ET EN FAIT, À LA FIN... ◈ graham

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et en fait, à la fin ...

17.02.2022 - 10:31 - octant - graham ikeda

Un mois, près d'un mois depuis la dernière intervention dans ta vie de l'autre grande asperge blonde et complétement cinglé. Un mois que tu ne l'as pas croisé, un mois que tu n'as pas non plus ressenti la peur panique d'avoir perdu un des vôtres. Vôtres, c'est encore vite dit, même, parce que comment dire... Tu n'as jamais essayé de les retrouver. Oh, tu l'as, sur ton téléphone, cette foutue liste, mais tu n'as jamais voulu t'y intéresser. Ça te fait trop peur de rendre ça réel, sûrement. Avoir un taré sur ton dos, c'est un fait, mais ça n'engage personne d'autre que toi là dedans. Sauf que là, ça devient juste vraiment trop compliqué. T'es planté depuis des minutes entières devant le pas de la porte, après avoir passé le portillon du 107 Napoleon Avenue. Tu as bien vu les noms sur la boîte, bien deviné que c'était l'allée d'une famille. Tu savais pas encore à quel point t'allais gâcher l'ambiance en débarquant là bas, mais après avoir appuyé sur le bouton de la sonnette, tu t'étais juste un peu recroquevillé sur toi même. Tu avais choisi le premier de ta liste, parce qu'après tout ça te semblait logique. Pas que les autres ne t'inspiraient pas, juste que c'était ce qui te semblait le mieux à faire.

Tu sentais le lien, un lien diffus, que tu ne sentais jamais habituellement. C'était bizarre de se dire que tu n'étais pas seul au monde, que tu n'étais pas seul dans cette galère.

◇ Allez, ouvre bon sang...

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à la fin…

Graham referma la porte de la chambre de Margot avec précaution, pour ne pas la réveiller. Une petite gastro, rien de grave, mais Fubuki et lui avaient décidé qu’il prendrait un jour de congé pour la garder ; les patients de son épouse ne pouvaient l’attendre, et lui savait que les collègues de son service se débrouilleraient très bien sans lui. Ils étaient compétents, aucune opération n’avait été prévue aujourd’hui, alors Graham restait à la maison, et vérifiait régulièrement que sa fille ne commence pas de fièvre.
Et pour l’instant, tout allait bien.
Il redescendait vers le salon, et s’apprêtait à aller se faire un café, quand on sonna à la porte.
Sa première réaction fut un léger agacement ; la petite venait à peine de s’endormir, et si le bruit la réveillait, il s’autorisait à être désagréable avec la personne qui venait de se manifester.

Sa deuxième réaction… fut un arrêt un peu brutal, la main tendue vers la poignée.

La sensation qui venait de le traverser était inexplicable, singulière, et pourtant si familière.
Quelque chose le tirait, l’attirait inexorablement vers la porte, de l’autre côté, il le sentait dans le fond de ses entrailles et ça résonnait dans son âme.
La personne de l’autre côté était un.e des lié.es de son Cercle.
Il bloqua sa respiration de surprise ; après le lien avec Niels, la garde partagée avec Ruben et la perte de Procyon… il rencontrait enfin un autre des Liés.

La sensation était toujours aussi étrange, le lien le tiraillait avec insistance, et il ouvrit la porte avec la sensation de ne pas être réellement maître de son propre corps.

En face de lui, un jeune gars.
Et Graham ne pu empêcher son cœur de déborder automatiquement d’une affection sincère.
Il avait l’air… épuisé.
Et s’il venait le voir, c’était qu’il avait besoin d’aide.
Graham s’effaça du cadre de la porte, sourire tranquille sur le visage.

- Entre, proposa-t-il simplement.

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17.02.2022 - 10:31 - octant - graham ikeda

Lorsque la poignée bascule et que la porte s'ouvre, tu penses à tout ce que tu pourrais sortir, tout ce que tu pourrais débiter face à l'inconnu. Tu sais qui tu cherches. Graham Ikeda. Il est médecin, ou truc du genre, tu n'as pas noté cette partie, que son nom, son adresse. Mais une fois face à lui, hé bien... Tu te défiles, à deux doigts de faire volte face et de le planter là. Mais tu ne peux pas. Tu es face à un ... Quarantenaire ? Cinquantenaire ? Absolument épuisé par la vie, ça se lit sur son visage, et tu n'as pas envie d'y ajouter ton grain de sel. Cependant, à sa façon de t'inviter, tu supposes qu'il sait déjà, alors tu baisses les yeux sur le sol et soupire faiblement. Tu ne t'es jamais senti aussi minuscule, aussi jeune, aussi stupide aussi. Tu aurais dû venir avant, en contacter un, n'importe lequel, mais tu n'avais rien fait. Tu n'avais rien fait parce que tu avais eu peur, bien sûr, tu avais eu peur de leur attirer des ennuis, et peur de rendre tout ça réel. Mais face à lui, un père de famille, tu avais senti toutes tes forces te quitter. Tu avais envie de pleurer, mais tu n'avais jamais su faire, tu n'avais plus l'énergie depuis les événements.

