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Fateful Day | Niels
Dim 13 Fév - 1:17
and i cannot stop my heart
19/01/2022 -18h
ft. @Niels Bjorntvedt
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Ses doigts pianotent dans un rythme incessant le volant de son véhicule, mélodie dont seule Kaho possédait les accords et les notes tandis qu’une procession des mots dansaient dans son esprit. Exténuée, elle l’était, son corps réclamait grâce et langueur au fond de son siège, c’était une véritable torture de s’imaginer encore une fois prise dans les méandres des routes. Sa nuque était un supplice et Kaho voulait envoyer le monde valser loin d’elle, tandis que ses longs doigts triturait le chignon serré coutumier des danseuses. Elle ne visait que ce petit noeud ce tout petit noeud à l’intérieur de ce dense amalgame d’épingles, son esprit ne pensait à rien de plus qu’à ce rôle gravée dans sa chair à vif et le rythme de ses doigts semblaient être des nouveaux archets des violons de sa discorde. Merde, merde, pourquoi devait-elle jouer Juliette ?
D’un coup de main rageur, elle put enfin retirer la clé de soute de cette prison et ses boucles viennent enfin recouvrir son visage tendu, lui offrant la tendre caresse de l’effort accompli. Elle devait penser à autre chose, les pas chassés chassent les pensées rationnelles et le porter ne sera jamais parfait peu importe combien de fois elle le joue dans son esprit clos. Les spectacteurs sont sa propre colère et ses propres rêves, jamais suffisant, merde. Sa main, leste femme, vient s’abattre sur le klaxon. C’était bien ainsi qu’avec ce Bjorntvedt, ils avaient décidés de communiquer, comme des voleurs d’enfants. Plus de politesse, des SMS courts et les quelques mots étaient destinés à s’assurer de la coordination entre les différents jeux des filles. Emilia était heureuse et Elizabeth était une bien délicieuse enfant dans ses doux airs de l’enfant dernière née, c’était tout ce que Kaho revendiquait.
Aujourd’hui, c’était le jour où Emilia venait chez son amie et elle lui avait déjà parlé de ce jouet d’un plastique rosée qu’il lui tenait si chèrement de présenter à Elizabeth et que pouvait-elle faire de plus, Kaho, a part manifester l’accord des parents pour qui les caprices des enfants n’étaient que des petites choses? 18h tapait déjà sur le cadran de bois massif et enfin, la porte jetta dans l’allée sombre un faisceau de lumière blanchâtre. Emilia surgissait comme un délicieux ange de sa boîte, ses lunettes sur son petit nez -Kaho s’enorgueillait de se dire que c’était bien le nez de son sang vu le visage de sa fille- et un rire semblait suspendu sur ses lèvres roses tandis que d’un pas hâlé, elle venait rejoindre la voiture de sa mère comme tous les autres mercredi après-midi depuis bientôt un an. Le visage blafard du père néfaste surveillait les adieux de son air supérieur et le cœur de Kaho s'alléger déjà devant la présente constante de leur accord. Elle n’aura pas à le saluer, aujourd’hui non plus et cette simple vérité lui était d’un réconfort sincère car il n’aurai plus jamais le don de franchir les voiles bienfaiteurs de son nom.
Et Dieu rit de l’indolence de sa création.
Comme dans un rêve, Emilia tomba. Ce n’était rien, chuchotait ses pensées, mais son coeur semblait s’enflammer tandis que du sang de sa perle venait bénir les graviers de l’allée. C’était comme dans un rêve que Kaho jaillissait de la voiture, sa fatigue disparue de ses traits et de sa chaire pour que celle çi dans un ultime bond vienne saisir sa fille dans ses bras. Son visage était découvert, ses bras nus et sa longue crinière venait chatouiller le visage de Kaho pendant qu’un long gémissement émanait de l’enfant blottie dans les confits de sa créatrice.
« Chut chérie, ça va aller, je suis là… »
Et les vagissements de sa fille ne cessaient pas, angoisse venait supplanter tout sentiment de fierté tandis que Kaho soulevait doucement sa fille dans ses bras, le genou sanglant de cette dernière venait salir sa robe. Kaho fit face à la lumière, les yeux trahissaient l’impérieuse nécessité de rentrer, rentrer chez lui, rentrer chez Niels. Elle n’eut besoin que de peu de pas avant de franchir le seuil, elle était nulle part chez elle, peu lui importe qu’il sait qui elle est, la fragilité de naissance de sa fille était bien importante que n’importe laquelle de ses vanités.
« Bjorntvedt, j’ai besoin de désinfectants et de pansements. Je dois examiner la plaie. »
Ordre sec pendant qu’elle levait le visage vers le sien, la régalienne fierté qu’était celle de son nom rayonnait sur les facettes de son visage, Kaho Artemiev.
