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2h02 - les CDC
appartement de Eliwen @Prudence Vorpaline

La porte de la chambre reste entrouverte après le passage de Eliwen ; la fermer entièrement ne lui sert à rien, personne n’a prévu de rentrer ce soir. Eliwen se retrouve seul pour cette nuit, avec pour seule compagnie, le calme et le silence. Ce qui est assez perturbant. Généralement, il y a toujours un mouvement, une respiration lointaine, un toussotement, une odeur en provenance de la cuisine, la télévision qui déblatère en continu, la lumière des pièces adjacentes qui vient diffuser son faible halo sous la porte. Bref, des signes de vie. Et Eliwen ne supporte pas quand tout est… trop calme. Un frisson lui parcourt le dos, alors qu’il s’approche de sa fenêtre pour l’ouvrir. Avec l’exposition plein sud, et l’isolation inexistante, le seul moyen qu’à Eli d’aérer sa chambre l’été, c’est la nuit. Et puis… C’est bien, il entend la circulation monotone au loin, c’est apaisant… Il se laisse s’écrouler sur son lit, attrape une paire d'écouteurs, son téléphone, et il lance une vidéo. Pas qu’il en soit spécialement intéressé, mais… ça distrait. C’est l’essentiel, et il n’en demande pas plus, Eliwen.

Et il ne se voit pas s’endormir, Eliwen. Un sommeil très léger - comme les seuls sommeils qu’il est capable de faire - mais se retrouve néanmoins à être bercé par les paroles de sa vidéo, et par le lointain bruit de la vie nocturne de la ville. Les minutes passent, à moins qu’il s'agisse des heures ? La notion du temps se perd un peu, en dormant. Et puis, vient un moment où il ouvre un œil. Quelque chose qui le tire de son sommeil, sans qu’il ne le sache. Et il est pris de sueurs froides, Eliwen. Dans la pénombre, il distingue une silhouette. Vega ? C’est t….

Ce n’est pas Vega. Non, bien sûr que non. Pour, diable, quelle raison serait-elle rentrée ainsi dans sa chambre ? Sans s’annoncer ? Sans aucune lumière ? Et une fois ses yeux habitués à l’obscurité… Verdammte Scheiße !. Des mots qui sortent sans même qu’il puisse les contrôler avant. Rythme cardiaque qui s'accélère, Eliwen se retrouve à faire littéralement un bond de l’autre côté de son lit, collé contre le mur. Il y a un inconnu dans sa chambre. Il y a un putain d’inconnu dans sa chambre. D’un mouvement trop rapide, il appuie sur l’interrupteur. La lumière l’aveugle un bref moment, mais qu’importe ; les mouvements de son cœur ne cessent de s’accélérer. Il y a un putain d’inconnu armé dans sa chambre.

Et Eliwen n’a aucun doute sur les intentions de cet inconnu. Sans attendre, il attrape le premier objet qui lui est accessible - un coussin - qu’il lance sur l’inconnu. Oh, il sait que ça n’aura aucun effet, il espère juste avoir suffisamment distrait l’autre pour lui permettre de sortir de la chambre et de partir quelque part - se cacher, fuir - sans que l’inconnu ait pu voir où il allait. Eliwen a l’avantage de connaître les lieux ; mais le désavantage d’être encore blessé et pas à fond physiquement parlant, et moralement parlant aussi, un flot d’images lui surgit en tête, une panique qui l'envahit de plus en plus.

Verdammte Scheiße = putain de merde.

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Une dizaine de foulées, c'est là tout ce dont Eliwen est parvenu à faire avant qu'on le rattrape. Il n'a pas eu le temps d'aller bien loin, sa petite ruse de distraction n'aura finalement pas du tout eu le moindre effet… Enfin si, celui de finalement crever dans le couloir plutôt que dans sa chambre. Il se retrouve plaqué au sol, et si la chute sur le sol dur lui a déjà fait mal, c'est encore pire quand l'autre vient vient se mettre sur ton torse. Aussi rapidement, et avec toute la force qu'il puisse y mettre, Eliwen tente par tous les moyen de le repousser ; une de ses mains vient le pousser quelque part au niveau de ses côtes, et l'autre à un point sur sa jambe. Mais au final, ça n'a une fois aucun effet, puisque l'autre vient le saisir et plaque son couteau contre sa gorge. Eliwen ne tente alors plus de se débattre. C'est inutile, il n'aura de toute façon plus l'avantage - ce n'est pas comme s'il l'avait déjà eu de toute façon - et surtout tout mouvement peut lui être potentiellement fatal.

