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You won't let go [Ft. Richard]
You won't give in
Tu ne devrais pas être là Remy. Tu ne devrais pas te mettre en danger comme ça. Tu ne devrais pas retourner le voir. Pas de ton plein gré. Mais as-tu seulement le choix ? Tu veux des réponses. Tu en as besoin. Tu veux savoir où elle est. Et pourquoi elle a disparu. Est-ce qu’il lui a fait du mal ? Oh s’il a touché à un de ses cheveux… Tu ne devrais pas être là, et en même temps tu n’as rien à perdre.
La dernière que tu as mis les pieds dans cette boutique, tu as fini paralysée par la peur. Aujourd’hui, on en est bien loin. Aujourd’hui tu es inquiète pour ton amie. Inquiète et en colère. Tu as cherché Cyllène. Tu as fait ce que tu as pu. Et tu ne pouvais pas grand chose. Un jour elle était là. Le lendemain, elle ne l’était plus. Pas de traces. Rien. Le Lucky Cat comme dernière source potentielle d’indice. Tu ne peux plus repousser. Tu dois t’y rendre. Tu dois parler à Breckenridge. Tu n’es pas stupide. Tu sais que s’il ne veut rien te dire, il ne te dira rien. Que tu n’auras jamais la force de le faire parler. Mais sur un malentendu… Sur un malentendu, il sait peut-être quelque chose.
Il n’était pas derrière le comptoir quand tu entres. Comme c’est étonnant (non). Tes pas sont rapides, pressés. Tu t’acharnes sur la petite sonnette. Le son est infâme et c’est objectivement, insupportable. Ton plus beau - et faux - sourire quand il arrive. Tu prends la parole avant qu’il n’ait le temps de le faire. Avant qu’il n’ait le temps de t’insulter ou de te menacer ou les deux.
« Ok viens on s’épargne les “t’es une sale conne” “ouais et toi un sombre fils de chien” parce que bon, j’ai pas le temps, et juste on passe direct à ce qui est important : elle est où Cyllène ? »
Re: You won't let go [Ft. Richard]
Le carillon de la porte d'entrée me suit jusque dans mes rêves.
Il résonne, où que je sois, quoi que je fasse, me rappelant à la réalité profondément cynique de ma situation.
Quoi que je fasse je n'échapperai pas au Lucky Cat, je n'échapperai plus au Lucky Cat.
Il y a des responsabilités auxquelles je ne peux plus échapper, et parmi elles cette boutique, entre mes mains depuis bien trop d'années déjà.
La boutique est un mur de silence, si ce n'est l'occasionnel carillon, qui sonne si rarement et pourtant bien trop souvent à mon goût.
La boutique est mon tombeau presque à ciel ouvert, les murs se rapprochent de moi, mais dans une lenteur quasi savamment étudiée, je devine la mort arriver et elle est en déambulateur.
Et moi je suis coincé là, comme un con, parce que je ne peux pas bouger. Je ne peux aller nulle part.
Cyllène est partie, Cyllène a disparu, et avec moi coulera le navire.
où est-ce que tu es, cyllène ?
Le carillon tinte, une fois de plus, il me résonne dans la tête mais je ne veux rien savoir ; qu'ils se débrouillent. Qu'ils me volent, qu'ils brûlent la boutique si ça leur fait plaisir.
Et puis la cloche sonne.
La petite cloche que ma gérante a insisté pour installer, par je ne sais quelle lubie, elle trouvait ça chic. Idiote.
Il n'y a que toi pour avoir des idées incongrues pareilles.
(et la cloche résonne de son absence)
où est-ce que tu es, cyllène ?
En face de moi, une masse de cheveux bleus que je ne reconnais que trop bien.
Encore elle.
(dans ses yeux il n'y a pas de colère, il n'y a pas le feu qui ronge ses pupilles, dans ses yeux il n'y a
rien
juste un gouffre noir dans lequel la lumière se reflète à peine.
il regarde remy et c'est comme s'il regardait le vide)
Assumer sa défaite dès le début, que ce dialogue ne se transforme pas en un énième duel. Je n'ai pas envie de jouer à qui aura la meilleure répartie, aujourd'hui.
Je suis fatigué, aujourd'hui.
Pour qu'elle revienne travailler.
Uniquement pour ça.
Pour me délivrer d'entre les quatre murs de cette prison surchargée.
Uniquement pour ça.
Re: You won't let go [Ft. Richard]
You won't give in
« Putain… »
Ça t’échappe quand tu vois qu’il est si sérieux. Quand tu vois qu’il n’a aucune information. Qu’il n’a rien. Il ne sait pas. Il est dans le flou. Comme toi. Vous êtes dans le même bâteau. Et t’es pas certaine que ça te rassure. Parce que si lui n’a rien, alors c’est que ça ne va vraiment pas. Breckenridge a toutes les réponses tout le temps non ? Il sait tout. Il sait surtout obtenir des réponses. Ou alors tu t’es trompée sur lui ?
« Si même toi t’as aucune info, c’est que c’est vraiment la merde… Nan ? »
Tu passes ta main sur ton visage. Et tu soupires. Un soupir long. Presque douloureux. Triste. Retour à la case départ. Maintenant quoi ? Tu as épuisé toutes tes idées. Toutes tes ressources. Il ne te reste rien. Tellement rien que tu es ici. Ça te coûte d’être dans cette boutique, d’être en face de lui. Ça te coûte mais Cyllène en vaut mille fois la peine. Oh comme elle te manque.
« Tu imagines bien que je serais pas là si j’avais quoi que ce soit. J’ai cherché partout, pendant des jours mais… rien. »
Distraitement, tu entortilles une mèche bleue autour de ton index. Tu n’étais pas inquiète les premiers jours. Mais le temps commence à devenir long. Et elle n’est toujours pas revenue.
« Mais… Elle va bien non ? Elle doit aller bien parce que sinon… »
Sinon est-ce que tu pourrais le supporter ? Tu connais les Chiens de Chasse. Tu sais comme c’est dangereux. Tu sais comme n’importe qui peut disparaître en un claquement de doigts. Disparaître comme s’il n’avait jamais été là à la base. Comme tes parents. Ton regard croise celui de Richard. Tu ne sais pas si tu y cherches de l’empathie, de la compassion, de la colère. Ou si tu t’y accroches juste pour t’ancrer dans la réalité. Tu es fatiguée de tout cela. Mais tu dois retrouver Cyllène.