tu sais qu'elle te trouvera où que tu ailles parce qu'il y a cette marque sur toi. tu ne sais pas si cette pensée te réconforte ou si elle te glace le sang. tu préfères ne pas y penser. penser, ces derniers temps, c'est trop compliqué. ça ne t'apporte que des ennuis.
tu traverses les journées en pilote automatique, attendant patiemment depuis le siège passager que la voiture quitte la route et s'écrase dans le fossé. avec un peu de chance, cela fera un joli feu d'artifice.
il fait bon. le printemps est arrivé à Polaris, les jours sont longs et tièdes. tu as profité d'un congé pour partir marcher en forêt, errer sans but entre les arbres qui murmurent et ombragent. des noix salées et des fruits secs pêle-mêle que tu pioches dans un sachet froissé.
tu sais qu'elle sera là bientôt. tu t'étonnes que tant de temps se soit passé depuis votre rencontre – plus d'un mois, déjà. les ecchymoses sur ton corps, là où ???????????????, ont disparu. tu t'arrêtes un moment pour écouter les oiseaux chanter, des trilles aiguës dans le vent frais.
tu ne t'es toujours pas décidée sur un nom à lui donner.
tu traverses les journées en pilote automatique, attendant patiemment depuis le siège passager que la voiture quitte la route et s'écrase dans le fossé. avec un peu de chance, cela fera un joli feu d'artifice.
il fait bon. le printemps est arrivé à Polaris, les jours sont longs et tièdes. tu as profité d'un congé pour partir marcher en forêt, errer sans but entre les arbres qui murmurent et ombragent. des noix salées et des fruits secs pêle-mêle que tu pioches dans un sachet froissé.
tu sais qu'elle sera là bientôt. tu t'étonnes que tant de temps se soit passé depuis votre rencontre – plus d'un mois, déjà. les ecchymoses sur ton corps, là où ???????????????, ont disparu. tu t'arrêtes un moment pour écouter les oiseaux chanter, des trilles aiguës dans le vent frais.
tu ne t'es toujours pas décidée sur un nom à lui donner.
fruits secs
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18.04.2022
forêt des astrales
périphérie
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18.04.2022
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Son enfant dans l'herbe, de grands yeux verts, et verts encore. Un symbole de chance, une mue immaculée, tirée d'un coup sec, un coup unique.
Serpent sort de l'orée des bois en silence. Illuminé d'un soleil qu'il est condamné à ne plus regarder et à subir, seulement subir, il plisse des yeux aveugles sur son enfant. Lui sourit. Lui tend les bras.
* Ysé, il siffle. Je savais que tu viendrais.
Sous le vacarme de ce soleil et de son halo, son sifflement n'est que murmure.
un frisson. un sourire embarrassé. un mouvement pour avancer, un autre de recul. c'est étrange comme tu te sens rougir alors même que tout le sang semble quitter ton visage.
– …
tu vas te réfugier dans ses bras. c'est… étrange. tu crois que tu n'aimes pas trop être là. mais tu te souviens aussi de ses mains caressant tes cheveux, tes larmes versées dans son giron, accueillies, acceptées, essuyées.
– Je savais que je vous trouverai là.
ton nez vient se blottir dans ce creux entre son cou et son épaule, cette même épaule que tu as voulu mordre – folle enfant perdue. tu ne sais pas quoi dire, ou faire. maladroite étreinte.
– Est-ce… vous allez bien?
– …
tu vas te réfugier dans ses bras. c'est… étrange. tu crois que tu n'aimes pas trop être là. mais tu te souviens aussi de ses mains caressant tes cheveux, tes larmes versées dans son giron, accueillies, acceptées, essuyées.
– Je savais que je vous trouverai là.
ton nez vient se blottir dans ce creux entre son cou et son épaule, cette même épaule que tu as voulu mordre – folle enfant perdue. tu ne sais pas quoi dire, ou faire. maladroite étreinte.
– Est-ce… vous allez bien?
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18.04.2022
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Elle te sourit. Je vais bien quand tu es là, elle te répond, et elle vient caresser ta joue, ses phalanges contre sa peau. Elle ne semble pas questionner ta venue, et en même temps ! A quoi bon ?
