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plif plouf être seul c'est pas ouf
un foyer, c'est quoi ?
ce n'est pas juste les quatre murs qui entourent sa maison ou son appartement, ça ne peut pas être que ça. pour certains, c'est leur famille qui les attend avec impatience pour partager un repas. pour certains, c'est quelque chose dont on voudrait s'échapper. Dallas entend parler de toutes sortes de foyers, cinq soirs par semaine, pendant des heures. des foyers où ça fonctionnait. des foyers où ça n'a jamais marché. des foyers un peu trop rafistolés. des foyers qui finissent par aller juste comme il faut.
ce n'est pas juste quatre murs, et pourtant, c'est tout ce qui attend Dallas à chaque fois qu'il rentre chez lui. une coquille vide, et comme simple moyen de la remplir, des visites plus ou moins régulières pour réchauffer les draps de ce lit un peu trop grand pour lui seul.
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA♡
lundi soir, il n'y a pas d'émission.
AAAAtic, tac, tic, tac, la trotteuse le nargue.
pas de couple dysfonctionnel pour se rassurer que sa vie est bien mieux. pas de séparation si haineuse qu'il serait presque fier de son divorce. pas de pauvre solitaire pour lui rappeler que lui, au moins, il pourrait mettre n'importe qui dans son lit.
mais n'importe qui, ça a beau remplir la pièce, ça ne remplira pas vraiment son cœur.
et pourtant, c'est peut être bien ça qu'il lui faudrait maintenant (non). mais appeler au dernier moment... Dallas ne prendra pas le risque de paraître si désespéré, il n'en supporterait pas l'humiliation, il ne l'avait pour l'instant endurée que lorsqu'il était retourné voir Ceylan l'autre jour après des mois de silence. que pour ses yeux sombres et cette taille énorme(ment agaçante qui l'oblige à lever la tête pour lui parler) et- à quoi bon penser à lui s'il n'est pas là ?
AAAAtic, tac, tic, tac, la trotteuse comme seule compagnie, c'es trop triste.
et s'il n'y a personne à inviter chez lui, alors il s'invitera chez les autres !
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA♡
et c'est comme ça que Cupidon se retrouve à sonner chez le voisin un peu tête en l'air qui semble avoir des souris dans les placards tant il manque toujours du sucre, de la farine, du beurre ou du riz.
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAtoc toc toc.
bonsoir ! le mot enjoué qui accompagne sa main contre la porte de son voisin résonne dans le couloir. Dallas ne se démonte jamais, mais si la porte reste fermée et qu'il n'entend rien de l'autre côté, ou pire, qu'il entend du bruit mais ne sent aucune envie d'ouvrir le panneau de bois qui les sépare,
il se donnera peut être le droit d'être un peu triste.
Re: plif plouf être seul c'est pas ouf
Appartement de Hego
Le lundi a toujours été synonyme de phase de déprime, pour Hego. Parce que c’est le début de semaine, et que le début de semaine signifie la fin du week-end. Couplé à ça, il a dû retourner au travail, après quelques jours de congés. Alors, ça n’aide pas. Mais bon, s’il n’y avait encore que ça… On pourrait presque dire que tout va bien dans le meilleur des mondes, n’est-ce pas ? Il n’y a pas que ça. Il y a toute cette histoire de cercle, que Hego a découvert un peu plus en profondeur dernièrement ; il y a cette histoire de séismes, qui maintenant que c’est passé depuis plus d’une semaine, plus grand monde n’en parle ; à faire presque comme s’il n’y avait rien qui avait eu lieu. Hego, il soupire en entrant chez lui, ce lundi soir-là. Il n’a la tête à rien, si ce n’est à dormir. Il n’a pourtant pas envie d’être à demain, parce qu’il sait qu’il devra refaire une journée presque similaire à celle d’aujourd’hui ; alors qu’il n’en a aucune envie. Pas parce qu’il n’aime pas son travail - peut-être certains jours, si - mais c’est surtout parce qu’il sait qu’il ne devrait pas être là, qu’il a bien mieux à faire.
