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Red Line [ft. PNJ]
Red Line
Des cris qui s’élèvent. Brouhaha ambiant. Chahut. Il y a deux hommes qui se battent. Ils se battent et tu ne sais même pas vraiment pourquoi. Ils se battent et personne n’intervient. Ils sont jeunes. Bien plus que toi. Ça te désole. Ça t’agace. Tu es navrée pour eux. Navrée qu’ils aient besoin d’en venir aux mains pour communiquer. Parce que la bagarre, la violence, ce n’est que cela, de la très mauvaise communication. Ce n’est même pas vraiment l’acte de frapper qui te révulse. Au contraire même. Après tout, toi aussi tu cognes pour te détendre, pour relâcher la pression. Mais toi tu le fais dans une salle de sport. Sur un sac spécifique. Pas sur le premier individu qui croise ta route.
Toi, tu voulais juste rentrer chez toi. C’était ça le plan, à la base. Sortir du travail et rentrer chez toi. Retrouver tes époux. Retrouver tes enfants. Te plaindre de certains patients. Te plaindre de ton pouvoir qui a encore fait des siennes aujourd’hui. Mais le destin en a décidé autrement sans doute. Parce que personne ne fait rien. Et que toi, tu ne peux simplement pas rester sans rien faire. Tu ne peux pas laisser deux personnes se taper dessus juste pour le plaisir de se fracasser. Alors tu interviens. Tu les sépares. Tu essaies du moins. Tu te moques de te prendre un coup. Ce n’est pas grave si c’est pour aider autrui. Et, inévitablement, tu te prends un coup. Un coude dans le nez sans doute, tu ne sais pas vraiment ce qu’il s’est passé. Tu t’en moques. Tu ne cherches pas à savoir comment. Tu ne cherches pas non plus à savoir si c’est ça, le déclic pour que d’autres rappliquent, pour que d’autres t’aident. Peu importe. Ils sont séparés. La bagarre est stoppée. Et sur ton chemisier blanc, les tâches du sang qui a coulé de ton nez.
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Re: Red Line [ft. PNJ]
Peut-être que c'est lui qui a interrompu la bagarre, peut-être qu'ils ont vu une bête plus forte qu'eux, plus impressionnante en tout points, et ils ont déguerpi. Peut-être que oui, peut-être que non.
Il te regarde et il te sourit - il a l'air franchement satisfait.
* Intéressant, il constate juste. C'est une habitude de t'attaquer à plus fort que toi ?
...
Re: Red Line [ft. PNJ]
Red Line
La main qui fouille dans le sac à la recherche d’un kleenex. De quelque chose pour arrêter le saignement. Surtout pour nettoyer. Ce n’est rien de grave et tu le sais. Tu as vu pire. Vécu pire. Ressenti pire. Tête en arrière. Le pouce et l’index qui pressent tes narines pour bloquer les vaisseaux sanguins. La bouche entre-ouverte pour pouvoir respirer parce que c’est mine de rien pratique. Et puis une voix s’élève. Elle s’adresse à toi. Devant toi, un homme grand. Grand… Un euphémisme. Tu es si petite à côté de lui. Toi qui n’es, pourtant, pas si petite que ça. Et bien sûr, il est intimidant. Intimidant mais tu n’as pas peur pour autant. Pourquoi aurais-tu peur de toute façon ?
Sourire rendu. Sourire doux et sincère qui étire tes lèvres fines. « Plus forts ? » Tu ris. « Je ne pense pas qu’ils étaient plus forts. » Non vraiment, en 1v1 octogone sans règle, tu les bats c’est sûr. Ils n’ont pas de techniques. Ils n’ont pas de gardes. Ils sont mauvais. Et c’est bien là tout le problème. « Mais j’imagine que oui. C’est ce qu’il faut pour progresser dans la vie non ? » Parce que ce n’est certainement pas en se confrontant à quelque chose, quelqu’un de moins fort - pour ne pas dire inférieur car tu hais ce mot - que l’on devient meilleur.
Re: Red Line [ft. PNJ]
* Je le pense aussi. Une petite pause, il te considère. Tu es... intéressante. Je veux en savoir plus sur toi.
...
Re: Red Line [ft. PNJ]
Red Line
Un silence qui s’installe entre vous. Silence froid. Désagréable. Étrange. Est-ce qu’il va juste rester planté là ? Sans rien dire ? Sans rien faire ? Frisson qui te parcourt l’échine face à cette image. Tu n’oses pas bouger. Tu n’en as pas vraiment envie non plus. Parce que si la situation est bizarre et si son attitude ne te rassure pas particulièrement, tu n’en restes pas moins curieuse. Parler à des inconnus, ça te plait. En apprendre plus sur eux. Leurs histoires. Leurs personnalités. Les analyser quand c’est possible. Ce n’est pas différent pour lui. Tu observes chacun de ses petits mouvements. Ces petites choses qui caractérisent une personne sans s’en rendre totalement compte.
