Pourquoi tu traines ici?
T'obstiner à vadrouiller à l’université, sachant pertinemment qu’au vu de tes résultats scolaires, t’y foutra jamais les pieds, c'est un peu con. T'es baisé mon gars, trop naze, une peine perdue... Tu vas mal finir, tu le sais, t'es pas complètement débile à ce point. Au moins on parlera peut-être de toi comme le pire des salopards, mais au moins on parlera de toi. C'est déjà ça, non ?
Soupire après soupire, tu restes là, un peu pataud, présent mais comme effacé, absent. Nerveux, pour ne pas dire irrité, tu sors un briquet de ta poche et abuses négligemment de sa roulette un peu rouillée. Petite flamme douce, agréable, qui vite s'essouffle. Tu recommences. Encore et encore. Elle t'hypnotise presque et tu as comme cette envie de t’inventer un futur d’étudiant. Juste pour voir.
Il y a comme une voix, sur le côté, mais tu calcules rien, tu restes obnubilé par ta flamme de briquet. Puis le tonnerre ! Il gronde, explose, déchire le ciel d'un rugissement puissant. Ça souffle immédiatement la flamme de ton briquet et une force te tire en arrière. «Qu'est-ce qu-?!» Un nouveau coup de tonnerre, moins bruyant mais peut-être plus impressionnant encore au vu de l’éclair qui zèbre le ciel. Fissure de foudre qui ouvre le toit du monde en deux, déversant sur Polaris une pluie diluvienne. Ah.
«Ah.» Saleté d'écho.
Mais elle te tient le bras. Poigne de peur que tu ne remarques même pas. Non, toi tu crois qu’elle t’a choppé, qu’elle va te jeter sous la flotte dès qu’elle l’aura décidé, qu’elle tient le crevard qui a pioncé dans sa chambre la semaine dernière.
«J'ai rien fais, j'attend juste mon frère !» Tu mens, bien sûr. T'attend personne. Et pire encore, personne ne t'attend à la maison.
FT: NAOLAN KARUNA
FT: NAOLAN KARUNA
Elle a peur.
Peur de l'orage, de cette puissance dans le ciel, de cette incontrôlable force, zébrant le plafond du monde avec une férocité bruyante. Hm. Toi, tu as toujours trouvé ça fascinant. Allez savoir pourquoi. Au final ce n'est que de la friction de nuages dans un ramassis d'eau. Le bruit d'agonie d'une voûte qui se noie, puis ça pleure et ça pleure, en grosses gouttes froides.
Elle te tient toujours, elle s'accroche, crispe ses doigts dans tes vêtements. Sous le concert d'eau qui s'écrase derrière toi, tu prends le temps de l'observer, de regarder sa frêle stature, de faire rouler tes yeux sur la finesse de ses bras et de remonter jusqu'à son visage.
«...» Juste un instant de silence, jusqu'a ce qu'elle te parle de ton frère. De Leith. Oui.. Non... c'est vrai que t'as craché de la merde, un mensonge naze, éclaté, complètement sans saveur. «Ouai, on devait faire un truc à deux, mais il bosse dur en ce moment, c'est un type occupé, j'vais peut-être pas l'attendre très longtemps.» Tu t'inventes un frère, un pas comme Leith, un qui a de bonnes raisons de pas être là quand il faut.
Mais elle se tend à nouveau, tu sens presque ses tremblements sur ton bras. L'orage c'est vraiment pas son truc.
«Non mais -» t'éclate de rire en vrai, moqueur «Faudrait vraiment qu'on est pas de chance pour se faire frapper par la foudre !» Mais elle t'entraine, te tire à l'intérieur et tu laisses faire, ricanant.
Tu connais déjà l'endroit, t'as déjà fouiné, gratter deux trois boissons et autres snacks auprès des étudiants. Alors tu te mets à l'aise, et, visiblement bras dessus bras dessous avec une inconnue, tu joues le jeu, ajustant ce faux toi, ce menteur, pour cacher tout le reste, pour briser l'image d'ado paumé que tu pourrais bien renvoyer. Finalement c''est un peu comme si tu la guidais toi-même jusqu'à la machine à café.