◇ Je... Je suis Mai. Mai Sinistros-Liu.

Tu avais supposé qu'il avait la même liste que toi, que Blumenkranz vous l'avait à tous fourni. Cette homme que tu n'avais croisé qu'une fois, et qui t'avait sommé d'être prudent et de ne pas abuser de tes capacités. Et voilà où tu te trouvais aujourd'hui, coincé entre un chasseur fou, une créature que tu ne savais ni nommer, ni décrire, et d'autres liés dont tu ne savais rien.

◇ Vous ... Avez un verre d'eau ?

On t'aura connu plus courageux, en tout cas.

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à la fin…

Graham claqua la porte derrière eux (discrètement, pour ne pas réveiller Margot), après avoir jeté un coup d’œil dans la rue. Rien ne semblait anormal, mais on n‘était jamais trop prudent, et vu que le Cercle 6 battait de l’aile, il préférait éviter le moindre problème.
Il regarda son jeune interlocuteur qui semblait se décomposer au fur et à mesure que les secondes passaient, à chaque pas qu’il faisait dans le couloir. Graham ne put s'empêcher de le considérer avec peine. La vie avait l’air de peser sur ses épaules, ça se ressentait presque physiquement.

- Mai, répondit-il en hochant la tête, enchanté. Moi c’est Graham, mais si t’as trouvé cette maison alors je suppose que tu le savais déjà.

Il le guida vers la cuisine, sens en alerte. Il avait soif, et c’était son rôle de père (père de tous les égarés) de s’en occuper. Il ne pouvait décemment pas le laisser comme ça, alors il l’assit à la table de la cuisine et lui apporta verre et carafe.

- Est-ce que tu as faim ? On a de quoi nourrir une petite armée ici alors je peux te proposer à peu près… tout ce que tu veux, lança-t-il en lui jetant un regard en coin.

Attendant sa réponse, il s'attela à la préparation d'un café, et soudain il eut un déclic. À la première lecture de sa propre liste, pressé par Niels et pas le stress, il n'avait pas fait bien attention mais… maintenant qu'il le voyait en face de lui, son regard, sa démarche, et son nom, putain, son nom de famille, quel imbécile de ne pas avoir remarqué plus tôt. Des Sinistros il n'y en avait pas quatre million, loin de là même, ils étaient peu et il le savait très bien de source sûre, et il vit en Mai un Minuit bien plus jeune.
Et son cœur se serra, de tendresse et de peur et d'autres sentiments qu'il n'arrivait pas à comprendre, mais qui faisaient un curieux mélange dans sa tête.
Mai Sinistros.
Était-il le fils de son frère ? Ou était-ce une coïncidence ?

- Est-ce que tu vas bien ? demanda-t-il de la voix la plus douce que possible après quelques instants, pour lui laisser le temps de se poser un peu.

Parce que s'il était assis à sa table, comme ça, sans prévenir… c'était qu'il y avait un problème, non ?

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et en fait, à la fin ...

17.02.2022 - 10:31 - octant - graham ikeda

À l'intérieur, il y a la totale, les jouets pour enfants qui trainent ça et là, les carnets de coloriage, les peluches, et dans la cuisine les petits verres en plastique, les couverts assortis qui sèchent sur le sèche-couvert et ... Ton cœur au bord des lèvres. C'est vraiment pas juste. Qu'est-ce que tu aurais fait, toi, si c'était l'un de tes père qui s'était retrouvé dans cette situation ? Tu n'en aurais rien su, bien sûr, et tu aurais été un gamin horrible, comme tu l'avais été mais... Tes parents te manquaient, soudainement, et tu te sentais coupable. Tu n'aurais pas dû venir ici. Aussi, tu préféras ignorer sa remarque sur la nourriture, même si tu mourrais de faim, tu ne voulais pas rester. Le moins longtemps possible.

◇ Oui, je sais qui tu es.

Tu ne savais qu'un nom, et ce que tu avais vu t'en avais appris suffisamment pour te faire une idée du personnage. Sûrement un père aimant, accompagné de ses deux ... Trois ? Enfants aimants, aimé par une femme aimante, et le tout heureux. Jusqu'à ce que les étoiles débarquent et détruisent tout. Il avait pour autant l'air de s'en sortir, et ça te rendait terriblement jaloux. Où étaient-ils tous quand toi tu te faisais courser partout en ville par un fou ?

