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Kees Vanobbergen
Kees Vanobbergen
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L’arden… ne pas fermer derrière soi ✍︎ Arden Giphy
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L’arden… ne pas fermer derrière soi ✍︎ Arden Empty L’arden… ne pas fermer derrière soi ✍︎ Arden

Ven 18 Juin - 0:39


L  ' A R ( T ) D E N E P A S F E R M E R D E R R I È R E S O I.


Ciel dégagé, qui s'assombrit
avec la fin du jour;
quelques nuages à l'est.



Bien sûr, il avait oublié les clous.
Kees poussa un soupir et rebroussa chemin, heureusement fort court: il n'avait qu'à traverser la rue. La fondation Boratav possédait deux bâtiments se faisant face; l'un – public – constituait la galerie sur deux étages, l'autre – privé – abritait les bureaux du personnel, une réserve et, sous les toits, le studio de l'artiste en résidence. Le sien, pour les douze mois à venir. Il avait encore un peu de mal à réaliser. Depuis qu'il avait posé pied à Astéria, pour la première fois cinq jours auparavant, tout s'enchaînait trop vite pour lui. À vrai dire, cela faisait déjà une paire d'années que tout semblait s'accélérer.
Bref. Les clous. Où étaient-ils rangés, déjà? On lui avait indiqué, bien sûr. Mais il avait oublié. Ah non! les voilà.
Sa première exposition sur le territoire astérien, a selection of skies, ouvrait le lendemain et lancerait officiellement sa période de résidence. Il y avait eu de la presse, un très bel article du Daily Nova (dans lequel il avait encore raconté sa vie… attendez, c'est le but), M. Boratav attendait beaucoup de monde au vernissage. Kees, bien sûr, était nerveux. Nerveux, mais pas anxieux. Pas encore. Avec un peu de chance, jamais. Ce n'était pas sa première exposition et celle-ci était très réduite, même pas dix toiles, qui constituaient son dossier de candidature. Le lieu, bien sûr, était parfait, l'équipe disponible et sympathique… Non, vraiment, le pire qu'il puisse lui arriver c'était que l'on n'aime pas son travail… et cinq ans d'études d'art l'avaient grandement désensibilisé à la critique.
Il ne lui restait plus grand-chose à installer. La scénographie était simple, un white cube typique qu'il ne portait pas dans son cœur mais qui collait parfaitement dans le cas présent. Il avait simplement décidé en dernière minute de changer sa toile principale d'emplacement pour qu'elle reçoive mieux la lumière de fin de journée. Enfin arrivé dans l'espace de la galerie, il utilisa le niveau laser pour projeter une croix sur le mur, référence qui lui permettrait d'accrocher le tableau droit une fois ces fameux clous cloués. Où avait-il posé le marteau?

Bien sûr, il avait oublié le marteau.
Au moment de fermer derrière lui, un peu exaspéré, Kees eut un doute. La porte de la galerie se verrouillait-elle automatiquement, ou fallait-il lui donner un tour de clef? Oh et puis il ne faisait que l'aller-retour, dans une minute à peine il serait revenu. Au pas de course il franchit la distance, retourna dans la réserve, s'empara du marteau, traversa la rue pour la cinquième fois en un quart d'heure… Tiens, est-ce qu'il avait poussé le vice jusqu'à laisser la porte entr'ouverte? Il était pourtant certain de l'avoir claqué derrière lui. Il la poussa d'un coup d'épaule… manquant de heurter quelqu'un qui se tenait là.

– Euh! Excuseer, pardon, mais la galerie n'est pas ouverte au public…
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Dim 20 Juin - 0:24
L’arden… ne pas fermer derrière soi ;
Une fois, sa sœur lui avait dit qu’il était facile de rendre sur toile l’air vivifiant d’une matinée d’automne : il suffisait d’approfondir les couleurs des érables et des noyers, et de peindre le ciel rosâtre de l’aube. « Je n’y arrive pas ! Je pense que ce n’est pas pour moi, tout ça ! » avait-elle déclaré, l'air faussement malheureux. « Tu as peur d’essayer pour de vrai, Arden. » À ces mots, son cœur s’était fermé comme un poing.

Ce nostalgique souvenir d'enfance lui était d’un coup revenu lorsqu’elle eut vent de l’exposition « a selection of skies » dans un article de presse. Et pour des raisons qu’elle-même définissait mal, Arden avait entrepris de se rendre directement sur place le lendemain pour satisfaire sa curiosité. Mais alors qu’elle s’imaginait devoir rebrousser chemin devant l’absence de personnel pour répondre à son caprice, la porte du bâtiment principal s’ouvrit sans lui opposer de résistance — très naturellement, elle ne vit pas pourquoi elle devait se priver d’un rapide coup d’œil !

