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Jeu 17 Juin - 21:56
art is shit
Des fois y'a des types qui ont suffisament de thunes pour s'acheter un appartement seulement pour y faire une exposition permanente de leurs peintures à la con. Tu juges, un peu, qu'à moitié. Tu profites pas mal du pognon de tes darons en même temps, donc tu peux la fermer ta gueule aussi, t'es personne pour faire la morale là dessus. Toujours est-il que ce charmant monsieur a convié tes parents, puis t'as été un peu obligée de suivre. Et de te fringuer "convenablement", il faut comprendre que c'est le moment de mettre les fringues qui sont désagréables. Les robes à froufrous, ce genre de merdes. T'es pas d'humeur pour porter ça aujourd'hui, mais on te laisse pas trop le choix en même temps.

Quand tu sors de ta chambre, soupirante, t'es empaquetée - ou en tout cas t'as l'air empaquetée - dans une robe qui descend jusqu'à tes genoux avec un tissu satiné, près du corps et petit décolleté, juste assez pour te mettre mal à l'aise. Et le pompon, alors que t'es déjà perchée sur des talons qui sont pas agréable à porter et qui vont faire qu'empirer tes douleurs, ta mère t'a regardée avec des yeux de merlant frit et t'as fait mettre une paire de collant : "il faut mettre tes jambes en valeur ma chérie". Les choses commencent bien.

Vous avez pris la voiture pour aller jusqu'à ce fameux appartement, heureusement pour toi. En même temps, si t'arrives pas en bagnole pour ce genre d'évènements, tu passes vite pour un gueux. Faut retenir un truc : les voitures, c'est stylé. Les riches aiment bien montrer leurs voitures. En sortant, on te regarde, pas parce que tu te traines avec ta canne comme d'habitude, bien au contraire. Plutôt parce que t'es une jolie pièce de viande, ou un truc comme ça. Mais en faisant comme si tous ces regards n'existaient pas, vous montez les étages avec un ascenseur puis vous atterrissez sur un couloir au bout duquel une porte est ouverte, donnant sur la partie exposition et la partie petits fours ou buffet, comme vous préférez. Tu vas dire bonjour au type qu'a fait tous ces dessins, tu fais un tour avec tes parents et on te laisse à peu près libre.

— C'est bien de la merde ces peintures, n'empêche

C'est suffisament fort pour qu'on t'entende et qu'on te jette des regards mais en même temps pas assez pour que le principal intéressé ne l'entende pas, alors que tu appuies ton dos contre le mur pour essayer de relâcher un peu de poids de tes genoux qui te rappellent leur existence. Tu te laisses ensuite tomber le long du mur jusqu'à être au sol et soupirer un grand coup

— Ca fait du bien de s'asseoir, quand même

Tu fermes les yeux un instant pour profiter de la détente de tes genoux tout en soupirant lourdement. Ciao la bienséance. T'espères que tes darons te verront pas, qu'ils sont en train de discuter, mais tu te vois pas trop faire autrement là
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Kees Vanobbergen
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Ven 18 Juin - 21:54


A R T I S S H I T.


Ciel variable, changeant,
qui ne dit pas
ce qu'il nous réserve.



L’invitation lui avait été remise par Luís-de-la-réception (à ne pas confondre avec Luís-du-service-comptable) le matin-même. Occupé au téléphone, il avait fait de grands gestes de la main quand Kees était passé devant son bureau – tout à fait superflus compte tenu de leur proximité – pour lui intimer de s’arrêter et d’attendre qu’il en ai fini avec son appel: on apprenait vite à déchiffrer le langage corporel de Luís-de-la-réception.

– C’est Boratav qui m’a demandé de mettre ça de côté pour toi. Vernissage d’un de tes confrères peintres. Il te conseille d’y aller, je cite, «plus pour que tu rencontres le milieu artistique et culturel de Polaris qu’autre chose».
– Oh! Merci beaucoup. Oui, j’irai y faire un tour, ça me donnera l’occasion de visiter un peu la ville. Vous le connaissez, cet artiste?
– Ola, oui! Il nous a harcelé pendant des années pour être exposé chez nous.
– J’en déduis que cela ne s’est jamais fait?
– Non. Mais il semblerait qu’il se soit consolé avec son propre espace d’exposition personnel. C’est souvent le cas quand on a plus d’argent que de talent, si tu veux mon avis. Ah, mais ne vas pas répéter ça hein! Ça reste entre nous. Allez, belle journée!

Et bien, voilà qui promettait.

