Tête basse.

Main serrée dans la sienne, tu te laisses guider.
Tu ne sais plus où tu es. Tu ne sais plus qui tu es. Tout ce que tu sais, c'est que celui qui te tient la main c'est celui qui était, qui est, et qui -tu l'espères- sera toujours là pour toi.

Tu as si mal.
Gorge sèche, tu sens encore autour de ton cou la marque des mains de Nadir. Et tu sais, au fond de toi, qu'elle y restera pour toujours. Un collier étrangleur, invisible mais qui étouffe, qui griffe, qui lacère des lambeaux d'âme. Ça a tout arraché, tout gratter. Tu ne te sens ni ici et ni ailleurs, perdu en somme, entre rêve et réalité.

Tu as envie de pleurer.
Ô tu as envie de pleurer si fort.
Mais tu n'y arrives pas. Tu crois bien que ça aussi, Nadir te l'a enlevé. Bloqué, scellé pour une éternité, tu te contentes d'avoir le regard vide, qui doucement se redresse, pour le regarder lui. La seule source de lumière de toute la galerie. Tu as envie de sourire, vraiment, de pallier a se manque de larmes, à ce manque d'émotions, car tu as peur, peur de n'être plus rien qu'une coquille vide....

Est-ce que tu as encore envie d'être toi ?
Être toi n'a jusqu'alors jamais suffit...
Tu ne sais même plus ce que cela veut dire.

Alors tu serres sa main. La main de Fenrir, lumineuse elle aussi. Et tu serres. Tu serres car ta vie en dépend.

Fenrir...  Dire son nom te rassure un peu. Merci d'être venu me sauver.

((choix 5: le remercier))

Š̿̔͏̣̝̹̯̞̯ͅiͬ͗͌̉҉̝͍̪r̴̫̣̯̦͎ͪ̆ͅi̛͇̠̫͉ͬͭ̀̂u̟̲͖͍̟͚̞͎ͥͪ̿͡ş͈̩͉̣̗ͧ͂͑͂ͅ

Tu te braques, grimaces. Non pas de peur ou de dégout, non ce n'est rien d'autre que de la colère qui anime tes traits. Mais tu ne recules pas, au contraire, tu te rapproches de Fenrir.

Il est plus grand, un petit peu plus grand. Une idée folle te traverse l'esprit, te fait te demander si un jour tu le dépasseras... quand tu auras fini de grandir. Tu souris... c'est un si triste sourire... mais tu n'as rien trouver de mieux. Puis tu tousses, tu racles ta gorge. Tu viens même gratter la peau de ton cou, là même où Nadir avait placé ses mains.

ç a f a i t m a l

Mais ce qui t'inquiète vraiment, c'est Fenrir. Sa main sur ton épaule, tu viens la lui saisir avec la force d'un homme et non celle d'un enfant.

Et toi ? Comment est-ce que tu te sens, Fenrir ?  Ce n'est pas une voix tremblante et on pourrait même croire que tu l'imites... à être si...sérieux... mais tes mots transpirent la sincérité la plus pure qui soit.

((choix 3: Lui demander ce qu'il a.))

Fenrir n'est pas humain.

Et alors ? Ça tu l'avais compris depuis longtemps. Depuis qu'il était apparu de nul part, depuis qu'il avait disparu tout aussi précipitamment après être venu te parler. Il avait prit le temps de te rassurer, cette nuit là, comme il avait prit le temps de venir te sauver aujourd'hui. Ça ne veut peut-être rien dire pour lui, mais ça veut dire beaucoup pour toi. Tu soupires alors que sa marche continue, qu'il te guide dans les souterrains.

Tu sens que Sirius n'est pas loin... tu sens qu'il est quelque part, tout proche et..... et tu ne sais pas quoi en penser, de ce sentiment. Ça te dit d'être content... mais en vérité tu n'as envie de rien. Ni de le retrouver, ni de sortir d'ici. Tu as beau avoir des frissons qui te bouffent l'échine, tu n'arrives pas a être effrayé par la présence de Fenrir. Au contraire, tu as juste envie de rester avec lui.

Alors, tu forces pour lâcher sa main, pour t'arrêter net.

Pourquoi tu te fais du mal comme ça? Qu'est ce qui ne va pas? Parle-moi, t'sais que tu peux tout me dire!

((Choix 4 : Demander ce qu'il se passe.))

T'es trop con.

Comme un chien battu, tu baisses les yeux. T'as les dents qui se serrent, les poings qui se ferment...

Pathétique.