Pourtant, à peine franchie la porte, elle eut l’impression de s’insinuer dans un monde pour lequel elle n’était pas faite ; il lui revenait en tête des chansons oubliées depuis longtemps, des rires d’enfants, et un pincement au cœur la saisit.

Jusqu’à qu’une présence ne la ramène à la réalité.

« Euh! Excuseer, pardon, mais la galerie n'est pas ouverte au public… »

Ah, quelle frayeur ! Elle se retourna, feignant la désinvolture de celle qui n’avait rien à se reprocher, pendant que mille scénarios tourbillonnaient dans sa tête — son interlocuteur avait un léger accent, il était jeune… influençable, peut-être !

« Vous êtes en charge de l’exposition ? » demanda-t-elle, assurance toute feinte, ignorant avec superbe sa pertinente remarque. « Vous ne me reconnaissez pas ? Mon père est un intime de la famille Boratav ! »

Elle lui adressa un grand sourire, plein d’une sincérité convaincue ( et qui cachait bien son embarras ! ). Son regard détailla l’accoutrement du nouveau venu, à la recherche du moindre indice pouvant révéler son identité et l’aider à se dépatouiller de cette situation ( dire la vérité aurait été bien plus simple, mais l’idée ne lui avait pas effleuré l’esprit sur l’instant ). Avant de s’arrêter longuement sur le marteau qu’il tenait à la main. Elle fronça des sourcils. Eut un mouvement de recul dans un silence accusateur.
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Lun 21 Juin - 1:16


L  ' A R ( T ) D E N E P A S F E R M E R D E R R I È R E S O I.


Ciel dont l'azur
très lentement
se fonce; une brise.



Kees se retrouva un peu pris au dépourvu. À moitié dans la porte, son marteau à la main et les cheveux encore plus en pagaille que d'habitude, il avait véritablement l'air ahuri. Une jeune femme aux longs cheveux roux se tenait là le plus naturellement du monde, comme si la galerie lui appartenait, comme si le monde tout entier lui appartenait.

– Vous êtes en charge de l’exposition? Vous ne me reconnaissez pas? Mon père est un intime de la famille Boratav!
– Ah…

Elle avait dit ça avec un naturel désarmant, une assurance qui ne pouvait que convaincre. Kees eut un moment de flottement. Ce qu’elle disait était tout à fait possible, il n’avait évidemment pas eu le temps de rencontrer tout le cercle social de son mécène, ce n’était même pas certain qu’il en fasse le tour en un an. Mais alors elle aurait su que la galerie était fermée aujourd’hui, non? Et que dans ce genre de cas-là, il fallait s'annoncer auprès de Luís-de-la-réception; or il ne l'avait pas vue dans le hall en sortant de la réserve. Était-elle passée pendant qu’il cherchait ses outils? Peut-être, mais il avait fait très vite… et au vu (de nez) du nuage de parfum qui flottait autour d’elle, il l’aurait flairée à des mètres de distance. Comme il avait par erreur laissé la porte ouverte en partant, elle avait peut-être cru que le lieu était ouvert à la visite malgré tout et simplement très calme en ce début de soirée brûlante. Enfin, quand même, une exposition n’ouvrait pas avant… avant qu’elle n’ouvre! Il y avait des outils partout, des bâches au sol et des toiles posées contre le mur, les spots n’étaient toujours pas orientés correctement, les vitres masquées par du papier de soie. Peut-être s'était-elle rendue compte de son erreur et s'apprêtait à sortir quand il était arrivé? Était-ce une journaliste particulièrement audacieuse venue décrocher un scoop de dernière minute? Ou une personne malintentionnée qui comptait disparaître en emportant une toile sous le bras?

– Et bien écoutez, je suis ravi de l’apprendre… mais les règles sont les règles et je n’ai reçu aucune instruction particulière concernant des… amis de monsieur Boratav qui devaient passer aujourd’hui. Le vernissage n’est que demain, je n’ai même pas encore fini l’accrochage, comme vous pouvez le voir.