«Aufaite c'est quoi ton nom ?»
Et toi, tu te présentes pas ? Meh.
FT: NAOLAN KARUNA
Elle pétille.
Une joie de vivre sans précédent, même sous les coups de tonnerre qui lui font pourtant si peur. Tu comprends pas. Quand on a peur on mord, on frappe, on gueule. Elle est pourtant si gentille. Ça te parait....si...illusoire. T’as pas envie de grimacer, de faire la tête, mais quand elle parle de ton soi-disant faux frère, tu forces un sourire. Au début il est claqué au sol, terrible rictus que tu transformes aussitôt. Oué, sûrement que ça lui ferait plaisir à ce frère qui existe pas, d’avoir ce petit frère qui l’encourage, qui lui parle, qui échange des trucs.
Tu vas jouer le jeu, parce que c’est un jeu que tu connais par cœur.
Le jeu des faux-semblants.
«Ouai, j’sais pas. Pas trop son style qu’on le dérange. Puis on a toute une vie devant nous, j’le verrais demain.»
Y’a comme une pointe d’envie dans ce que tu dis. Tout n’est que mensonge et pourtant il y a comme du vrai dans le ton de ta voix. Toute une vie pour se retrouver en tant que famille.Ou toute une vie pour devenir des étrangers.
«J'vais prendre la même chose que toi.» Et tu commandes avec les pièces qu'elle vient de te donner. Machine en route, roulement de mécaniques et son nom sort de ses lèvres. Naolan. Ça te donne des vibes d'héroïne de roman, jeune femme qui cache de la magie dans son coeur, qui va sauver l'autre monde, qui va passer par un portail magique face à la mort.
L'élue.
Alors que toi, t'as le nom d'un condamné, d'un paumé, d'un traitre et d'un blasphème.
«Ah c'marrant, moi c'est Nolan. C'presque pareil.» Tu récupères ton café, inébranlable quant à mentir. S'inventer un frère investi, se renommer, changer de vie, l'espace de quelques minutes. C'est pas comme si t'allais la revoir cette étudiante. Pas vrai ?
«Eh ? Non.» Tu bois une gorgée de ton café, brulant. «Je suis beaucoup trop con pour aller à la fac.» Autant s'inspirer un peu de la réalité. Puis elle s'accroche, un peu plus. Elle te colle et ... et tu rougis un peu... C'est qu'elle est pas mal proche. Déglutition, feintant une deuxième gorgée de café. «Je viens pas souvent ici. Tu trouves que j'ressemble à quelqu'un de connu ?» Vas-y Lyca, prend la pose. Tsais pas, t'essayes peut-être de détendre l'atmosphère... juste un peu, histoire que Nao se sente mieux. Dans ta tête, ça clignote en mode "elle mérite, c'est quelqu'un de bien" .
«Comment ça se fait que t'as peur de l'orage ?»
Tu zappes la question sur ton frère ? Totalement.
FT: NAOLAN KARUNA
Elle trouve ça joli, Nolan.
Urgh.
Mais tu t’appelles pas comme ça. C’pas ton nom… et ça te frustre. Oh évidemment tu te trouves sacrément malin de lui avoir donné un autre nom pour la duper, mais d’un autre côté, un peu égoïstement, t’aurais bien voulu avoir son avis sur ton vrai prénom. Lycaon. Est-ce qu’elle l’aurait trouvé aussi cool? Aussi sympa?
C'est clair que maintenant tu ne le sauras jamais.
Elle te chope la main. Elle est petite et douce dans la tienne, chaude à cause du gobelet, tout ça en restant accrochée à ton bras. Naolane est sacrément tactile, ça t'en coupe un peu le souffle. Mais t’essayes même pas de l’éloigner, de la repousser. Tu t’dis qu’elle s’y sent bien là, qu’elle a assez confiance pour y rester, s’y accrocher, comme si sa vie en dépendait et…. t'aimes ça, te sentir utile.
