Il y a des jours qui ne nécessitaient pas d’être vécue. Pluie diluvienne à l’extérieur, message meurtrier de sa génitrice, et photos de familles reçus ou elle n’apparaît pas. Voilà le genre de journée qui ne méritait, à son humble avis, pas d’être gravée dans sa mémoire. Alors Deva prend sa veste en jean qu’elle prend soin de mettre par dessus son sweat, avec sa capuche sur le haut de son crâne. Les lunettes de soleil seront de sortie, parce qu’elle a beaucoup pleuré cette nuit, alors même si le soleil fait son timide derrière les nuages, on lui évitera les yeux gonflés et rougeâtre d’une Deva peinée.

Elle marche sous cette pluie battante, avec son maigre parapluie en guise de protection. Fatiguée d’être considérée comme le petit canard pour quelque chose qu’elle ne contrôle pas. Alors elle marche, les yeux fixant ses bottines en pensant au salaire qu’elle a mis dedans, et à la manière dont elle devra les nettoyer en rentrant. Deva pense aussi au petit post it qu’elle a accroché à la porte de sa chambre, pour dire à Minos qu’aujourd’hui c’est dans les rues mouillés et sombre de la ville qu’elle se baladerait. Sans réellement se rendre compte que petit à petit son chemin se dirigeait vers le cimetière, attirée par on ne sais trop quoi.

Alors que sans même rendre compte ses pas l’avaient machinalement menés au cimetière, la jeune femme fût rapidement ramenée à la réalité part des bruits de pas autre que les siens. Leurs talons raisonnant dans ces longues et immenses allées où la vie n’est plus depuis dès années, ou si peu de temps. La chevelure blanche lui rappelle la sienne, mais Deva ne joue pas dans la même cour que Danaé, loin de là. Son interlocutrice est à des années lumières de notre humaine à la voix rayée, et saturée. « Made-moiselle D-D-dané » . Ses ongles pénètrent la chair de ses mains lorsqu’elle entends sa propre voix écorcher chaque mot qu’il en sort, énervée, frustrée. « Ou-oui. »  Et alors qu’on peut voir ses joues rougir sous la colère sourde de la jeune femme, Deva sort de son sac rapidement son téléphone et y ouvre un bloc note pour le montrer en direction de son étoile, qu’elle sent sous pression. Bien plus que Deva ne peut l’être elle-même. « Vous allez bien ? Je m’inquiète pour vous. »  La biologiste n’est pas stupide, et ses longues années à se faire passer pour muette on quelques peu augmenter ses autres sens, et il est clair que Danaé est encore moins à l’aise que l’humaine qui lui fait face.