Du pied il ferma la porte derrière lui puis déposa le marteau sur un appui de fenêtre pour avoir les mains et les pensées libres. Si elle disait vrai et qu'elle avait ici ses habitudes, il ne voulait pas froisser de sensibilités en la renvoyant; mais en même temps rien ne prouvait ses affirmations, à part son assurance inébranlable. Peut-être était-il en train de commettre un impair, mais prudence est mère de sûreté. On ne pouvait pas lui reprocher d’appliquer les instructions qu’on lui avait données et «laisser entrer peu importe qui déclarait connaître Emil Boratav» n’était écrit nulle part. Avec un petit sourire d’excuse, il se gratta la tête.

– Ne le prenez pas mal, ce n’est pas contre vous. C’est que… ça ne fait même pas une semaine que je suis ici, j’essaye juste de suivre le règlement. J’ai fait une erreur en laissant la porte ouverte, vous n’auriez pas dû pouvoir entrer par vous-même.

Qu’était-il censé faire? En restant là, il se retrouvait seul avec elle sans que personne ne soit au courant de la situation, au cas où il faille intervenir. Elle n’avait pas l’air particulièrement dangereuse, bien qu’elle le dépasse de quelques centimètres grâce à ses talons, mais si elle avait une arme il ne ferait pas le poids et jouer les gros bras ne l’enthousiasmait gère. S’il allait en face pour régulariser la situation avec Luís-de-la-réception, il la laissait sans surveillance dans un espace plein d'œuvres et d’équipement informatique coûteux. Son regard dériva vers le petit bureau d’accueil où s’empilaient les brochures encore empaquetées. Son regard s’illumina.

– Ah mais! je sais, je vais appeler la réception depuis l’interphone. Vous voulez bien me donner votre nom?
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Mar 22 Juin - 0:46
L’arden… ne pas fermer derrière soi ;
L’expression d’indignation qui se peignait dans ses traits en disait long sur sa surprise — bien que cette dernière était davantage en rapport avec les manières excessivement protocolaires du jeune homme qu’avec la méconnaissance de sa personne ( ça lui coûtait de l'admettre, mais ça, c’était peu surprenant ) :

« Vous ne me reconnaissez vraiment pas ! Je tombe des nues… »

Que faire ? se demanda-t-elle, ennuyée par la contestation scandaleuse, quoique parfaitement justifiée, à laquelle elle devait faire face.

D'un côté, maintenant qu’elle s’était donné un rôle à jouer, elle tenait à l’interpréter jusqu’au bout ; de l'autre, il n’y avait rien pour la retenir — elle n’imaginait pas se perdre en contemplations sous le poids du regard suppliant d’un employé de la maison. En pesant le pour et le contre, elle en vint à la conclusion qu’il valait mieux partir, plutôt que d’être là sans motifs valables. Hélas, Arden portait en elle un petit démon facétieux, qui ne pouvait vivre une seule heure sans faire des siennes. Celui-ci lui dit de poursuivre, et c'est ce qu'elle fit:

« Ce n’était pas responsable de votre part. Oui, on peut dire que vous avez de la chance, que seule la curiosité m’eut conduit à l’intérieur ! » Arden eut du mal à réprimer un sourire : elle appréciait manifestement la théâtralité surjouée de son entreprise, dont l’objectif consistait à ennuyer son interlocuteur jusqu’à qu’il excuse sa présence — elle n’avait jamais été très douée pour résoudre les problèmes. « N’allez pas importuner votre collègue pour trois fois rien, laissez-moi cinq minutes pour reprendre mes esprits et je serais partie ! La route a été éreintante et… »

Arden fit traîner son dernier mot, avant de s’interrompre, une main remontée sous son menton dans une attitude pensive. Ses talons claquèrent bruyamment sur le sol, dans le silence de la galerie, tandis qu’elle se rapprochait de l'étranger, jusqu’à n’être plus qu’à quelques centimètres de lui, dans une promiscuité éprouvante pour qui n’était pas habitué à sa compagnie. Au bout d'un long moment, Arden s’écria :

« Ton visage ! Tu es l’artiste de cette exposition ? Quel est ton nom, déjà… ? »
Kees Vanobbergen
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Mer 23 Juin - 1:07


L  ' A R ( T ) D E N E P A S F E R M E R D E R R I È R E S O I.


Ciel qui
comme tes cheveux
rougit.



