Elle est toute belle.

Comme si tu revenais à la réalité, sa beauté te saute une nouvelle fois aux yeux. Mais ce n’est pas une histoire d’adolescence, d’hormones mal placées… Non c’est une toute autre forme de beauté que tu vois là, beaucoup plus pure… beaucoup plus….

Elle se redresse, soulevant les effluves de sauce tomate, donnant d’autant plus raison à tes gargouillements. Ç-ça sent super bon…  Dis tu, presque timide avant de t’approcher pour espérer pouvoir aider, ne serait-ce qu’un peu. Puis c’est sa main sur ta tête, en caresses maternelles qui te fait fondre. Paraît que t’as seize ans, que t’es un presque grand… mais là, tout de suite, t’en as six. Les mots qu’on t’avait appris ont disparu, t’as du mal à faire des phrases construites comme il faut. Si t’ouvrais la bouche, tu bégueyrais. Pour la première fois depuis si longtemps, t’as l’impression d’avoir l’esprit à moitié éteint, qu’une partie pourtant effacée, était comme revenue jusqu'à toi. L’enfance.

Oui, puis j'ai plus vraiment de doute ou quoi, j'ai juste confiance.

Danaé se glisse vers le salon pour intimer à Nori de préparer la table. Si t’es un peu pris de court car tu ignores où se trouvent assiettes, fourchettes et verres, tu t’approches de la plaque de cuisson. Je m'occupe d'apporter ça! Allez rejoindre Monsieur Nori ! Ce n'est pas un ordre, mais tu as tellement d'entrain dans ta phrase, que tu oses espéré qu'elle ne trouvera aucun inconvénient à ce que tu te charges au moins d'apporter les plats sur la table.

Tu sens un souffle de fierté t'envahir. Allez savoir d'où il vient ou même pourquoi il est là, mais c'est comme ça. La vision de Madame Danaé et Monsieur Nori attablés ainsi, à coté d'une chaise qui t'es toute désignée ça te rend toute chose.

hrp : Lyca aide Danaé !

 À table.

Un rêve un peu réalisé. Une promesse quasi tenue, faites à toi même, dans tes moments les plus difficiles. “Manger en famille”...Ce repas a tout l’air d’être ce que tu désires le plus au monde. Évidemment, Monsieur Nori n’a quasi rien en commun avec ton père et Madame Danaé est à l’opposé même de cette femme que tu t’entête à appeler “maman”.

Ainsi, alors qu’on te sert et que tu es impatient de goûter à cette bolognaise, tu observes Danaé et Nori, respectivement et chacun leur tour. Nori, Sirius, ton étoile, que tu sens au plus profond de tes tripes, son aura est apaisante, démesurément douce mais tu as beau examiner Danaé, dont tu connais maintenant la nature… mais rien. Rien ne semble se dégager de sa stature pourtant assez imposante et en soit magnifique. Elle te semble normale, tout ce qu’il y a de plus humain.

Tu te dis que tu n'es pas prêt pour le sentir, qu'il te faut rester aussi longtemps que possible près de Nori pour en comprendre les tenants et les aboutissants et ainsi être en mesure de sentir toute la complexité qui réside en madame Danaé.

Pour l'heure, si la confiance règne entre toi et ton étoile, en ce qui concerne la jeune femme… c’est une tout autre histoire. Mais déjà fatigué, et surtout affamé, tu ravales tes potentiels questions pour plus tard et : Bon appétit !

Je crois bien que tu n'as jamais prononcer ces mots avec autant d'enthousiasme de toute ta vie mon cher Lycaon.