coucou j'ai supprimé la réponse sans faire exprès lolilol donc euh ouais
Il demande, en passant la porte. Ruvik est déjà prêt pour une nouvelle journée de travail, en témoigne sa tenue impeccable. Il t'observe durant de longues secondes avant de soupirer, d'ors et déjà dépité par une journée qui vient de commencer.
* Il y a un problème ?
Il y a certains désavantages à laisser un lier prendre l'apparence d'un urgentiste porté disparu. Enfin, tout le monde pourra bien mettre ça sur le dos du phénomène des sosies, il suppose.
* C'est rare de te voir d'aussi bonne heure.
Il te sourit, c'est sincère.
Ruvik apparaît. Yumi(?) rougit. Il détourne le regard, se concentre sur un gravier esseulé là sur le trottoir. Il n'ose pas regarder l'hôte. Il n'ose pas faire quoi que ce soit.
Il maugrée. Vulnérable. Yumi(?) a déjà oublié la raison de sa venue, si raison il y avait. Vois le problème en face, Yumi(?). Prend le taureau par les cornes.
Ou le maire, en l'occurence.
Le costume trois-pièces lui indique que Ruvik part au travail à l'instant - il le dérange. Note au coin de la tête: il part au travail à l'heure indiquée. Comme hier, où il est rentré à l'heure prévue, sans aller nulle part, en rentrant directement chez lui.
Yumi(?) tourne les talons.
* Tu ne m'embête pas.
Un léger silence, avant qu'il ne te rattrape, son attaché case au bout du bras, il t'observe du coin des yeux avant de te sourire.
* En vérité, tu tombes bien, je voulais te demander quelque chose.
Yumi(?) se fige. Et il tourne la tête vers Ruvik, et il le regarde à sa hauteur, et il regarde son sourire -
Et il détourne les yeux. Pour qui il se prend ? Il ne sait pas de qui il parle. Yumi(?) se rend compte qu'il bloque comme un débile. Concentre-toi, garçon. Tu en as vu d'autres. Il reprend contenance.
Il se met à marcher aux côtés de Ruvik. Ce n'est peut-être pas plus mal, après tout. Peut-être qu'il voulait lui parler, lui aussi, peut-être qu'il avait quelque chose à lui demander. Il a oublié.
* Mon chauffeur m'a demandé des horaires aménagés, il vient d'avoir son premier enfant.
Il semble se perdre dans ses pensées un instant puis soupire doucement.
* Je me suis dis que tu pourrais potentiellement prendre les heures qu'il ne peut plus assurer.
Peut-être que le premier réflexe de Yumi aurait été de montrer les crocs. De l'envoyer se faire voir. Mais l'instinct de Yumi(?), sa logique formée par les longues années d'entraînement prend l'occasion en vol.
De toutes façons, Ruvik est au courant. Le regard de son père est projeté sur lui par le biais des yeux noirs de Yumi(?). Rouge est devenu noir mais la loyauté n'a pas cillé. Pas un seul instant.
Yumi(?) essaie de s'en convaincre. C'est une très bonne occasion, ça lui facilite le travail. L'idée que Ruvik est au courant ne le met pas forcément à l'aise, mais il faut ce qu'il faut.
Qu'était-il arrivé au "il faut qu'on soit vu le moins souvent ensembles ?" Yumi(?) supposa alors que la règle ne tenait pas rigueur de sa personne. Il était des millions. A priori. Pour eux, il pouvait devenir n'importe qui en un claquement de doigts. Il ferait ça pour eux.
* Parfait, ça me rassure.
Ça lui a échappé, il détourne les yeux et soupire.
* Tu as des nouvelles des autres ?
L'absence ... La disparition de Fauve n'est pas un sujet que vous abordez, même si ton instinct te dit que ça changera bientôt.
Yumi(?) ne pose pas de questions et se contente de hocher la tête, se sentant peut-être un peu stupide. Il fait de son mieux pour ne pas mêler ses sentiments personnels à l'affaire Hunter père-fils, parce qu'au final, pour lui ce n'est que le travail et il ne doit pas s'impliquer.
Il n'a pas le droit d'avoir de sentiments, pas d'émotions, il n'a pas le droit. Il ne peut pas, en réalité. Cet écart qu'il fait avec son cercle, c'est une trahison qu'il pourrait payer de sa vie. Mais, s'il prenait une autre apparence, une autre identité, qu'il partait, est-ce qu'on pourrait toujours le retrouver, hypothétiquement ? Pourrait-il être... libre ? L'idée lui paraît insensée.
La question de Ruvik le prend un peu au dépourvu et le tire de force hors de ses pensées.
Quel con. Quel professionnalisme, Yumi.
* J'imaginais que tu pouvais en savoir plus que moi. J'imagine que je ne les mets pas encore très à l'aise.
L'absence de Fauve avait creusé un espèce de fossé entre Ruvik, Spica et les autres. Tu n'en avais pas vraiment pris conscience avant maintenant.