Quelques instants passent. Eliwen ignore ce qu'il se trouve dans la tête de l'autre, il se demande simplement ce qui lui prend tant de temps pour le tuer ; dans pareille position, Eliwen est tel que le fragile lapin entouré d'une meute de féroces loups… Mais alors pourquoi tout ceci prend autant de temps ? Ne peut-on pas… vite en finir ? Et puis viennent les premiers mots. Un ordre. Eliwen ne répond pas immédiatement, il sent la l'âme appuyer un peu plus fort contre sa gorge ; le point de pression lui fait mal. Eliwen respire difficilement, sans doute un mélange de sa panique, du fait qu'il bloque volontairement sa respiration à cause de la présence du couteau contre sa gorge, et que l'autre fasse pression sur ses poumons en étant assis sur son torse.

Il claque des dents, Eliwen. Réflexe non contrôlé. La panique qui a pris le contrôle de son corps. Alors, il serre fort les dents, Eliwen, pour stopper ce claquement. Eli… Eliwen.. Eliwen souffle d'une petite voix, plus qu'il ne parle. Il a la gorge sèche en prononçant son nom. Pourquoi lui a-t-on demandé d'ailleurs ? Il ne sait pas, et il s'en fout. Il obéit, Eliwen. Il regarde l'autre, panique et peur se lisent dans son regard, la panique et la peur d'une proie sans échappatoire qui sait qu'elle est l'issue fatale. Parce que lui, Eliwen n'en voit aucune autre...

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Le temps s'écoule, Eliwen est surpris à chaque seconde qui passe d'être toujours vivant. L'autre est toujours au-dessus de lui, il y a toujours un couteau plaqué contre sa gorge, et Eliwen ne bouge toujours pas. Et puis… viennent des questions. Des questions incompréhensibles. Que doit-il répondre ? D'autant plus quand il y a insistance derrière ? Il ne sait pas, Eliwen. Il ne comprend pas. Pourquoi rien n'a de sens ? Sa respiration s'accélère, la panique gagne Eliwen toujours un peu plus. La lame vient exercer une pression supplémentaire, ça lui fait mal, mais Eliwen serre un peu plus les dents.

Cependant, il ne répond toujours pas. Il cherche… un indice. Une piste pour trouver la bonne réponse à fournir. Cercle ? Étoile ? Il a peur, Eliwen. Peur de ne pas donner une réponse satisfaisante. C'est peut-être là l'unique occasion de rester en vie, alors il s'y accroche, Eliwen. Mais… c'est comme être accroché à une falaise au-dessus d'un gouffre avec seulement un doigt. Il ouvre une première fois la bouche, mais aucun son n'en sort. Il réfléchi à toute vitesse, cherche une réponse qui conviendra à l'autre. Sur lui. Quelque part. Partout. Mais rien ne lui vient. Et entre la lame plaquée contre la gorge et l'autre plaqué contre son torse, impossible de faire autre chose.

Je ne sais pas…. Il n'y a que ça qui lui vient en tête, à Eliwen. Il detourne le regard, il ne veut plus le regarder. Pardon…. Et le voilà maintenant qu'il s'excuse, de ne pas répondre à une question. Les larmes lui montent au yeux, mais Eliwen les retient. Il ne doit pas bouger.

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La suite des événements le dépasse. Déjà qu’il ne saisissait pas grand chose avant. On lui dit de ne pas pleurer, et après ça, Eliwen sent toute la pression que l’autre pouvait exercer sur lui s’en aller. Plus de lame tranchante contre sa gorge, plus personne n'appuie sur son torse, plus rien. Eliwen se risque à lancer un regard vers l’autre, quand il lui demande de se relever. Le surplombant de toute sa taille, là où Eliwen se trouve toujours allongé au sol. Il hésite un bref instant. Est-ce une ruse ? Ne vaut-il pas mieux que Eliwen le garde en visuel ? Mais une main lui est tendue. Une seconde de réflexion. Et finalement, Eliwen prend le risque. D’abord en venant simplement frôler un contact, et puis finalement en y prenant vraiment appuie et en se redressant.