Niels Bjorntvedt
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Re: Fateful Day | Niels
Dim 13 Fév - 1:26
Fateful Day
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@Kaho Artemiev
Les heures ont défilé les unes après les autres. Voilà à quoi ressemble un mercredi classique depuis presque un mois, dans sa vie actuelle, à Niels ; soit sa fille, Elizabeth, se rend chez sa nouvelle meilleure amie, Emilia, soit c'est Emilia qui se rend ici, chez lui. Oh, Niels, il a beau ne pas apprécier plus que la première fois la mère de la gamine ; il faut bien l'avouer, il apprécie des moments pareils. Déjà parce que la vague impression de retrouver une vie normale, et ça, ça vaut tout l'or du monde. Bon, aussi, d'un commun accord, Anastasya et lui ont convenu qu'ils ne communiqueraient que par échanges de messages, ou par signal sonore quand l'un ou l'autre arrivait… Enfin, qu'importe, ça l'arrange à Niels, il n'a plus à lui faire face. Et ce mercredi-là ne faisait pas défaut aux autres. Emilia était arrivée un peu plus tôt dans l'après-midi. Et les heures ont défilé. Et voilà qu'il est désormais dix-huit heure. Un signal sonore en provenance d'une voiture en extérieur qui vient signifier qu'il est l'heure de mettre fin à tout ceci. Au moins, elle est à l'heure ; c'est ce qu'il note, Niels, lui qui a horreur des personnes qui ne sont pas ponctuelles.
La porte s'ouvre. L'enfant se précipite dehors, prête à bondir dans le véhicule de sa mère. Niels, lui, il surveille quand même que tout aille bien, avec Elizabeth postée à côté de lui, qui ne se prive nullement de faire de grands gestes tout en disant au-revoir à son amie… Niels, il n'accorde qu'un regard froid en direction de la voiture. Et tout aurait pu s'arrêter-là. Tout aurait dû s'arrêter-là. Mais c'était sans compter sur la précipitation de la petite fille sur le bitume, qui… vient chuter. A croire que c'est un signe du destin, n'est-ce-pas ? Et l'instant d'après, la mère surgit hors de la voiture, pour récupérer son enfant blessé. Sur l'instant, Niels note que c'est bien la première voit qu'il l'a voit autant à découvert… Mais il y fait abstraction ; tout comme il fait abstraction de tous les ressentis qu'il peut éprouver à son égard, pour ne poser que la question qui lui brûle les lèvres.
Néanmoins, la seule réponse qu'il obtient, c'est l'entrée - qu'on peut qualifier de en furie - de la mère et son enfant dans son domicile. Évidemment, pas invitées à rentrer ; mais on va dire qu'au vu de l'urgence et la panique de la situation…
Kaho Artemiev
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Re: Fateful Day | Niels
Dim 13 Fév - 1:29
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19/01/2022 -18h
ft. @Niels Bjorntvedt
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Il est bien étrange parfois d’exister en temps qu’humain, il y a des incohérences qu’on ne peut que percevoir comme un léger tremblement de nos lignes de l’univers, des choses qu’on découvre un peu plus tard au détour des situations. Kaho n'aurait pas cru pouvoir percevoir un jour, dans la créature propriétaire des lieux, un si sincère éclat d’inquiétude pour un enfant. Bjorntvedt s’inquiétait d’Emilia rien de plus ni de moins pourtant cette simple vérité aurait pu nuancer son idée de lui si la panique et l’adrénaline n’avait pas remplacé toutes formes de pensées cohérentes dans son cœur.
Elle ne pipe mot pendant qu’un ligne dure se forme sur ses lèvres et que son regard vient balayer l’enfant dont les pas étaient embrayés aux leurs, bien malgré elle, elle ne put que former un léger remerciement à l’égard du père d’Emilia. Peut-être que c’était ça la fameuse solidarité parentale ? Qui sait dans un autre univers, dans un autre monde, si Elizabeth était celle qui était tombée, aurait-elle ouvert ainsi la porte de sa demeure pour accueillir son père ? La pensée fut coupée dans sa source avant de dériver dans le territoire dangereux qu’était l’origine de sa propre pitié et il fallut se reconcentrer sur les légères plaintes de l’enfant dans ses bras. Elle se doutait bien qu’il n’était rien, mais la logique de Kaho semblait se dissiper dès que le moindre son de douleur émanait de sa fille. Heureusement qu’elle en a qu’une, et une étrange compassion guidait ses pensées tandis que la figuration de 4 enfants se glissait dans son esprit.
Elle fut à la salle de bain tandis que Bjorntvedt lui indiquait un endroit où déposer l’enfant, chose que Kaho eut du mal à se résoudre mais milles précautions encombraient ses gestes. Le regard fut bien malgré elle reconnaissant quand Kaho put s’assurer qu’il n’était rien de plus qu’un petit néant, une blessure anodine d’enfant. Une vague discussion parvient à ses oreilles et ses yeux attrapaient l’ombre de la petite fille fuyant vers une autre pièce, sans doute pour chercher quelque chose. Kaho n’avait rien entendu, son esprit n’était englué que par le sang et la chair à vif sous ses doigts.
Il s’enquiert d’Emilia, les mots sonnaient comme des sifflements d’un serpent dans cette silencieuse salle, et sous la sonorité nasale kaho sentait l’étrange anxiété se faufile autour de sa nuque friable. Pizdec, Pizdec, Pizdec. Ses yeux ont déjà dû détailler son visage, que faire ? Kaho prenait le choix d’étouffer sa fierté, profitant du rideau de cheveux pour bloquer ses yeux perçants des siens. Il avait les yeux verts, Niels et cette pensée restait inconfortablement longtemps dans son esprit prisonnier.