Tu regardes tes pieds. Pieds que tu peux voir car Fenrir illumine le couloir, parcequ'il est là... avec toi, parcequ'il t'a sauvé la vie. Tu baisses encore plus les yeux, te tord le cou jusqu'à tirer sur les marques qu'a laissé Nadir. Ta douleur de peau n'a rien à voir avec celle du cœur et tu te sens profondément... à chier.

Il a autre chose à foutre Fenrir que de garder un œil sur un sale gosse comme toi.

G r a n d i s
u n
p e u

T'as envie de t'excuser, de dire pardon mais...
mais ça veut pas.
La honte bloque tout...Tu n'arrives pas a prononcer un mot. Il n'y a que tes lèvres qui tremblent en excuses éteintes...
Alors tu avances jusqu'à lui pour reprendre sa main et tu serres Ô tu serres... avaçant silencieusement vers ton destin.

((Choix 4 : Reprendre sa main et avancer.))

Grandir.
Grandir.
Grandir.
G r a n d i r.

Mais comment ?
Le faire trop vite ? Être un adulte bancal, inachevé ?

Grandir.

Vous imaginez vous, passer du tout au tout. Changer de vie, changer de forme, changer de mentalité du jour au lendemain pour rentrer dans ce petit moule en plastique dégoulinant d'hypocrisie? On assomme, avec des phrases toutes faites, avec des mots qui sonnent faux, avec des souhaits qui jamais ne se réalisent.
Frustrés jusqu'à la moelle, ils font la leçon... mais il n'y a pas plus perdu qu'eux.

"Quand tu seras grand, tu comprendras."

Comprendre quoi ? Comprendre que tous les adultes sont perdus et dysfonctionnels ?

"Quand tu seras grand, tu comprendras, n'est-ce pas ?"

Comprendre pour eux, pour reussir là où ils ont échoués. Leur tenir la main et les guider.
Une vaste blague ce monde des adultes...

Tu serres la main de Fenrir. Toutes ces pensées qui t'envahissent te font soudainement beaucoup sourire. Comme une lueur d'espoir. Fenrir n'est pas humain, ce genre de choses ne doit certainement pas s'appliquer. Il est unique, d'un autre monde, d'une autre réalité. Il est ici pour des raisons qui t'échappent et qui t'échapperont toujours.

Désolé... Un soupire, entre tes dents serrés. Une pulsion sur sa main, tes doigts qui forcent pour maintenir le contact. J'ai... été trop naïf. Ça n'arrivera plus.

Grandir, c'est ça.
C'est faire face à des évènements qui vous brises en de minuscules morceaux qui ne pourront plus jamais être rassemblés.

a  t   t     a 

Tu n’as pas peur.

Comment pourrais-tu avoir peur en la présence de Fenrir?

Il a ce parfum de sécurité. Ce n’est pas tout à fait le même que Sirius, ce n’est pas tout à fait le même que Nori. Une aura complexe qui définit tout ce qu’il a été, ce qu’il est et ce qu’il sera. Ce n’est pas quelque chose que tu peux expliquer avec des mots. C’est un ressenti. Tu peux dire que cette odeur n’a rien d’artificielle, qu’elle est un tout, qu’elle est la base de l’être, fondamentale. Une effluve primitive, humaine d’une façon et monstrueuse d’une autre. Le parfum de Fenrir te paraît familier, comme si tu t’y sentais à l’abri de tout ça. Il te suffit de la respirer pour te savoir dans un autre monde… dans un monde où tu ne mourrais jamais.

Tête contre lui, bras timides dans son dos, tu te sens rêver dans cette réalité. Et c’est avec la force de dix hommes que tu relèves la tête avec cette impression que ton cou va se briser. Un poid assommant te prie de retourner te réfugier dans son torse, de t’endormir et de ne plus jamais te réveiller… mais tu fais face et soupires.

Tu aimerais dire “Reste avec moi” faire ton égoïste et malgré ce collier de lumière qui t’écrase la trachée, malgré toute la douleur qui palpite dans ton corps, tu aimerais qu’il t’enlace jusqu’à te manger tout cru, jusqu’à ce que vous soyez les derniers encore debout. Mais tu n’as pas oublié ce qui a été dit plus tôt… cette phrase, qui t’avait pourtant poignardé le cœur par puérilité, résonne encore en toi comme une évidence.

Je veux t'aider, voilà ce que je veux. Tu m'as demandé de convaincre Sirius, non ? Alors je le ferais.

((Choix 4 : Choisir d'aller rejoindre Sirius.))