«Ah oué ? T'as pris quoi comme filière toi ?» Tu plisses les yeux et sentant le grondement de l'orage venir, tu essayes de caser ta phrase au même moment, comme pour couvrir le bruit.«Attend attend, me dis rien, j'vais deviner.» Tu la scrutes, l'observe, la détaille avec minutie. Elle n’est pas bien grande mais adorable comme peu de statuettes. Volontaire, aux lèvres pleines de sourires, elle possède un charme certain, appelant à la confiance… Tu finis par dire le premier truc qui te passe par la tête. «Sociologie ? J'sais pas, t'as la tête de ces gens qui aident ceux qui galèrent à trouver leur place.»
Des gens comme toi quoi.
Un chat. Tu ressembles à un chat. Familièrement, dans le feu de l'action, jouant le jeu, tu penches la tête sur le côté et regrettes presque immédiatement. Le rouge gagne tes joues, les croque d'une force que tu ne parviens pas à contrôler et fatalement, tu viens écraser ta main sur son visage, pour le cacher. «On m'a toujours dis que j'étais un fils de chien alors.» C'est étouffé dans ta main, alors que tes couleurs reviennent. «J'suis un peu monsieur tout le monde avec mes cheveux noirs de toute façon, alors t'as dû croiser un type lambda et t'as cru c'était moi.»
Oh. Elle ne vient pas de Polaris. T'as jamais quitté cette ville alors tu écoutes avec attention, quelque part un peu curieux. Puis le sujet revient sur toi. Tu clignes des yeux, te redresses, calibrant ton prochain mensonge avec une facilité vraiment déconcertante. Tu l'aimes bien Nao et franchement ça te fait presque chier de devoir continuer à lui mentir mais tu vas quand même pas lui sortir là que t'es un lycéen qui sèche les cours et qui galère émotionnellement et donc fout le feu à des caddies de superettes pour se sentir mieux. Pas ouf.
«J'étais livreur de pizza y'a peu, mais j'ai démissionné. » Tu roules des yeux. « Et là j'vis sur mes éconnomies.»
Aka rien dutout ducon.
Pour clore cette discussion, tu viens sceller ta bouche du gobelet de café, engloutissant ce qu'il contient goulument, laissant une moustache sur le haut de tes lèvres.
« Ça fait du bien.» Reniflement « Et toi t'as un petit job ou full études ?»
Quoi qu’il en soit, t’as quand même reçu un message avant de partir à l’hôpital. Le SMS d’un vieux pote auquel tu réponds bien trop rarement – et tu t’étonnes de n’avoir que peu d’amis, aussi – et qui t’as littéralement dit qu’il t’attendait à la cafétéria de la fac pour un café. C’était y’a une heure. Il y a peu d’espoir qu’il t’a attendu aussi longtemps, soyons honnête, mais pour le coup, tu décides de tenter quand même plutôt que de te retrouver seul, chez toi, en tête à tête avec toi-même, Nova sur les genoux.
Grossière erreur.
Mauvaise idée.
Pour le coup, il est certain que tu aurais dû rester chez toi, hein, parce que quand tu mets les pieds dans la cafétéria – presque vide, et ton pote s’est barré c’était sûr – tes yeux se posent d’abord sur la crinière de ton petit frère, puis sur la tignasse de la rouquine de l’autre jour. Wombo Combo, non ?
FT: NAOLAN KARUNA
Pris par surprise.
C’est un peu sorti de nulle part. Elle t’a chopé le visage, mains douces sur ta peau. Elle a scellé tes contours, t’as fait prisonnier de cet instant. Tu rougis, violemment, les yeux écarquillés. Elle se fait tonnerre, surprenante, explosive, foudroyante. Elle te crie que c’est faux, que t’es pas un fils de chien, que les “on dit” ne sont que des chimères inutiles qui foutent à mal, qu’il faut ignorer. T’as envie de la croire, de dire timidement oui de la tête, de caler ta joue dans la paume de ses petites mains en souriant.
M a i s
Mais tu ne peux pas. Comment pourrais-tu ? Elle ment. C’est clair. Elle est juste sympas, elle dirait ça a n'importe qui, c'est une phrase toute faite, une phrase bateau. Puis c’est qui ? Tu la connais pas cette meuf. Naolan la nana qui flippe de l’orage et qui prend des cafés vanilles. Et après ? Rien. Evidement que ça vaut rien ce qu'elle te raconte, ils sont complètement éclaté ses conseils.