◇ Vous avez revu Blumenkranz ? Je me suis fais courser par un taré qui voulait ma mort pendant un bon mois, et j'ai essayé de l'éloigner de qui que ce soit du cercle, mais il doit me penser mort, alors je préférai vous prévenir.

Tout est un peu brouillon et tu parles tout bas pour ne pas éveiller les soupçons de qui que ce soit dans la maison. On ne sait jamais. Tu avale le verre d'eau rapidement, près à décamper aussitôt, et pourtant tu ne bouges pas.

◇ Vous étiez dans les souterrains ?

Tu ne peux pas t'empêcher d'y penser.

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à la fin…

Mai avait l'air prêt à détaler à tout instant, assis sur le bord de sa chaise, alerte comme si le danger pouvait lui tomber dessus sans prévenir, dans la cuisine des Ota-Ikeda.
Graham avait envie de lui dire qu'il ne craignait rien, qu'il était hors d'atteinte ici, même s'il savait que ce n'était pas vrai. C'était un gros mensonge qu'il ressassait en boucle pour oublier que n'importe qui pouvait surgir, n'importe quand.
Si Mai avait trouvé leur maison, n'importe quelle personne mal intentionnée pouvait en faire de même. Quelques secondes sur Google et on trouvait Graham, via l'hôpital, et il n'était pas difficile de suivre quelqu'un dans la rue.
Il le savait déjà, depuis la. première seconde où il avait été mêlé à toutes ces histoires, mais s'en souvenir, soudainement, lui fit l'effet d'une douche froide. Il pensa à ses époux, il pensa à ses enfants, il pensa à ses amis, ses proches, et son ventre se tordit. Dans sa gorge

l'acide

montait et il déglutit avec grand peine, chassant la sensation horrible. Ce n'était pas le moment. Ce n'était vraiment pas le moment. Mais Grahal était bon acteur, et fit comme si de rien n'était. Il garda sa façade de père, il était un pilier inébranlable. Il n'avait pas le choix.

- Aucune nouvelle. Je n'ai jamais vraiment été en contact avec lui, en vrai, mais là c'est le silence, répondit-il en secouant la tête. Je suis désolé que tu aies vécu ça, ajouta-t-il après un court silence. Je suis soulagé que tu lui aies échappé, mais tu es sûr qu'il ne te cherchera plus ? Tu as quelque part où aller ?

Il attrapa sa tasse de café et regarda la fumée un instant, songeur. Était-ce dû au lien ? Il lui semblait qu'il serait prêt à faire n'importe quoi pour ce môme. Il n'avait pas l'air beaucoup, beaucoup plus âgé que Sunny. Comment aurait-il vécu la chose, à son âge ? Mal, sans doute.

Encore plus mal que maintenant.

Mais à l'âge de Mai, il n'avait aucune apparence à préserver. Tout avait bien changé depuis.
Il leva le regard vers lui et lui lança un sourire fatigué qui eut du mal à atteindre ses yeux.

- Ouais.

Ce fut le seul mot qui atteignit ses lèvres. Il prit une gorgée de café

(chasser l'acide, chasser l'acide à tout prix)

et quelques secondes pour calmer son esprit qui s'était mis en état d'alerte à la simple évocation des souterrains. Il ne l'évoquait pas, mais ses nuits étaient courtes depuis la Chasse

(depuis la mort)

- Tu l'as sentie aussi, je suppose ?

(la mort)
La disparition d'Hazel.
Le lien qui se tordait, la douleur, la douleur insupportable, la mort la mort la mort la

Il. ne savait toujours pas réellement ce qui s'était passé dans les souterrains. Il n'avait jamais eu le fin mot de l'histoire, et depuis la perte de Procyon il ne savait vraiment plus rien. Il avait senti un lien s'amenuiser, il en était certain.
Mais qui ?
Et qu'est-ce que Mai savait de plus ?
Savait-il seulement quelque chose ?

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17.02.2022 - 10:31 - octant - graham ikeda

Tu ne sais pas ce que tu fais ici. Ça semble une évidence que tu n'es pas à ta place, et pourtant, il insiste à te demander si tu as quelque part où aller. Vous retrouver les uns les autres en sachant qu'un taré n'est pas loin ne te rassure pas. Tu penses à Eliwen, quelques instants. Eliwen que tu as promis de recontacter, mais tu ne l'as pas fait, par la force des choses. Tu ne pouvais pas prendre le risque de lui ramener l'armoire à glace chez lui, ça te semblait un peu trop risqué. Mais maintenant que, visiblement, il s'était calmé, ça pouvait être une idée.

