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Cercle 4
L’art de vivre sa vie ✍︎ Kees
Mar 15 Juin - 21:48
Le ciel est clair et dégagé quand nous arrivons à la fondation Emil Boratav, adresse incontournable du quartier de l’Octant pour tout amateur d’art qui se respecte. Le mécène, qui dédie sa fortune à la promotion de l’art astérien, est connu pour personnellement recevoir ses visiteurs; mais aujourd’hui, c’est un jeune homme aux cheveux très blonds, aussi souriant que fatigué, qui nous accueille. «Je n’ai pas arrêté depuis mon arrivée!» rit Kees Vanobbergen quand nous l’interrogeons à ce sujet, tandis qu’il nous conduit à un salon privé. L’artiste belge n’est à Polaris que depuis trois jours. «Mais il a fallu m’installer, faire connaissance avec M. Boratav et l’équipe de la fondation, accrocher mes toiles dans la galerie, recevoir les politiques et la presse… Et bien sûr, j’ai réussi à oublier une valise à l’aéroport, à intervertir deux rendez-vous et à accrocher une peinture à l’envers! J’ai vraiment la tête dans les nuages… sans mauvais jeu de mot.»
Qu’il soit bleu immaculé ou aussi gris que celui de sa Belgique natale, d’un noir insondable ou paré des feux du soleil levant, le ciel est la muse incontestable de ce tout jeune peintre – il n’a que vingt-six ans – qui dit préférer vivre, et donc peindre, la nuit: un choix qui peut surprendre, venant d’une personne si solaire. «Je suis quelqu’un de très angoissé. Cela étonne les gens, qui souvent ne connaissent que le Kees sociable, plein d’entrain. Mais depuis tout petit je souffre de troubles anxieux. J’ai fini par remarquer que j’étais plus serein la nuit. Peut-être parce que tout le monde dort, que la réalité semble arrêtée pendant quelques heures…» Sa maladie, Kees Vanobbergen l’aborde à demi-mots dans ses œuvres. Un paysage réalisé à Ostende, où la limite entre ciel et mer a été effacée, instille une curieuse sensation de malaise qu’on ne s’attend pas à ressentir devant une marine. «Pour moi, c’est la représentation parfaite de la panique: le ciel de jour, ou couvert de nuages, c’est un monochrome sans début ni fin, un vide aveuglant, comme si je me tenais au bord d’un précipice sans fond et que je devais lutter de toutes mes forces pour résister à l’appel d’air. Tandis que sous un ciel nocturne, je ne me sens jamais abandonné: il y a tant d’étoiles qui brillent là-haut! Peindre ce ciel m’apaise. Il y a quelque chose de contemplatif, presque méditatif, à travailler un dégradé de bleu ou la texture d’un nuage, à situer chaque constellation à sa place. C’est mon refuge, ma façon de gérer le stress.»
Un refuge menacé par son soudain succès? Celui qui trois ans auparavant n’était qu’«un étudiant en art comme il y en a tant» s’est retrouvé propulsé sur les devants de la scène de la jeune création artistique contemporaine. «Tout s’est enchaîné très vite, je peine encore à réaliser ce qu’il m’arrive. Je suis infiniment reconnaissant à celles et ceux que mon art a touché et qui m’ont donné les opportunités de le faire connaître, c’est une chance inouïe, le rêve de tous les artistes!… Mais je ne peux pas nier que la popularité alimente mon anxiété. Ce qui était un loisir personnel, presque un jardin secret est maintenant exposé, publié, critiqué… C’est beaucoup de joie et beaucoup de pression. Je me débats quotidiennement avec le syndrome de l’imposteur, la peur de ne pas être à la hauteur, de décevoir.»
Si ces préoccupations sont compréhensibles, elles ne semblent pas partagées par la fondation Boratav. Cette dernière a en effet choisi Kees Vanobbergen pour son programme de résidence internationale, qui invite tous les ans un artiste étranger à séjourner douze mois sur notre île. «Le programme laisse beaucoup de liberté! Une aubaine pour moi qui adore voyager et explorer à ma guise.» s’enthousiasme l’heureux élu. Son visage s’illumine de nouveau, ses mains s’animent, son regard pétille. «Une fois les formalités dont je vous parlais derrière moi, je vais enfin pouvoir commencer à visiter Astéria et découvrir vos paysages, vos traditions, votre histoire… et la nightlife de Polaris. L’autre raison pour laquelle j’aime tant la nuit, c’est qu’elle a ces deux facettes: celle du calme, de la paix, du sommeil et celle de la fête, de la musique, de la danse. Quand la nuit tombe, nous basculons dans un autre monde.»
