minou, minou —
« Minou, Minou, Minou … » Tu as l'air parfaitement ridicule. C'est le mot, et il n'y en a pas de plus approprié pour décrire cette scène. Il fait froid, Karhlya, il fait noir, aussi, heureusement, les rues sont éclairées grâce aux lampadaires dont l'un à choisi de clignoter ce soir, offrant au coin de la rue une ambiance pour le moins … inquiétante. Pourtant, tu es loin de paniquer, tu avances même d'un pas particulièrement rageur, le long du trottoir en baladant ton regard un peu partout autour de l'immeuble où tu vis. Tu as froid, parce que tu n'es vêtue que de ton pyjama trop fin sur lequel tu as jeté une veste en pilou-pilou que tu réserves à tes rares soirées à la maison. Ce soir, tu étais censée te reposer, ta mère semblait être particulièrement heureuse de t'avoir à la maison pour le dîner, et tu avais même poussé le vice jusqu'à t'affaler dans le canapé, devant la télévision. Dans ton état de fatigue du moment, tu n'avais cependant pas tellement pu profiter du programme, tu n'avais pas tarder à sombrer dans un sommeil lourd, profond, si profond qu'il avait semblé être à la limite de l'inconscience.
Ce qui t'avait tiré de ton sommeil, ça avait probablement été la lumière brutalement allumée au salon, et puis, les voix dans le couloir, en provenance de la porte d'entrée. En te levant, tu avais trouvé ta mère sur le pas de la porte en pleine discussion avec la voisine, une vieille dame sans histoire avec laquelle maman discutait relativement souvent. Ce soir, elle semblait littéralement paniquée, son vieux chat n'était pas rentré, et elle jurait l'avoir entendu miauler de façon étrange, dans le quartier, en passant la tête par sa fenêtre cette nuit. Elle ne savait pas quoi faire, elle était terrifiée à l'idée de mettre le nez dehors et évidemment, quand tu les avais rejoint, c'est sur toi que les regards s'étaient posés.
C'est comme ça que tu t'es retrouvée là, donc. Tu cherches le vieux chat. Parfois, c'est vrai que tu entends miauler, mais tu ne parviens pas à savoir d'où ça vient et honnêtement, ça fait déjà quatre fois que tu fais le tour du pâté de maison …