Et puis, avant que tu puisses en parler, lui dire qu'il n'a pas à s'inquiéter, que tu peux au moins te poser chez ton pote ou chez ton oncle si le besoin s'en fait ressentir, tu te tends. Il parle de ça. Sans avoir à le nommer, tu sais. Sans savoir ce qui s'est passé, ce qui s'est enchaîné ensuite, tu sais que quelque chose a mal tourné. Tu ne sais pas quoi, tu ne sais pas comment, mais tu sais qu'il est arrivé quelque chose à Blumenkranz.

◇ Oui, jcrois.

Tendu comme un arc, tu poses tes mains à plat sur le comptoir de la cuisine, près à déguerpir par la fenêtre la plus proche à la première occasion. Tu ne veux pas de cette discussion, et surtout tu ne veux pas être jugé responsable.

◇ Je sais rien, ok ? Je l'ai juste vu une fois et j'ai essayé de faire mon taff dans les souterrains, mais j'en ai croisé un autre. Orion.

Ton estomac se tordait à l'image de la lumière douce et chaleureuse d'Orion en train de te tuer, en train de sauver un de ses liés. Personne n'était venu te sauver quand tu t'étais fais courser, chasser dans les ténèbres. Votre étoile ne voulait vraiment pas de vous, à ce point ? Tu ne savais pas, tu ne savais rien, Mai.

◇ Je veux juste être sûr d'attirer de problèmes à personne.

Sa lumière emplit ton esprit, tu te consume de jalousie.

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à la fin…

Le premier réflexe de Graham fut de s’approcher de Mai pour lui poser une main sur l’épaule, dans un soutien silencieux qui était à peu près tout ce qu’il pouvait présentement lui offrir pour le moment. Sa nervosité lui faisait mal au coeur, ce môme avait vu bien trop de choses terribles et ça se ressentait dans tout son langage corporel.
Il décida cependant de s’arrêter dans son mouvement, et garda pour lui sa main et sa compassion. Il n’était pas sûr que ce soit le genre de Mai, et, sincèrement, quoi de plus bizarre que l’affection physique d’un père de famille que tu ne connais ni d’Eve, ni d’Adam ? Pas grand chose.
Alors Graham se contenta de boire une gorgée de café en plus, en essayant de ne pas se laisser affecter par la nervosité du jeune homme.
Et c’était difficile.
Terriblement difficile.

- Je ne te reproche rien, tu sais. Je voulais juste savoir si tu l’avais senti aussi. Je n’ai aucun contexte et aucune explication, je sais rien de plus, je voulais juste savoir si le reste du Cercle avait été touché aussi.

Il s’en était un peu douté, en voyant la réaction de Niels, mais il n’avait jusqu’ici eut le loisir de ne le demander à personne d’autre. Ruben n’était pas encore lié au moment des événements, et Graham n’en connaissait aucun.e autre.
Graham ne comprenait pas encore très bien comment fonctionnait le lien qui les liait tous (mais il comprenait, malheureusement, très bien celui qui le liait à Bjorntvedt), mais il lui semblait bien plus fort que tout ce qu’il pouvait imaginer. C’était presque comme s’il pouvait ressentir physiquement les maillons des chaînes qui les reliaient tous.
C’était déroutant.

Il haussa un sourcil quand Mai évoqua un nom qui lui était familier. Un nom qu’il avait presque oublié, depuis la Chasse

(depuis la mort)

depuis le Lien, depuis tous les événements.
Le nom de quelqu’un (quelqu’un ? était-ce seulement quelqu’un ?) qu’il avait rencontré bien avant d’être plongé dans toutes ces histoires.
Orion.
Bien sûr qu’il participait aussi à la Chasse. Ça faisait sens, avec tout ce qu’il lui avait raconté.

bordel de merde

- J’ai rencontré Orion aussi, avoua-t-il à mi-voix. Mais bien avant qu’on ne se retrouve liés à Procyon. Un personnage, heu… intéressant, ajouta-t-il, faute de mieux.

Graham posa sa tasse sur la table entre eux et soupira.

- On a tous notre part de merde dans cette histoire. N’essaye pas de tout gérer tout seul, je suis à peu près sûr que c’est voué à l’échec. C’est aussi pour ça qu’on est un Cercle, j’imagine. Pour s’entraider.

Il haussa les épaules.
Il n’était absolument pas certain de ce qu’il racontait, mais ça lui semblait le plus logique. Au moins c’était sincère : il ferait ce qui était en son pouvoir pour aider Mai, s’il en avait besoin.
Ainsi fonctionnait Graham Ikeda.

- Ah et… on a perdu Procyon. Je me dis que c’est important que tu le saches.

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et en fait, à la fin ...