* Tu as mangé ? Tu as faim ? Elle te demande.
tu fermes les yeux. c'est bon, finalement, de se laisser aller, de céder, de te laisser fondre un instant dans l'espace de ses bras. la laisser prendre le volant et regarder le paysage qui défile, monotone. quelle musique joue l'autoradio?
– Euh… Ça va.
parler de la faim te met mal à l'aise. elle est ta plus grande pudeur, nue et crue. ton plus grand secret, ta plus grande honte, la zone d'ombre muette qui fond sous ta langue.
tu as faim, oui. mais faim de réponses, Ysé. tu as tellement de questions de doutes d'angoisses de peurs de ???????????????????????????
rien de ce qui s'est passé n'étais normal.
rien de ce qui s'est passé n'aurait dû se passer.
– Euh… Ça va.
parler de la faim te met mal à l'aise. elle est ta plus grande pudeur, nue et crue. ton plus grand secret, ta plus grande honte, la zone d'ombre muette qui fond sous ta langue.
tu as faim, oui. mais faim de réponses, Ysé. tu as tellement de questions de doutes d'angoisses de peurs de ???????????????????????????
rien de ce qui s'est passé n'étais normal.
rien de ce qui s'est passé n'aurait dû se passer.
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* Bien.
Sa main vient trouver la tienne. Tu penses que les arbres t'appellent, ou bien ce n'est qu'elle : Serpent.
* Est-ce que tu es prête ? Elle te sourit. Nous allons y aller.
– Y aller?
ton sourire accuse le coup, il y a autant de surprise que de panique dans ta voix.
– Attendez. Aller où? Et pourquoi?
il y a le fait qu'elle semble bien trop te connaître, il y a cette soudaine téléportation dans ton appartement, il y a ce serpent qui t'enserrait dans ses anneaux, il y a cette marque sur toi, il y a sa voix qui t'accompagne partout, il y a ses messages, il y a sa présence ici aujourd'hui,
il y a que rien ne va, Ysé, que rien ne va plus, que depuis la mort d'Arden tu n'es plus actrice de ta propre vie, que tout va vite, trop vite et que tu n'aspires qu'à enfin lâcher prise tout en t'agrippant à la corde avec l'énergie du désespoir.
– Tout ça est trop… Tout ça va trop vite pour moi. Je ne sais toujours pas qui vous êtes ou… ou comment vous faites tout ça et je…
ton sourire accuse le coup, il y a autant de surprise que de panique dans ta voix.
– Attendez. Aller où? Et pourquoi?
il y a le fait qu'elle semble bien trop te connaître, il y a cette soudaine téléportation dans ton appartement, il y a ce serpent qui t'enserrait dans ses anneaux, il y a cette marque sur toi, il y a sa voix qui t'accompagne partout, il y a ses messages, il y a sa présence ici aujourd'hui,
il y a que rien ne va, Ysé, que rien ne va plus, que depuis la mort d'Arden tu n'es plus actrice de ta propre vie, que tout va vite, trop vite et que tu n'aspires qu'à enfin lâcher prise tout en t'agrippant à la corde avec l'énergie du désespoir.
– Tout ça est trop… Tout ça va trop vite pour moi. Je ne sais toujours pas qui vous êtes ou… ou comment vous faites tout ça et je…
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* Oh ? Mais... à la maison.
Cela te paraît tomber sous le sens. Bien évidemment. Ce qu'elle dit est parfaitement juste et censé. Mais le reste ? Et le reste, Serpent ? Et le reste, Ysé ? Elle se rapproche et vient te serrer contre elle.
* Je souhaite simplement que tu arrêtes de souffrir... je veux que tu sois heureuse. Là où je vis, — elle tend le bras vers le coeur de la forêt, sa manche large ballottée par la brise — tu auras tout ce que tu veux. Tu n'auras personne pour te causer des ennuis. Tu auras... moi, elle te sourit, amusée, taquine, mais il y a d'autres personnes aussi. Tu vivras heureuse. C'est une promesse.
Un petit silence, étouffé, à peine le temps d'une respiration.
* Est-ce que tu me suivrais, Ysé ?
des promesses comme du miel à tes oreilles. tout ce que tu souhaites (?) à portée de main, tout ce que tu veux (?) sur un plateau d'argent. une vie ailleurs. meilleure?
elle n'a rien dit pour laisser croire que ta décision serait définitive, pourtant tu sens que c'est le cas. de toutes façons, que te reste-t-il encore à perdre? il n'y a rien pour toi à Polaris.
tu soupires.
