” parce que tu sais que tu vas avoir besoin d’elle… et que l’inclure à tes recherches te permettras aussi de la “fidéliser”. S’est-il passé quelque chose qui vous fasse penser que c’est plus “complexe”, si je reprends vos mots ? »
Tu es concentré, ca se voit à la ride au bord de ton coin de lèvres droit, et ce sourcil qui se hausse et s’abaisse au rythme de tes questions et réflexions.
s'acharner.
Tu vas probablement beaucoup parler, ce soir. Certes, tout ce qui concerne l'affaire est dans le dossier, mais l'homme ne tarde pas à questionner et tu veux bien comprendre qu'il sera plus simple pour lui d'écouter l'enregistrement de cette conversation plutôt que de lire ce dossier de plusieurs pages, probablement un peu fouillis. Tes mains viennent donc s'accrocher à la tasse qui se retrouve posée devant toi, tu l'écoutes, avec attention, réfléchissant en même temps pour être sûre de répondre à ses questions avec justesse et précision. Oh, ça ne risque pas d'être simple, tu le comprends dès ses premières interrogations.
Tu viens tout de même boire une gorgée de ta boisson, pour te réchauffer, te rassurer, peut-être.
Et c'est le moment où tu te crispes un peu, où tu dois parler de ce qui est arrivé.
Il va être complèxe de comprendre quelle est cette histoire, Calum, tu le sens au fond de ton être. Parce qu’au fur et à mesure que la jeune femme t’offre ses réponses, vient compléter les trous par ses informations, tu commences à sentir quelque chose. C’est comme pour Moyra, il n’y a rien de clair, et bien trop de possibilités déplaisantes. Soudainement, ça vient relever une vague de chagrin en toi. Ce qui faisait de toi un être humain, ton empathie et ta chaleur, reviennent affluer en toi et dans un mouvement que tu ne parviens pas à retenir, ta main vient chercher la sienne. Un instant, tu serres ses doigts contre les tiens. Et quand tu te rends compte, tu t’enfuis, en prenant un air désolé, alors que la colère brûle en toi. Tu n’as pas le droit d’oublier ton but pour soutenir les autres…
« Je suis désolé pour votre mère, et plus généralement pour votre famille. Ta voix est étouffée, parce que tu luttes intérieurement. Sachez que je comprends votre quête… sincèrement. Nous allons essayer de tirer ça au clair. »
Même si ton magnéto tourne toujours pour enregistrer ce qu’il va se dire, tu fouilles dans ta poche pour sortir un carnet. Dedans, il y a simplement des noms. Des tonnes de noms, de tous les gens que tu croises. Si elle regarde, le sien y figure, dans les dernières lignes, mais tu l’utilises surtout pour remonter dans le temps et murmurer :
« Hm, je n’ai pas de contact à l’université. Tu n’as pas l’air inquiet. Ca ne sera pas difficile d’y aller, pas d’inquiétude. Refermant le calepin, tu braques tes yeux sur elle. Je suis obligé de vous le dire, je vais essayer d’être le plus doux possible, mais le fait qu’il ait laissé ce genre de lettre… la police ne voudra certainement pas vous aider, ou concluront rapidement l’affaire. Vous êtes la seule qui puisse savoir s’il est toujours en vie. C’est écrit quelque part en vous, j’en suis sûr. Et j’accepte de vous aider pour cette raison. Tu lui souris, alors que ton cœur devient de la glace. Ca ne sera pas simple tous les jours. »
Tu le sais. Ton attitude hurle que tu le sais. Tu baisses finalement les yeux pour attraper ton viennois et avaler une gorgée. Ca vient te réchauffer en dedans, te donnant l’impression de te retrouver un peu toi-même. Impression qu’il te faut tuer aussi vite.
« Pourriez-vous m’indiquer l’adresse de cet endroit ? Ou même vous sentez-vous capable d’y retourner avec moi ? Être sur place et revivre les évènements permet souvent de retrouver des détails que l’on avait pas relevé la première fois. Tu es sûr de toi, parce que tu l’as déjà fait pour nombre d’articles. Je vous donnerai aussi le nom d’un dessinateur pour faire le portrait de cet homme armé. Pensez-vous qu’il aurait pu avoir un lien avec votre père ? »
De toi-même, tu as ignoré cette histoire d’étoile, pour l’instant, pas certain de l’importance qu’il va falloir lui donner.
s'acharner.