Et pour basculer dans le monde céleste de Kees Vanobbergen, ne manquez pas son exposition A Selection Of Skies, où il expose les toiles qui lui ont valu d’être sélectionné pour cette résidence. À la fondation Boratav, évidemment!
Elle a surgi sans prévenir, sans crier gare, elle t'a coupé la respiration d'un impact au plexus, tes genoux se dérobent sous toi, tu t'effondres. L'instant d'avant tu riais avec tes amis napolitains, charmeur comme tu sais si bien l'être, rayonnant comme mille soleils, et te voilà à terre, luttant pour reprendre ton souffle, quémandant trois fois rien, une simple goulée d'air. L'effroi t'a causé une violence que rien n'aurait dû pouvoir admettre, il te laisse privé du monde, un corps bête, pur instinct et sueur âcre, livré à lui-même – non, même pas à lui-même: toute raison vole en éclat avec le monde qui se finit. Tu veux hurler si fort que tu restes muet, tu es le hurlement, un silence à se briser la tête contre un mur.
Cinq doigts, une paume, tiédeur sur ton dos trempé comme une tâche de soleil qui se serait faufilée à travers un feuillage rouge. Un nom, le tien? crié à ton oreille. La lumière rentre dans cette maison sans portes ni fenêtres, perce non pas la paupière de peau, bien ouverte pour laisser couler le flot amer de tes larmes étranglées, mais celle que ton âme a tirée sur elle-même, rendue imbécile par un chaos trop grand, sans forme, sans visibilité, sans préparation.
– Kees! Mi senti? Ça va aller, tiens bon. Je suis là maintenant.
Belgische Luchten #1: Sint-Pieters-Leeuw, een ochtend in november.
«La maison de mon enfance. Un ciel brumeux, gris, uniforme. Mon père et ma mère dorment encore à l’étage derrière les volets fermés. J’ai vécu ici pendant dix-huit années heureuses, monotones et un peu solitaires. De cette période je ne sais pas quoi dire tant elle était quelconque. Le quotidien interchangeable de tout Belge qui a grandi dans une famille aisée d’une petite ville calme.»
Belgische Luchten #2: Antwerpen, een avond in januari.
«Le cimetière où repose mon grand-père. Le soleil couchant est rouge, orange, jaune d’or. Opa Martijn était un passionné d’art qui pratiquait la photographie en amateur, que ce soit pour immortaliser les souvenirs de famille ou les roses éphémères du château Coloma. Il a tenu à me transmettre son savoir et sa passion, à m’emmener aux musées anversois et bruxellois. Je n’aurais sûrement pas été artiste sans lui.»
Belgische Luchten #5: Oostende, een ochtend in juni.
«La côte belge. On ne sait pas dire où commence le ciel et où se termine l’eau. C’est dans les dunes d’Ostende que j’ai connu ma première crise de panique, quand j’ai réalisé que j’avais perdu mes parents; elle non plus, je ne savais pas où elle commençait ni où elle finissait. Les séquelles de cette terreur pure qui m’a mangé le cœur, je continue à les porter. Je la sens, attendant l’occasion de surgir de nouveau pour me laisser pâle et suffocant.»
Belgische Luchten #7: Gent, een nacht in augustus.
«La vue depuis mon kot d’étudiant, de retour de soirée. Un ciel d’un bleu si sombre qu’il en paraît noir, les étoiles effacées par la lumière de la ville, une Lune presque ronde. La sensation exhilarante d’être libre, loin du cocon familial, les basses qui continuent à pulser dans mes veines, l’ivresse, l’odeur d’un corps étranger sur mes doigts, dans mon cou, dans mes draps. L’impression que ma vie, pure, sauvage, farouche, a enfin commencée.»
Belgische Luchten #8: Gent, een namiddag in april.
«Un carré de ciel très bleu par la fenêtre de l’atelier de peinture de la KASK. Le parfum de la térébenthine et de l’huile de lin, ma chemise maculée, le mauvais éclairage jaunâtre, la voix grave d’un de mes professeurs. La peinture, crémeuse, épaisse, qui s’étale sur la toile. Un nuage passe. L’impression d’avoir trouvé ma place.»
Europese Luchten #3: Napels, een nacht in maart.