Mais qu’est-ce qu’elle avait, enfin, à jouer la Dignité offensée? On ne l’avait pas prévenu que la galerie serait le lieu de répétition d’une troupe d’improvisation théâtrale. Elle avait cette façon de s’offusquer, comme si elle avait le premier rôle dans une tragédie classique… ou une obscure telenovela diffusée très tard le soir (ce qui, quand on y réfléchit, n’est pas si différent que ça). Il n’aurait pas été étonné si elle s’était mise soudainement à faire des alexandrins.
Peut-être parce qu’il en était un lui-même, avec son obsession pour le ciel, Kees avait un faible pour les kwibus, que son traducteur en ligne traduisait par «hurluberlus» – un mot qui le faisait hurler de rire. Et cette jeune femme qui, volontairement ou non, performait Don Diègue en mâchant du chewing-gum au milieu de son exposition en chantier («Ô rage! Ô désespoir! Ô vieillesse ennemie! Ne suis-je point connue en cette galerie?») n’était, à n’en pas douter, une sacrée excentrique. Il avait l’impression d’être de retour en école d’art.
Qu'elle soit réellement qui elle disait être ou non, qu'il trouve son extravagance amusante ou non, il se sentit soulagé quand elle sembla céder devant ses arguments. Il avait trouvé ses remarques légèrement déplacées, d'autant plus qu'il avait déjà reconnu ses torts et formulé des excuses; qui plus est, le stress de la situation se cumulait à son appréhension grandissante à l'approche du vernissage et devant la montagne de travail qu'il restait à faire. Qu'elle se repose cinq minutes ne lui posait aucun problème, il avait fini par déterminer qu'elle était inoffensive. Si elle voulait voir les œuvres tant que ça elle passerait le lendemain.
Il s'apprêtait à retourner à ses occupations quand elle s'interrompit au beau milieu de sa phrase. En trois pas elle se tenait proche de lui, bien trop proche, braquant ses yeux inquisiteurs à la rencontre de son regard confus. Il respira son parfum comme on se prend une gifle dans la figure.

– Ton visage! Tu es l’artiste de cette exposition? Quel est ton nom, déjà…?
– Va-Vanobbergen. Kees Vanobbergen…

Il se retint de lui faire remarquer que son nom était imprimé sur l’affiche accrochée à la porte par laquelle elle était entrée sans permission. En trois pas également il avait prudemment reculé, les mains dressées entre eux deux par réflexe. Il n'avait toujours pas assimilé l'idée qu'il devenait reconnaissable.

– Et vous?

Elle ne lui avait toujours pas donné de nom, pas plus qu'une raison valable à sa présence, et il commençait à se dire qu'il ne les aurai jamais. C'était un mystère avec lequel il se sentait prêt à vivre, tant qu'il pouvait enfin se remettre à travailler.

– Si vous voulez vous rafraîchir, il y a des toilettes derrière l'escalier. Pour ma part, vous m'excuserez, mais j'ai un clou à planter. D'ailleurs, si vous voulez vous rendre utile… J'ai encore du travail à abattre.

Tant qu'à faire, si elle avait décidé de s'inviter, autant qu'elle serve à quelque chose, non?
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Sam 26 Juin - 1:40
L’arden… ne pas fermer derrière soi ;
« Kees ? Ah oui, bien sûr… Où avais-je la tête… ? » Le prénom ne lui renvoyait absolument rien, et pour cause ; elle n’avait pas fait l’effort de l'apprendre. C'était désormais chose faite — le nom, lui, demanderait plus d'efforts...

Le jeune homme s’éloigna hâtivement d’elle dans une appréhension à peine contenue : cette réaction l’amusa, au moins autant que la soudaine conviction d’avoir déjoué les suspicions de Kees par son flamboyant esprit. Et voilà qu’il lui proposait de l’accompagner dans ses préparatifs ( elle devait avoir une sacrée prestance pour lui inspirer une pareille confiance ) !

« Je dois t’avouer n’avoir aucune expérience en la matière, je crains de me mélanger les pinceaux… », fit-elle avec un soufflement du nez, clairement amusée par le choix de ses mots. « Mais je ne vais pas te laisser seul. J'adore me rendre utile ! Et manifestement, tu n'es pas en avance. »

Cette observation, fagotée d’innocence et légèrement déplacée, lui permit de balayer les alentours de son regard et de se projeter dans le futur de la galerie : un lourd cube blanc à angles droits, espace de contention méditative, qui, conforme à ses habitudes, étouffera ses œuvres avec son voile de froideur. Cela aurait été, en toute probabilité, le discours qu’aurait pu tenir sa mère de ce classique d'exposition, qui parvenait à comprimer les accomplissements d’une vie dans quelques mètres carrés.