Le silence qui ne dure pas si longtemps. Qui se rompt quand sa voix s’élève à nouveau. « Merci ! » Tu crois ? Était-ce vraiment un compliment ? Dois-tu être fière qu’il s'intéresse à toi ? Tu n’en sais rien. Tu imagines que oui. C’est toujours une bonne chose d’attiser la curiosité d’autrui non ? Peut-être pas. Plus maintenant. « Et bien tu m’en vois ravie ! » Ton nez qui remue comme pour dissiper la douleur qui ne part pas vraiment. Il semblerait que tu ne saignes plus. C’est déjà ça. « Je dois rentrer chez moi. Mais si tu veux faire un bout de chemin à mes côtés, tu es le bienvenu. D’ailleurs, qu’est-ce que tu veux savoir en particulier ? » Tu proposes, naïve. Tu ne sais pas pourquoi. Il n'y a pas de raisons.
Re: Red Line [ft. PNJ]
* Pourquoi pas. Je te suis.
...
Re: Red Line [ft. PNJ]
Red Line
Ton regard qui se détache de lui un instant. Juste le temps de vérifier ton téléphone. Pas d’appels manqués. Pas de sms. Et tu n’es pas non plus en retard. Ouf. Tu peux prendre ton temps. Frustration quand ce n’est pas le cas. Ça te rassure. Sunny aurait honte de toi. Comme tous les ados ont honte de leurs mères quand elle se met à parler à des inconnus dans la rue. Il n’est pas comme toi. Pas comme Graham non plus. Pourtant il vous ressemble beaucoup. C’est étonnant. Mais Sunny n’est pas là. Et tu as du temps. Alors tu peux rester un peu avec cet homme.
« Tu as un beau sourire ! » Tu esquisses un sourire à ton tour. « Allons-y, j'habite là-bas. »
Ton doigt pointe la direction à votre gauche. Tu te mets en route. Tes pas suivent cette direction. Mémoire musculaire. Tu n’as même pas besoin de regarder où tu vas pour savoir que tu es sur le bon chemin. Tu passes par là tous les jours depuis plusieurs dizaines d’années, alors forcément. Il n’a pas répondu à ta question. Tu te retrouves bien embêtée. Il veut en savoir plus sur toi, mais toi tu ne sais pas quoi dire. Alors tu ne dis rien. Tu ne dis rien sur toi. Mais ta curiosité est piquée par ce géant à tes côtés.
« Tu n’as pas l’air bien vieux. Tu fais des études ou quelque chose comme ça ? »
Avide de savoir. Tu veux connaître. Tu veux analyser. Il dit que tu l’intéresses. Mais lui aussi t’intéresse. En vérité, il n’y a vraiment personne que tu trouves totalement inintéressant. Il a quelque chose en plus. Une chose énigmatique, mystérieuse, effrayante. Et ça t’attire. Ça t’attire parce que tu veux comprendre. Ta main qui se pose sur le haut de ton buste pour te designer.
« Je m’appelle Fubuki au fait. J’imagine que si on discute un peu, tu as au moins le droit de savoir ça. Et toi ? »
Re: Red Line [ft. PNJ]
* Non, rien de ce genre. Il ne répond pas pour autant avec sa profession. Décidément un garçon plein de secrets.
Il t'observe quand tu te présentes. Son regard est perçant et pourrait presque te mettre mal à l'aise. Cela a beau être ton champ d'expertise, tu n'arrives pas à le cerner. Tu as la certitude que plusieurs personnes s'y sont déjà essayées.
* Athéleïs, il daigne tout de même t'offrir cette information. Il ne parle pas beaucoup. Tu n'oses pas penser qu'il est timide. Peut-être juste un peu réservé, et pourtant... ça paraît difficile à croire.
...
Re: Red Line [ft. PNJ]
Red Line
Tu ne creuses pas plus. S’il n’a pas envie d’en dire plus sur ses occupations professionnelles, soit. C’est sa vie privée après tout. Et ça, c’est quelque chose que tu respectes. Tu n’es pas dans ton cabinet et ce n’est pas ton patient. Tu n’as pas besoin de le forcer à parler. Il s’ouvrira à la discussion s’il en a envie. Dans le cas contraire, et bien tant pis, vous marcherez en silence, ou tu parleras seule.
Echange de regards. La situation ne te met pas particulièrement à l’aise. Tu as l’impression d’être percée à jour à chacune de tes paroles, qu’il peut voir à travers ton âme. Alors que toi, tu ne vois rien. Tu n’arrives pas à le déchiffrer. Ça t’agace autant que ça t’amuse. Tu le vois comme un nouveau challenge. Après tout, tu as bien réussi à cerner Minuit. Il ne peut pas être pire si ? Si.
Athéleïs. Quel joli prénom. Qu’il est doux. Ça ne lui va pas du tout. En même temps, ça lui va parfaitement. Tu pourrais lui en faire l’éloge mais non. La dernière chose que tu veux c’est de le mettre mal à l’aise. Et à l’aise, il n’a pas eu l’air de l’être un peu plus tôt lorsque tu l’as complimenté.
