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i'm back ((cyrus))
Depuis cette soirée du 2 octobre, la réalité semble s'être évanouie. Entre flashbacks, frayeurs, il y a eu Fray, la soirée avec Nadir et son étrange histoire, l'après-midi passé chez Margaret, et ce matin il y avait Cursa…
Tout est irréel, forcément irréel. Il a perdu la notion du temps, 5 journées où ses pensées étaient en vrac, sans réellement donner de nouvelles à Cyrus. Pour être honnête, Milan est même persuadé que son frère s'en fichait, qu'il soit là, ou pas, à l'appart.
D’un pas lent, il monte les escaliers. La conversation avec
Il se demande ce que son frère dira, lorsqu’il abordera la question de quitter Astéria. Il se demande même si cela vaut la peine d’en parler. Peu importe la façon dont il pouvait imaginer la conversation, aucune des approches ne permettra d’éviter une grogne monumentale. Et avec tout ça… il ne veut pas s’éloigner de son frère. Il est venu jusqu’ici pour être avec lui, ça a toujours été son unique objectif. Pour régler les choses entre eux, pour réparer cette relation brisée. Et Cyrus, il est encore tellement distant, tellement amer… c’est beaucoup plus difficile que prévu, de demander pardon.
Milan entre dans l’appartement, il est encore tôt et Cyrus dort sûrement encore. La matinée est lumineuse, le ciel dépourvu du moindre nuage. Malgré tout, la lumière peine à pénétrer dans l’appartement. Il laisse son sac à bandoulière tomber près de la porte, retire ses baskets. Il passe rapidement à la salle de bain pour s’asperger le visage d’eau froide avant de retourner s’étendre sur le canapé en suède, fixant le plafond.
Et il enfouit son visage entre ses mains, en laissant échapper un long soupir.
HRP — MON FRÈRE 
Re: i'm back ((cyrus))
Cyrus était réveillé. En fait, il serait plus exact de dire qu'il n'a pas dormi. Allongé dans son lit, son visage est marqué par l'insomnie et la colère. ...Parce qu'il a entendu le son de l'eau qui coule dans la salle de bain. C'est forcément Milan. Il ferme les yeux et soupire.
La dernière fois qu'il a vu son frère, c'était il y a une semaine. Dehors, c'était le bordel et Milan était en PLS dans un coin de sa piaule. Il n'avait rien dit, le laissant dans ses crises d'angoisse sans savoir quoi faire ou comment réagir... mais il l'avait observé, restant éveillé au cas où il se faisait mal, s'il avait besoin de quelque chose. Le lendemain soir, quand Cyrus est rentré du boulot, Milan n'était pas là. C'était déjà arrivé, et puis son grand frère est un adulte même si les rues sont moins sûres depuis quelques temps... Ok, il était un peu stressé, mais il était trop fatigué à cause des événements de la veille alors il est allé au lit sans se poser plus de questions... Le lendemain, rien. Cyrus commence à se dire qu'il doit juste le louper à cause de ses horaires de boulot, sinon il lui aurait quand envoyer un message pour le prévenir qu'il ne passait pas... n'est-ce pas ?... Surlendemain, pareil, toujours rien. Bon, ça commence à faire beaucoup... Au quatrième jour sans nouvelles et jusqu'à maintenant, il faisait le tour de son quartier régulièrement, n'en dormait plus,...
Son frère était parti. Encore.
Au début il s'est dit que c'était inévitable, l'histoire se répète et c'était évident qu'elle allait se répéter... Pourtant il se surprit à se demander si ce n'était pas de sa faute ; est-ce que c'est à cause de la panique qu'il a eu dans sa chambre qu'il ne veut plus revenir ? est-ce que Cyrus a fait quelque chose de mal ?... C'est là qu'il s'est mis en colère. Non. Il n'a rien fait de mal. Pourquoi il arrivait encore à se sentir coupable de ça putain ?!... Ces questionnements, cette torture mentale, cette fatigue physique, tout ça pour RIEN, puisque Milan est passé dans la salle de bain. Genre normal, tout va bien. Cyrus rouvre les yeux et se lève.