17.02.2022 - 10:31 - octant - graham ikeda

Tu avais observé Graham approcher, lui balançant autant de mauvaises ondes que tu avais pu, sans doute. Oh, il n'avait pas l'air d'un mauvais bougre, honnêtement, mais par la force des choses tu avais appris à te méfier des hommes qui ont tout pour eux, qui ont l'air agréables et protecteurs, des hommes qui mentent. Graham n'était peut-être pas un menteur, mais dans le doute, tu préférais partir du principe qu'il était un danger potentiel. D'accord, ça ne t'aidait pas pour te construire des relations sociales solides, j'en conviens, mais c'était mieux comme ça, c'était le moins risqué. Il fallait atteindre le risque zéro, désormais. Tu pouvais bien te passer d'être agréable avec lui - même si tu faisais quand même des efforts.

◇ Je sais rien de Procyon. Rien d'autre que le speech que Blumenkranz a dû balancer à tout le monde.

Tu semblas réfléchir quelques instants puis, enfin, tu relevas les yeux pour les braquer sur Graham Ikeda, une grimace étrange au visage.

◇ Attendez, comment ça vous avez perdu Procyon ?

Tu avais senti que l'hôte avait changé, si on pouvait dire ça, mais tu ne savais rien de plus, tu n'avais jamais vu Procyon finalement, tu n'avais jamais pu lui parler, tu n'avais jamais essayé de dialoguer avec lui, tu ne l'avais pas cherché, tu n'avais pas non plus cherché à retrouver Blumenkranz après votre rencontre, ni après les événements des souterrains - il t'avait semblé que ce serait vain, de toutes façons.

◇ Comment on peut perdre quelqu'un ? Est-ce qu'il est encore quelqu'un même ?

Tu avais l'air perdu, et fatigué. Épuisé aurait même été un terme juste, sans doute. Tu l'avais regardé un long moment. Il avait on, devais-tu supposer qu'il en avait rencontré plusieurs, du coup ? Tu avais ressenti au moins une mort, ou quelque chose d'assez déchirant pour que, par la force des choses, tu l'associe à un décès.

◇ Et c'est qui on, au passage ?

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à la fin…

Graham roula des yeux, incapable de retenir une grimace d’embarras. Comment est-ce qu’on peut perdre quelqu’un ? oh, mai, t’as même pas idée d’à quel point c’est simple, en fait

- C’est un chien. Procyon maintenant c’est juste… un chien. Dans un corps de blond. C’est un border collie avec deux jambes et des pouces opposables, en gros.

Il lui fit geste d’attendre, bu le fond de son café cul sec, se leva pour s’en resservir, et vint se rasseoir en face de lui, avec le visage sombre de l’homme qui en a marre.

- Après la Chasse, Procyon a changé d’hôte. C’est maintenant un homme dont, heu, on sait rien parce que c’est l’Étoile qui a le dessus. Et notre Étoile est un chien. Genre. Littéralement un chien. Il… il aboie. Avec deux autres liés, on s’est arrangés pour le garder à tour de rôle depuis, parce que bah… il ne peut pas se gérer tout seul, globalement. Parce que c’est un chien, précisa-t-il à nouveau. Sauf qu’un jour, il s’est enfui. Un moment de distraction et bam, le bestiau s’est fait la malle. Du coup ben… on le cherche.

pour l’instant t’as pas besoin de savoir qu’il s’est barré pendant ma garde, on va préserver les apparences encore genre, dix minutes, ok ?

- “On” c’est moi et les deux autres liés que j’ai rencontrés. Niels Bjorntvedt et Ruben DeMayo. Ruben a été lié après, hm…

(après la mort)

- … les événements des souterrains. Niels est l’homme le plus exécrable que j’aie rencontré de ma vie, et c’est dire, et Ruben est… un… américain… excentrique ? Qui change ce qu’il touche en or. Il cause beaucoup. Niels moins, mais c’est systématiquement pour râler. C’est hm… un peu… tendu ? Depuis la disparition de Procyon ?

bon ok, avec lui c’était tendu dès la première seconde mais chaque chose en son temps, je vais pas directement lui étaler mon linge sale dans la gueule comme ça. un peu de retenue.

- Et on a sans doute des pertes dans le Cercle mais j’en sais rien parce que je connais aucun autre qu’eux deux. Et maintenant toi. Et, je vais pas te mentir mais… je pense que c’est un peu la merde ?

Son débit de paroles s’élevait de plus en plus au fur et à mesure de son histoire, et du café qui diminuait. Rien n’allait, dans ce qu’il racontait. Le Cercle allait à vau-l’eau, petit à petit, ils n’avaient aucune directives, leur Étoile vagabondait quelque part et ça posait, sans aucun doute, un immense problème pour leur sécurité à tous, il ne pouvait pas voir Bjorntvedt en peinture et il se retrouvait à partager avec lui un double lien, à tel point que ça l’affectait presque physiquement, et il n’avait aucune idée de comment ils allaient pouvoir régler tous ces problèmes.