Frappée de lucidité ( et réalisant que Kees ne tarderait pas à lui assigner quelques tâches sans importance ou à lui montrer la porte ), Arden se ressaisit rapidement : « Je vais me rafraîchir le visage ! Oh, et je m’appelle Arden ! » Elle laissa échapper un rire coquet et fila sur la pointe des pieds en direction des toilettes avec un surcroît de légèreté.

Elle disparut pendant de longues minutes ; minutes au cours desquelles le ciel par-dehors se stria de lisérés aux couleurs du crépuscule. On aurait pu se poser la question de savoir si elle avait bien suivi les indications de Kees, si elle n’avait pas profité de l’occasion pour s’esquiver à l’étage. Ce ne fut heureusement pas le cas, car elle ressurgit dans le dos de l’artiste-peintre comme on surprend la victime d’un mauvais tour.

« Alors, à quelle tâche souhaites-tu que je m'adonne ? Que je retire des bâches ? Que je donne mon avis sur l'angle d'une source de lumière ? »
Kees Vanobbergen
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Jeu 1 Juil - 0:06


L  ' A R ( T ) D E N E P A S F E R M E R D E R R I È R E S O I.


Ciel!
à quoi ai-je pensé
en l’invitant à rester?



– Je dois t’avouer n’avoir aucune expérience en la matière, je crains de me mélanger les pinceaux… Mais je ne vais pas te laisser seul. J'adore me rendre utile! Et manifestement, tu n'es pas en avance.
– Et bien justement, il faudrait…
– Je vais me rafraîchir le visage! Oh, et je m’appelle Arden!

Aussitôt dit, aussitôt fait: la dénommée Arden s’empressa de disparaître, laissant derrière elle un entêtant nuage de roses en fleur (est-qu’elle s’était vidé le flacon d’eau de toilette sur la tête?). L’idée lui traversa l’esprit qu’il pourrait l’enfermer et appeler la police… Oui, non, ce n’était peut-être pas son idée la plus brillante. Elle partait bientôt, de toutes façons, même si son «je ne vais pas te laisser seul» ne le rassurait pas particulièrement à ce propos. Ah, mais plus vite il finissait ce qu’il avait à faire, avec ou sans elle, plus vite il partirait et elle avec lui – car, assurément, elle n’allait pas en plus demander à se faire enfermer pour passer la nuit avec les tableaux… n’est-ce pas?
Profitant du moment de répit que lui offrait le rafraîchissement d’Arden, Kees cloua enfin ce satané clou qui lui avait donné tant de fil à retordre et posé tant de problèmes, achevant en quelques secondes ce qu’il essayait de faire depuis dix bonnes minutes. Un peu de rangement, puis il commença à décoller les bâches, fixées avec du ruban adhésif au sol qu’elles avaient protégé de la peinture quand les murs avaient reçu une nouvelle jeunesse. Depuis combien de temps Arden était-elle partie? Kees jeta un œil à l’horloge fixée au-dessus du bureau, fronça les sourcils et poussa un soupir vieux comme le monde.

Vijf minuten, hè? Verdomme…

Au moins, tant qu’elle vaquait à ses occupations, il était tranquille. Tiens, puisqu’on parlait du bureau… Sur la pointe des pieds, coulant des regards vers les toilettes, Kees se glissa derrière. Quel était le bouton pour appeler l’accueil, déjà?



Avec précaution, Kees récupéra ses toiles et commença à les accrocher, terminant par celle qu’il avait tenu à changer de place pour lui donner celle d’honneur. Licht/Lucht, Lumière/Ciel. Une œuvre d’abstraction pure, inhabituelle dans sa pratique, qui détonnait au milieu de ses six autres peintures de paysages. Un tableau lumineux, bleu céruléen et jaune de Naples, où il avait tenté de mettre tout à la fois son amour, sa joie, son espoir et sa peur. Un tableau dédié à Andrea, son Andrea. «Tu me manques déjà tellement…»

– Alors, à quelle tâche souhaites-tu que je m'adonne? Que je retire des bâches? Que je donne mon avis sur l'angle d'une source de lumière?
Goeie genade!

Il se retourna, main posée sur son cœur dont le rythme avait quadruplé en une fraction de secondes.

– Ça va pas la tête? Tu… Je… Vous…

Kees renonça à former une phrase cohérente, se contentant à la place de se passer la main sur le visage.

– Les bâches, c’est bon, au cas où vous n’auriez pas remarqué… Mais, vrai, je ne suis pas contre un peu d’aide pour la lumière, les spots ne sont pas encore orientés car j’ai changé d’avis sur la scéno. Je reviens avec l’escabeau. Ne touchez à rien, d’accord?