(yeux verts, yeux de vipère)
Elle se ressaisit, ses épaules se rejettent en arrière et sa main venait dorloter la joue rougie de sa fille pour chasser les larmes. Il fallait prier et espérer qu’elle ne se plaigne pas en japonais,cela serait bien assez gênant d’expliquer en quoi une enfant russe pleure en nippon.
« Oui…ce n’est vraiment rien du tout… la peur c’est bien la seule chose que les parents ont en profusion. je, je, je vous remercie. Il faudra juste lui racheter une paire de lunettes. »
Elle avale sa fierté, juste une fois, une demande de paix faible par sa fatigue et son angoisse sur ses babines. Sa main vient se saisir de la trousse de premiers secours tandis qu’elle s’affairait à désinfecter et nettoyer la paix sous le regard de son hôte. Dieu que cette sensation de fragilité était écoeurante, elle se sentait comme le rongeur sous l'œil du rapace et les serres étaient déjà trop près de son minuscule cœur. Emilia ne pleurait plus désormais et ses petits doigts faisaient comme pendant l’enfance toujours présente, elle avait le pouce à la bouche tandis que ses yeux regagnaient la blancheur laiteuse d’un enfant non plus apeuré mais curieux.
Il commence, des mots comme pour rappeler les injures de la verrière, il sous-entend et insinue de son droit de percer le voile, son nom prononcé a le goût du sang frais de la bataille finie. Kaho avait perdu, elle le savait. Mais fallait-il tomber au ralenti, sous le supplice de ses demandes et de son bon vouloir, ou pouvait-elle écouter sa fierté pour une fois de plus, le défier et affronter leurs existences sans ces faux noms qui l'encombrent ? Méritait-il d’être le gardien des deux mondes que gouvernait Kaho ? La mère et la Reine ? La fierté n’avait pas de raison, et encore moins de voix.
« Il y a t-il de bonne circonstance pour se revoir monsieur Bjorntvedt ? Avouez vous donc que je peux avoir de bons augures dans votre vie ? »
Et son visage était levé vers lui, la lumière jetait une ombre sur son visage tandis que Kaho le contemplait accroupie. Elle avait choisi Kaho, elle préférait la guerre aux hostilités que de taire cette fierté innée. Mais l’instinct était plus fort car involontairement, son ombre cachait l’enfant du maître des lieux et Emilia ne pipait plus de mots, un léger bruit de succion flottait dans l’air.
(yeux marrons, yeux de cochons)
Niels Bjorntvedt
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Re: Fateful Day | Niels
Dim 13 Fév - 1:33
Fateful Day
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@Kaho Artemiev
Un léger hochement de tête, presque imperceptible en guise de réponse. « Bien. ». Savoir un enfant hors de tout danger - encore plus à cet âge-là - c’est probablement l’une des choses qui importe le plus Niels. Quand bien même il puisse s’agir de la fille d’une personne telle que celle qui se trouve face à lui… Même si, faut-il l’avouer, Niels a presque eu envie de la prendre en compassion, parce qu’il ne pourrait se reconnaître qu’un peu trop facilement dans ses mots…
Dans les faits, Niels n’avait que l’envie de la raccompagner vers la sortie ; et il s’y est attelé en lançant une première petite pique. On admettra que ce n'est pas la façon la plus simple de conduire quelqu’un dehors… Mais faut-il croire aussi que ça ne le dérange pas, à Niels, de trouver le moyen de trouver la faille en cette femme. Dans l’espoir peut-être qu’ils n’aient plus jamais à se recroiser, d’avoir à se parler à nouveau. Il écoute sa réponse, discret sourire sur les lèvres.
Néanmoins, c’est durant cet instant où, Niels pu voir son visage, sans aucun artifices. Il y a comme un quelque chose de familier dans ses traits. Quoi ? Mh, sur l’instant, il ne va faire aucune spéculation, Niels. Il se contente simplement d’appuyer son regard. Avant finalement de le détourner après avoir pris toutes les informations nécessaires ; et d’inviter sa fille, Elizabeth, à entrer. Elle qui attend depuis quelques petites secondes déjà, ne sachant où se placer… Et la petite ne se fait pas prier pour venir voir comment son amie se porte, et lui porter un petit verre d’eau par la même occasion.