Pire encore que ça, pire encore que ces mots jetés ici et là, une voix, sa voix. Comme frappé par la foudre, tu te retournes, violemment, s'extirpant ainsi de l’emprise de la jeune femme. T’en renverse ton café sur la petite table. Coule coule petite rivière sucrée, ça dégouline et à la première goutte qui s’explose par terre le tonnerre craque et tu aboies brutalement.
«Qu'est ce que ça peut te foutre ?! »
Tu lui fais face… ou plutôt à demi. C’est que t’as peut-être du mal à le regarder directement dans les yeux. Mais osef. Tu hausse les épaules, t’habilles de ce manteau insolant.
Dis le si t’as un truc à dire. Un rictus, particulièrement mauvais, se dessine sur tes lèvres. Ah oui, non c’est vrai, j'oubliais. T’es complètement passif comme mec.
C’est vers elle que se tournent tes yeux, quand elle dit ton prénom. Toi, t’es déjà bien trop atteint par un mélange explosif si complexe que tu ne parviens même pas à décoller tout ce qu’il compose. Ce que tu sais, c’est que tu te sens d’humeur massacrante, maintenant, que ton corps est tendu à l’extrême et que tu as envie de balancer tout ce qui se trouve à ta portée. Des accès de rage et d’émotions qui font le yoyo en toi et qui commence à sacrément te pourrir la vie quand ça commence. T’aurais probablement voulu passer l’éponge, mais ça t’énerve, bon sang, sérieux, regarde là se mettre entre vous. Qui est-ce qu’elle protège, hein ? Quelle importance …
FT: NAOLAN KARUNA
Ça te saoule.
C'est Naolane ! Tu aboies, fort en plus de ça, plus par contradiction que pour protéger la jeune femme. Egoïste et immature, tu veux tenir tête à ton frère, ou plutôt à ce que tout le monde appelle "frère". Car pour toi, il a tout du mec que tu détestes... C'est.. c'est une cause perdue voilà, c'est tout. Juste un mec qui fait pitié, qu'est pas foutu de gérer sa vie correctement, un type qui préfère fuir... juste parceque c'est plus simple...Et le pire dans tout ça Lyca’...
C’est que tu fais exactement la même chose.
Pas foutu de dire la vérité, pas foutu de prendre ta vie en main et d'en être fier. Dès que t’arrives à prendre une décision, y’a cette petite voix dans ta tête qui te dit que, peut-être, tu fais fausse route, que tu devrais donner une seconde chance.
Encore et encore.
T’es bloqué, dans cette vie que t’aimes pas, avec des gens que t’aimes pas et qui ne t’aiment pas. Et t’es là, à espérer qu’un truc change. T'es sacrément con Lyca. Alors oué, tu mens, tu t'inventes une vie, espérant faire pansement, espérant atténuer la douleur de tout ce qui est rattacher à ce prénom qu'est le tien.
Le prénom c'bien le seul truc que j'ai de cette famille de merde !
Parceque le reste, la stabilité, l'amour, la compréhension, l'attention, les jeux... tous ces trucs qu'on voit dans les films... tu peux toujours rêver. T'as bien compris que tu fais chier tout le monde depuis que t'es tout petit. Ta mère, ton frère, ton père... T'es là sans être là.
h a h a
T'existe pas enfaite.
Tu n'en deviens que plus violent, plus virulent.
J'peux encore parler à qui je veux, t'as peur de quoi ? Que j'dise la vérité ? Que je t'affiche ?
Tu te retournes vers Naolane, les bras ouverts, théâtrale, l'air sarcastique tout sourire.
En plus d'être naïve, t'as vraiment des gouts de merde.
