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turn it down ft pnj
Turn it Down
L’horloge tapait douze coups très réguliers sur le front du bâtiment, douze coups puis silence. Une heure était écoulée, une heure où Deirdre n’avait plus conscience du temps. Etait-ce une heure ? Une journée ? Une vie qu’elle était assise là à rédiger et compiler ses avancées sur le champ électromagnétique de l’étoile XAHU8975. Qui sait ?
Ses mains viennent rassembler les papiers dans une pile avant d’en tirer compulsivement une feuille sur le côté. Une pile parfaite était source de stress pour elle, tout était stressant dans ce monde, de la façon qu’avait le doyen aujourd’hui de mâcher ses mots, à ces pancartes accrochées au mur dans un désordre frustrant. Rien ne faisait sens et c’était bien assez stupéfiant pour aujourd’hui.
Poussant sa chaise, ses doigts pianotaient sur son téléphone à rattraper les flux de messages et de notifications d’applications sans intérêt. Tiens, Zach lui a envoyé une photo. Le bruit de la porte qui s'entrouvre ne la tirait qu’à peine du planning rigoureux de sa fin de soirée, salle, sport, sommeil, repas, lever. Pointant le bout de la salle là où les étudiants avaient mentionnés avoir consignés le seau et le balais, elle ne pensait pas grand-chose du nouveau arrivant qu’elle prenait pour le concierge.
Re: turn it down ft pnj
La voix n'est pas familière, mais autoritaire. Il t'observe depuis l'encadrement de la pièce, appuyé contre le cadre en métal. Tu as comme un mauvais pressentiment.
* Vous êtes chercheuse en astrophysique, n'est-ce pas ?
Un silence.
* J'ai un service à vous demander.
...
Re: turn it down ft pnj
Turn it Down
Oeil dardé vers le nouveau venu, son souffle se suspend un instant. Elle ne le connait pas, les nouveautés devaient être formellement encadrées et là, l’inconnu sort de ce qu’elle tolère. Le mouvement du regard se fait erratique et un camaieu de pensées vient border ses angoisses.
Compter, mesurer, tape le pied 3 fois sur le sol, détailler les fils de misère dépassant de sa chemise, étouffer cette voix insideuse qui hurle sa Cassandre dans son âme. Deirdre n’aime pas cela mais son sens du devoir exacerberé vient nouer les cordes de sa réponse.
Un hochement de tête, ses longs doigts viennent tapoter le badge suspendu à sa poitrine, confirmant son identité et son statut au sein de l’université. “Enseignante-Chercheuse” dans ses larges lettres noires. Un service ? La curiosité était un délice mortel et le souffle s’étiolait encore une fois entre ses lèvres recousues.
((quelque chose se rebelle sous la surface de son esprit))
L’inconnu ne lui inspirait guère confiance, mais comme chaque chose dans ce monde. Un service était une chose malfaisante. Une question était innocente et le silence précedant la question lui inspirait un rébut intense. Son regard se reporta encore une fois sur son téléphone et une voix mécanique prit place :
“Dites-moi.”
Re: turn it down ft pnj
* J'imagine que vous êtes plus ou moins au courant des mouvements spatiaux et des découvertes les plus récentes.
Ou peut-être pas. Peut-être que les informations sont purement dissimulées. Toi même, tu n'en sais rien.
* Est-ce que quelque chose sort de l'ordinaire, depuis peu ?
...
Re: turn it down ft pnj
Turn it Down
Le regard était gênant, il fallait résister de détourner les yeux et de s’enfuir loin, dans ses pensées. On compte les battements de coeur, 75 par minutes, le rythme s’élevait conscieusement.
76.
Elle n’aimait pas sa manière de s’avancer, prendre l’espace qu’elle avait mit si loin à considérer sien. La confiance était une orchidée, il était si aisé de la faner. Il lui offre un échappatoire, l’inconnu, dans des réponses connues. Devrait-elle lui demander son nom ? Oh, qu’importe. Questionner demande de l’assurance et Deirdre n’en avait aucune, alors hâtons les réponses.
Reculant d’un pas jusqu’à que ses cuisses heurtent le bord de son bureau, les bras soigneusement pliés sur son torse tandis qu’un long moment vide glissa. Il fallait composer ses pensées et si cela était d’un dérangement pour lui, il n’avait qu’à partir.
90.