Discret soupir, Niels, il ne sait pas vers quelle issue il se dirige, et ne pas avoir l’entier contrôle de la situation ne le met pas spécialement à son avantage. Quand bien même, il sait - suppose - avoir une longueur d’avance sur cette femme dont il a désormais un discret doute sur son identité… Enfin, pas qu’il en avait pas déjà un avant, ça lui avait déjà tiqué rien que la première fois qu’ils se sont croisés…
Kaho Artemiev
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Re: Fateful Day | Niels
Dim 13 Fév - 1:43
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19/01/2022 -18h
ft. @Niels Bjorntvedt
ft. @Niels Bjorntvedt
Les pensées ruminaient en un cercle parfait dans son esprit exigu, elle sentait le poids du regard verdâtre sur son corps. Kaho connaissait les regards et l’attention, elle avait tout jeter pour devenir le centre du monde comme il était. Mais celui de Bjorntvedt était différent, d’un ton moqueur et pernicieux sans qu’aucun mot ne soit prononcé. Il n’avait nulle besoin après tout, la rage de ses injures brûle toujours dans son esprit et Kaho n’oubliait jamais les impies,
(n’oubliait jamais ceux qui ne vénèrent pas le soleil)
Son sourire se fait lumineux dans l’accord avec les mots de Niels. Elle aussi ne voyait en lui qu’un oiseau de mauvais augure, une ignoble chose trop près d’elle, trop près de ce qu’elle était. Personne ne devait la cerner en entier, personne ne devait mêler les deux vérités alors elle souriait comme pour aveugler, ses lèvres fines découvraient un peu ses dents tandis que délicatement ses mains venaient appliquer le petit bandage autour du genou de sa fille et que dans ses bras, elle venait se loger.
« Quel jour béni est-il pour que nous soyons en accord monsieur Bjorntvedt.»
L’enfant suçait toujours son pouce désormais dissimulé sous l’épaisse toison de sa mère et sa position était désormais debout, les pieds campés au sol car la position accroupie était trop vulnérable. Le vautour n’attaquait que depuis les airs, son sombre bec jetant de l' ombre sur les animaux en contrebas. Elle ne savait que trop bien comment il se comportait chez autrui alors il était temps de raccourcir le plus possible son contact avec lui et la fuite n'était qu’un moyen comme un autre pour mettre sa fille en sécurité. C’était fini, Emilia allait changer d’école. Elle pouvait tempéter, pleurer, c’était bien trop dangereux désormais pour elle de continuer de fréquenter les Bjorntvedt. Et au milieu de ces pensées venaient d’apparaître la petite fille source de ses tourments, son petit verre d’eau dans la main, l’air inquiet peint sur son visage.
« Merci Elizabeth, c’est très aimable.»
Chantait légèrement Kaho en reposant Emilia à terre le temps de prendre le verre et d’échanger deux-trois mots avec son amie mais les mots de Niels ne furent pas perdus. Il lui ouvrait la voie pour sa retraite gracieuse et elle put enfin détacher son regard du sien pour mettre en place les muscles de son visage dans l’harmonie de la femme inquiète :
« Nous avons déjà bien assez abusé de votre hospitalité et de votre grâce pour ma fille, nous devons y aller, certains…détails administratifs nous attendent. »
Le ton était assuré, chaleureux sous le poison suintant de ses pensées, il dérangeait sa vie, ce Bjorntvedt de malheur et sa fille. Sa main vient saisir celle menue de sa fille malgré les protestations de celle-çi déjà prête à passer plus de temps avec sa compagne.
« Si vous pouviez m’indiquer la sortie, je m’en irai le plus hâtivement.»
Ses mots étaient fermes, Kaho ne demandait pas, elle imposait ses volontés et ses ordres. Prendre était mieux que donner après tout.
Niels Bjorntvedt
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Re: Fateful Day | Niels
Dim 13 Fév - 1:52
Fateful Day
Résidence de Niels
@Kaho Artemiev
C’est un sourire - on ne peut plus faux - qui est porté en guise de réponse. Hospitalité et grâce… Ne lui avait-il pas déjà dit quelque temps plus tôt, Niels, qu’il n’était absolument pas nécessaire de communiquer en y mettant les formes ? Mh, il n’allait pas encore une fois lui faire la remarque, Niels. Tout du moins, pas devant des enfants. Alors, il se contente de hocher la tête, signe approbateur, ils sont d’accord sur ce point-là : ça ne sert à rien de s’éterniser plus longtemps ici. Il prend alors les devants, Niels.
Arrivé au salon, Niels prend le temps de rendre les affaires d’Emilia à sa mère - comme quoi, n’est-il tout de même pas un hôte serviable ? - après avoir tout réuni. Et c’est un peu au même moment, en donnant le manteau de Emilia, que Niels, il lit le prénom et nom de la petite. Et instinctivement, deux plus deux s’alignent dans sa tête. Forcément, Artemiev, ça ne sort pas de nulle part. Et quand bien même il s’agisse là d’un nom relativement commun en Russie… Ici, à Polaris, c’est qu’il y en a une autre ; et qui ressemble d’ailleurs énormément à Anastasya. Sans doute parce qu’il s’agit d’une seule et même personne. Kaho Artemiev. Où son autre nom de scène, mais ça, Niels, il n’en a aucune idée parce que ça ne l’a jamais intéressé. Ce qu’il faut dire, c’est que Niels, il ignorait qu’elle avait eu une gamine… Bon, après tout, elle fait sa vie, il n’ira pas la juger là-dessus ; maintenant, pourquoi prendre une autre identité ; ça, c’est quelque chose qu’il ne sait pas, Niels. A moins d’avoir quelque chose à cacher. Mais, il ne dit rien, Niels. Imperturbable, il attend juste encore un peu. Il tend les affaires.
