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Somebody Like Me _ Lycaon
Somebody Like Me
Lycaon _ Chez Nori _ 26.07.2022
Lycaon s'endort enfin. Assise dans un fauteuil qui fait face au canapé où le jeune homme a trouvé le sommeil, Odette doute de tout. D'elle-même, surtout. Ah, qu'est-ce qu'elle peut détester le silence…
Elle n'a jamais laissé personne la voir ainsi: abattue, inquiète. Dès le premier jour de son éveil, elle s'est efforcée d'être toujours enjouée, toujours légère, toujours positive. Elle a vite compris que c'était ce dont le groupe, le cercle, avait besoin. Il avait traversé de dures épreuves. Il y avait eu des morts, beaucoup – trop. On n'avait pas cherché à les lui cacher.
Pourtant les jours, les semaines, les mois avaient défilé dans le calme. Odette ne s'en était pas plaint. Elle avait vécu sa vie – les études, les soirées, les enregistrements quotidiens, la musique, les week-ends chez son père, les conneries avec Justin, cette nouvelle relation compliquée qui se tissait avec Morgan. Le cercle? Elle y pensait, parfois. Faisait de son mieux pour être là quand il y avait besoin d'elle, pour prendre des nouvelles par-ci par-là.
Puis il y avait eu l'éveil brusque de son don au milieu de la nuit, ce SMS envoyé, le rendez-vous des cercles d'Alcyone et de Sirius à l'hôpital pour la naissance de Shizue.
Nori n'était venu. Et les choses ne faisaient qu'empirer depuis.
Danaé était morte. Cyllène était morte. Nori, Sirius? Impossible de dire. Et Odette s'en voulait personnellement.
Elle aurait dû sentir les choses venir. C'est son pouvoir, son rôle. Mais rien. Pas le moindre petit frémissement de son intuition, pas la moindre note de musique à son oreille pour l'alerter. Odette se sent coupable. Pire, Odette se sent inutile.
Dans le silence écrasant de cet appartement où Nori n'a toujours pas remis les pieds, elle s'autorise enfin à pleurer. Quelques sanglots muets, sans plus. Le temps est précieux – et Lycaon dort.
C'est lui qui a eu cette idée. Ils ne savent pas si ça marchera, mais ça vaut le coup d'essayer, n'est-ce pas? Leurs deux pouvoirs se ressemblent, peut-être qu'ils peuvent fonctionner de concert.
On parle beaucoup de ces liens qui existent au sein d'un cercle. Odette les appelle plus volontiers des longueurs d'onde. C'est sa sensibilité musicale, sans doute. Doucement elle prend le temps de s'accorder à celle de Lycaon, se glisse dans cet écho qui résonne entre eux. Elle cherche la note juste, le diapason, l'accord majeur.
Musique.
Re: Somebody Like Me _ Lycaon
Tu sens la cigarette.Enfaite ça pu la clope dans tout l'appart.
Ça fait quoi ? Deux semaines que tu fumes. T'as envie de croire que ça te va bien... T'as envie de croire que ça t'aide. Dormir est devenu de plus en plus facile. Rêver, est devenu de plus en plus facile. Est-ce la cigarette ? Peut-etre bien. Ou peut-etre pas. Tu es... étrangement détendu... Tu ne réfléchis plus comme avant. Tu ne mords plus comme avant, tu es dans un état second. Tu as l'impression d'exister, mais différemment. Parfois tu en es a te demander si tu es toujours humain... si tu as toujours ta vie, aussi pourrie soit-elle... et quelque part, tout te cri que non. Tu n'es plus juste un ado paumé, tu n'es pas juste un gamin qui ne va plus à l'école... tu as l'impression d'être devenu quelque chose d'autre, quelque chose qui fait partie d'un tout.
De toute façon, plus rien n'importe si ce n'est le cercle. Tu ne vis plus que pour le cercle. Le Cercle. TON CERCLE. Tu ne peux rien empêcher, tu n'en as pas la force, tu le sais, mais tu peux voir. Tu peux tout voir... tu VEUX tout voir.
Il te suffit...
d'y...
penser... ?
Tu fais de ton mieux.
Tu dors et dieu merci tu n'as pas mis trop de temps à t'endormir. Deux trois cigarettes fumées jusqu'au filtre se toisent dans un bol sale. Tu sais qu'il y a Odette, qui te regarde... Tu as essayé de lui faire comprendre que peut-être ça serait mieux si elle te tenait la main - ou un truc du genre, mais visiblement c'est diffèrent pour elle. Il faut qu'elle sente, qu'elle t'écoute dormir. Tu n'as pas tout à fait compris, mais tu lui fais confiance.
Il faut retrouver Sirius.
Il faut comprendre.
Il faut
AGIR.
Odette (75)
Lycaon (38)
Re: Somebody Like Me _ Lycaon
Somebody Like Me
Lycaon _ Chez Nori _ 26.07.2022
Elle sent immédiatement que ça ne fonctionne pas. Pourtant elle le veut, elle le veut vraiment, elle s'accroche, elle y croit, il faut qu'elle continue à y croire mais
cela se dérobe à peine effleuré;
elle le sait au fond d'elle que son don ne peut pas être provoqué. On ne force pas l'instinct. Personne ne sait où il loge, comment l'inviter. C'est lui qui vient à vous, surgit et vous saisit la main.
La corde du violon, trop tendue, cède
et
Odette
est rejetée en elle, dans son corps, dans cet appartement vide qui sent le tabac froid.
Pause ronde, soupir noir.
Peut-être qu'elle aurait dû tenir la main de Lycaon?