S'il avait été en forme, il aurait déboulé dans la pièce à vivre en faisant trembler l'immeuble tout entier mais il était mort à l'intérieur... C'est donc avec la lenteur d'un zombi sous Xanax qu'il se traine jusqu'à la cuisine pour se servir un café. Il entend Milan souffler un mot. Un nom ? Il sait pas et il s'en fout un peu. Cyrus ne lui jette même pas un regard. :
Cursa ? C'est quoi ça ? Ton nouveau coloc' ?...
Sa voix a l'air de gronder, alors qu'il est juste encore empâté de sommeil. Il prend une tasse en aveugle, titube jusqu'à la vieille cafetière et se sert... Il est dans un tel état qu'il ne réalise même pas qu'il n'a pas chauffé sa boisson. :
Est-ce qu'iel sait que t'es ici ?... ce serait dommage qu'iel s'inquiète, hein.
Son ton est encore plus froid et amer que son café dis donc.
Re: i'm back ((cyrus))
La voix de Cyrus le fait sursauter.
Pas qu'il soit mécontent ou quoi, juste surpris. Se relevant pour se mettre en position assise, face à la cuisine, Milan observe longuement son frère qui se verse un café (froid). Il est visiblement contrarié, et le mot est faible. Putain Milan t'es qu'un sombre idiot. C'est vrai que partir sans donner de nouvelles pendant si longtemps, c'était pas l'idée du siècle. Ça l'aurait certainement tué, lui aussi, d'être sans nouvelles comme ça. Mais Cyus est foutrement difficile à cerner, aussi. Rien de ce qu'il a fait jusqu'à présent n'a amélioré quoi que ce soit, et quand il lui fout enfin la paix ça le rend encore plus vénère.
Il ne peut pas lui parler de Cursa, pas maintenant, et idéalement jamais. Il se remémore leur courte conversation, sa douceur, son regard mélancolique. Leur lien va bouleverser sa vie, elle le sait et il se doit de l'accepter aussi. Il faut trouver un moyen de lui expliquer ses absences, qui sait quand
Se relevant du canapé, Milan rejoint la cuisine et prend appui sur le mur séparant les deux pièces. Son pouce frotte le creux de sa paume.
Milan prend une tasse à son tour - plus pour l'accompagner que par envie de café, puisqu'il a déjà bu celui que Cursa lui avait apporté un peu plus tôt - et juste avant d'entreprendre de la remplir, il constate que la cafetière n'est pas allumée. Il vide la carafe dans l'évier, rince, et relance l'équivalent de 3 tasses de café. Il se tourne vers Cyrus et donne une pichenette sur son mug.
HRP — 
Re: i'm back ((cyrus))
Cyrus ne répond pas à la première question, la réponse est évidente... Il préfère faire la gueule, toujours sans regarder Milan. Mais quand il le rejoint dans la cuisine, s'appuyant au mur, lui demandant s'il l'avait réveillé, Cyrus relève enfin la tête. Sa "sale tronche" cernée le fixe et il peut probablement lire dans le regard voilé de son frère "Si j'étais pas mort, t'aurais déjà pris un coup dans l'épaule 'foiré"... La sale tronche, c'est de sa faute. Il pouvait même pas faire genre qu'il comprenait, ou qu'il était désolé. Ben non, ce serait trop en demander à Milan, c't'évident. C'est avec un ton encore plus froid qu'il articule nettement.
J'ai. Pas. Dormi.
Puis il baisse à nouveau la tête, les yeux fixant le café noir. Parfois, Cyrus se demande si c'est pas lui le débile finalement... Pourquoi il garde toujours l'espoir de retrouver son grand frère ? Pourquoi il n'était pas capable de juste, l'oublier, réaliser enfin que Milan s'en fout de lui ? Il est juste là pour pas être à la rue, il est juste là parce que c'est pratique. Cyrus est pratique pour tout le monde ; il en dort pas la nuit et n'a pas besoin qu'on lui fasse des excuses...
