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Beaucoup auraient aimé savoir ce qu'il se tramait dans la tête d'Orion - toi le premier, Numa. L'étoile observe le nouvel arrivant, impassible, son visage figé comme toujours.
* Je vais le suivre, il déclare finalement, et tu tires à peu près la même tête que Grenat, incrédule. Il tourne la tête vers toi et te sourit, tout ira bien, il te rassure.
Tu ne te rends pas compte qu'il fait ça pour s'assurer, maladroitement, de ta sécurité. Cela ne te traverse même pas l'esprit.
Et tu ne pensais pas que tout se passerait ainsi. Que tout se passerait comme indiqué, si tu me le permets. C'est même carrément suspect mais ! Eh ! Ce n'est pas comme tu avais le choix de faire ou non ton taff, pas vrai.
Ce n'est pas comme s'il existait des RH ou des psy ou des médecins du travail pour les gens comme toi.
Bon, et maintenant ?
Comment faire ?
Que faire ?
- S̷u̸i̴v̶r̷e̶ ̷t̸o̴n̴ ̸i̶n̶s̷t̵i̴n̸c̸t̸.̶
Quelle nuit, pense-t-il en observant Orion approcher de lui. Il le détaille, détaille son visage qui s'effrite au niveau d'une pommette, qui laisse apparaître une lumière si pure, si malade, qu'elle lui donne un haut-le-coeur.
Orion est un monstre.
Orion est aussi un puit d'énergie si profond, il pourrait révolutionner la société moderne, régler tous leurs problèmes, et en particulier ceux d'Aether Labs.
Mais il n'en a pas conscience, il avance vers lui et son regard, celui d'un enfant qui découvre le monde depuis à peine une année, lui brise le cœur.
Grenat a conscience de faire quelque chose de mal.
Grenat a conscience qu'il marche directement vers leurs morts communes.
Cela ne se passera pas bien - mais jusqu'ici... jusqu'ici, tout va bien.
Il lance un dernier regard à Numa Celestial, un dernier regard avant de conduire Orion là où tout a commencé, vers les champs qui l'ont vu naître, vers les champs où les scientifiques d'Aether pourront prendre en charge ce monstre, dos au soleil qui se lève doucement, tout doucement.
Voir Orion s'éloigner naïvement te déchire le coeur. Tu n'imaginais pas pouvoir avoir aussi mal, à un instant. Tu n'imaginais pas qu'il puisse aujourd'hui t'abandonner si facilement. Simplement te tourner le dos et partir.
Au fond de toi, tu savais que vous ne vous reverrez pas. Mais tu porterai toujours fièrement sa lumière en toi, comme le sentiment, enfin, d'appartenir à quelque chose de plus grand, et d'avoir trouvé ta place.
Un des premiers rayons du soleil ne manqua pas de t'éblouir alors que tu les regardais partir, impuissant.
(Terminé de ce côté.)
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