Memories
Métro désaffecté
Fin de journée. Lieu un peu calme. Trop calme peut-être. Puisque les seuls bruits qu’on entend sont ceux des bestioles qui grouillent, bestioles en tout genre que Eli est incapable de reconnaître. Mais de toute façon, a-t-il vraiment envie de savoir ce qui grouille à deux pas de lui ? Non. Pas du tout. Parfois, ce bruit de fond est entre-coupé par des cris - ou des grognements ? à ce stade, on sait pas trop - qui viennent de plus loin. Mais de tout ça, Eli s’en fout un peu. L’espace d’un instant, il voulut mettre un peu de musique, afin d’avoir une meilleure ambiance que celle proposée par les lieux ; mais visiblement le réseau a sauté. Où alors il ne va pas jusqu’ici. Ouais, la dernière option semble la plus probable.
Eli avait longtemps marché. Il avait ressenti le besoin de prendre l’air. Oh, il aurait pu faire un tour en ville, dans un endroit sécurisé, respirant une certaine dose de vie. Mais non, ses pas l'avaient conduit dans un endroit… Comment on pourrait le qualifier. Abandonné ? Ça oui. Délabré ? Totalement. Mort ? Ouais aussi. Lugubre ? Ça pourrait coller. Bref, pas besoin de plus de description. Son instinct lui dit qu’il n’était pas forcément au meilleur endroit question sécurité, alors il attrape un couteau. Arme blanche qu’il porte toujours sur lui. Pas forcément pour avoir à se défendre - parce qu’il ne l’utilisera pas - mais juste pour… Au cas où. Voilà, au cas où, c’était la raison.
Bref, voilà Eli, qui s’enfonce un peu plus dans la pénombre, guidé par les derniers rayons du soleil, qui passent par un miracle certain par… quelques trous au plafond. Oh, Eli a quelques fois entendu parler des souterrains de Polaris, à croire qu’inconsciemment, il voulait aussi les voir par lui-même. Et c’est comme ça qu’il arrive sur les lignes d’un vieux métro. Ca pue le renfermé et les chauves-souris. Mais, l’endroit est intriguant. Et quitte à être là, autant continuer et pas faire demi-tour…
*commentaire*
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Métro désaffecté
Eliwen se fige un instant, quand une silhouette sort des ténèbres. D’un endroit où il ne pouvait pas l’avoir vu venir, et pourtant au final, il ne pouvait pas le louper. Et ça, c’était pas juste dû à la taille de l’homme. Mauvais feeling qu’il ressent Eliwen. Il ne sait pas trop décrire, mais il a trop eu l’habitude d’avoir des mauvais feeling qu’il a appris à les reconnaître quand ils se montrent ; d’autant plus que les signes sont… plutôt évident là. Avait-il foulé le territoire de quelqu’un ? Il n'avait pris aucune précaution, si ça se trouve quelqu’un crèche ici ; lui-même avait déjà creché dans un endroit pareil quand il était encore en Allemagne, alors, il pouvait comprendre que c’était un peu chiant d’avoir des gens qui viennent chez soi, surtout s’ils viennent y mettre le bordel. Et même si Eliwen n’est pas là pour foutre le bordel, ça personne ne peut le savoir. Un bref instant, Eliwen pense avoir déjà croisé cet homme quelque part. Où ? Il ne sait pas, après tout, il en croise tous les jours des gens à Polaris… Alors peut-être.
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Métro désaffecté
L’homme passe à côté de lui. Il ne dit rien. Eliwen ne dit rien non plus. Il ne sait pas ce qu’il doit faire. Partir ? S’excuser encore ? L’ignorer ? Aucune de ces idées-là ne lui convient. Et… De toute façon c’est trop tard. Trop tard. Un choc. Violent. Qui vient le projeter contre le mur, à côté de l’endroit où il se trouvait quelques secondes auparavant. Et le voilà maintenant allongé sur le dos, au sol. La douleur ne mit pas longtemps à le gagner. D’abord à la tête. Avec un mouvement lent, il passa sa main le long de son front ; du sang. Logique, il venait de se cogner assez fort. Le goût métallique présent dans sa bouche. Eliwen ne bouge plus. Étrangement, il entend la voix de sa sœur. “Imbécile”. C’est tout ce qu’il entend. Le seul mot qu’elle ait jamais prononcé à son égard quand il se trouvait dans les situations les plus compliquées. Sa vue se trouble un peu, les larmes montent. La douleur sans doute, il avait mal. Où alors, c’était aussi les souvenirs douloureux ? Il ne sait pas. Eliwen ne sait pas. Tout comme il ne sait pas pourquoi il se retrouve comme ça. Il ne sait pas qui est ce type. Il ne sait pas pourquoi il l’a si violemment rejeté de la sorte. Péniblement il se redresse, non sans grimacer. Il ne cherche pas à faire le compte de ses blessures - plus tard. Mais pour autant, il ne bouge pas.