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L’arden… ne pas fermer derrière soi ✍︎ Arden Empty Re: L’arden… ne pas fermer derrière soi ✍︎ Arden

Ven 9 Juil - 0:04
L’arden… ne pas fermer derrière soi ;
Arden se mordit l’intérieur des joues pour ne pas se gausser de la frayeur manifestée par Kees ; car une voix au plus profond d’elle-même lui soufflait qu’il ne lui tolèrerait pas un écart supplémentaire — cependant, qu’il était amusant, dans la transparence de ses humeurs !

« Je reviens avec l’escabeau. Ne touchez à rien, d’accord ? »

« Oui, oui, fais-moi confiance… » murmura-t-elle, l'air absent, son attention toute entière à présent attachée à la peinture accrochée au mur.
Soudain, elle eut un soubresaut, comme piquée au vif par quelque chose de déplaisant. Arden se tourna en direction de la silhouette de Kees, et, plaçant sa main gauche en porte-voix, s’écria avec une discrétion toute particulière : « Et ne me vouvoie pas, cela ne se fait pas entre amis ! »

Mais tout de même, quelle indulgence ; que l’artiste apprécie suffisamment sa compagnie pour la garder à ses côtés le temps de finaliser ses derniers arrangements était déjà surprenant en soi, qu’il lui fît confiance assez longtemps pour la quitter des yeux était renversant ! Autant cette assurance était louable pour le peintre, autant il fallait avouer qu’elle aurait pu lui être malheureuse, si Arden avait été habitée par de sombres desseins ( et non dessins ! ). Par chance pour celui-ci, l’esprit de la jeune femme était présentement vide… de toutes prétentions malignes !

Affairé qu’il était avec son escabeau, Arden conclut qu’elle pouvait observer ses tableaux de plus près — plus particulièrement celui qu’il avait suspendu un instant auparavant, avec toute la douceur préventive qu’il était humainement possible d'envisager, alors qu’elle marchait sur la pointe des talons pour le surprendre.



Du coin de l’œil, elle nota le retour de Kees ; elle virevolta vers lui, le regard brillant.

« Kees, ce tableau est bien différent des autres ! Laisse-moi deviner, c’est une représentation abstraite d’un… ciel teinté d’émotions disparates ? » Elle affichait une expression de contentement un peu simplette, rayonnante d’un éclat admirable. Arden avait aligné des mots sans se soucier de leur cohérence, mais apparaissait prodigieusement satisfaite de son observation d’esthète. « C’est impressionnant, à ton âge. Cette exposition, tous ces regards sur toi, fascinés par ta virtuosité. Cela ne te fait pas peur ? »
Kees Vanobbergen
Kees Vanobbergen
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Mer 14 Juil - 2:40


L  ' A R ( T ) D E N E P A S F E R M E R D E R R I È R E S O I.


Ciel qui s'ensilence
et s'enlise
à l'avance.



Et bien, voilà qu’ils étaient amis maintenant. Il ne manquait plus que ça. Quand les mots d’Arden lui parvinrent, Kees roula des yeux, mi-amusé mi-excédé. Il n’y avait vraiment qu’à lui que ce genre de choses arrivaient, n’est-ce pas? Rien ne pouvait se passer simplement dans la vie de Kees Vanobbergen. Mais quand on choisissait l’art comme carrière, il fallait s’habituer à tomber sur des phénomènes.
Kees aurait pu faire… plein de choses. Il aurait pu appeler la police, mais ne connaissait pas encore le numéro de celle de Polaris par cœur. Il avait tenté de joindre l’accueil, mais compte tenu de l’heure tout le monde était déjà parti. Il aurait pu insister pour qu’Arden s’en aille, mais n’était pas certain d’avoir assez d’énergie dans sa vie entière et celle de son père par-dessus le marché pour réussir à lui faire changer d’avis. Il n’avait pas écarté l’hypothèse qu’elle disait vrai en se présentant comme une amie de la famille Boratav, ce qui faisait basculer le rapport de force d’un extrême à l’autre. Peut-être aussi qu’elle était vraiment dangereuse. Dans tous les cas, il avait décidé que maintenir le statu quo, jouer le jeu, était la chose la plus simple et la plus sûre à faire. Également celle qui ménagerait le mieux son stress galopant et ça, ça n’était pas du luxe.

– Kees, ce tableau est bien différent des autres! Laisse-moi deviner, c’est une représentation abstraite d’un… ciel teinté d’émotions disparates?