Sitôt sur ses deux pieds, Eliwen recule instinctivement de quelques pas. Pas beaucoup, mais suffisamment pour être hors de portée directe de l’autre. Pas que ça serve beaucoup - il aura bien eu l’occasion de voir qu’il était loin d’avoir l’avantage - mais c’est plus rassurant. Enfin, tout autant que pareille situation puisse être rassurante… Eliwen écoute avec attention chaque mots prononcés. Il n’est pas sûr de tout saisir. Si ce n’est que tout ce qu’il a pu endurer à un lien. Entre les souterrains… Et maintenant ici… Une question subsiste toujours, il se retrouve à chaque fois épargné. Il hoche la tête. Il comprend, Eliwen. Enfin, pas tout ; il comprend juste qu’il échappe à la mort pour le moment. Le reste... Il se passe une main au cou, à l’emplacement où quelque temps plus tôt se trouvait la lame. D’accord, oui…. Il déglutit, ravale sa salive, il pèse tous ses mots Eliwen. Il n’a pas le droit à l’erreur. Mais si au final, c’est s’écarter du but… Pourquoi ne pas obéir ?. Dure question à laquelle Eliwen ne veut pas trop entendre la réponse. Presque un regret de l’avoir posé, puisque la probabilité qu’il y passe dépend totalement de la réponse. Mais il a besoin de savoir. S’il pouvait également savoir pourquoi il entre dans une liste d'éléments gênants pour… un groupe ? - il suppose que c’est ça, une petite organisation de laquelle il aurait rencontré le maître et un sbire - et comment faire pour être rayé - sans crever - de cette liste, ça l’arrangerait aussi. Un peu.

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Les mots qu’il peut entendre le rassurent un peu. Tout du moins, Eliwen décide de prendre ça comme quelque chose de positif, comme quoi ce n’est pas aujourd’hui qui va lui arriver plus de malheur qu’il lui est déjà arrivé. Eliwen reste tout de même intimidé. Et à distance de l’autre. Au cas où. Car il y a un quelque chose qui le met mal à l’aise, dans cet inconnu. Bon, le fait qu’il vienne de se faire agresser ajouté au fait que l’autre se soit introduit chez lui dans le plus grand des calme, ça n’aide pas à être rassuré. Mais il y avait autre chose, et Eliwen ne parvient pas à saisir réellement de quoi il s’agit. Et à côté de tout cela, il y a aussi un côté de lui qui ne veut pas totalement croire à ce qu’on vient de lui dire. Il est impossible d’être totalement innocent, Eliwen se dit qu’il a forcément fait quelque chose de mal pour se retrouver dans pareille situation. Il s’est toujours mis en temps que coupable, il est impossible pour lui de penser qu’il n’y est pour rien. Mais cette fois, il ne dit rien. Il ne comprend toujours pas, mais il ne cherche pas plus loin. Il se contente de hocher la tête. D’accord…. Et il approuve. Docile.

Mais la question d’après… Fait resurgir en lui un instant de panique. Une nouvelle fois, Eliwen ignore la réponse à donner. S’il veut être vraiment sincère, la réponse est oui. Ces quelques foulées hors de sa chambre, le fait qu’il se retrouve plaqué au sol, écrasé ; oui bien sûr, ça a réveillé physiquement des douleurs qui commençaient doucement à s’estomper. Mais s’il n’y avait que physiquement… Eliwen aurait juste serré les dents, et tout serait passé. Mais c’est… plus intérieur. Et ça, il n’est pas sûr qu’un jour, ça passe. Non… ça va.. Il ment. Et le pire, c’est qu’il sait que n’importe qui peut le voir ; Eliwen n’est pas un bon menteur. Peut-être un peu, mais ça va.. Il se rattrape, de peur qu’un mensonge vienne empirer sa situation. Parce qu’il a peur, Eliwen. Il ne contrôle rien dans cette situation. Absolument rien. Il est à la merci de l’autre.