– J'ai des choses à faire. Des choses à finir.
elle n'a rien dit pour laisser croire que ta décision serait définitive, pourtant tu sens que c'est le cas. de toutes façons, que te reste-t-il encore à perdre? il n'y a rien pour toi à Polaris.
tu soupires.
– J'ai des choses à faire. Des choses à finir.
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Un refus. Un de plus ? Un de plus. Le serpent observe, et puis, se tourne vers toi. Sa main gauche se pose sur ton épaule et sa main droite vient saisir ta mâchoire, plonge ton regard dans le sien. Tu ne peux pas bouger.
* Ysé. Tu n'as plus rien à faire à Polaris.
Il n'y a pas de voix pour toi, pour te dire de ne pas les regarder. Ne pas regarder ses yeux.
* Moi, je t'aimerai plus que quiconque. Ne veux tu pas me suivre ?
hum?
quand tu regardes de nouveau, il n'y a plus rien. ou plutôt il n'y a de nouveau plus qu'elle, et ses yeux jaunes, et sa main sur ton épaule que tu viens recouvrir de la tienne. un baiser déposé sur sa joue, un murmure glissé à son oreille.
– Si. Mais il faut que tu me laisses repartir avant. Pour que je puisse couper tous les liens qui me retiennent ici.
quand tu regardes de nouveau, il n'y a plus rien. ou plutôt il n'y a de nouveau plus qu'elle, et ses yeux jaunes, et sa main sur ton épaule que tu viens recouvrir de la tienne. un baiser déposé sur sa joue, un murmure glissé à son oreille.
– Si. Mais il faut que tu me laisses repartir avant. Pour que je puisse couper tous les liens qui me retiennent ici.
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Le serpent siffle, menaçant, cherchant à se protéger. Il s'éloigne de toi, le charme est rompu, comme une chaîne qui se brise soudainement, qui éclate en morceaux. L'animal montre ses crochets en direction de la forêt.
* Ne nous approche pas, toi. Que fais-tu sur mon territoire ?
Tu réalises que tu n'as pas rêvé les orbes rouges qui t'observent depuis peu. Le serpent se plante entre vous, son bras près de toi, te cachant dans son dos.
* Mêle toi de tes affaires et pars d'ici.
le grondement.
le grondement revient, Ysé, mais cette fois-ci il n'est pas bienveillant. tu as beau plaquer tes mains sur tes oreilles, fermer les yeux si fort que l'obscurité éclate, il résonne à l'intérieur de toi. tu gémis, un bruit faible que le grondement avale aussitôt. grincement de dents.
à genoux dans l'herbe folle.
elle se tient devant toi, un rempart bien frêle, tu sais de quoi elle est capable et pourtant tu as peur, Ysé, parce que cette voix vient de partout et de nulle part à la fois, c'est un séisme dans la forêt et sur le bout de ta langue.
– Je n'appartiens à personne!
un cri qui jaillit en même temps que tes larmes.
le grondement revient, Ysé, mais cette fois-ci il n'est pas bienveillant. tu as beau plaquer tes mains sur tes oreilles, fermer les yeux si fort que l'obscurité éclate, il résonne à l'intérieur de toi. tu gémis, un bruit faible que le grondement avale aussitôt. grincement de dents.
à genoux dans l'herbe folle.
elle se tient devant toi, un rempart bien frêle, tu sais de quoi elle est capable et pourtant tu as peur, Ysé, parce que cette voix vient de partout et de nulle part à la fois, c'est un séisme dans la forêt et sur le bout de ta langue.
– Je n'appartiens à personne!
un cri qui jaillit en même temps que tes larmes.
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Tout va bien se passer, elle murmure à la jeune fille, sans se rendre compte que ses mots ne sont que des sifflements décousus. Les yeux jaunes foudroient la bête.