- Si tu as la moindre bonne nouvelle, je suis preneur.

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et en fait, à la fin ...

17.02.2022 - 10:31 - octant - graham ikeda

Tu l'écoutes en silence, les mains proches du verre, pour boire, mais te ravise, l'histoire qu'il narre est sans doute plus intéressante. Tu passes par ... Basiquement toutes les phases du deuil, toutes les couleurs aussi. C'est tellement improbable et n'importe quoi. Ils. Ont. Perdu. Votre. Étoile. Ikeda débite vite, et tu n'as spécialement le temps de réagir, mais ce n'est pas si mal, parce que le seul instant où il te laisse un temps pour réagir tu te contentes de ... glousser d'un rire moqueur, avant de hausser les épaules. Des bonnes nouvelles, tu n'en as pas des masses, tu n'en as pas. Il y a le chasseur qui t'a foutu la paix, mais c'est sans doute pas sans raisons, et peut-être même qu'il te surveille à ce moment précis. T'as beau être un mec prévoyant, t'es pas un génie non plus, loin de là.

◇ Hé ben, c'est la merde.

Tu hausses les épaules, doucement, fais genre tu regardes la cuisine, autour de vous, fais genre tu observes son environnement alors que t'en as rien à foutre de savoir que son (ses?) enfant mange des kellogs au petit dej. Tu te renfrogne, t'as encore l'air plus jeune là.

◇ J'peux m'en griller une ou j'dois sortir ?

Oui parce que la réalisation de savoir votre étoile en liberté ne te rassure pas des masses, mais t'as pas envie de l'accabler, t'es pas sûr d'être capable de faire mieux - que trois wholeass adultes, hein - t'es pas sûr que ce soit une bonne idée non plus. Au moins Ikeda t'inspire un peu de sympathie, voire même un peu de pitié. C'est un père de famille blindé mais dépassé par la situation quoi. Visiblement il a encore sa femme - ou son mari, t'en sais rien - pas loin, et quelques gamins. C'est pas un gros taré qui a perdu la garde - et votre étoile. Tu sais pas pourquoi c'est si important pour toi, pourquoi ça fait une différence, mais c'est le cas.

◇ Honnêtement, j'sais pas comment j'pourrais aider. J'traine dans la ville, j'essayerai de le voir, ça doit s'voir un gars qui agit comme un chien, j'imagine.

En plus t'aime pas les chiens, ils sont trop imprévisibles, brusques, ils mordent et pire encore : ils bavent.

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à la fin…

- C’est la giga merde, ajouta-t-il d’un air que l’on pourrait aisément qualifier de, hm… désespéré.

et voilà que je me mets à parler comme Sunny maintenant, décidément y a rien qui va

Il se leva en soupirant et secoua la tête.

- Pas à l’intérieur, non. Viens.

Il attrapa son propre paquet de cigarettes, qu’il cachait toujours au dessus du frigo, hors d’atteinte de ses filles, et fit signe à Mai de le suivre dehors, empruntant la porte vitrée qui menait directement au jardin. Ce n’était pas un grand jardin, malheureusement, après tout ils vivaient toujours en ville, et à moins d’être extrêmement fortuné on ne trouvait pas de maison à bon prix, mais c’était une de leurs seules réelles exigences, quand ils s’étaient mis en quête d’une maison, avec Fubuki. Ils n’avaient même pas dû se concerter, c’était ça et rien d’autre, pour élever des mômes ils voulaient un jardin, et basta.
Par chance il ne pleuvait pas, et ils purent sortir fumer sans se faire rincer (pour pimenter la situation un peu plus encore). Graham alluma sa cigarette en silence, songeur, et laissa son regard traîner sur le jardin. Qu’est-ce que c’était déprimant, un jardin, en hiver… Gris, morne, terne, laissé à l’abandon pendant de longs mois.
Le printemps ne pouvait décidément pas arriver assez vite.

- Pas la moindre idée non plus, répondit-il finalement en lâchant un nuage de fumée. On essaye aussi de le retrouver mais c’est une putain de grande ville. Il pourrait être n’importe où et on est quoi… trois ? Quatre avec toi ? Et on a tous des vies et des responsabilités, je peux pas commencer à passer mes journées à courir partout pour retrouver notre chien. Enfin. Notre Étoile. Et je pense que t’as autre chose à foutre aussi, non ?

Et c’était à cause de ces responsabilités qu’il avait perdu Procyon. Et il s’en voulait. Oh, qu’est-ce qu’il s’en voulait. Il avait rendu la vie du Cercle plus compliquée qu’elle ne l’était déjà, pas négligence. Par excès de confiance. Parce que, l’espace d’un instant, il avait été trop naïf, et oublié que, malgré son enveloppe de blond, Procyon n’était qu’un chien. Putain de merde.