Le Grand Canyon entre Ruvik, Spica et leurs liés met Yumi(?) mal à l'aise autant que cela l'arrange. Il ne veut pas être mêlé à la masse des "autres", il ne veut pas être un "lié". Il a toujours été un suiveur, celui qui obéit aux ordres, qui les mène à terme, qui les effectue. Mais il n'est "lié" à personne.
Il n'est qu'un humble suiveur de la Lune et du Soleil. Il n'a besoin de personne sur cette Terre. Yumi(?) ouvre la porte de l'Audi noire et observe Ruvik, la main sur le haut de la portière.
Il considère la remarque et décide de ne pas lui donner ce qu'il attend.
Il s'assoit naturellement à la place du conducteur et considère l'habitacle. Attend que Ruvik ait pris place sur la banquette arrière.
Le nouveau rôle est adopté sans à-coups, sans problème. Un nouveau masque façonné juste pour lui.
* Au ministère de l'économie, place Greensbury.
Un instant de silence après que tu ais démarré le moteur.
* Tu veux prendre le poste à temps plein ?
Yumi(?) voit où c'est. A vrai dire, il n'y a pas un lieu de Polaris qu'il ne connaît pas. Il a enregistré la carte dans sa mémoire, connaît chaque petit recoin, chaque ruelle, chaque entrée et chaque sortie. Il est tout à fait performant, au top de sa forme, au pinacle de ses capacités.
L'Audi démarre sur les chapeaux de roue, bien que cela ne soit pas nécessaire. Après tout... ils n'ont pas de temps à perdre. Le temps, c'est de l'argent - et le temps de Ruvik est précieux à ses yeux. Enfin bref. Cela ne regarde personne, même pas lui-même. La nature des sentiments de Yumi(?) ne regarde même pas Yumi(?). Ce serait trop lui demander. Il hausse un sourcil, cela dit.
Il se permet de tapoter sur le cuir du volant, soucieux. Un silence s'étire entre eux, lentement. Le centre-ville de Polaris bouillonne.
Il s'apprête à changer de sujet, observant Ruvik dans le rétroviseur.
Yumi(?) est mis en place, un coup prêt à partir. Une balle à tirer.
* Pour le moment, tu peux garder l'enveloppe de Stellaa.
La voix est plus froide, plus distante, c'est évidemment Spica.
* Nous n'avons aucun indice sur un retour de Fauve sous peu. Pour le moment il faut continuer à faire profil bas, les chasseurs ont commencé à passer à l'action et il est hors de question de perdre un des notres. Si j'apprend qu'on t'a repéré, tu switcheras sur quelqu'un d'autre.
Il absorbe les informations sans difficulté. Après tout, cela n'a rien de sorcier. Recevoir des ordres, les exécuter, point. Yumi(?) fronce un peu les sourcils tout en prenant un visage plus serré que de raison.
Il suppose qu'il peut tout être. Tout faire. Mais il aime bien cette apparence. Suffisamment passe-partout, mais pas laide ou fade pour autant. Et puis, si on oublie la palette de couleurs, il est à peu près de cette stature, à la base, s'il se souvient bien. Honnêtement, il ne se souvient plus. Il ne sait plus à quoi il ressemble. Il faudra demander... à cette certaine personne. Enfin.
D'une apparence à une autre, Yumi(?) se demande aussi si Ruvik appréciera.
Bref.
* Plusieurs candidats, mais le meilleur pour l'instant est un étudiant qui était en stage au sein de la mairie. Il est rentré chez lui, au Qatar il y a quelques semaines.
Elle inspire.
* J'ai déjà un dossier complet de prêt. Je te le fournirai dans la semaine. Si d'autres candidats te semble plus aptes, tu pourras me le signaler.
Et si Spica te propose, est-ce que ça plaira à Ruvik ?
Il ne répond pas forcément, se concentrant sur la route. Le ministère, impressionnant bâtiment, se dessine dans le paysage urbain. Un stagiaire à la mairie... quelle angoisse. Le retour d'un jeune adulte, comme s'il n'en avait pas assez eu avec la petite Deva, qui n'avait jamais fais son âge, qui avait toujours paru plus jeune. Il détestait ça, lui, Yumi(?). A priori. Il ne savait pas vraiment ce qu'il détestait, ni ce qu'il aimait, après tout il n'avait pas le droit.
Mais, au fond... il espérait retourner un jour à son corps d'origine. Revoir son propre visage, revoir les mèches blanches, les yeux rouges, comme un rat de laboratoire, comme un rat aurigain.
Il n'était rien de plus qu'un rat aurigain. De la pourriture aurigaine, qui se fascine du soleil et de la lune.
Il n'est pas de ceux-là, n'est-ce pas Yumi ?
Il n'est pas de ceux-là.
Il n'est ni aurigain, ni astérien, il n'est qu'une arme.
* Parfait, merci ! Je te contacte ce soir lorsque je termine, tu viens ou tu ne viens pas, je trouveraii une solution si tu es occupé.
Il n'a pas toujours été aussi conciliant.
* Passe une bonne journée Yumi.
Et il est parti.
( terminé pour moi, j'archive du coup ! )