Legacy
Centre commercial du Bélier
12h07, le train entre en gare. Sept minutes de retard. Hego soupire, attend que le véhicule soit entièrement vidé avant de sortir à son tour. La mine et la démarche similaire à celle d’un zombie. Si jamais les producteurs de The Walking Dead sont dans les parages, Hego a approximativement 100% de chances d’être recruté pour être le futur zombie star du show. Ouais, non, vraiment ça craint, faut faire quelque chose pour le sommeil, Hego.
12h19, il passe à la caisse du grand centre commercial, avec un sandwich triangle à l’allure pas très comestible - sans doute pour ça qu’il ne restait que cette référence de sandwich dans le rayon - mais clairement, Hego n’en a rien à faire, il a la dalle, on aurait pu lui donner de la bouffe pour chien qu’il l’aurait manger. Plus qu’une heure quarante de repos avant d’enchaîner sur son service de l’après-midi. Enfin, ça, c’était s’il ne s’écoulait pas au sol avant.
12h49, café. Vraiment, il lui fallait un café. Un truc corsé, genre très corsé. Si possible plusieurs litres même. Et ça tombe bien, il y a un distributeur automatique ! Bon, d’accord, généralement, ces machines sortent plus quelque chose de semblable au jus de chaussette qu’à du café italien ; mais ça fera l’affaire. Enfin, il l’espère ? Il sait pas, façon, il n’est pas prêt de le savoir, parce que cette maudite machine n’accepte pas les billets, et n’est visiblement pas assez récente pour prendre les cartes bancaires ! Non mais, dans quelle vie vit-on quand les machines à café refusent le sans contact ? Enfin, d’un côté, la vie serait cool si son seul problème était l’absence de sans contact des machines à café, n’est-ce-pas Hego ?
Un brin énervé de ne pas avoir son café - parce que du coup, il allait devoir aller en terrasse et attendre - il fut à deux doigts de donner un coup de pied dans la machine. Mais l’étiquette rouge indiquait en majuscule “ne pas frapper !” avec des gros panneaux attention autour. Bref, l’étiquette plus les passants qui l’auraient regardé le dissuaderaient d’entrer en action. Soupir. Se retournant, il avisa la première personne qui passait derrière lui.
* Attendez.
Il fouille un peu sa poche, tombe sur l'une de ses cartes bleue, et décide d'aller la poser contre le module de paiement. La machine émet une bruit un peu étrange, presque suspect - il se demande si elle ne vient pas de le débiter d'au moins une dizaine de cafés, mais ce n'est pas si grave. Et il reste debout comme un con lorsque le premier gobelet tombe.
* Ils n'indiquent pas que ce modèle est compatible avec le paiement sans contact parce qu'il est souvent aléatoire.
Il gratifie l'homme d'un regard un peu trop long, puis lui tend son gobelet, et voilà qu'elle se met à en sortir un autre, il soupire.
* J'espère que vous avez soif.
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Oh !
Oh, Hego se sent vraiment bête. Un air gêné vient se dessiner sur sa figure - et sans doute aussi empourprer un peu ses joues, mais ça, il préfère ne pas y penser au risque d’empirer encore plus la chose.
* Oh. On dirait qu'elle est prête à en sortir un nouveau.
Il se demande honnêtement combien la machine a bien pu lui débiter, mais bon, au pire il enverra un mail à la société. Rien de très grave en soi. Il pourrait toujours mettre ça sur des frais de société, aussi. Il resserre le sac en papier au bout de sa main. Des vêtements. Certainement pas pour lui, qu'est-ce qu'il aurait foutu à l'Octant pour chercher des vêtements, sérieusement. Il était humble mais bon, quand même, il travaillait chez Aether.
* Ah.
Il désigna le numéro sur l'interface un peu pétée de la machine. Dix sept. Elle allait préparer encore dix-sept cafés réguliers. Merveilleux.
* Il va falloir qu'on trouve une solution avant qu'elle n'inonde le centre commercial.
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Un air encore plus embarrassé se dessine sur le visage de Hego. Genre actuellement, son unique souhait est de disparaître ; en s’enfonçant dans le sol, en fondant, en disparaissant comme un fantôme ; bref ne plus être présent.
* Mh...
Le voilà qui fixe la grande silhouette, pas sceptique, mais presque.
* Celui qui la rallumera aura sans doute une sacrée surprise.
Il pose ses yeux sur les mains de l'homme avant d'esquisser une légère grimace de dégoût.
* Vous devriez laver ça avant d'attraper une maladie disparue d'Astéria depuis un siècle.
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L’envie de s’essuyer les mains le prend aussitôt, parce que c’est vraiment une sensation très désagréable que celle de savoir qu’on a les mains sales. Encore plus quand on sait pas de quoi est constituée la saleté. Petite grimace de dégoût, accentué encore plus quand l’homme face à lui fait aussi la réflexion.
L'homme parle pour ne rien dire. Ni le prénom, ni le nom, ni la combinaison des deux ne lui dit quelque chose, mais il hoche poliment la tête.
* Nori Wallace.
Il se met en direction des toilettes de la galerie, visiblement aujourd'hui il a du temps à perdre. Peut-être veut-il juste savoir, être sûr. Il n'est plus si sûr qu'il soit un lié. Peut-être ? Tout est dissipé. Mais ça l'avait poussé à s'arrêter dans un premier temps.
* Dans quoi travaillez vous ?
Nori n'a que ça en tête. Le travail.
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Bien, maintenant Hego peut enfin mettre un nom sur l’homme. C’est toujours bon, même s’il y a en réalité fort à parier qu’il l’oublie d’ici à ce qu’il se soit endormi ce soir… Enfin, à condition qu’il arrive à s’endormir, parce que là est aussi tout un problème. L’homme - Nori, du coup, Hego va essayer de le retenir - lui demande alors dans quoi il travaille. Assez surprenant comme question ; disons qu’il ne s’y attendait pas. Mais il répond.
Hego se tourne ensuite vers Nori. Un bref instant ; avant de repenser soudainement que non, il ne doit pas regarder les gens. Plus jamais. C’est difficile pour lui qui avait toujours l’habitude de parler en regardant son interlocuteur. Mais il vaut mieux qu’il s'abstienne désormais à les regarder ; autant pour lui que pour les autres. Puis surtout, il n’a pas forcément envie d’aller s’incruster dans les pensées des autres, surtout quand cet autre vient de l’aider il y a tout juste quelques instants. Alors il s’efforce de ne rien laisser paraître sur ses doutes, et il pose la même question, en retour.
* Je travaille à Aether.
Il ne précise rien, il est trop propre sur lui, trop bien habillé pour y faire un simple travail en labo, il le sait. Et il ne précise pas ce qu'est l'entreprise, tout le monde connait Aether. Il n'a jamais connu qui que ce soit qui ne connaisse pas. Il resserre un peu la poigne de son sac et tend la main poliment.
* C'était un plaisir. Je vais devoir filer. Faites attention avec les machines à café.
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Nori lui annonce ensuite qu’il doit s’en aller.