Malheureusement pour toi, tomber sur ton frère, ce soir, n’était certainement pas dans tes projets. En fait, tu ne comprends pas tellement ce qui t’énerves à ce point … tu ne comprends pas Lycaon, son attitude, complètement à l’opposé du gamin que tu as pu être à son âge. Il fuit. Il ne cesse de fuir sa famille et peut-être que ça te blesse, mais as-tu réellement le droit de te sentir touché ? Tu ne t’en occupes pas. Tu ne fais rien pour ton jeune frère, à part lui ouvrir ta porte de temps en temps. Vous n’avez jamais réellement eu de moments de complicité, pas de discussions, pas d’étreinte réconfortante, et pourtant … tu devrais le voir, et le savoir. Ton père trop occupé. Ta mère, trop … concentré sur sa manie de se mêler de ta vie à la moindre occasion. Il a quelle place au juste, le gamin, là-dedans ?
Et ça monte, plus encore, quand tu entends ton frère te corriger sur le prénom de la rouquine. T’avais pas oublié, hein, mais le fait que ce soit lui qui te corrige, et qui prennes sa défense, ça te met comme … en colère. Et pourtant, t’es pas bien sympa, avec elle, déjà en faisant mine d’avoir zappé comment elle s’appelle, comme si tu n’avais fait que la croiser au détour d’une rue, mais en plus, en venant lui cracher que tu la trouves idiote. Tu viens passer une main sur ton visage …
Et ça pourrait continuer comme ça longtemps, hein, ça aurait pu, si la jeune femme, subitement, n’avait pas pris la parole pour vous envoyer vos quatre vérités au visage. Et c’est surement vrai, tout ce qu’elle raconte, vous êtes deux gros imbéciles et vous n’êtes pas frères pour rien, c’est un fait. Vos ressemblances ne se limitent certainement pas à vos apparences mais ça … hors de question de l’admettre. Vous chamailler, c’est une chose mais blesser les autres en le faisant, c’en est une autre. Tu te sens con. Toujours en colère, mais con.
FT: NAOLAN KARUNA
Ça souffle.
On dirait que l’orage s’est glissé dans la cafétéria. Ça gronde , ça détonne dans le ciel et tu sens de fines bourrasques te rafler les jambes. Il y a bien une raison pourquoi tu fuis cette famille comme la peste… encore plus depuis que cette histoire d'Étoile à jeter l’ancre dans ta vie. Qui a besoin d’un frère ? Qui a besoin d'une mère, quand tu as Nori qui sera toujours là pour t'accueillir à bras ouverts ?
Tu grognes. Face à l’orage ce gargouillis de gorge est étouffé, mais tu es irrité et ça se sent. Tu penses naïvement avoir bouclé la bouche de Naolan avec ta remarque cassante, mais elle n’a pas dit son dernier mot… n’a pas fini de te dire des trucs… des trucs qui font chier, des trucs qui font mal. Elle parle et elle parle… elle emboîte les mots les uns après les autres, construit sa petite tour d’arguments…
À la moitié,
t’as arrêté d’écouter…
Mais t’es qui enfaite ? T’es qui pour me dire quoi faire, quoi penser de mon crevard de frère ? T’y connais quoi à notre histoire ? On se connait pas…. Pourquoi c’est toujours les gens extérieurs qui viennent foutre leur nez dans mes problèmes ? HEIN ? Pourquoi c’est pas ma famille qui s’y intéresse ? Si t’as tellement envie de parler EXPLIQUE MOI ! Mais j’sais que tu peux pas, donc ferme la, tu me feras gagner du temps.
Ton frère gueule, te dit de la laisser et tu roules des yeux. Et vas-y que ça se la joue “héros”, que ça se la joue “cool”, que ça fait genre c’est plus mature, plus adulte, plus à même de gérer cette situation. Leith ne fait que fuir, vous fuir… toi et tes putains d’émotions. Il prend le temps d’aller vers elle… alors qu’il pourrait venir vers toi….
Je l’emmerde ta copine !
Ça continue d’aboyer, de grogner… irrécupérable… Puis forcément… quand tu les observes, quand tu remarques cette attention - quoique cinglante - qui lui offre, ça te fend le cœur...Il t’évite… ne t’accorde finalement plus rien, si ce n’est de l’ignorance….Alors fatigué… crevé de cœur, fatigué de cette journée de merde, tu tournes les talons et te barres sous la pluie. T’as juste envie de pleurer… et tu n’arrives pas à savoir si tu le fais, parce que l’orage déverse sur toi des trombes d’eau tiède.