Sans perdre un instant de plus, Niels, il se dirige vers l’entrée, ouvre la porte, laissant entrer l’air froid et glacial de janvier dans la maison - et, mécaniquement, un frisson s’empare de lui, vraiment, Niels, il ne supporte pas le froid… Néanmoins, il ne s’empêche pas de lui avouer qu’il sait, maintenant. Avant qu’elle ne passe le seuil de sa porte. Avant qu’elle ne s’engouffre dehors.
Kaho Artemiev
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Re: Fateful Day | Niels
Dim 13 Fév - 1:58
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19/01/2022 -18h
ft. @Niels Bjorntvedt
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Les mots courts de Niels claquaient dans l’air comme un drapeau fièrement hissé en haut de cette misérable forteresse qu’était son corps. Kaho pressait le pas, ses bras se chargeaient bien rapidement des petites affaires de l’enfant et cet amalgame de choses ridicules appuyait sur ses nerfs avec la précision des petits martelets de solfège. Tap Tap Tap les bruits des chaussures sur le parquet luisant se répercutaient à l’infini dans le creux de sa boîte crânienne, Kaho hochait la tête à ses injonctions car elle n’écoutait plus. Ses mains étaient humides de sueur et son regard bien que maintenant vidé son aspect de dominance regardait chaque fenêtre avec la secrète terreur d’entrevoir le flash d’une caméra. Léonor ne savait pas pour Emilia, le monde ne savait pas, ses mères ne savaient pas, alors pourquoi entre tous les êtres humains de cette Terre devait-elle redouter cet homme ? Peut-être ne sait-il pas ? Peut-être que dans son magnat immobilier, le maquillage et la danse étaient absents, elle devait compter que sur cela et prier d’autant plus son étoile.
La porte est là devant ses yeux et le courant froid vient soulever ses longues mèches rousses dans une légère caresse paisible, il suffisait de franchir le palier et ne plus jamais se retourner. Une sonate qu’on efface comme un souvenir de son amie qu’Emilia adulte lui racontera d’un air entendu
“tu te rappelles que j’avais eu une amie s’appelant Elizabeth ?”
“Non, ma perle, tu rêves”
Un rêve rien ne plus ni de moins, une fois que cette porte leur accorderait une liberté absolue, les Bjorntvedt cesseront d’exister dans leurs esprits et tout ira merveilleusement bien. Kaho dansera encore, ses doigts signeront encore des contrats, son sourire sera sur tous les miroirs de ce monde et Emilia sera son secret, sa précieuse perle.
Les lèvres s'apprêtaient déjà à renchérir en des adieux emplis d’une fausse bonne volonté puis le piège se referme autour de de ses bras tendus vers l’horizon. Il joue de ses mots et le regard de Kaho sur lui est mêlé d’incompréhension. Que disait-il ? Trop animée ? La rue ? Pourquoi s’en souciait-il ?
Stupide, Stupide petite fille
Elle n’a jamais cru que le monde pouvait aller contre ses
plans.
Emilia.
D’un geste presque viscéral, Kaho stoppa sa fille de franchir le palier. La chevelure noire de l’enfant s’enroulait autour de ses poignets tandis qu’un léger cri de surprise vient jaillir des lèvres de sa précieuse. Niels continuait dans les mots d’un anglais barbare.
Madame Artemiev
Un déni montait immédiatement en elle, non Artemiev est commun. Artemiev n'est rien du tout, ce n’était même pas la bonne écriture de son nom. Artemiev n’était pas Anastasya puis…les mots se dissolvaient dans son esprit détruit par la peur panique. L’éclat clair et fourbe dans les yeux verts de son interlocuteur indiquait qu’il savait, il connaissait sa lumière.
(Elle aurait voulu être personne et Dieu incarné)
(Détruire ce sourire ingrat, cet air satisfait)
Son visage était blême, ses lèvres sèches et pourtant sa main doucement vient renfermer la porte. Adieu liberté, adieu souvenirs, adieu rêves. Le clac sec de la porte vient sonner le glas de son angoisse, le voile était déchiré et la colère secouait chaque parcelle de son corps.
Comment OSAIT-il ?
S’accroupissant à la hauteur de sa fille, les mots de Kaho sortirent dans son japonais natal, la langue maternelle de la petite. Plus besoin de russe.
« Chérie-jolie, tu peux aller jouer avec Elizabeth un peu ? Je dois parler avec son père»
Un grand éclat de joie et elles furent bientôt hors de vue, le genou tant douloureux de sa fille ne semblait que peu lui poser problème désormais. Seuls, le regard était brûlant et la violence s’accumulait sur le coin de ses babines. La haine auréolait son visage comme un couronne qu’elle venait enfin de remettre.
« Oh, vous pouvez être fier. Comment osez-vous menacer MA fille ? N'êtes-vous pas assez pathétique pour vous contenter de votre solitude ? Comment osez-vous ME menacer ? Ahaha, OUI. Vous savez qui je suis. Bravo, bravo, et maintenant ? »
Elle crachait presque ses mots, tandis que son torse enflait avec la violence d’une armée. Kaho avançait vers celui dont elle ne voulait même plus prononcer le nom, le dos de l’homme se rapprochait de l’un des murs pendant que sa marche était inexorable
«Vous parlez à qui que ce soit de moi ou de ma fille, je peux vous faire taire définitivement Niels Bjorntvedt. Vous êtes stupide, nous aurions pu rester en surface bien gentillement.»