Milan s'active dans la cuisine, Cyrus le voit relancer une cafetière du coin de l'œil, sans commenter. Puis il vient vers lui, face à face, Milan tapote son mug en lui disant que boire ça allait le rendre grognon... Il l'était DEJA mais whatever. Cyrus fronce les sourcils.
J'fais c'que j'veux. Et il est très bien c'café.
Il boit une gorgée. C'est froid, c'est pas bon... Cyrus essaie de se retenir mais quand le liquide finit par glisser dans son œsophage il grimace, lâche un son guttural en éloignant sa tasse de son visage.
Il-... était très bien. Hier soir. Erk.
C'est toujours plus facile de laisser parler son pur esprit de contradiction que d'expliquer la vraie nature de ses sentiments... Mais ouais, ce café était dégueulasse.
Re: i'm back ((cyrus))
Milan n'ose pas ajouter de commentaire lorsqu'il apprend que Cyrus n'a pas fermé l'oeil de la nuit. Il se sent coupable. Avec cet accueil si froid (comme le café), il est évident que c'est de sa faute s'il a passé une si mauvaise nuit.
Soupir.
C'était tellement plus simple quand ils étaient gamins. Évidemment, c'était pas toujours rose entre eux, mais... Son petit frère ne refusait jamais un moment avec lui, bien au contraire. Lorsqu'ils jouaient ensemble, Cyrus était le plus heureux des garçons, son visage s'illuminait. L'ambiance à la maison n'était peut-être pas des plus chaleureuses, mais au moins, ils étaient ensemble et pour Milan c'était tout ce qui comptait. Tellement d'évènements se sont passés depuis, mais Milan était assez naïf pour croire que sa présence suffirait à réparer les blessures.
L'entêtement de Cyrus est aussi casse-pieds qu'il peut être amusant. Comme en ce moment, où il cherche tellement à ne pas lui donner raison qu'il en vient à boire un vieux café resté toute la nuit sur le comptoir. Et le pire c'est qu'il est aussi mauvais pour cacher ses sentiments que pour mentir. Milan éclate de rire, impossible de se contenir.
Il lui prend doucement le mug des mains, vide le contenu, le passe sous l'eau avant lui remplir avec du café frais et le remettre dans ses mains. Le geste est plein de tendresse. Un sourire flotte toujours sur son visage, qui se dissipe peu à peu alors qu'il pense à la conversation qui va suivre.
Re: i'm back ((cyrus))
Cyrus est tellement en train de se battre avec le dégoût que lui a donné son café qu'il laisse Milan lui prendre sa tasse, le remplacer avec du café plus frais avant de le remettre dans ses mains. Bien sûr qu'il réalise à quel point son frère essaie de l'aider, même s'il refuse, même s'il s'en veut,... Il a pas le temps de trouver une réplique bien faite qu'il s'excuse... Cyrus tient sa tasse de ses deux mains, renifle la boisson chaude qui lui fait du bien, jusqu'au fond de lui.
Il s'excuse parce qu'il ne voulait pas l'inquiéter, parce qu'il ne voulait pas lui faire subir... ce qu'il subissait ? Cyrus a beau être compréhensif, il n'a aucune idée de ce que traverse réellement Milan... JUSTEMENT parce qu'il ne PARLE PAS. Mais c'est sans doute sa faute encore, parce qu'il a peur de l'écouter... Cyrus inspire. :
Tu m'as rien imposé.
Puis il secoue la tête. :
Enfin. Si. Je savais pas quoi faire pour t'aider, c'tout. T'avais l'air... pas bien.
Est-ce que c'est bizarre d'en parler ? Tellement ! Mais parce que c'est de son frère dont il s'agit, soudain Cyrus n'arrive pas à s'arrêter. :
Je savais pas si je devais sortir et te ramener une boisson chaude ou une couverture ? Est-ce que ça t'aurais fait mal ? Ou.. Je sais pas... Rappelé des mauvais souvenirs ? Parce que des fois j'ai l'impression de ne pas te connaître... C'est parce que je suis plus jeune que du coup je t'ai idéalisé ? C'est de ma faute ?...
Il marque une pause.
