Page 1 sur 2 • 1, 2
Invité
Invité
Le problème avec les fleurs, Leith, c’est qu’il en existe de toutes sortes, de toutes les couleurs … tant de choix, tant de variétés, tant de significations, aussi, chose à laquelle tu avais visiblement oublier de penser avant d’entrer dans cette boutique fort odorante. Là, tu avais été pris de panique. Littéralement. Les roses, c’était trop. Mais les roses, c’est la seule chose que tu connaissais. Tu t’étais donc retrouvée planté, devant une multitude de bouquet, et à chaque fois que ton choix s’était arrêté sur l’un d’eux, tu avais commencé à te demander si tu n’allais pas faire passer un drôle de message avec ça, alors, tu l’avais reposé. Ce petit manège avait duré pas moins d’une demi-heure avant que, finalement, tu perdes patience, attrapant une seule et unique rose de couleur rose, payant à la hâte.
Le hall de l’hôpital était plein ce jour-là … tu aurais pu prévenir, par un message, de ta venue, de ta visite, tu aurais pu ainsi t’éviter la corvée de faire la queue. Tu aurais pu, oui. Mais tu ne l’as pas fait, te voilà donc plantée au beau milieu de ce grand espace, piétinant, sur place, et perdant un peu de ta patience à chaque seconde qui passe.
Il restait ses liés. Et même si c'était douloureux de les voir batailler avec cette nouvelle vie, elle se devait de faire au mieux. D'être parfaite, d'être forte. Aussi, lorsqu'elle l'avait senti si proche, elle s'était trainée hors du lit, malgré la douleur et ses jambes qui répondaient si mal ces derniers temps. Elle n'en laissait rien paraître, tout sourire, comme à son habitude.
* Leith ! Tu es revenu !
Elle lança, à quelques mètres de lui, alors que plusieurs personnes les séparaient encore, avant que les dites personnes décident de s'éloigner un peu pour le laisser passer. Elle le détailla un instant.
* Tu es beau comme un coeur aujourd'hui !
Nouveau sourire, ravissant. Elle se met à l'observer, sous toutes les coutures, avant de poser ses grands yeux bleus sur la fleur entre ses doigts. Mh ?
Invité
Invité
Tu te tires rapidement de la file, laissant la petite dame, derrière toi, gagner une place dans un soupir satisfait et puis, tu files dans sa direction pour la rejoindre.
Elle observe la fleur et la réceptionne entre ses doigts. Elle est froide, elle lui semble si froide, si lourde aussi. C'est la première fois qu'elle a l'occasion de toucher des fleurs, même si on lui en apporte parfois, elle ne les soulève pas, qui ferait ça ? Les infirmières se chargent généralement de changer leur eau, en la regardant avec un sourire triste. Elle se dit aussi qu'elle a vu beaucoup de films et de séries - comme on s'ennuie, à l'hôpital ! - et que cette fleur coïncide beaucoup avec certaines histoires d'amour. Elle se demande ce que Leith en pense.
* J'ai toute l'énergie nécessaire pour faire un tour dehors !
Elle prend sur elle, parce qu'elle a envie de sortir, parce qu'elle ment aux médecins depuis des jours maintenant, sur la douleur lancinante dans ses jambes et ses bras. Elle n'a pas le choix, il faut qu'elle sorte d'ici. Il faut qu'ils ne l'envoient pas en maison de repos, ou chez ses parents. Elle ne le supporterait pas. Comme s'ils savaient tout de la supercherie.
* Tu sais, ta présence est un cadeau en soi, tu n'avais pas besoin de venir avec quelque chose de plus.
Elle sourit, observe l'extérieur alors qu'elle glisse son bras contre celui du jeune homme, pensive.
* Mais je te remercie sincèrement, ça m'aide à y voir plus clair.
Oh non Leith, qu'est-ce qu'elle va penser de toi, maintenant ?
Invité
Invité
En tout cas, tu te mets en route, lentement, tu la laisses même venir s’accrocher à ton bras, tout comme la dernière fois, sous la pluie, dans le parc. C’est presque rassurant, pour toi.
Et ce n’est pas simple, mine de rien. Tu romps complètement tes habitudes, en faisant ça, tu le sens, tu le sais. Et tu ne sais même pas si tu fais bien les choses alors …
* Dis moi, je peux te poser une question ?
Elle marque un silence, se concentre sur chaque pas, comme si chacun était une épreuve. Mais elle est devenue forte pour oublier ça, pour oublier la douleur comme si elle n'était finalement qu'un accessoire.
* C'est peut-être déplacé de ma part.
Elle marque un nouveau silence, se met à observer les moineaux qui grignotent quelques miettes de pain près d'un banc, puis relève un peu les yeux vers Leith, soudainement très curieuse.
* Tu es célibataire ?
Invité
Invité
* Ouf.
Il ne comprendra pas ce qui la rassure autant, mais tant pis. Ça l'embête, pour Charlise, par exemple. Moins ses liés ont de liens, d'attaches, plus ce sera facile. Plus ce sera facile de leur expliquer, de les garder au courant. Elle ne veut pas s'immiscer à ce point dans la vie de ceux qui ont déjà la leur, toute tracée. Elle jette un regard à Leith avant de reposer son regard sur le ciel et la cime des arbres du parc, pensive.
* Je vous ai vous, ça suffit, non ?