Sa voix avait un timbre agréable, mais les intonations étaient meurtrières. Si la loi n’existait pas, Kaho n'aurait jamais eu le moindre regret à user de la violence pour conserver sa perle sous sa coquille.
Niels Bjorntvedt
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Re: Fateful Day | Niels
Dim 13 Fév - 2:05
Fateful Day
Résidence de Niels
@Kaho Artemiev
Le bruit d’une porte qui se ferme. D’un coup net, l’arrivée du froid extérieur fut coupé. Le regard vient se poser sur la main qui est à l’origine de cette action. Et, faut-il dire, que ça le fait légèrement sourire, à Niels. Oh, il n’en demandait pas tant, Niels, en guise de confirmation. N’importe quoi d’autre aurait pu faire l’affaire… Mais il faut dire que cette réaction inattendue l’amuse un peu, à Niels. Cette impression d’avoir gagné quelque chose, alors qu’il ne demandait rien. Pour une fois qu’on lui sert une victoire alors même qu’il ne l’a - presque - pas cherchée… Quelques mots prononcés en japonais - il se doute, c’est que ça serait cohérent, néanmoins, ne connaissant absolument pas cette langue, il ne peut le confirmer, Niels - à l’adresse de la petite fille, qui retourne vers l’intérieur de la maison, l’air visiblement très enjoué. Mais, cet air enjoué tranche nettement avec l’air mauvais - on va le qualifier ainsi, c’est que ce Niels parvient le plus à identifier - de sa mère. Quoi qu’il puisse en être, Niels, il sait très bien ce qu’il l’attend : une riposte. Bon à savoir, il sait qu’il vient de toucher là, un point sensible chez elle.
Et, comme à son habitude, Niels, il n’entend que ce qu’il veut entendre. Elle parle de menaces qu’il aurait proféré… Ah… Étonnant, Niels n’a aucun souvenir d’en avoir dit une seule aujourd’hui.
Et ce sont maintenant des menaces dites à son égard. Niels, il plante son regard dans le sien. Personne ne le menace, absolument personne n’a le droit de le menacer. Pas sans conséquences. Les paroles se font plus froides, plus sèches. La fierté qu’il avait juste avant, remplacé par une colère naissante ; c’est qu’il n’aime vraiment pas les menaces à son égard…
Prise de conscience lorsque Niels, il a son dos qui vient heurter le mur derrière lui. Il se maudit mentalement d’avoir reculé face à elle ; signe de faiblesse. Mais bon, cela veut donc bien dire que c’est à son tour de répliquer. Il se redresse, Niels. Il ne bouge pas encore, reste dos au mur, mais regard toujours planté dans ceux de celle qui lui fait face.
Kaho Artemiev
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Re: Fateful Day | Niels
Lun 14 Fév - 0:09
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19/01/2022 -18h
ft. @Niels Bjorntvedt
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La menace était un sentiment si connu en son cœur, elle pensait l’avoir fait sienne la menace d’un regard, d’une voix, d’un air. Mais face à lui, ses pensées rationnelles se dérobaient sous le poids de cette fureur primitive dont les dents affûtées dévoraient les rebords de sa chair dans un vain espoir de posséder le cœur battant de Kaho. La menace était sans substance, sans sens, sans son, elle était portée par le vent directement dans le sang. Il émanait ça, et ses mains tremblaient sous le coup de tant d’émotions.
Elle voulait déchirer, arracher, les murs et les tuiles, dévaster le monde pour qu’il meurt dans les plus longues agonies connues de l’humanité. Quelle présomptueuse vermine crachaient ses yeux dardés sur cette longue carcasse posée en face d’elle, et dans ce flux d’émotions les mots semblaient dissolus.
(sa fille, ô Emilia)
(personne n’a besoin de savoir)
(personne ne doit savoir ce qui rend Kaho humaine, ô Emilia… )
Il reculait, son dos touchait le mur derrière eux et cette hostilité logée dans ses tripes surpassait brusquement toute crainte possédée envers cet homme. Elle allait l’écraser tel un misérable rat sous ses talons, faire couler son sang sur la maquette blanche de son salon, entendre les glapissements de sa misère en dégustant son vin. Son visage était contracté dans un cafouillis de muscles et de veines, difforme mais splendide une araignée dans sa danse funèbre dans sa glorieuse ascension. Encore un pas, et Kaho le pointait du doigt, ses lèvres retroussées sur ses dents alignées :
« Je n’ai aucune foi dans les intentions d’un homme»
Mots qu’elle crachait presque sous son souffle tandis que l’odeur prégnante de la chair envahissait ses narines dilatées. Elle se situait à portée de main de cet homme, celui qu’elle avait promis de ne plus jamais voir et il voyait son plus odieux visage. La femme, la mère, la Sekhmet qu’elle accueillait dans son sein humide de vie, elle ne vacillerait pas. Protéger Emilia est la seule force qu’elle ne pouvait pas abandonner, le monde ne devait pas la connaître, surtout pas. Puis les mots arrivent, une première attaque légère, une attaque de père dans la gueule de mère. Elle rugit presque, sa douleur instillée par l’idée d’un quelconque mépris pour Emilia :
« Le monde n’a pas besoin de savoir qu’elle existe! Personne n’a besoin de savoir qu’elle existe....non... »
Qu’elle l’accepte ou non, le mépris affiché dans les mots de Niels venaient faire bousculer sa colère pour insinuer la pointe d’honte et de douleur. Elle était encore petite, elle ne connaissait pas les regards posés sur sa solaire mère. Kaho était Atlas, portant un monde sur ses épaules et à chaque pas, elle grommellait d’un effort constant. C’était son choix, sa destinée, sa force, son malheur, sa gloire, son univers, son sang et ses os, c’était tout ce qu’elle avait pu être, ce monde posé sur ses épaules. Si Emilia…si sa fille venait à exister dans les yeux du public… alors le monde attendrait d’Emilia les mêmes accomplissements que Kaho. Il ne pouvait pas comprendre Niels. Il ne pouvait pas comprendre car il n’avait fait que naître, pondue par une femme payée et un homme trop orgueilleux de la gloire passée pour voir qu’il était qu’un sac d’ordure dans un emballage doré. Son regard se baissait, ses lèvres se mordillaient et elle hésitait encore.