«Un autre ciel, une autre fenêtre, un autre atelier. Je suis à Naples pour mon Erasmus, c'est la première fois que je quitte le territoire belge, ce ne sera pas la dernière, j'en ai fait le serment: j'ai trop faim du monde. Je veux voyager, parcourir le globe, admirer ses paysages et ses ciels, rencontrer ses habitants et vibrer à ses nuits trop courtes.»
Licht/Lucht
«Ce tableau est pour Andrea, en souvenir de notre rencontre.»
Je me souviens que quand j'ai commencé à faire des ciels nocturnes, je ne faisais pas de «vraies» étoiles – juste des points blancs sur ma toile. Et puis j'ai appris que Van Gogh, dans ses Nuits étoilées de 1888-89, avait fait très attention à représenter la Grande Ourse, Vénus… Les étoiles ont toujours été des guides – géographiques, temporelles, spirituelles – pour l'humanité. Depuis, je veille à leur rendre honneur, à elles qui veillent sur nous depuis des millénaires, à elles qui me tiennent compagnie la nuit, en les plaçant exactement là où elles scintillent.
Croyez-vous au destin ?
Tout ce que j'espère, c'est que le destin croit en moi!
Une créature vous guette;
Que faites-vous ?
Je suis déjà guetté par une créature au quotidien. L'angoisse rôde en permanence autour de moi, elle me susurre de sa voix vénéneuse le venin de l'abandon et de l'échec. Le mieux à faire, c'est encore de l'ignorer: lui porter de l'attention, c'est déjà la faire gagner.
Êtes-vous redevable ?
Ah! Je dois toujours cinquante euros à ma mère, merci de m'y avoir fait penser, j'avais totalement oublié…
Pnj préféré : Madison a l'air d'être la seule fréquentable, mais mon petit doigt me dit que je me trompe peut-être lourdement.
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Invité
Re: L’art de vivre sa vie ✍︎ Kees
Mar 15 Juin - 23:20
Kees que c'est que cette plume ? Elle est aussi jolie que les tableaux que ton personnage doit peindre ! Bienvenue sur le forum, j'ai hâte d'en apprendre plus sur le bonhomme et de te lire davantage. 
( Blue Period en feat, c'est la perfection... )
( Blue Period en feat, c'est la perfection... )Hego Gregorovitch
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Re: L’art de vivre sa vie ✍︎ Kees
Mer 16 Juin - 4:03
Ouuh ce que je me suis régalée à lire la fiche de Kees ! 
Bienvenue sur le forum !
Bienvenue sur le forum !
Ceylan Alterra
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Re: L’art de vivre sa vie ✍︎ Kees
Mer 16 Juin - 12:40
C'est amusant comme son histoire m'apprend tellement d'autres choses sur Kees, et il n'est pas si fragile qu'il en a l'air - bon, je sais que n'importe qui qui n'est pas toi et qui lira cette phrase va penser que je sous entends des choses terribles alors que pas du tout. Il est finalement très complexe à appréhender et je trouve que la fiche lui rend vraiment bien honneur. Ça a été un plaisir de te lire, maintenant j'espère que toute son évolution sur le forum se fera dans le bon sens pour lui !
( Ps : sache que malheureusement j'ai lu toute ta fiche alors que @Arden Montgomery et @Fray Yharnam faisait des jeux de mots sur ton prénom donc mon cerveau s'est conditionné à en chercher dans ta fiche,,,)
www . Se recenser (Obligatoire)
www . Fiche de liens (facultatif)
www . Rp avec un pnj (Lancer un rp avec une étoile)
www . Je veux rp ! (Annuaire des rps libres et autres)
Et surtout, n'oubliez pas de tenir votre profil à jour et de le remplir un maximum !
Ange Lumaria
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Cercle 4
Re: L’art de vivre sa vie ✍︎ Kees
Lun 12 Juil - 2:55
En résumé : Tu es à présent considéré dans le Cercle 4, ton étoile est donc @Madison Celestial.
Tu contrôles l'eau. Tu peux la créer à partir des particules dans l'air et la manipuler comme tu le souhaite.
Papyrokinésie (physique)
Tu contrôles le papier, fin, épais, coupant, doux, peu importe. Tu peux le créer et le manipuler à ta guise.
Kees Vanobbergen
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Cercle 4
Re: L’art de vivre sa vie ✍︎ Kees
Lun 12 Juil - 11:46
Cursa, ce sera l'hydrokinésie, s'il-te-plaît.