Il est compatissant, comme beaucoup de monde lorsqu'ils apprennent ton histoire. Au final, tu n'es sûrement qu'une pauvre gamine qui n'a pas eu une enfance si équilibrée, qui a manqué d'une présence paternelle, qui en as même été privée, et avec une mère surprotectrice et bien trop envahissante. Tu ne sais pas de quoi elle avait peur … que tu lui ressembles ? Parfois, c'est ce que tu te dis, qu'elle n'a fait que lutter contre la génétique, qu'elle t'as façonnée pour ne pas voir Andromède en toi. Alors, tu soupires, Alyth. Tu ne peux pas en vouloir à cet homme, donc tu forces un sourire reconnaissant et tu hoches simplement la tête.
Tu bois encore un peu de ta boisson chaude, à vrai dire, tu ne fais que siroter, et remuer pour tenter de refroidir un peu le liquide qui semble en fusion dans la tasse. « J'ai conservé l'adresse dans le GPS de la voiture. » Tu annonces.
Tu te retrouves à l’écouter avec attention. Cette jeune femme, Alyth puisque tel est son nom, semble courageuse, tu n’en doutes pas. Ce dont tu es beaucoup plus inquiet, c’est qu’elle n’ait pas la force d’endurer ce que toi-même tu gères depuis quelques semaines… mois maintenant. Chercher sans s’arrêter. Prendre chaque morceau d’espoir récolté pour l’écraser entre tes mains et recommencer à zéro à chaque fois. Tu n’en dis pourtant rien, Calum, comme si tu craignais de perdre l’une de tes rares témoins, rare rentrée d’argent également.
« Conservez en vous cette sensation de le savoir en vie, c’est notre meilleure lueur dans les ténèbres des recherches. »
Un souffle, juste un conseil que tu lui offres de tout cœur. C’est la seule chose à laquelle elle peut se raccrocher présentement. Plus qu’à la police. Plus qu’aux dires des témoins. Plus, même, qu’à toi qui vas chercher pour de mauvaises raisons son père. Tu ne souris pas, en lui offrant ces mots, mais ton visage laisse y voir un sérieux obstiné. Si seulement tu pouvais prévoir comme tout cela va se finir, hein…
« Calum. Tu la corriges finalement, en retrouvant le sourire chaleureux que tu as appris à afficher en tout tant. Vous pouvez m’appeler Calum, Monsieur Aitken, c’est mon père, plutôt. Un très léger rire t’échappe, chaud et sincère, et puis tu ramènes tes yeux à elle. Parfait, alors notre prochaine rencontre sera pour visiter cet endroit. Faisons en sorte d’être préparés à l’éventualité de recroiser cette personne. Si vous avez des amis, prévenez-les d’où vous allez, pour qu’ils nous fassent chercher s’il se passe quoi que ce soit. »
Ca sonne drôlement gravement, dis comme ça, Calum, mais tu penses sincèrement que c’est la meilleure chose à faire. La police ne sera de votre côté que si vous faites les choses dans sa manière de gérer une affaire. Tu n’as pas le temps de t’éterniser sur cette pensée qu’elle s’intéresse à toi et tu relâches tout souffle, sur un soupir doux.
« Quelques mois déjà. Pas assez pour comprendre ce qu’il se passe en ville, mais assez pour savoir que rien n’est normal, assurément. Tes lèvres s’étirent en coin, alors que tu reprends un peu de café. En effet, c’est la première fois, mais… Tu t’arrêtes, hésitant avant de lui confier, à voix basse. Je crois qu’il se passe des choses qui nous dépasse tous. Qui vous a parlé de ces choses, Melle Valentine ? »
s'acharner.
Tu l'écoutes, autant qu'il t'écoute, probablement. Tu prends note du conseil, de son prénom qu'il préfère visiblement à quelque chose de plus formel, de plus vieillot aussi. Tu prends note aussi de son désir d'aller jusqu'au Manoir, à son tour, avec toi. Tu ne sais pas trop quoi en penser, à vrai dire, tu ne serais jamais retournée là-bas de ton plein gré, surtout parce que tu as eu beau regarder un peu partout, tu n'as rien trouvé qui aurait pu te mener jusqu'à ton père. Néanmoins, Alyth, tu as aussi bien conscience que ta fouille de la gigantesque demeure aura été assez sommaire, tu es loin de l'avoir fouillée de fond en comble alors, finalement pourquoi pas ?