- Et puis, sincèrement ? Il est peut-être même plus à Polaris. Peut-être qu’il a quitté la ville. Les frontières, ça n’a aucun sens pour lui. Peut-être qu’il est en train de galoper vers la côte, et là on serait encore plus dans la merde.

Il se frotta l’arrête du nez avec consternation. La situation était infernale.

- Aucun rapport, lâcha-t-il finalement, mais je suis curieux. T’es pas obligé de répondre. Est-ce que tu es de la famille de Minuit ?

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et en fait, à la fin ...

17.02.2022 - 10:31 - octant - graham ikeda

Dehors il faisait frais, voire carrément froid, mais c'était presque agréable, c'était rassurant, c'était ce à quoi tu étais habitué. Tu n'étais pas habillé pour la saison, mais tu avais l'habitude. Un regard vers Graham, tu hausses vaguement les épaules.

◇ J'connais un peu de monde, j'leur soufflerai que j'cherche un mec blond qui traine en ville et qui s'comporte bizarrement.

Ikeda n'avait pas besoin de savoir que tu allais passer le mot à la pègre Polarisienne. Et s'il était déjà parti ? Tu n'en savais rien. Tu n'avais pas la sensation de sentir le lien s'étendre à l'infini vers le nord ou ailleurs. Tu aurais été bien incapable de localiser ton étoile grace à ça, tu avais juste pu reconnaître Hazel lorsque tu l'avais rencontré, ça s'arrêtait là. Honnêtement, tu ne comprenais pas grand chose à tout ça, pour être parfaitement honnête, et en plus de ça tu faisais vraiment zéro efforts pour y comprendre quelque chose.

Lorsqu'enfin Graham posa la question vis à vis de Minuit, tu haussas haut les sourcils en l'observant sans comprendre.

◇ Qu'est-ce que ça peut t'foutre, t'es flic ?

Forcément, tu sortais les crocs immédiatement, les doigts crispés sur la clope. Ça sortait trop de nul part comme question. Ceci dit, peut-être qu'il connaissait simplement Minuit. Tu savais quasi rien de ton oncle, entre nous, même si vous vous étiez vus un peu plus ces derniers temps, c'était encore un inconnu. Un inconnu qui ne te voulait pas de mal, un allié, mais un inconnu quand même.

◇ C'est mon oncle. Pourquoi ?

Tu souffles, tout bas, baissant les yeux pour observer Graham derrière les mèches colorées et en bazar qui parsèment ton front.

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à la fin…

Graham haussa les épaules avec une lassitude qu’il n’arrivait même pas à masquer. On allait chercher, on allait demander de l’aide, et on verrait bien ce qu’on pourrait faire… mais à moins d’un miracle, il ne donnait vraiment pas cher de la réussite de leur entreprise.
Tout ça à cause de lui. Putain.

Il écrasa sa cigarette dans le cendrier posé sur la table de jardin, et regarda Mai du coin de l’oeil avec un petit sourire amusé.

- Flic ? Ça va pas la tête ?

Il en aurait presque été vexé. Mai n’avait pas l’air d’être le genre de personnes à accorder sa confiance facilement (encore une fois, il revoyait en lui Minuit de manière criante, il se demandait à quoi ressemblait son frère, pour que les gènes Sinistros soient passées aussi bien), mais tout de même… flic ?
… qu’est-ce que Minuit avait fait pour qu’il le suspecte d’être flic ?

- Vous vous ressemblez, c’est tout. Je suis juste quelqu’un de très curieux, je m’en excuse.

Le vent s’engouffra dans son pull et le fit frissonner. Février était vraiment un mois de merde.

- C’est (l’amour de ma vie) un de mes amis les plus proches. Je savais pas qu’il avait un neveu.

et je suis à peu près sûr qu’il n’est pas au courant que tu es lié à une Étoile. oh c’est la merde. oh c’est pas à moi à lui dire. est-ce que je vais lui en parler quand même ? ça me regarde pas. et en même temps, il a l’air paumé dans sa vie, ce môme.
merde, je dois faire quoi ?

Il n’ajouta rien de plus à ce sujet. Mai lui faisait l’effet d’un animal blessé, pris en chasse et acculé à un mur, qui sortait les crocs pour ne pas se faire mordre en premier. Et Graham n’était pas du genre à attaquer.
Il était plutôt du genre à laisser les dents des autres se planter dans sa chair, sans broncher. Pour que la tempête passe. Et il voulait calmer la tempête qui faisait rage dans le cœur de Mai, mais il ne savait pas comment. Il voulait juste le faire. Il en ressentait l’étrange besoin.

- Qu’est-ce que tu vas faire, maintenant ?

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et en fait, à la fin ...