C’est tout. Eliwen ne cherche pas à se défendre, c’est peine perdue. Il le sait. Quand bien même est-il armé. Il préfère économiser ses forces pour fuir. S’il peut. Au pire, il crèvera ici. Entouré de trucs inutiles. Comme lui.
Ses côtes sont brisées. Rastaban le regarde - ses yeux sont vides d'émotion. Il n'y a aucune satisfaction. Et Andromède qui chouine dans ses oreilles, par pitié ! Qu'il se taise ! Qu'on le fasse taire.
Rastaban se rapproche à grands pas d'Eliwen, le surplombe.
* Que feras-tu, si je te donne mon nom ? Idiot.
C'est l'heure du palier !
- répondre ton propre nom.
- changer de sujet.
- l'envoyer se faire foutre.
- s'évanouir.
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Métro désaffecté
Douleur. Il n’a que ce mot en tête. Il a mal Eliwen. Il a mal partout. Et il a peur. L’homme se rapproche de lui ; il le surplombe. Eliwen ne l’a même pas vu arriver. Il n’a aucune chance de fuir, il ne sait même pas s’il est déjà capable de faire deux pas, alors à peine aura-t-il essayé… Il ne préfère pas y penser. Difficilement il recule. Ça ne sert pas à grand-chose, il ne se heurte qu’au mur. Froid. Glacé. Comme lui. Eliwen a froid. Seules les larmes qui ruissellent le long de ses joues viennent lui apporter un peu de chaleur. Puis, il entend sa voix. Une réponse. Une question répondue par une autre question. Eliwen renifle, il peine à retrouver une voix audible. Il peine à reprendre le contrôle de ses poumons. Au prix d’un lourd effort, il attrape - après avoir tâtonné au tour de lui - un micro gravier. Un truc ridicule - aussi ridicule que lui, allongé au sol, avec l’homme debout au-dessus de lui.
Poc.
C’est tout. C'est le bruit du caillou qui... tombe quelque part. Un bruit étouffé par les sanglots de Eliwen. Eliwen ne regarde même pas l’homme, c’est un trop lourd effort que de le regarder.
répondre ton propre nom.
* Très bien, Eliwen. Rastaban lui adresse un sourire. Tu es pathétique. Il se penche pour attraper le jeune homme par le col et le remettre de force sur ses pieds. Ce n'est pas un effort. La force que possède une étoile n'est pas comparable à celle d'un humain. Quand bien même une partie de Rastaban s'est échappée de son contrôle... il reste plus fort.
* Je t'interdis de pleurer. Ou de t'excuser. C'est inutile. Maintenant, va-t-en.
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Métro désaffecté
Eliwen ne regarde plus rien. Sa vue est de toute façon bien trop troublée par le flot continu de larmes. Il sanglote, et chaque reniflement lui procure une douleur encore plus forte que la précédente aux creux de sa cage thoracique. Et puis, il sent qu’on le soulève ; instinctivement il attrape de ses deux mains le bras de l’homme. Mais au fond, il sait que ça ne sert à rien. Il ignore comme c’est possible, mais il a l’impression de n’être qu’une brindille faible et fragile face à l’homme. Il lui parle. Pathétique. Combien de fois a-t-il entendu ce mot à son égard ? Ça ne lui fait plus rien, à Eliwen.
Ou pas. Ses jambes se dérobaient sous son poids. Il n’arriverait pas à partir de si vite.
Faible. Et fragile.
Pourtant, il n'est lié à aucun autre de ses semblables. Sa mort serait inutile, gratuite - ce serait cruel. Sa mort ne changerait rien.
Mais Rastaban avait besoin de ces giclées de sang - comme un échauffement, parce que ce n'était pas la première et ce ne serait pas la dernière.
Il leva le bras; ce serait rapide.
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Avec un hoquet de surprise, Rastaban avait tourné la tête vers l'animal et s'était reculé. Il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour disparaître comme il était arrivé, sans un bruit, laissant derrière lui Eliwen - blessé, mais en vie.
Le chat s'était rapproché du jeune homme, miaulant doucement, venant se frotter contre son genou.
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Métro désaffecté
Eliwen ne saisit pas ce qu’il se passe autour de lui. Il ne regarde plus rien, tout tourne autour de lui. Il veut que tout se termine maintenant. Il ferme les yeux, détourne la tête ; à l’image d’un enfant, persuadé que s’il ne voit pas ce qu’il se passe autour de lui, alors plus personne ne le verra. Qu’il disparaîtra. Mais c’est son moyen de défense, à Eliwen. Il n’en a pas d’autres. Pas dans la situation dans laquelle il se trouve.