* C'est ma fille. Tu ne l'auras pas, la femme gronde. Je le répète, va-t'en.
le calme est revenu. le charme est rompu. les oiseaux chantent, le vent souffle, les feuilles bruissent. tes larmes ne coulent plus, tes joues sont sèches, comme si de rien n'était. il n'y a plus que vous deux et cette promesse (cette menace?) faite à toi seule. tu læ reverras, Ysé.
mais qui?
mais quoi?
où, quand, comment, pourquoi?
tu te sens… comme si tu sortais d'une douche brûlante, d'un gros chagrin. tu regardes tes genoux tâchés d'herbe, tes mains qui tremblent un peu, le brouillard doré de tes cheveux défaits que la brise fait danser. tu la regardes elle, elle et sa promesse, celle d'une vie nouvelle à ses côtés (tu n'es même plus certaine qu'elle t'a été faite, cette promesse, tu te demandes tout à coup si tu n'as pas inventé, si tu n'as pas projeté). tu regardes ce que tu étais prête à laisser derrière pour ce futur inconnu tapis au fond des bois, des broussailles et des ombres vertes.
– Qui était-ce? Qui es-tu? Qui… Qu'est-ce que vous êtes?…
mais qui?
mais quoi?
où, quand, comment, pourquoi?
tu te sens… comme si tu sortais d'une douche brûlante, d'un gros chagrin. tu regardes tes genoux tâchés d'herbe, tes mains qui tremblent un peu, le brouillard doré de tes cheveux défaits que la brise fait danser. tu la regardes elle, elle et sa promesse, celle d'une vie nouvelle à ses côtés (tu n'es même plus certaine qu'elle t'a été faite, cette promesse, tu te demandes tout à coup si tu n'as pas inventé, si tu n'as pas projeté). tu regardes ce que tu étais prête à laisser derrière pour ce futur inconnu tapis au fond des bois, des broussailles et des ombres vertes.
– Qui était-ce? Qui es-tu? Qui… Qu'est-ce que vous êtes?…
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* Nous nous reverrons, il fait écho sans s'en rendre compte, tu peux sentir la tension, il est absolument hors de lui
Et il te sourit, peut-être un peu fatigué. Les traits tirés.
* Prend soin de toi, Ysé. Fais attention à toi.
Il disparaît.
Emportant la tension avec lui.
on te laisse.
on te laisse à l'abandon.
on te laisse sans réponses.
on te laisse pleurer dans ton coin.
on te laisse te débrouiller.
on te laisse dans l'ignorance.
on te laisse dans la souffrance.
on te laisse essuyer tes larmes toute seule.
on te laisse errer.
on te laisse douter.
on te laisse avec la faim.
des promesses, toujours des promesses.
des serpments.
sans valeur.
la forêt est belle. les frondaisons murmurantes laissent passer des piliers de lumière où la poussière danse. il y a de la musique, celle des insectes et des oiseaux. l'air est doux, il sent bon la terre et l'herbe et la sève des arbres.
tu es seule.
Ysé, petite Ysé, enfant abandonnée,
enfant maudite
disputée, délaissée, déchirée.
petite brindille, petite allumette,
un jour n'en fera qu'à sa tête,
et foutra le feu à tout ce qu'elle touche.
et quand
partirez en cendres
elle rira,
de sa petite gueule rose et fraîche.
la clairière est vide.
le sachet de fruits secs est fini froissé dans le poing serré au fond de la poche.
il n'y a plus personne.
on te laisse à l'abandon.
on te laisse sans réponses.
on te laisse pleurer dans ton coin.
on te laisse te débrouiller.
on te laisse dans l'ignorance.
on te laisse dans la souffrance.
on te laisse essuyer tes larmes toute seule.
on te laisse errer.
on te laisse douter.
on te laisse avec la faim.
des promesses, toujours des promesses.
des ser
sans valeur.
la forêt est belle. les frondaisons murmurantes laissent passer des piliers de lumière où la poussière danse. il y a de la musique, celle des insectes et des oiseaux. l'air est doux, il sent bon la terre et l'herbe et la sève des arbres.
tu es seule.
Ysé, petite Ysé, enfant abandonnée,
enfant maudite
disputée, délaissée, déchirée.
petite brindille, petite allumette,
un jour n'en fera qu'à sa tête,
et foutra le feu à tout ce qu'elle touche.
et quand
vous
partirez en cendres
((EN HURLANT))
elle rira,
de sa petite gueule rose et fraîche.
Y s é !
la clairière est vide.
le sachet de fruits secs est fini froissé dans le poing serré au fond de la poche.
il n'y a plus personne.
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