être à la hauteur.

Tu es littéralement sur les rotules. Il est tard maintenant, minuit passé, et tu viens tout juste de regagner ta loge. Le concert, la scène, c'était une chose mais pour cette fois, ta nouvelle agence avait pris la liberté de faire payer certains billets plus cher, ajoutant ainsi à ses places limitées quelques minutes en face à face avec toi, le temps d'une photo, d'un autographe, de quelques mots échangés. Quinze minutes, pour quinze personnes. Tu te demandais encore pourquoi les gens mettaient autant d'argent dans un billet pareil, juste pour quelques secondes, finalement, de ton attention. La célébrité était nouvelle, dans ton cas, quelques mois, et tu avais l'impression que jamais tu ne comprendrais certaines choses … C'est probablement pour ça que l'Agence avec laquelle tu viens de signer à décidé de te coller un Agent au train. Bien sûr, tu t'es montré réticente au départ, mais le cachet est intéressant. Tu vas gagner beaucoup, tu vas leur rapporter trois fois plus encore, mais si tu le fais, c'est pour Asha.

A la minute où tu entends frapper contre la porte de ta loge, tu sais qui est derrière, du moins, ce qu'il est venu faire ici. Il est poli, c'est ce que tu te dis, quand tu n'entends que les coups, et puis sa voix derrière le battant. Tu en termine simplement avec tes cheveux, retirant toutes les épingles et décoration qui s'y trouvent pour les laisser retomber en cascade sur tes épaules, tu t'es déjà débarasser de tes talons, et tu t'empresses de virer le collant brillant qui entrave encore tes jambes avant d'aller à la porte et de l'ouvrir toi-même. Pieds nus, les cheveux en bataille, ton maquillage à un peu couler et il ne reste plus que cette tenue de scène que tu rêves déjà de remplacer par legging et un sweat. « Je vous en prie, entrez. » Tu lui glisses simplement, le gratifiant tout de même d'un sourire poli, tu te détournes assez rapidement pour aller t'affaler dans le sofa installé dans ta loge, et tu lui désignes un fauteuil. « Je pensais vous voir débarquer avant le concert. » Pas un reproche, rien qu'une remarque, comme ça, qui te passes par la tête. « Avant de continuer, rassurez moi, on vous a fait signer le contrat de confidentialité que j'ai imposé ? » Toujours le même, toujours pour la même raison : ta fille.