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Eliwen secoue la tête à la négative, il n’a besoin de rien. Enfin, si, du repos et des anti-douleurs qui sont dans la salle de bain ; mais Eliwen ne veut pas trop en dire. Logique, on ne parle pas vraiment de ce genre de choses avec la personne qui avait comme objectif celui de nous tuer… Eliwen n’a cependant pas le temps d’exprimer ceci par la parole, car l’autre vient l’attraper au bras. Son rythme cardiaque s'accélère à nouveau, il s’écarte autant qu’il le peut, Eliwen, sans forcer cependant, sans émettre la moindre résistance. Simplement… Faire du mieux qu’il peut pour s’éloigner, en restant restreint par la taille de son bras.

Mais ce sont les paroles qui accompagnent le geste qui sonnent très étrange dans la tête de Eliwen. Aller se rallonger ? Il n’en a aucune envie. C’est potentiellement dangereux, il est encore plus sans défense allongé… Et comme il ignore absolument toutes les intentions que l’autre peut avoir à son égard - même s’il lui a dit qu’il ne voulait pas le tuer - Eliwen n’en a absolument aucune envie. Et pourtant, il n’oppose pas de résistance ; parce que jusqu’alors, c’est la méthode qui a marché pour rester en vie. Oui… Je vais faire ça.. Et qu’il n’a pas le courage ni la force de résister. Alors il accepte. A contre coeur, mais il accepte. Il avance lentement, difficilement, parce que chaque pas qu’il doit faire le rapproche un peu plus de l’inconnu, et qu’il n’a absolument aucune envie de se rapprocher de lui. Et il en a marre Eliwen, tout ceci ressemble presque à de la torture. Pourquoi tout lui tombe sur le coin du nez ? Ne peut-on pas en finir ? Ça serait si simple, tout prendrait fin. Et il se met à pleurer, Eliwen. Et même s’il détourne complètement la tête - tant pis, il ne gardera pas l’autre en visuel, de toute façon, au point où il en est… - il ne parvient pas à rester discret.

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Ses pas sont maladroits, Eliwen ne sait pas si au final, c’est de lui-même qu’il se dirige vers la chambre, où s’il est guidé par l’autre ; mais quelle que soit la réponse, le résultat ne change de toute façon pas. Et puis, vient un nouveau contact. Sur sa tête. Eliwen eut un sursaut. Bien que vraisemblablement, le geste n’avait pas pour vocation de lui vouloir du mal, Eliwen ne savait pas comment réagir. Tout est si compliqué, il ne comprend rien. Rien du tout. Pourquoi être venu le tuer, pour au final lui dire qu’il est hors de danger ? Ça n'a strictement aucun sens ? Eliwen se retourne, l'observe un instant… Mais il ne peut rien en déduire, un visage entièrement masqué, rien n’en ressort, Eliwen ne peut parvenir à déchiffrer la moindre chose du visage de cet inconnu ; il doit uniquement s’en fier à la voix… Et ça, il n’y parvient pas non plus. Il ne sait pas si les paroles de l’autre sont vraies ou pas ; il rejoue encore et encore la scène qu’il vient de vivre. A aucun moment il ne s’est senti hors de danger. A aucun moment.

Il reste ainsi un moment à l’observer, Eliwen. Et puis finalement. Pourquoi ? Qu’est-ce-que vous attendez de moi ?. Il pleure un peu plus, Eliwen. Il ne comprend tellement rien à ce qu’il se passe. Dites-le moi, je… je peux… je vais le faire.. Eliwen tente du mieux qu’il peut de regarder l’inconnu dans les yeux. Mélange de peur, appréhension, mais surtout supplication. Sinon, laissez-moi…. Il hésite, il supplie du regard même. S’il-vous-plaît.... Il s’en fiche si le laisse signifie le tuer ou le laisser en vie, dans l’actuelle des choses, Eliwen veut juste qu’on lui dise ce qu’on attend de lui. Où qu’on le laisse en paix. Il pleure de plus belle, Eliwen. Et il s’assoie sur le lit, puisqu’ils s’y trouvent à côté maintenant, et cache ses yeux entre ses deux paumes.