17.02.2022 - 10:31 - octant - graham ikeda

Curieux. Hein. Tu l'observes un long moment, et alors qu'il essaye de subtilement changer de sujet, tu hésites un instant avant d'approcher pour te planter en face de lui. Fais pas le malin Ikeda, fais pas le malin. Votre différence de taille n'avait plus vraiment de sens, présentement. Sans doute à cause de tes plateformes à clous, que t'avais un peu envie de lui envoyer dans les valseuses parce qu'il était un peu chiant. Non mais vraiment, il avait toute la dégaine de l'astérien moyen et c'était énervant. Il était quoi ? Assureur ? P'tit patron ? Une connerie du genre ? Tout le monde se payait pas une maison comme ça en centre ville, quoi. Et tu doutais qu'ils louent. Uh.

◇ Écoute Ikeda, j'sais pas c'qui y a entre Minuit et toi, mais touche un cheveux de c'type et j'te jure que personne t'entendra crier.

Hé bien, on pouvait dire que t'étais un peu à cran quoi. Et finalement, tu recules. T'avais envie de lui attraper le col pour lui faire passer l'envie de faire le malin. Bon ceci dit il n'avait rien fait et il connaissait peut-être juste ton oncle de vue, ou c'était vraiment un de ses potes. Auquel cas c'était gênant, mais eh, des mecs comme Ikeda, tu savais comment ça fonctionnait, et ça t'inspirait pas confiance. Même si Minuit et toi n'étiez pas si proches, il restait une des seules personnes qui t'avait ouvert la porte sans chercher : petit un, à te juger, petit deux, à te retenir.

◇ Qu'est-ce que tu veux que j'foute. J'vais essayer de trouver les autres, j'imagine.

Hé bien maintenant c'était gênant. Tu venais de finir ta clope et de l'écraser dans le cendrier, et t'hésitais à prendre la fuite par la clôture du jardin mais bon bof quoi. Il allait probablement te foutre dehors de toutes façons.

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à la fin…

C’est un sourcil haussé que Graham le regarda se dresser de fureur face à lui.
Il ne s’attendait pas à un tel combat de coq, parce que déjà il n’en avait pas envie, parce qu’il détestait jouer au plus fort, parce qu’il ne ressentait pas la moindre animosité envers Mai et ça le surprit plus que ça ne l’impressionna. Allons bon.
C’était très mignon de sa part, d’être aussi protecteur de son oncle, et Graham, intérieurement, se sentait un peu peiné de ne pas pouvoir lui dire que lui connaissait mieux Minuit que Mai ne le connaîtrait jamais. Il n’était pas fou amoureux pour rien, et très sincèrement ? Lui aussi il le protégerait bec et ongles. Lui aussi il deviendrait violent pour Minuit.
Mais pas maintenant. Parce que ça n’avait aucun sens.
Il ne se sentait pas menacé le moindre du monde, en réalité (il était bien trop épuisé, présentement, par la vie en général pour avoir le moindre réflexe de survie) mais décida de ne rien dire, de ne pas renchérir, de ne pas aller dans son sens ni dans la provocation, principalement parce que des deux, c’était lui qui était sensé être le plus mature.

- C’est pas prévu, non, répondit-il simplement.

enfin… si, mais sans doute pas dans le sens que tu imagines.
je peux décemment pas lui dire ça.

Il haussa les épaules d’un air las, le regard capté par la fumée qui s’échappait paresseusement du cendrier.

- Hé ben, bon courage. Tu leur passeras le bonjour.

Et son attention fut toute accaparée par un bruit dans la cuisine. Son sixième sens à lui, celui du père, venait de se mettre en alerte, et il tourna la tête au moment où Margot passait la porte de la cuisine, un air chiffonné sur le visage. J’ai vomi, avoua-t-elle en japonais d’un air penaud, en se frottant la joue. Graham entra à sa rencontre, un pli inquiet entre les sourcils, et appuya son poignet contre son front. Pas besoin d’être un grand spécialiste pour se rendre compte qu’elle faisait de la fièvre.
Il la souleva dans ses bras en la rassurant à voix basse, et le regard de la petite croisa celui de Mai, dehors. C’est qui ? demanda-t-elle d’un air curieux, en anglais, cette fois.

- C’est le neveu de tonton Minuit, ma puce. Il passait rendre visite. Tu dis bonjour ?

Elle le salua d’un signe de la victoire triomphant, et Graham lu dans son regard qu’elle était absolument fascinée par la couleur de ses cheveux. Il croisa le regard de Mai.

- Je ne te retiens pas, conclu-t-il d’une voix douce. Notre porte reste ouverte si tu as besoin. Et si non… à bientôt, peut-être.

Ils se reverraient, et potentiellement bientôt, il en avait le sentiment.
Et peut-être que la prochaine fois, Mai accepterait de lui faire confiance.

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