L’adresse de l’appartement indiquait une rue des Clématis, que Kees avait rapidement identifié comme le quartier riche de la capitale, avec sa plage artificielle et ses boutiques de luxe à perte de vue. Il voyait tout à fait le genre de vernissage que ce serait, empestant l’argent à plein nez, il en avait fait tellement. Il faudrait s’habiller bien mais pas trop, casual chic comme ils disent, pour faire faussement négligé et décontracté… et faire la conversation, prétendre qu’on aime ce qu’on voit, boire son champagne du bout des lèvres et grignoter à peine, et donner des cartes de visite, quelle barbe! Il détestait tout ce côté guindé, clinquant et franchement hypocrite du marché de l’art. Mais cela faisait partie du jeu, un jeu auquel il devait d’autant plus exceller qu’il serait, il le savait et le regrettait, sous le feu des projecteurs: il était après tout le nouveau résident de la fondation Boratav.
À l’heure dite il se présenta. Plus l’ascenseur montait les étages, plus son cœur sombrait dans sa poitrine. Il vont se moquer de toi, tu seras la risée de la soirée, t’as vu ta tête, ça se prétend être artiste, t’as aucune légitimité à exposer chez Boratav, pourquoi toi plus qu’un autre, tout le monde va voir la mascarade, l’imposture, t’as rien à faire là, rentre en Belgique pauvre con, évites-toi l’humiliation… Plus il s’efforçait de les faire taire, plus les voix s’insinuaient comme de l’encre dans ses veines. Il était nerveux au possible en arrivant devant la porte ouverte, persuadé qu’il allait se faire lapider à peine le seuil franchi, et que…

— C'est bien de la merde ces peintures, n'empêche.

Il se retint juste à temps d'éclater de rire; ce qui filtra fut camouflé habilement en discrète quinte de toux. Alerté, l’hôte s’empressa de venir l’accueillir, de se réjouir de sa venue, cher confrère, mais quelle surprise, heureux de faire votre rencontre, hâte de voir votre exposition, et alors, ce début de résidence, que pensez-vous de notre belle île, et comment prononcez-vous votre nom? Tout en jouant le jeu des conventions sociales, une flûte à la main et un petit-four dans l’autre, Kees réalisa que toute son appréhension s’était envolée. Discrètement, il coula un regard vers la jeune fille qui avait exprimé cette opinion… tranchée. Sans sa remarque cinglante, il serait peut-être en pleine crise de panique; mais il avait été si surpris, si déstabilisé d'entendre une opinion aussi franche! C’était rafraîchissant, pour une fois. Il était un peu fatigué de toutes ces simagrées.
Enfin laissé libre, il entama son tour de l’exposition, veillant à affecter cet air inspiré que l'usage veut que l'on adopte devant une œuvre d'art, la tête penchée sur le côté, les sourcils à peine froncés. Bon, ça n'était peut-être pas de la merde, mais définitivement pas sa tasse de thé.  L'artiste avait un œil pour la composition, en tout cas… peut-être… Dans un coin de la pièce, la demoiselle de tantôt était assise à même le sol, visiblement soulagée. D’où sortait une telle énergumène? À sa mine, elle devait pourtant être une habituée des milieux mondains et de leur étiquette. Peut-être avait-elle simplement choisi de n’en avoir rien à faire. On ne pouvait pas le lui reprocher.

– On parie que certaines personnes vont croire que vous faites une performance? En tout cas, si vous voulez être plus confortable, il y a une banquette…
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Jeu 24 Juin - 21:52
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Le type qui a ri-toussé à côté de toi, tu l'as vu rentrer y'a une seconde, il a pas l'air à l'aise. Visiblement, ça l'amuse de voir une meuf au sol qui crève de douleur. Le type qui expose est même venu l'accueillir en l'entendant. Tu te dis que ça doit être quelqu'un de vaguement important ? Mais ça explique pas trop sa nervosité, si il est important il devrait savoir à quoi s'attendre. L'hôte utilise cet arcane étrange qu'est le small talk pour l'accueillir. "Confrère", il doit être peintre aussi, du coup. Tu le vois faire le tour de l'exposition comme les autres, avec la même gueule débile. T'espères qu'il va se barrer loin. Il a l'air pénible. Mais non, il s'approche de toi.

— On parie que certaines personnes vont croire que vous faites une performance? En tout cas, si vous voulez être plus confortable, il y a une banquette…
— On parie que j'en ai franchement à peu près rien à foutre ? (tu soupires lourdement) Puis en vrai, j'l'aime bien le sol. Ca fait moins snob et débile que les autres.

Tu lui parles sur un ton pas franchement sympa. En même temps il t'a pas fait très bonne impression. T'es pas sûre que ce soit un type avec lequel t'as envie de parler. Tu secoues tes jambes et ça fait claquer tes chaussures contre le sol. Ca attire quelques regards vers toi et tu soupires d'autant plus. T'en as marre de cet endroit alors que ça fait pas une heure que t'y es.