Il avait frappé trop bas, éteignant un peu sa colère par l'irrévérence de l’homme en face d’elle. Puis ce sentiment diffus d’effroi revenait comme une vague après la marée, balayant les maigres violences qu’elle avait pu entasser en elle.. Elle pourrait le supplier, s’excuser…
Non.
Elle avait peur, peur de lui, peur pour sa fille. Mais son menton ne s’abaisserait jamais devant lui, devant personne, et même s' il s’aventure à avoir raison sur un point, Kaho ne le reconnaîtrait jamais. Son nez était retroussé et un sifflement venait s’échapper de ses dents serrées, une réponse bien regrettée de ses vérités.
« Ne prétendez jamais me connaître. »
Mais il avait raison, ils n’auraient jamais pu rester en surface. Ils étaient des requins, toujours à nager pour ne pas se noyer, toujours à chasser pour ne pas mourir d’une faim asphyxiante. Elle aurait plongé si lui ne l’avait fait, Kaho avait soif du contrôle, soif de la puissance de la dominance. Quelle idiote tragédie son caractère défaillant, et elle n’aimait pas que Bjorntvedt lui rappelle tout ce dont elle était faite.
Il s'avançait vers elle, elle ne bougeait pas, ses pupilles tremblantes de l’angoisse certaine que la présence de cet homme avait sur elle. Il était une ombre jeté sur son corps et cette voix hurlait au fond de son cortex “fuis”. Mais elle ne fuit jamais, elle pouvait entendre les rires de sa fille au loin comme le glas de son courage désespérément recherché.
« Vous…vous me proposez un marché ? Vous voulez que je vous achète votre silence ?»
Le rire se fait strident, mauvais sur sa gorge déployée. Elle n’avait plus de patience, plus rien qui restait en elle désormais que cette volonté primaire de l’écraser encore et encore pour qu’il ne reste qu’un tas de sang et de chair qu’elle nommerait à la manière de sa sœur, l'œuvre d’art de sa vie. Sa main se saisit de sa cravate d’homme, tordant sa nuque pour placer son visage à hauteur du sien :
«Entendez-moi bien Bjorntvedt » son nom sonnait comme une injure sous les roulements de sa langue «Je n’ai aucune envie de m’acoquiner avec vous. Je n’ai rien que je veuille vous offrir, je n’ai aucun pacte à vous proposer. Vous avez peut-être l’habitude des femmes et des hommes qui supplient vos pieds et vos faits, mais je ne suis pas comme ça. Vous allez vous taire, ceci est un ordre. J’oubliais, vous ne connaissez ni ordre ni discipline, vous l’enfant prodige des Bjorntvedt. Votre seul grand fait est d’être apparu dans l’utérus de votre mère par le sperme de votre père. Votre nom inspire la crainte, et vous pensez que je vais céder juste à cela ? Que je vais me plier à un énième chien des finances ? Laissez moi rire, personne ne vous croira à propos d’Emilia. Car il n’y a encore moins de gens qui vous aiment et vous suivent. »
Le sourire était celui d’une enfant, une terreur sadique qui avait planté ses longues griffes dans le griffe dans l’espoir qu’il lâche prise.
Niels Bjorntvedt
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Re: Fateful Day | Niels
Lun 14 Fév - 19:48
Fateful Day
Résidence de Niels
@Kaho Artemiev
L’un face à l’autre ; ils se font face. Dans son regard, Niels, ce qu’il peut y lire, ce n’est que de la haine, du mauvais. Oh, sans aucun doute, il renvoie lui aussi les mêmes sentiments, les mêmes émotions. Peut-être en moins prononcés, cela-dit, après tout, la personne qui se trouve dans une mauvaise situation ici, ce n’est pas lui, mais bien elle. Il ne dévie pas son regard, Niels, quand elle le pointe du doigt ; c’est grotesque, c’est indigne… Mais que peut-il dire, Niels, puisque c’est aussi dans ses habitudes que d’agir ainsi.