Tu finis par hocher la tête, simplement. A vrai dire, tu n'as pas grand monde à prévenir de tes propres agissements, tu n'as personne à Polaris, à l'exception de Fray, peut-être. Et encore. Tu ne sais toujours pas comment agir avec lui, une part de toi ne fait que te pousser à le rejeter, l'autre te supplie de lui ouvrir la porte et de chercher à le comprendre, à le connaître. Tu ne sais pas si tu as de la place pour ça, dans ta vie, et cette réflexion te fais dire que tu en as peut-être finalement un peu trop, de place …
En tout cas, maintenant que tu as moins besoin de parler, tu peux te concentrer sur ta boisson qui descend, petit à petit. Les gens de Polaris t'intéressent, surtout parce que tu sens qu'il y a quelque chose d'étrange dans l'air de cette ville. Tu ne saurais l'expliquer, mais tu as l'impression que les étrangetés se multiplient depuis ton arrivée, ou alors est-ce simplement que tu n'es pas habituée à l'air de la ville …
Un souffle. Tu pourrais nier ou la réconforter pour t’assurer de sa présence à tes côtés, pour lui soutirer un maximum de souvenirs et de détails. Et pourtant, Calum, tu as beau ne plus avoir de limite, devant la douceur qui s’échappe d’Alyth, tu mords l’intérieur de ta joue avant d’expliquer.
« Oui. Je ne vais pas vous mentir, je pense qu’on met probablement le nez dans quelque chose de plus… grand que nous. Tes lèvres s’étirent juste sur un côté, sourire le plus sincère que tu lui ais adressé jusque-là, comme à moitié cassé. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous protéger, je peux vous le promettre, mais il vaut mieux que vous le sachiez avant d’accepter. »
Ahhh, Calum, si elle refuse, recule, tu ne pourras que t’en prendre à toi-même. Et puis la conversation continue, et c’est un peu comme si vous étiez en train de filer les premiers rangs d’une grande toile. Sans le savoir, tu découvriras combien tout est entremêlé, dans cette ville. Son histoire et la tienne. Celle de son père et de ta sœur peut-être. Tu l’écoutes, sans bouger, les yeux agrippés à elle, avant de juste… soupirer, oui.
« Il serait bien que nous retrouvions cet homme qui vous a donné des informations, alors. Pourtant, tu sens déjà que ce ne sera pas aussi simple que cela. Mais cette histoire d’étoiles… de cercles… ça sonne presque comme une secte. Les paroles des policiers résonnent fortement en écho, te faisant passer ta main sur tes yeux, rapidement, pour les chasser. Je ne suis pas certain que ce soit vraiment ça, il nous faudra le prouver ceci dit. »
Et ton prénom résonne dans sa bouche, te fait relever le nez et l’observer sérieusement. Étrangement, tu restes figé avant de répondre dans un murmure :
« Et vous êtes convaincante. Tu es sincère, doux même. Bien, voyez-vous des choses à ajouter ? Avez-vous le nom, ou l’adresse, de cette personne agressée par votre père ? Il te tarde déjà de commencer à fureté dans cette histoire. Ca brule et boue au fond de toi. »
s'acharner.
Tu n'aurais jamais imaginé que ça tournerait à ce point au … désastre. Et encore Alyth, très franchement, tu as bien conscience que ça pourrait être bien pire, après tout, tu gardes en toi cette conviction que ton père est toujours en vie, du moins, pour le moment. Tu es sa fille. Qui d'autre est en mesure de l'aider ? Qui le fera, sinon toi ? En tout cas, les paroles du détective te rassurent un peu, tu n'es plus seule, Alyth. Certes, pour ça, tu es obligée de payer, mais au moins, tu n'es plus toute seule quand il s'agit de fouiner, de bouger, de questionner, d'aller mettre le nez dans des maisons étranges…
Tu repousses la tasse vide après l'avoir vidée de son contenu, cependant, tu gardes tes mains autour comme pour conserver une certaine chaleur agréable. C'est surtout que le simple fait de penser à te retrouver à nouveau face à cet homme étrange fait remonter le long de ton dos un bien étrange frisson …
C'est finalement plutôt satisfaite que tu te mets à rassembler tes affaires. Tu lui laisses le dossier, tu ne viens attraper à l'intérieur qu'une copie de la photographie de ton père, tu la ranges rapidement dans ton sac.