— Franchement qu'est-ce que ces gens trouvent de bien à ces évènements ? Ca me dépasse. Tu dois être peintre comme l'autre, non ? J'espère que ce que tu fais c'est pas aussi médiocre.

Ce coup-ci, tu le regardes dans les yeux. En espérant une réaction quelconque de cet homme qui semble être vaguement plus ouvert que les autres. T'avais toujours pas envie de lui parler, mais faute de mieux, on fait avec ce qu'on a. Peut être que t'auras le droit à une bonne surprise aujourd'hui.
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Kees Vanobbergen
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Jeu 1 Juil - 0:07


A R T I S S H I T.


Ciel à l’orage,
une tempête
couve.



Cette réplique acerbe, Kees ne s’y attendait pas. Confronté à ce genre de personnes ou de situations, il avait développé une stratégie infaillible: la fuite. Il avait vite compris que l’animosité d’inconnus ne méritait ni son temps ni son énergie. Si l’adolescente ne voulait pas de lui, pas de soucis, il n’allait pas lui imposer sa présence… et s’imposer la sienne par la même occasion. Mais, étrangement, elle lança une conversation.

— Franchement qu'est-ce que ces gens trouvent de bien à ces évènements? Ça me dépasse. Tu dois être peintre comme l'autre, non? J'espère que ce que tu fais c'est pas aussi médiocre.

Est-ce qu’elle s’ennuyait? Après s’être fait aussi vertement rabrouer, Kees n’avait pas la moindre envie de faire l’effort de la distraire, ou de tenter le diable en répondant; il craignait aussi que discuter avec elle puisse être vu d’un mauvais œil, alors qu’il était là justement pour «réseauter» (que Dieu confonde des mots si hideux!). Mais partir sans rien dire, en l’ignorant purement et simplement, n’était pas non plus une option envisageable. Kees – en tout cas, il aimait à le penser – n’était pas un mufle.

– Un vernissage, c’est l’occasion de rencontrer l’artiste, d’échanger avec elle ou lui sur son art, ses œuvres… Ces moments-là sont rares, vous savez, et donc d’autant plus précieux.

Bon, encore fallait-il que l’artiste en question ait quelque chose d’intéressant à raconter… Il garda cette remarque pour lui.

– Quant à moi, je suis aussi peintre, effectivement. Vous êtes perspicace! Mais ce n’est pas à moi de m’exprimer sur la qualité de mes toiles ou de celles montrées ici.

Il sentait l’attention de la pièce tournée vers leur duo improbable – la fauteuse de troubles et l’artiste étranger, elle affalée au sol dans sa robe satinée comme Kurt Cobain à la fin d’un concert, lui plié en deux pour mieux l’entendre – et ne souhaitait pas prendre le risque d’une prise de position sur le talent de son hôte.

– J’expose en ce moment, dans l’Octant. N’hésitez pas à passer à l’occasion – vous semblez aimer la critique…
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Jeu 1 Juil - 23:30
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T'as attiré les regards. Y compris celui de tes darons. Visiblement ils sont pas contents. Tu vas passer un mauvais quart d'heure en rentrant faut croire. Perdu pour perdu, autant te lâcher, le résultat sera le même. Alors faut en profiter pour taper dans le lard.

— Un vernissage, c’est l’occasion de rencontrer l’artiste, d’échanger avec elle ou lui sur son art, ses œuvres… Ces moments-là sont rares, vous savez, et donc d’autant plus précieux.
— Ah bah j'imagine que c'est précieux, quand on paye des thunes incroyables pour avoir le lieu. On peut difficilement dire qu'il est arrivé ici à la sueur de son front. Puis franchement, ici, faut échanger sur quoi. Y'a pas grand chose à relever sur ces peintures. J'ai déjà vu de la merde en boite plus intéressante, littéralement.

Tu le fixes assez clairement, tu fais abstraction de tout le reste. Avec ton visage qui laisse apparaître un espèce de sourire passif-agressif. Façon "laisse tomber les apparences et avoue que c'est vraiment inutile ce qui se passe ici".

— Quant à moi, je suis aussi peintre, effectivement. Vous êtes perspicace! Mais ce n’est pas à moi de m’exprimer sur la qualité de mes toiles ou de celles montrées ici.
— Mon corps déconne mais mes yeux et mes oreilles sont performants, pas d'inquiètude là dessus. Je pense que tu peux t'exprimer sur la qualité des toiles ici, franchement, puis sur les tiennes aussi, tu devrais être capable de dire si ce que tu fais c'est pour faire genre que t'es quelqu'un d'intéressant ou si tu crois vraiment en ce que tu fais. Tu peux aussi laisser tomber le vouvoiement, y'a pas besoin de faire semblant avec moi.

Sa remarque était un peu condescendante, mais en même temps c'est de bonne guerre.