Il déposa son escabeau tant bien que mal, dans un bruit de métal courroucé, et prit quelques secondes pour souffler un peu. Un sourire flottait sur ses lèvres – il adorait parler de son travail.

– Un ciel teinté d’émotions disparates… C’est une façon de le voir. Moi, je l’appelle un souvenir. Le souvenir d’une rencontre très importante pour moi. Arden, vous… tu as déjà été amoureuse?

Ce tableau était celui de sa rencontre avec Andrea. Il ne pouvait se souvenir d’un moment plus lumineux dans sa vie que celui-ci. En le revoyant, il eut comme un pincement au cœur, celui de la nostalgie heureuse. La raison pour laquelle il voulait pour cette toile la place centrale reposait uniquement sur cette émotion, pas sur un quelconque souci de cohérence ou de technicité. Mais qu’y avait-il de plus beau, et brut, et vrai en art que l’émotion?

– C’est impressionnant, à ton âge. Cette exposition, tous ces regards sur toi, fascinés par ta virtuosité. Cela ne te fait pas peur?

Aha, peut-être bien qu’elle était de la presse finalement.

– C’est… complexe. Bien sûr que j’ai peur, je suis terrifié même. Mais heureusement, non? Ça veut dire que je place de l’importance dans mon travail, que j’y tiens. Quand on est artiste, on verse de soi dans ses créations. Apprendre à se distancier de son œuvre, c’est très difficile. Et l’équilibre est délicat à trouver. Trop de distance et ce qu’on crée devient froid, pas assez et on est incapables de recevoir la critique sans se sentir soi attaqué. Bon, je peux te demander de reculer de quelques pas?

Kees pour sa part monta les quelques marches de l’escabeau branlant et commença à manipuler les spots.

– Je voulais que ce tableau reçoive la lumière de fin d’après-midi… mais j’ai laissé passer le moment. Peut-être qu’avec un spot en frontal, comme ça… Et les autres éclairés avec la même intensité? Je ne suis pas le plus doué en scénographie.
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L’arden… ne pas fermer derrière soi ✍︎ Arden Empty Re: L’arden… ne pas fermer derrière soi ✍︎ Arden

Lun 19 Juil - 0:04
L’arden… ne pas fermer derrière soi ;
Dès l’instant où il lui fut donné l’occasion de parler de son travail, le regard de l’artiste s’emplit d’une sorte de gaieté complaisante ; une félicité qui se traduisit par une belle humeur qui transfigura le visage de Kees et lui prêta un air excessivement candide. Arden l’observa avec émerveillement, et pensant que son sourire lui était destiné, le lui rendit en montrant largement toutes ses dents. À sa question curieuse, elle hocha simplement la tête pour acquiescer, et ouït le reste de sa réponse sans l’interrompre.

( Arden aimait cette expression qu’arboraient les artistes fiers de leurs productions, entre la fausse modestie et l’espoir de triomphe. )

Tout à coup, au milieu de ce silence si amène, devant l’équilibre précaire du pied pauvrement assuré de son interlocuteur ( sur son escabeau branlant, exposé à basculer à tout instant ), Arden ne put retenir un grand éclat de rire, qui résonna sur les murs : « Tu vas tomber ! » s’exclama-t-elle, sa sollicitude plus que flagrante.

La jeune femme recula de quelques pas pour obtenir une meilleure vue de l’ensemble, seulement voilà, on ne s’improvisait pas scénographe sans avoir suivi de formation idoine. Arden se tint coite, cherchant quoi dire et ne trouvant rien de pertinent. Heureusement, elle recouvra vite son aplomb ( avec la certitude que la démonstration de sa bonne volonté ne pouvait faire de mal ! ) et sauta sur cette aubaine pour partager ses impressions générales, accompagnant chaque variation d’éclairage de commentaires fort à propos : « Un peu plus bas. » « Maman, une fois, m’a dit que… » « Je ne suis pas certaine de voir la différence. » « Repeignons le mur ! » « Eh bien, on peut difficilement faire plus classique. » « Ah, mes yeux ! Que faisais-tu… ? Tu as orienté le spot dans la mauvaise direction… »

Le jeune homme ne manquait pas de longanimité — car il atteignit un résultat qui leur parut acceptable au terme de quelques minutes, sans ( presque ) tenir compte de ses nombreuses interventions.