A un moment, il entend quelque chose. Un bruit, pas très loin. Paralysé par la peur, et par la douleur, Eliwen ne relève pas son regard. Il a peur de savoir ce qui l’attend, peur de savoir quelle va être la prochaine étape. Son corps tressaille à chaque sanglot, ce qui lui ne fait qu’accentuer à chaque fois la douleur déjà présente à son thorax. Oh, si seulement l’homme - son agresseur, appelons un chat un chat - pouvait parler. Oh, si seulement, il pouvait rompre le silence. Qu’on en finisse, par pitié, qu’on en finisse. C’est là l’unique chose que Eliwen demande ; que tout cesse. D’une façon où d’une autre.
Sauf qu’au final, ce qu’il entend, il ne sait pas si c’est la réalité, où son cerveau, tentant vainement de le maintenir éveillé. Il ne sait pas, Eliwen. Et surtout, il n’a pas envie de savoir.
L’instant d’après - Eliwen ne sait dire combien de temps s’est écoulé exactement - il entend… quelque chose. Mais c’est plus doux, plus… chaleureux. Un miaulement. Eliwen prend le risque de regarder. Bien que sa vision soit toujours floue, à cause de ses larmes, il ne distingue plus personne. Eliwen est seul. Il est seul, avec un chat. Qui vient se frotter à son genou. Le contact avec l’animal lui procure une petite sensation de chaleur, c’est doux. La présence de l’animal rassure un peu Eliwen. Où bien, est-ce le fait qu’il se retrouve seul, que l’inconnu soit parti, qui le rassure ? Encore une fois, Eliwen ne sait pas. Il sèche ses larmes au moyen de sa manche.
Et sitôt les mots prononcés, il laisse son corps s’allonger sur le sol, en prenant bien soin de ne pas faire de mouvements trop brusques ; à la fois pour ne pas réveiller de nouvelles douleurs physiques, et pour ne pas risquer de faire fuir l’animal. Allongé sur le dos, les yeux fixés vers le plafond. Les larmes lui montent aux yeux. A nouveau. Mais ce sont des larmes silencieuses cette fois-ci.
Ses muscles qui se décrispent, qui relâchent la tension, son corps qui tente de retrouver un rythme cardiaque normal. Il s’abandonne un peu, Eliwen. Il ferme les yeux.
Pourtant, il y a bien certaines choses qui ne l'abandonnent pas. La douleur, elle, est toujours là.
Et les souvenirs.
De tout.
Il se rappelle de tout.
C’est encore plus douloureux que toute douleur physique.
Alors le combo des deux…
Les yeux clos, l’épuisement le gagne. Toute force a quitté son corps. Il lui faut un moment. Juste un moment… Et il pourra sortir de là. Mais juste un instant...
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Animal errant
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Métro désaffecté
La présence de l’animal rassure Eliwen ; mieux que ça même, sa présence l’apaise. Il l’entend, ronronner, se déplacer. C’est doux, c’est agréable… Il le sent même se déplacer autour de lui. Eliwen a même l’impression qu’il… Non, il doit sans doute rêver, c’est un chat, juste un petit animal qui ne réclame que attention et caresses. Et pourtant, poussé par la force de conviction du chat, Eliwen se redresse. Il toussote même, doucement parce que trop fort c’est douloureux. Du bout des doigts, il vient caresser - même si frôler serait plus juste tant l’absence de force de Eliwen l’empêche de faire des mouvements trop complexes, mais l’idée est bien présente - le petit animal qui se retrouve désormais couché à côté de lui. La sérénité qui se dégage de l’animal en est presque contagieuse, c’est fou… Eliwen sait qu’il ne doit pas - mais surtout ne veut pas - rester plus longtemps ici. Alors il bouge. C’est douloureux, chaque mouvement le fait un peu plus souffrir que le précédent, mais il serre les dents, Eliwen. Oh, les larmes de douleur sont toujours là, elles sont loin de l’abandonner… Et de temps à autre, il se retourne, Eliwen, il cherche le petit chat du regard, parce que oui, la présence de l’animal a un effet positif sur lui. Il ne sait pas quoi. Mais il n’a de toute façon pas besoin de savoir.
Il y mettra un peu de temps, Eliwen, mais il finira par sortir de ce souterrain. Il ne sait pas trop dire ce qui l’a poussé, mais il en sortira. Amoché, autant physiquement que mentalement ; mais ce sont les aléas de la vie, n’est-ce-pas ?