Elle rit, doucement, mais son cœur est sans doute un peu lourd. Elle se demande comment il va, depuis le temps. Elle se demande ce qu'il fait, si la situation s'arrange. Elle se demande s'il respire encore, s'il trouve du courage à se lever le matin et à quoi il pense, ce qu'il ressent.
Invité
Invité
En tout cas, ce simple « ouf » te fais l’effet d’une bombe. Te ne comprends pas. C’est tout le fond du problème, Leith, quand on est si peu habitué aux autres, quand on fuit ses semblables, la plupart du temps, quand on n’imagine plus rien de bon d’une quelconque attache. On ne sait pas interpréter. Ou alors, on interprète mal, ce qui est encore plus dangereux. Qu’est-ce qu’elle cherche, à la fin ? Tu n’auras pas la réponse, pas aujourd’hui, du moins, et tu ne poseras pas non plus la question, de peur de la réponse, justement.
* Ça dépend, je dirai.
Elle semble prête à lui dire tellement de choses, dans l'intimité de la confiance. Elle lui jette un regard en coin, profite pour prendre un chemin qui les éloignera un peu plus des quelques personnes âgées venues prendre l'air dehors, parfois avec leur famille, parfois seules.
* C'est compliqué à expliquer, mais vous êtes liés les uns aux autres, et à moi, et je me sens responsable de tout ça.
Elle baisse les yeux, ses doigts libres triturent un peu nerveusement le bas de son chemisier, elle soupire faiblement.
* Je vous promets que je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour qu'il ne vous arrive rien.
Invité
Invité
Cette fois, elle semble … un peu plus disposée à te répondre, bien qu’elle s’arrange pour vous éloigner tous les deux des passants qui traînent dans les parages, elle est nettement plus bavarde qu’elle ne l’avait été, l’autre fois. Vous êtes liés. Toi et les autres. Les autres et elle. Au fond, ce n’est pas une surprise, hein, tu le savais, ou plutôt, tu le sentais. A son contact, et au leur.
* Je vous aime, juste. Je ne veux pas que vous disparaissiez.
Les mots sont tremblants, comme si elle peinait à les sortir. C'est une épreuve, ni plus ni moins. C'est une épreuve de garder la face, de jouer une personnalité dont on ne connait rien. D'entre toutes, elle aurait sans doute été la pire de toutes les actrices.
* On peut s'asseoir un instant ?
Trop tard, ses jambes ne la portent plus, elle se raccroche tant bien que mal à Leith lorsque ses genoux tapent contre les graviers par terre.
Invité
Invité
Tu pourrais te confondre en excuses maintenant, parce que, contre toute attente, tu vois et tu comprends qu’elle est troublée. Ses yeux brillent, Leith, et ce n’est pas de la joie, c’est même surement tout le contraire et ça te perces le cœur, d’autant plus si tu te mets à te penser responsable. Tu ne veux pas la blesser, tu refuses de lui faire mal, non, toi, tu aimerais tout l’inverse, un point c’est tout.
Tu te redresses après quelques secondes, en l’entraînant dans ton mouvement et une fois qu’elle est plus ou moins debout, ta main passe derrière ses genoux, et tu la hisses dans tes bras, contre toi, juste le temps de rejoindre un banc, sous un arbre, à l’ombre. Là, tu la déposes, tout doucement, un genou au sol, te voilà devant elle à observer ses genoux, à souffler dessus, à retirer les graviers qui s’y sont accrochés.
Il est en train de nettoyer ses genoux des graviers qui s'y sont incrustés, il n'y a rien de grave, au pire elle saignera un peu, rien qu'un instant rien de plus. Elle plante son regard sur Leith, pose ses mains glacées sur ses joues et se met à le dévisager comme si sa vie en dépendait. Il n'y a personne autour.
* Je peux avoir confiance en toi, n'est-ce pas ?
Invité
Invité
En tout cas, tu t’appliques, à retirer les petits cailloux, ça saigne légèrement, et tu fais en sorte de ne pas lui faire mal. Il faudrait probablement passer de l’eau dessus, peut-être même désinfecter mais tu n’as rien ici, et puis, il n’y a personne d’autre que vous. Sans compte que de toute manière, elle finit par bouger, ses mains viennent te chercher, et te voilà obligé de lever la tête alors que tes mains retiennent toujours l’une de ses jambes. Son regard est … tu ne saurais le décrire, pour dire vrai, profond, c’est comme si elle pouvait voir au fond de ton âme alors, tu ne peux pas lui mentir. Impossible.
* Je suis une étoile.
Palier time !
- La rejeter / fuir.
- Accepter.
- Demander des explications.
- La rassurer.
Invité
Invité
* Tu comptes beaucoup pour moi.
Elle avoue, à demi-mots. Alors qu'il embrasse son front. Les lèvres de Leith sont chaudes, elle a la sensation qu'il pourrait la brûler d'un simple contact.
* Promets moi que tu feras attention à toi.
Invité
Invité
C'est en tout cas ce qu'elle, elle supposait.
* Je veux juste partir d'ici. Je veux juste quitter cet horrible hôpital et ...
Silence, elle soupire, faiblement, coupable. Ils ne veulent que prendre soin d'elle, comprendre. Mais elle ne veut rien dire, parce qu'il n'y a rien à dire.
* Je. Excuse moi. Tout va bien.
Difficile de faire illusion plus longtemps.
Page 1 sur 2 • 1, 2