— J’expose en ce moment, dans l’Octant. N’hésitez pas à passer à l’occasion – vous semblez aimer la critique…
— J'y penserai si un jour j'ai pas trop la flemme, entre deux cours. Si ça se trouve tes toiles auront un truc vaguement intéressant à raconter.

Puis tu te lèves, t'époussettes un peu ta robe et tu vas vers le bar, à quelques pas de là où vous étiez, pour attraper un verre de champagne qui traine et l'avaler cul sec. Non seulement t'as pas le droit, mais en plus c'est pas la meilleure idée que t'aies eue vu les médicaments que tu prends. Tu fais une bien jolie rebelle de pacotille.

— Tu veux un truc à boire ? A bouffer ?

T'es pas un monstre non plus, il mérite de profiter un peu de toute cette bouffe à la con tant qu'il est là.
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Kees Vanobbergen
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Mar 20 Juil - 0:54


A R T I S S H I T.


Ciel lourd
de tout le poids
du monde.



Le poids des regards sur eux – sur lui – fit couler un filet de sueur glacée dans son dos. Voilà qu’après lui avoir involontairement évité une crise, la fille s’ingéniait à tisser une situation bien plus inconfortable, et surtout bien plus réelle, que tout ce qu’il avait pu fantasmer pendant sa montée d’angoisse dans l’ascenseur. Il aurait dû l’ignorer comme tout le reste des invités ici, faire comme s’il ne l’avait pas vue assise à même le sol, ne pas lui adresser la parole… mais il était pris dans la conversation et sa tentative d’être civil et diplomate venait de se heurter à un mur. Elle n’avait pas la moindre envie d’être civile et diplomate; elle était mécontente autant de sa présence que des œuvres exposées; elle tenait à le faire savoir et elle avait décidé qu’il serait le catalyseur de sa mauvaise humeur.
Ce qu’elle lui répondit, il l’entendit à peine; toute son attention était mobilisée vers l’intérieur. Il avait appris (à ses dépends) à reconnaître rapidement les symptômes physiques de la panique, l’augmentation du rythme cardiaque et de la respiration, la perte de sensation au bout de ses doigts, le champ visuel vacillant. Il avait appris (à ses dépends) que la conscience accrue de son environnement qui venait avec cet état alimentait son inquiétude en faussant sa perception. Les regards, les murmures, les auras… tout lui paraissait amplifié et dirigé vers lui, en un mot: menaçant.
Il fallait qu’il brise ce cercle vicieux avant qu’il ne se referme sur lui. Il trouva la distraction espérée lorsqu’elle se releva pour aller au buffet. La situation déclenchait sa réponse fuite-combat et, au vu de la verve et de l’agressivité de son «adversaire», il préférait ne pas jeter de l’huile sur le feu: la première option était la bonne, elle l’avait toujours été, il aurait dû s’écouter dès le départ. Elle lui proposa à boire et à manger, mais il l’ignora et se tourna vers l’artiste qui exposait. De toutes façons, il avait l’appétit coupé.

– Excusez-moi mais, pourriez-vous m’indiquer les toilettes?…

Appuyé au lavabo, il fit de son mieux pour calmer les tremblements nerveux dans ses bras. La peur laissa peu à peu place à la colère. Mais pour qui elle se prenait, celle-là? Si elle n’aimait pas les œuvres, qu’elle s’en aille au lieu de déverser son fiel sur le premier venu! Pourquoi fallait-il que ça lui tombe dessus, cette histoire… Comment allait-il expliquer la situation à monsieur Boratav, si des rumeurs remontaient jusqu’à lui? Sa première incursion dans le monde de l’art astérien…
À vrai dire, ce qui le rendait le plus furieux, c’était qu’elle avait raison. Dans un contexte privé, il aurait probablement approuvé de tout ce qu’elle disait. Ah… il était donc lâche à ce point? À jouer ce jeu des apparences et des faux-semblants, miroirs et fumées, pirouettes et ronds de jambe. «Y a pas besoin de faire semblant avec moi»… Il ne valait pas mieux que les autres, accroché à sa réputation comme une moule à son rocher. Étudiant, il avait passé de longues nuits enfumées à critiquer le monde de l’art entre deux gorgées de bière glacée. Il avait fini par y entrer en laissant ses convictions de jeunesse au vestiaire.
Avec un soupir, il se passa de l’eau fraîche sur le visage, glissa une main dans ses cheveux pour tenter de les discipliner un peu, rajusta le col de sa chemise. Le goût de ses fleurs de Bach dansait sur sa langue, formant un mélange peu agréable avec les relents de champagne. Il ne pouvait pas s’attarder trop longtemps dans cette salle de bain, cela allait finir par paraître suspect.
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