« Et bien Athéleïs, je dois dire que tu m’intrigues. Je suis plutôt douée pour cerner les gens rapidement d’habitude mais toi… Tu es différent. » Avoues-tu de ta voix douce. « J’aime bien ! »
Tu ne sais pas quoi penser de lui. Il est étrange, et encore le mot est faible. Tu n’as aucune envie de lui faire confiance. Déjà parce que ce ne serait pas prudent vu les circonstances actuelles. Tu n’as plus le droit de donner ta confiance à n’importe qui. Mais, tu veux aussi savoir pourquoi il est comme il est. Pourquoi est-ce qu’il te paraît si froid et en même temps si animé. Si réservé et pourtant pas tellement. Athéleïs est réellement un mystère.
La main qui fouille dans ton sac pour en sortir un petit pochon de bonbons. Pochon que tu as acheté ce matin à la boulangerie pour les enfants ce soir. Mais c’est toi qui as payé alors tu peux bien te permettre de te servir. Qu’ils essaient de râler. Crocodile en gélatine entre les doigts et le paquet que tu tends vers lui.
« Tu en veux ? »
Re: Red Line [ft. PNJ]
Il refuse poliment.
Vous continuez à marcher un moment, tu te rends compte que ta maison n'est plus bien loin.
Finalement, tu te rends compte qu'il s'est arrêté.
* Fubuki, il t'interpelle calmement. Tu te retournes pour l'observer. Son sourire s'est effacé mais son visage apparaît calme. Je veux tout savoir de toi. Mais je crois que je te hais, il déclare finalement, apaisé.
...
Re: Red Line [ft. PNJ]
Red Line
Tu marches à ses côtés. Tu fais la conversation toute seule. Tu ne sais pas vraiment s’il t’écoute ou pas. Soudain il s’arrête. Il appelle ton nom. Tu te fais silencieuse en te retournant. Tu l’écoutes calmement. Une pointe de chagrin qui t’abîme le cœur. Tu ne le connais pas. Tu ne le recroiseras sûrement pas. Il n’en reste pas moins que ce n’est jamais agréable de se savoir haït par quelqu’un. Tu te poses pleins de questions. Tu te demandes ce que tu as fait. Ce que tu n’as pas fait. Pour autant, tu ne lui en veux pas. Il n’est pas le premier, il ne sera pas le dernier.
« Je vois. » Tristesse ou déception qui pare ton sourire. « Ce n’est rien. On ne peut pas apprécier et être apprécié.e de tout le monde. »
Sait-il qu’il t’a blessée ? Il a l’air satisfait. Apaisé. Ça n’a aucune foutue importance ce que toi, tu peux bien ressentir. C’est logique. Vous n’êtes que deux inconnus. Ça t’apprendra à, encore une fois, vouloir trop faire confiance, vouloir croire en la bonté humaine. Toujours. Tout le temps.
« Tu te sens mieux maintenant que tu as pu mettre des mots sur ce que tu ressens ? »
Question qui n’attend pas de réponse. Tu n’en attends plus de sa part de toute façon. Question posée sans animosité. Véritablement préoccupée. Penser aux sentiments des autres avant les tiens. Tenter de réparer les âmes brisées quitte à en payer les pots cassés.
« J’ai le droit de savoir pourquoi ? »
Re: Red Line [ft. PNJ]
Il tend le doigt et tu réalises qu'il désigne votre maison. Ta maison. Il sait où tu habites.
* Graham Ikeda, il prononce, lentement, chaque syllabe. Avec attention.
Et il tourne les talons, repart comme il était venu.
Tu comprends la teneur de l'avertissement. Mais tu ne comprends pas pourquoi il l'a prononcé.
Terminé pour moi.
Re: Red Line [ft. PNJ]
Red Line
Tu te figes quand il pointe ta maison du doigt. Tu te figes quand il prononce le nom de ton époux. Tu n’aimes pas comme il sonne dans sa bouche. Ton cœur rate un battement ou deux. Incapable de parler. Incapable d’emmettre le moindre son, le moindre mot. Tu restes au milieu de la rue. Plantée là, à le regarder partir. Tes yeux suivent sa silhouette jusqu’à ne plus la voir. Et la suivent encore quand elle a disparu. Tu as fait n’importe quoi. Tu as attiré le loup directement dans l’enclos des moutons. Il te faut plusieurs minutes pour reprendre tes esprits. Pour te remettre à respirer correctement. Pour te remettre à bouger. Il faut partir. Quitter cette maison. Cette rue. Peut-être bien tout le quartier. Le continent si c’était possible. Vous ne pouvez même pas changer de ville.
Des valises ouvertes en grand dans lesquelles tu balances toute ta vie. Tu ordonnes à Sunny de faire pareil, lui demandes d’aider ses sœurs. Tu te confonds en excuse dans les bras de Graham. Eclates en sanglots au téléphone avec Minuit. La peur te ronge. Elle te ronge si fort que tu n’arrives plus à penser correctement. Tu as tout bousillé. Ils sont en danger. À cause de toi.