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Eliwen ne regarde plus rien. Il écoute, chaque mots qu’il lui est adressé, mais il ne regarde pas. Il n’en a pas la force, Eliwen. Et au final, Eliwen en vient même à se demander si c’est utile de l’écouter parler. Plus l’inconnu parle, moins il comprend le sens de la chose. S’il n’attend rien de lui… Pourquoi donc être venu ? C’est une technique d’intimidation ? Si c’est le cas, c’est vraiment très étrange, parce que pourquoi adopter une attitude plus agréable juste après ? Eliwen en vient à se dire qu’il perd tout simplement la tête. Que tout ceci n’est qu’un cauchemar, dont il se réveillera bientôt… Et pourtant, les images, les mots, les gestes ; tout reste gravé dans son esprit, c’est trop vrai pour être irréel, trop vrai pour avoir été joué par son esprit. Trop douloureux physiquement.

Il ne répond de rien, Eliwen. Il garde ses pensées pour lui-même ; il n’aura probablement jamais de réponses aux questions qu’il peut avoir, mais en fin de compte, en veut-il vraiment des réponses ? Non. Comme l’autre à dit, oublier cette nuit ; rester hors de danger. Mais de quel danger, ça, ce n’est pas précisé. Son esprit le torture entre deux part. Une part de lui veut tout simplement sauter sur l’autre, lui arracher toutes les réponses, comprendre juste pourquoi tout lui est tombé sur le coin du nez ; l’autre part de lui veut penser que l’autre est sincère, et qu’ils doivent en rester là.

Ce n’est que lorsqu’il annonce s’en aller, que Eliwen redresse la tête. Le voit s’approcher de la fenêtre. Il reste un instant, à ne plus bouger. A ne plus penser même, à être… Juste là. D’accord. Merci…. Pourquoi il le remercie Eliwen ? Lui même ne sait pas. Sans doute est-ce parce qu’il accepte de le laisser tranquille ? Eliwen suppose que c’est pour ça qu’il a ajouté ce dernier mot. Attendez…. Il regrette d’avoir prononcé ce mot, maintenant il doit terminer. Vous ne voulez pas plutôt passer par la porte ? C’est moins dangereux…. Et Eliwen n’a surtout pas envie de prendre le risque que l’autre chute de sa fenêtre ; si tout ceci est bien réel et qu’il ne rêve pas, il s’agit bien là de la dernière chose dont il ait envie de voir...

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Eliwen voit l’inconnu sur le point de franchir la fenêtre. Mais qui se stoppe, sitôt qu’il lui a dit les quelques mots. A-t-il des regrets que de lui avoir proposé cette solution ? Mmh, sans doute pas, non. Oh, il n’oublie pas, Eliwen. Il n’oubliera sans doute jamais. Ce sont là des évènements beaucoup trop… Denses, perturbants. Effrayants. Pour qu’il les oublie un jour. Mais il ne peut désespérément pas s’empêcher de penser toujours aux autres, avant de penser à lui-même. Il hoche la tête, Eliwen, quand l’autre semble accepter sa proposition. Il renifle un coup, sèche rapidement ses yeux avec le revers de sa manche. Suivez-moi, je vous y amène..

Sur ces derniers mots, Eliwen sort de sa chambre. Il se retrouve devant l’inconnu, n’ayant plus aucun regard sur lui. S’il décidait de l’attaquer à nouveau, Eliwen ne le verrait même pas arriver. Au fond, c’est peut-être mieux ainsi, que de ne pas savoir ce qui va nous tomber dessus… S’il devait choisir, Eliwen préfèrerait qu’il le tue maintenant, plutôt que plus tard. Au moins, il ne verrait pas. Il ne verrait rien. Il n’anticiperait rien. Il n’aurait pas le regret de se dire qu’il aurait pu faire quelque chose pour éviter ça. Mais bon, les voilà arrivés devant la porte. Eliwen tourne un tour de clef, avant d’ouvrir la porte d’entrée. Qui donne sur les ténèbres. Normalement, il y a de la lumière qui se déclenche au mouvement, mais elle est cassée. Depuis que Eliwen habite ici, elle est cassée la lumière… Voilà, c’est ici… Je… Bon courage…. C’est tout ce qu’il trouve à lui dire, Eliwen, de sa voix tremblante. Il ose lancer un regard dans sa direction, un regard tout aussi tremblant que sa voix.