Alors, Hego, il s’écroule sur le canapé qui trône au centre de la pièce. Il n’a même pas pris la peine d’allumer les lumières, laissant juste les derniers rayons de soleil s’infiltrer dans la pièce, la plongeant dans une semi-obscurité. Et il se laisse se perdre dans ses songes. Alors que résonne, en arrière plan, le bruit de la ville, vivante à toute heure du jour ou de la nuit ; presque comme une berceuse ; bien que tout soit si calme, à l’intérieur… Il soupire, Hego. Solitude pesant légèrement sur le moral ; sensation de ne pas être à sa place, de devoir faire quelque chose dont lui-même ne parvient pas à savoir quoi. Il soupire, Hego, et finit par somnoler. De fatigue, d’ennui, de réflexion. Un peu de tout ça à la fois.
Et puis, un bruit résonne à la porte. Un bruit bien précis ; celui de quelqu’un qui toque à la porte. Accompagné d’une voix. La voix, Hego, il ne parvient pas à la distinguer, parce qu’il était à moitié endormi… Hego, d’abord surpris d’être tiré de façon brutale de son état de stase ; se retrouve ensuite surpris parce qu’il n’attend personne. Enfin, sa mémoire ne se souvient pas d’avoir invité quelqu’un, où que quelqu’un lui ait dit qu’il allait passer. Il y avait bien Benjamin, qui avait son adresse et le code de la porte de l’immeuble, mais Hego connaît suffisamment bien Benjamin pour savoir qu’il lui aurait au moins envoyé un message des heures avant pour le prévenir…
Après avoir tourné plusieurs fois la serrure de la porte d’entrée - plusieurs fois, parce qu’en fait, Hego n’avait pas verrouillé derrière lui, quand il est entré tout à l’heure, donc ça, il a tourné une première fois pour… fermer la porte, et une deuxième fois pour l’ouvrir avoir s’être rendu compte de son erreur - Hego ouvre celle-ci et se retrouve face à son voisin.
Re: plif plouf être seul c'est pas ouf
Accoudé au mur, juste à côté de la porte, attendant gentiment qu'elle s'ouvre tout en souriant, Dallas est toujours prêt. À quoi, il ne le sait pas vraiment, mais il est moins certain que si quelqu'un devait le prendre en photo en cachette ou par surprise, ce serait probablement une belle photo.
Enfin, à vrai dire, personne n'a jamais envie de le prendre en photo, en cachette ou en le prévenant, mais bon, on sait jamais.
Pourtant, l'air surpris d'Hego doit être contagieux, car même s'il s'efforçait d'être toujours sur ses gardes, Dallas se laisse presque surprendre. La réaction d'Hego n'est pourtant pas étonnante, d'habitude leurs rôles et leurs positions sont inversées. Est-ce que ce ne serait pas même la première fois qu'il vient chez son voisin pour demander quelque chose ? Dur de se souvenir,
surtout avec tout ce bruit ambiant, ces bavardages confus d'Hego, mais pourtant pas malvenus. Non, il peut parler autant qu'il veut, comme une vraie pipelette, c'est même très bien, pour une fois, que Dallas soit forcé d'écouter un peu. ... Même si là, c'est apparemment surtout pour exprimer l'étonnement.
haha, tout va bien, Hego, rien de grave, ne t'inquiètes pas. ce n'est peut être pas tout à fait vrai, mais si Dallas n'arrive pas à se confier à ceux avec qui il partage une relation plus intime qu'avec son voisin, il n'est clairement pas prêt pour s'ouvrir émotionnellement, là, tout de suite, sur le palier.
Peut être plus tard.
Pressé de justifier sa présence, Dallas sort de sa poche une petite boite métallique rectangulaire, comme si elle expliquait tout à elle même.
... mais effectivement j'ai un petit problème, enfin, rien de terrible, hein, mais je crois que je me suis fait voler mon dernier briquet au studio hier, et j'ai perdu mes allumettes quelque part dans mes placards. officiellement, ça la fout mal, de fumer, quand on est animateur radio, peut être car ça peut flinguer la voix, et aussi car il n'y a rien de pire que d'avoir à tousser en pleine émission.
Mais Cupidon collectionne autant les conquêtes que les vices.
et, heu, pas la peine de me faire rentrer, je voudrais pas enfumer ton intérieur... j'ai juste besoin d'une petite étincelle, haha.