Peut-être qu'il est encore temps?
Mais non, le voilà tout à coup qui s'agite, ouvre les yeux.
– Lyca! Ça va? Tu… Tu as rêvé?
… Est-ce que ça aurait marché?
Re: Somebody Like Me _ Lycaon
inconfort
le blanc du plafond te donne la migraine
et toutes ces voix, cet écho fraternel.
il est minuit. minuit.
puis autre chose. tu écoutes, attentif, mais tu restes instable.
rester allonger devient inacceptable.
ils discutent.
tu écoutes.
ils discutent.̷̨̡̨̩̩͖̫̙̣̖͓̪͎̜̼̺͖͙̩͍̳̟̜̦̰͓͚̍̍̎̽̋̾́̑͊̂͐̄̂̎̍́̑́̃̓̾̀̀͛͛̈̾̈́̍̿́̀̈́̌͑̂̕͝͝͠ͅ[
tu redoutes
t̶̛̲̫͇͉͍͇͍͈̟̲̩̺̭̹̺͈̺̣̰͖̙̖̿͒̃̈́͊͊͊͆̋̽͆̍̌̇̅̀̓͋͂̇̋̏̓̾͂̒́̈́͊̚̕̕̕̚͝͝ la douleur est profonde mais le costume est arraché, déchiqueté
la peau tirée, déchirée. plus jamais. refus de vomir, refus d'être humain une toute dernière fois. refus de faiblesse, refus de la fragilité, il se le promettent, tu te le promet.
plus jamais... et pourtant
ils sont là.
Non.
t̵̢̡̨̡̧̛̛͉̱͇͈͕̫̦͖̝̜̤̰̮͉͉̱̗̦̦̞̣̪͓̙̩̟͖̫͓͓̞̀̈́̃̈̀̇̋̍̓̒̈́̉̆̊͆̓̓̏̐́̀̌͛̎͘͘̕̕͜͝͝͝Ils seront toujours là.
et tu te sépares de ton déguisement
de ton manteau d'homme
toi S I R I U S
pour
la toute
dernière
fois
On ne peut plus rien
faire pour eux
Et puis tu le regardes lui. Ce garçon.
P
R
Ǫ̷̢̨̺̥̤͎͔̖̳͓̙̯͍̫̘̫̟̲̝̗̝̜͙̅̏̉̄͗͌̚̕͝ͅ
.̵̘̄.̵̘̄.̵̘̄..̵̨̊.̶̬͐ .̵̘̄ .̵̘̄.̵̘̄.̵̘̄ .̵̨̊.̶̬͐ .̵̘̄.̵̘̄.̵̘̄.̵̘̄.̵̘̄.̵̘̄ .̵̘̄.̵̘̄ .̵̘̄.̵̘̄ .̵̘̄.̵̘̄ .̵̨̊.̶̬͐
petits morceaux de peau.
Re: Somebody Like Me _ Lycaon
P R O C Y O N ! Ton pied vient percuter la table basse quand tu te relèves haletant. Tout valse, du bol de mégots froids aux verres posés ici et là. Tu as la gueule ouverte, béante. Tu as ce reflexe de toucher ton visage, de le reconnaitre, d'y trouver de la peau, d'y trouver tes dents, d'en sentir les imperfections et la sueur.
Tu es
h u m a i n
Tu as encore ce sentiment de dégout en gorge.. et tu grattes ton cou, par reflexes, essayant de nouveau de t'en arracher la peau mais finalement tu te reprends quand tu croises le regard d'Odette. Lyca ! Tu clignes des yeux.
La réalité est froide...
Avoir été Sirius et... ne plus l'être, créer un gouffre énorme dans ta poitrine.
Pro...
Procyon...Il faut qu'on retrouve ce Procyon.
Tu te lèves du canapé, titubes, flanches, comme si tu ne savais plus marcher. Tout ton poids retombe sur le premier meuble sur lequel tu prends appuie et tu tends ta main vers Odette... Elle ne ressent donc rien...?
Tu as cette étrange impression que le rêve que tu viens de faire te dégouline encore dessus...
Tu étais ton étoile. Tu l'es peut-être encore un peu, alors tu touches Odette, ta voix muée en un mélange étrange d'adolescence et d'adulte qui n'a qu'un seul mot pendu aux lèvres.
Procyon
Re: Somebody Like Me _ Lycaon
Somebody Like Me
Lycaon _ Chez Nori _ 26.07.2022
Un cri lui échappe quand la table bascule avec son contenu, du verre brisé fait étinceler le sol. Mais c'est Lycaon, l'état de Lycaon, le visage de Lycaon qui lui fait le plus peur, ce presque-masque figé dans le sommeil et la prophétie (qu'a-t-il vu, qui a-t-il été, qui reste là imprimé dans ses traits?). Son hurlement reste gravé.
– Procyon…
C'est une étoile, elle le sait parce qu'après son éveil elle a lu tout ce qu'elle trouvait sur le sujet, c'est un nom qui résonne avec celui de Sirius mais elle ne sait plus pourquoi, elle n'essaye même pas de fixer cette pensée qui s'enfuit aussitôt, elle est encore sous le choc mais Lycaon revient à lui redevient lui.
Un deuxième cri quand il vacille, le verre craque sous la semelle de ses chaussures quand elle s'élance pour le rattraper, prendre sa main tendue – un choc, une seconde qui dure un peu trop longtemps, est-ce que…? Mais non, rien, toujours rien, rien qu'un mutisme obstiné.
– Racontes. C'est qui, Procyon? Lyca, est-ce que ça va? Est-ce que… c'est normal, tout ça?