« Tu n’es toujours pas satisfait ? Si tu commences à t’arrêter sur des petits détails, nous serons encore là demain ! » … comptait-elle l'accompagner jusqu'au bout, finalement ?
Kees Vanobbergen
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Ven 30 Juil - 0:30


L  ' A R ( T ) D E N E P A S F E R M E R D E R R I È R E S O I.


Ciel qui somnole
à la lueur
de mille chandelles.



– C'est bon, c'est bon, j'arrête là.

Kees, accroché d'une main à l'escabeau, frotta ses yeux fatigués par tous ces jeux de lumière. Prudemment il redescendit les quelques marches pour rejoindre Arden, satisfait de tout le travail qu'ils avaient fait. Enfin, il était généreux en utilisant le pluriel, la demoiselle était apparemment très douée pour parler beaucoup et faire peu… Allons, cette pensée n'était pas très charitable: ils ne pouvaient pas être deux à manipuler les spots et il aurait été malhonnête d'attendre d'elle un œil aiguisé de régisseuse. Et surtout, elle avait d'une très grande aide, mais pas celle à laquelle il pensait. En lui faisant la conversation, en remplissant le silence de sa volubilité, de ses rires et de son enthousiasme inaltérable, elle l'avait distrait de ses angoisses d'artistes, si fortes qu'elles avaient éclipsé le stress de sa présence à elle, cette inconnue dans l'équation.

– Tu as raison, je fais du zèle. En plus, Victoria passera demain pour tout passer en revue avant le vernissage… Mais je préfère prendre de l'avance pour avoir le moins de choses à faire en dernière minute.

Victoria était la fille d'Emil Boratav et surtout la scénographe officielle de cette galerie familiale: et bien qu'elle laisse une grande liberté aux artistes, en accord avec la philosophie de la fondation, aucune exposition n'ouvrait sans son feu vert. Mais Kees ne cru pas utile de dire tout cela à haute voix. Après tout, Arden devait déjà le savoir, elle était une grande amie de la famille Boratav, n'est-ce pas?

– La nuit est déjà tombée! Je me fais toujours avoir en été, le jour ne semble jamais finir et en un clin d'œil c'est l'obscurité totale. Je rangerai demain…

Étouffant un bâillement, Kees alla ouvrir la porte et s'étira de tout son long. L'air dehors était chaud et moite, l'air d'un soir d'été sur une île quelque part dans le Pacifique. Il se retourna vers Arden et ne put s'empêcher de lui sourire – un sourire indéfinissable, amusé et incrédule. Il avait envie de fumer une cigarette, mais n'avait sur lui que son vieux briquet presque vide.

– Bon, Arden… Je suppose que nous nous reverrons demain au vernissage?
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Dim 22 Aoû - 14:17
L’arden… ne pas fermer derrière soi ;
Arden, qui avait épuisé son énergie dans un surcroît d’entrain pour s'impliquer le plus possible dans les dernières révisions de l'éclairage ( et peut-être qu’elle avait un certain talent pour la régie, au vu de leur efficacité ! ), avait suivi le jeune homme à l’extérieur sans faire de remue-ménage. Son invitation obligeante à revenir le lendemain lui fit marquer un temps d’arrêt, mais elle lui répondit avec résolution :

« Oui, tu peux compter sur ma présence… ! »

Arden le devança de quelques pas avant de se retourner vers lui, ses mains croisées derrière son dos, une lueur espiègle dans ses yeux :  

« Eh bien, à très bientôt ? » demanda-t-elle, sa joie à peine palliée — mais une expression pleine d’effarement envahit théâtralement ses traits avant qu’elle ne lui tourne définitivement le dos, et elle fourragea dans son sac à main à la recherche de quelque chose. Elle en extirpa un téléphone portable, dont la robe en céramique noire trahissait le prix dispendieux, pressa sur l’écran plusieurs fois pour déverrouiller l’appareil, puis releva son regard vers Kees : « Donne-moi ton numéro avant ? Comment te joindre sinon, si je m’égare ? »

Puisqu'elle se montrait particulièrement crampon lorsqu'elle portait un dessein en tête, Arden ne lui permit pas de s'opposer à cette requête. Un nouveau contact dans son répertoire ajouté et l’impression du devoir bien accompli, elle prit congé de son nouvel ami après avoir réitéré sa promesse de se présenter le lendemain. La nuit était déjà tombée, le trajet qui la mènerait à ses appartements lui demanderait une bonne demi-heure de marche.

Elle pressa le pas pour rejoindre une avenue plus pratiquée sans muser en chemin — les rues étaient devenues dangereuses, le soir.
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