Ses doigts s’agitaient sur le clavier
-Plusieurs phénomènes peuvent correspondre à votre description. l’étoile binaire Procyon de la constellation de Canis Minor, a récemment perdu de la luminosité. Certains ont vu cet évenement comme le début du déclin de l’étoile, mais la théorie la plus acceptée dans les publications scientifiques est la montée d’une poussière cosmique qui cache temporairement l’étoile. Les ondes lumineuses captés de Procyon n’indiquent cependant pas pleinement une perte de puissance menant à sa mort. En autres choses notables, il a été récemment découvert un cluester de milliers d’étoiles mortes dans une galaxie voisine, faisant de ce trou noir l’un des plus grands découverts à ce jour. Sa masse est telle qu’elle influence le mouvement des étoiles voisines.
Soupir, ses doigts fourbis retombent sur le clavier
-Si le sujet vous intéresse, je vous conseille vivement de vous abonner à une revue scientifique ou à suivre les cours ouverts de mes confrères.
98.
Elle s’essoufle, mais si il est satisfait, cela devrait être assez.
Re: turn it down ft pnj
* Bien, bien. Je vous remercie de votre temps.
Pendant un instant, tu supposes qu'il va s'en aller, mais eh visiblement c'est mal le connaître parce qu'il n'a pas bougé.
* Je ne me fierai pas à vos confrères, on m'a soufflé que vous étiez la meilleure dans votre domaine.
Il semble embêté par ce qui va suivre, et n'a pas l'air de te faire spécialement confiance. En tes capacités, sûrement, en ta personne, par contre... C'est autre chose.
* J'ai besoin d'informations précises sur certains objets célestes mais les informations sur Procyon sont déjà d'une grande aide.
Il soupire.
* Si cela ne vous dérange pas, je repasserai vous voir quand j'aurais terminé mes recherches de mon côté. Auriez vous certaines revues à me conseiller ?
...
Re: turn it down ft pnj
Turn it Down
Fin sourire en griffe de chat, Deirdre accueille le remerciement d’un froissement de visage. Son coeur reposait au coin de ses lèvres accompagné de son angoisse élémentaire d’être , encore une fois, une déception. Il semblait inassouvi, elle pouvait lire les méandres de la curiosité dans son être.
Le compliment est reçu par un infime geste de sa main, les joues légèrement rosies n’étaient que le résultat optique du soleil couchant venant noyer l’office d’une teinte crépusculaire. La meilleure de son domaine ? Ah, cela était bien agréable de penser ça, mais un leger soupçon de quiétude animait son coeur. Elle n’avait jamais confiance en qui que ce soit, mais la partie sensible de son être n’était pas silencieuse aux mots de l’inconnu.
Que désirait il ? Son profil n’était pas celui d’un futur étudiant, ses traits indiquaient un âge trop éloigné de la moyenne de l’âge. Puis pourquoi cet intêret pour Procyon ? Certains vénéraient cette étoile après tout. Il était mystérieux et grand bien lui fasse. Si il pouvait ne pas empiéter sa vie, cela serai un délice.
D’un pas souple, Deirdre retourna à son bureau. Bruits enflant tandis qu’elle réunissait les revues récentes, déjà marquées et annotées par ses soins. Rien qu’elle ne connaissait déjà par coeur, rien qui ne lui manquât. Un post-it d’un rose pâle vient trancher le noir profond de la couverture et son écriture cursive vint s’apposer dessus.
“Vous pouvez les garder, et commander auprès des éditeurs avec les références fournies grâce aux noms des revues. Je vous attends quand et si vous avez d’autres questions plus précises.”
Sa main tendit la liasse vers lui, il ne fallait pas être particulièrement intuitif pour comprendre qu’elle désirait qu’il le prenne. Peut-être pourra t-il partir maintenant ? Seul le créateur le sait.
Re: turn it down ft pnj
* Bien, je réfléchirai à d'autres questions.
Il t'observe encore quelques instants. Il y a quelque chose avec ses yeux, mais tu n'oses pas les regarder assez longtemps pour comprendre. Il y a quelque chose d'étrange, de différent, quelque chose que tu ne comprendras probablement jamais mais qui te hantera lorsque tu essayeras de t'endormir, les jours, les semaines prochaines.
* Je repasserai plus tard, vous avez encore beaucoup à m'apprendre.
Si ça aurait pu sonner comme une menace, tu ne te sens pour autant pas menacée. On dirait presque qu'il t'aime bien, soudainement. Tu ne sais pas tellement ce que tu as fais pour ça - il ne vaut peut-être mieux pas se poser la question.
Il tourne les talons.
* Passez une bonne journée Deirdre Arstrae.
Il s'en va.
terminé de mon côté.