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Invité
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C'est tout naturel que tu finisses par longer les quartiers du complexe universitaire, en passant par la grande route qui entoure la capitale. Tes pensées sont silencieuses et embrumées. Tu es soucieux. Tu l'es toujours. Alors que tu empruntes des routes un peu moins peuplées, un certain cinéma sur le trottoir attire ton attention du coin de l'œil, et tu ralentis.
C'est une jeune femme. Chevelure rousse presque rouge éclatante, elle boite - ou en tous cas, sa démarche est étrange. Inquiétante, même. Tu fronces les sourcils et l'observe sans trop la voir. Elle porte ses chaussures à la main, elle a l'air de parler toute seule. D'appeler quelqu'un, en réalité. C'est suffisant pour piquer ta curiosité, et même si tu ne l'avoueras pas, c'est suffisant pour t'inquiéter. Alors, tu roules sur le trottoir et t'arrêtes à quelques pas d'elle - retirant ton casque pour chercher son regard des yeux. Elle a les larmes aux yeux, enfin c'est ce que tu arrives à distinguer.
Tu lances, toujours très accueillant. Mais ton inquiétude teinte ton timbre, impossible à dissimuler - ce n'est sûrement pas plus mal. Tu remarques qu'elle a laissé des petites traces de sang sur le trottoir derrière elle. Qu'est-ce qu'il lui est arrivé ? Tu crains le pire, inévitablement, et tu cales ta moto sur sa béquille pour l'enjamber et venir la rejoindre.
Tu n'as pas vu, ce qu'elle tenait dans son autre main.
naolane
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Mais surtout, tu t'arrêtes sur le fait qu'elle te dise de t'en aller. Et certes, tu aurais pu remonter sur ta moto et profiter de ta soirée de repos, mais, non. Cette pauvre fille est là, à boitiller et pleurer sur ce trottoir, et ça te fait mal. Alors tu soupires et tu lèves les yeux au ciel.
Tu hésites à t'approcher en un premier lieu, parce que le doute subsiste. Elle n'est peut-être pas très bien dans sa tête, cette femme. Et tu ne la connais pas. Et elle ne te connaît pas. Alors tu hésites.
Tu ne comprends plus rien à cette histoire.
naolane
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Mais sa voix s'estompe doucement, alors que tes yeux se posent sur la montre qu'elle tient dans sa main droite. Ce n'est que maintenant que tu la reconnais ? Tu peux même apercevoir tes initiales, gravées délicatement sur l'argent. Le monde s'arrête, et tu ne dis rien, interdit. Silencieux. Tu pourrais presque faire peur, à ne plus rien dire comme ça, et
Fray
Tu pleures.
Stupéfait devant cette jeune femme qui ramène des souvenirs que tu pensais volatilisés pour toujours, tu pleures en silence, la vision brouillée par d'épaisses larmes de crocodiles qui chauffent tes yeux. Tu pleures sans rien dire, le souffle coincé dans la cage thoracique.
naolane
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C'est étrange.
Tu sais ce que ça te rappelle, tu le sais bien.
Finalement, tu recules d'un pas timide, presque craintif. Tu sais qu'elle ne va pas te faire de mal - de toutes façons, elle n'a pas l'air de pouvoir faire mal à une mouche. Qu'est-ce qui te fait peur, alors ? Le poids de ces émotions, que tu savais présentes mais dont tu ne soupçonnais pas la force ? Toi, si brave et insensible; tu pleures. Tu clignes des yeux pour chasser les larmes qui s'amassent sur tes cils, détournant le regard.
Effectivement, Fray. C'est ta montre.
naolane
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Comment est-ce que tu l'as perdue, cette montre, Fray ? Tu ne te souviens plus. C'est flou. Ce sont des souvenirs que tu ne veux pas ressasser. Mais tu dois avouer, tu ne l'as pas vraiment cherchée. Tu baisses la tête et soupire, un soupir tremblant, fébrile.
Tu es visiblement déterminé à garder cette jeune femme près de toi. C'est le destin, après tout.
naolane
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Tu avais croisé les bras le temps qu'elle remette ses chaussures, mais tu les décroises pour saisir sa main, plus grande que la tienne, et tu la remets sur ses pieds avec force.
C'est presque touchant de ta part. Tu ne la laisses pas protester et la saisit pour la transporter sur ton dos, faisant fi de votre différence de taille. Tu es bien assez fort pour en transporter deux comme elle, sans même exagérer.
naolane
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Rush Street, au beau milieu de l'Octant. Tu vois où c'est. Tu y es déjà passé, que ce soit pour le travail ou simplement parce que tu as sûrement arpenté chaque rue de cette maudite capitale, depuis le temps où tu y es né. Finalement, tu t'installes devant elle sur la moto, peu habitué à devoir transporter quelqu'un avec toi.
naolane
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Pour une raison qui t'inquiète encore plus -peut-être que tu t'inquiètes trop- elle n'a pas l'air d'être d'humeur
à rentrer chez elle du tout. Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce qu'elle a ? Tu plisses les yeux. Et tu te retrouves bien incapable de refuser sa proposition, pour être honnête. Un instant passe, silencieux, avant que tu ne soupires et que tu abandonnes, capitulant. Tu retires ton casque, loin de la protection rassurante que tu ressens lorsque ton visage n'est pas découvert. Si tu pouvais passer ta vie entière avec ton casque vissé sur ta tête, tu le ferais.
naolane
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naolane
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Tu la regardes nettoyer maladroitement ses plaies et grimaces. Si elle met des bouts de sopalin dans ses plaies ouvertes, tu ne réponds plus de rien.
Tu évites sa question pendant un long instant - pas forcément par mauvaise foi, juste parce que ce n'est pas ta priorité actuellement.
naolane
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