Du mépris, un retour de colère. Voilà ce qu’il affichait face à Kaho, Niels. Parce que forcément, quand quelqu’un nous envoie sa haine - légitime ou non, pour le coup, elle a de quoi être légitime - en pleine figure, il faut s’attendre à ce que la réaction adverse soit similaire. Et, d’autant plus que Niels n’est pas spécialement le genre de personne à rester de marbre face à toutes les situations. C’est plutôt le contraire. Une réponse pathétique, inutile, crachée exclusivement par sa haine. Niels, il hausse légèrement une épaule. L’air supérieur, méprisant. Elle-même s’est fourrée dans cette histoire ; Niels, lui, il n’a fait que lui ressortir au visage les conséquences de son mensonge. Elle a voulu jouer, à elle d’en assumer les conséquences. Comme il en a tant l’habitude de le dire, Niels, la vie n’est pas un jeu ; on ne peut pas jouer, tout est bien trop réel. Tout est bien trop dangereux. Il y a tant de paramètres qu’on ne peut contrôler… Non, on ne peut pas jouer. Si ce n’est avec des mots ; l’unique moyen, à ses yeux, de parvenir à garder un contrôle plus ou moins certain sur ce qui nous entoure. Et Niels, il aime garder le contrôle absolu sur ce qui l’entoure. Depuis toujours. Plus encore quand il fait face à des personnes pareilles que la créature vociférante qu’il a sous ses yeux.
Alors. Il propose ce qu’il fait de mieux, Niels. Un marché. Un pacte. Un échange. Un compromis. Un contrat. Appelons ça de la façon dont on veut - Kaho a choisi le mot marché, pas nécessairement le premier qu’il aurait utilisé, lui - ça reste au final, la même chose. Évidemment, il ne s’attendait pas à une réponse positive, Niels. Évidemment. Il voulait simplement jauger de sa réaction. La pitié ? La peur ? La haine grandissante ? L’ignorance ? Renverser la situation ? Rester dans le premier degré et répondre à une proposition ouverte ? Il voulait simplement voir de quoi elle était capable. Peut-être aurait-il pu changer d’avis à son égard. Peut-être aurait-il pu vraiment obtenir quelque chose en échange. C’est au final un rire - nerveux, mauvais, mélange des deux ? Certainement, mais réaction complètement cohérente - qu’il obtient. Un rire, et… Elle qui l’attrape, elle qui le fait plier. Elle qui lui sort des mots qu’elle n’aurait jamais dû prononcer. Qui auraient dû rester au fond de sa gorge, et ne jamais voir le jour. Oh, si on pouvait vraiment tuer quelqu’un en un regard, à cet instant, Niels, il aurait tué Kaho. Niels, il n’a pour habitude de n’entendre que ce qu’il veut bien entendre, de rejeter tout le reste, sans aucune forme de pitié. Il ne veut que la réalité qu’il décide d’avoir, qu’importe si elle ne convient pas aux autres, qu’importe si elle n’est pas celle qui est la plus éthique, qu’importe les chemins à prendre pour y parvenir. Qu’importe, du moment que c’est la sienne. Et ce, même s’il doit se voiler la face. Rares sont les personnes à lui ouvrir les yeux, d’ailleurs. Parce que rares sont les personnes qui veulent lui ouvrir les yeux. Parce qu’on ne veut généralement pas se prendre la rage de Niels en pleine figure. Et pourtant, les mots que sort Kaho, faut-il que… Ils ont l’effet d’une balle figée en plein cœur. Pourquoi ? Parce que la réalité est violente. Dure. Pire encore quand celle-ci est racontée par quelqu’un qu’on déteste. Qu’on vient, à l’instant, de décider de haïr.
Niels, il sait qu’il devrait n’être qu’indifférence. Il le sait. Des mots ne devraient pas l’atteindre aussi facilement. Pas quand ils sont prononcés par une inconnue. Pas, alors qu’il s’agit là de sa méthode à lui pour affecter les autres. Ah, le voilà maintenant dans de beaux draps. Fini de laisser paraître une certaine apparence - déjà brisée il y a quelques semaines. Il reste un moment, Niels, à ne lui rendre qu’un regard sombre, noir, rempli de menace. Personne n’a le droit de le dominer. Personne. Et pourtant ; on l’attaque bien trop facilement dernièrement. Il n’expose que trop souvent ses faiblesses. Il n’expose que trop souvent ses coups de sang. Mais, Niels, il a décidé que personne ne le ferait plier. Ni maintenant, ni jamais. Trop buté, c’est certain. Mais… Il ne peut laisser passer, face à Kaho. Sa main gauche vient saisir le poignet de Kaho ; ce poignet qui l’avait fait plier, à lui. Il n’y met pas particulièrement de force, Niels, mais suffisamment pour avoir une poigne assez ferme. Suffisamment pour qu’elle arrête d'exercer une pression physique sur lui, qu’elle arrête de penser avoir l'ascendant sur lui.
De son autre main, Niels, il saisit l’autre bras de Kaho. Il l’a fait pivoter, pour que ce soit elle, maintenant, qui soit dos au mur. Pour inverser les rôles. Parce que, si elle n’a pas voulu reculer, eh ben… Maintenant Niels, il va la forcer.