Quand le temps décide de n’en faire qu’à sa tête, il y va fort. La pluie, elle est violente aujourd’hui. Et, évidemment, il aura fallu que ce soit un jour pareil que Danh se retrouve bloqué à l’autre bout de la ville… C’est dans ce genre de moment qu’il se dit qu’un karma existe, et qu’il décide de le punir un bon coup histoire de lui donner une leçon. La leçon du jour étant : Danh, tu apprendras qu’il est bon d’avoir un permis de conduire avec des points, parce que quand on se retrouve quasi à sec de point, ben c’est pas cool. Enfin, malheur étant fait - quand bien même, il y a plus tragique que se retrouver sous la flotte - il ne reste plus qu’à rentrer. Prendre les transports en commun, pourquoi pas, c’est une idée qui lui a frôlé l’esprit, mais, il n’a pas l’habitude. Si bien qu’il ne sait même pas où sont les arrêts de bus, et quand bien même, c’est assez simple à trouver en se baladant un peu, Danh, il ignore quel bus il faut prendre pour aller à l’autre bout de la ville. Bref, c’est une journée mal barrée, alors foutu pour foutu, autant se prendre la flotte.

Dans l’une des rues de l’Octant, Danh se dit que Marigold habite pas très loin d’ici, il pourrait sans soucis aller sonner chez elle, il est quasi sûr que sa sœur ne verrait aucun inconvénient à l’héberger quelques heures… Le fait étant, faut-il trouver le bon immeuble, et la bonne rue. Il sait que c’est dans les environs, mais comme tout se ressemble un peu, dans la ville - et c’est encore pire sous la pluie - il y met un peu de temps à tenter de repérer vers où il doit se diriger.

Il ne trouve pas spécialement ce qui l’intéresse, Danh, par contre, il entend une voix pas très loin de lui, capte quelques mots. Sur le coup, il n’y prête pas tellement attention, parce que voilà, des gens qui crient dans une ville, eh ben, c’est assez fréquent. Sauf qu’il n’en est pas moins curieux, Danh. Alors bon, il se retourne… Et se rend compte que c’est en fait à lui qu’on s’adresse. « Qui, moi ? Ah, ok, j’arrive. ». Une réponse en retour, des plus banales. Il en reste néanmoins un peu surpris, Danh. Enfin bon, il ne va pas s’en plaindre, après tout, mieux vaut être à l’abri plutôt que sous l’eau. Du coup, il s’active, Danh, surtout que maintenant, le vent a décidé de se mêler à la partie.

« Merci de m’avoir ouvert la porte. ». Politesse toute naturelle, qu’il prononce une fois entrée dans le bâtiment. Et, il s’avère qu’il s’agit d’un genre de café. Une douce odeur de thé flotte dans l’air, c’est agréable, mais Danh est bien incapable de déterminer quel herbe produit une telle odeur - c’est bien avec les herbes qu’on fait du thé, non ? Il a soudainement un doute, Danh. Il ôte son manteau trempé, Danh, et puis, il se retourne vers celle qui lui a ouvert. « Je vais encore devoir vous déranger, mais, vous avez genre… un porte-manteau, ou un truc qui y ressemble. ». Parce que bon, déjà qu’on lui a gentiment ouvert une porte, faudrait pas qu’il vienne inonder le sol…