Ouais... peut-être.
Il boit une gorgée de café... La chaleur se dégage dans son corps et il sourit malgré lui.
Ça fait du bien... ton café.
Re: i'm back ((cyrus))
À l'instant où Cyrus s'emballe dans les explications, Milan panique intérieurement, secouant une main l'air de dire «Non, arrête, tout va bien.» Il ne voulait que s'excuser auprès de lui, et voilà qu'un trop plein d'émotions et d'interrogations déferlent sur lui. Exactement le type de conversation qu'il évitait toujours (bon, y a qu'à voir l'état de leur capacité de communication...). Si seulement c'était possible de passer cette étape.
Cyrus s'arrête de parler et Milan se passe la main sur la nuque, terriblement gêné, à court de réponse.
Un maigre sourire étire ses lèvres, pour le rassurer. Les paroles de Cyrus se répètent dans sa tête, chacun s'encrant plus profondément, le troublent. L'idée d'être presque un étranger pour lui, sa famille, lui fend le cœur. Milan il a l'impression de reconnaître son frère dans toutes les situations, l'enfant qu'il connaissait est encore si vif à ses yeux, même vingt ans plus tard, même sous cette carapace.
Re: i'm back ((cyrus))
A chaque fois ça le prend au cœur, comme si une main aux longs doigts sinueux s'en emparait pour le serrer dans son poing, petit à petit, l'empêcher de battre... A chaque putain de fois. Cette douleur revient, familière et il se demande pourquoi il a essayé, encore, pourquoi il y a cru, encore... Expliquer qu'il y a vraiment un truc qui va pas. Prendre un mur d'excuses et passer à autre chose. Il paraît que c'est un truc de frangins ça, pas être capable de s'ouvrir complètement... Cyrus n'en sait rien. Il en a juste marre d'avoir constamment mal à l'intérieur... c'est pour ça qu'il a fui Seatlle à la base. Mais Milan a débarqué. Et la douleur l'a suivi avec...
Mais il suffit de ne pas s'en faire. Juste être là.
D'habitude, il se serait mis en colère, mais d'habitude, il n'est pas aussi fatigué. Il baisse la tête, les épaules lourdes et souffle longuement... Ça va, c'est rien... Il avait vécu avec cette douleur et cette solitude toute sa vie, il pouvait encore tenir quelques années... probablement... jusqu'à l'arrêt cardiaque. Il accepte son sort comme un chien battu par son maître qu'il aime tant. Incapable de le mordre en retour.
La voix autoritaire ne change rien... Ça fait belle lurette qu'elle n'a plus d'effet sur Cyrus quand il s'agit des gens de sa propre famille. Mais elle a l'avantage certain de le réveiller un peu, juste un peu, pour qu'il redresse légèrement la tête et plante son regard noir dans celui de Milan. Il a toujours été plus petit que lui, il fait souvent genre que ça l'agace en le traitant de "grande nouille inutile" mais en vérité, il s'aime très bien comme il est. Aujourd'hui, il aurait tout donné pour au moins avoir taille égale pour mieux l'incendier de ses yeux inquisiteurs.
Ok. claque sèchement sa voix faible. Alors toi, t'étais où ?
Et cette question est affreuse parce qu'elle parle de cette semaine sans sommeil mais aussi d'enterrements solitaires et d'années de silence dans une maison sans âme. TOI. T'étais. Où ?
Re: i'm back ((cyrus))
Ah.
Fallait bien s'y attendre. Balayer les ennuis de la main c'est ce qu'il fait de mieux, mais parfois ça revient en claquant. Fort. Peut-être est-ce parce que Cyrus est fatigué, fatigué du manque de sommeil mais sûrement aussi fatiguée de lui. De sa présence fantomatique, qui essaie de se faire discret mais qui pourtant dérange profondément.
Milan dépose son café pratiquement intouché sur la table, et se lève avec l'intention de quitter, puis se ravise en s'arrêtant devant son frère. Il plante son regard dans le sien, un regard triste, fatigué, résigné.
Pourquoi tu m'en veux, Cyrus ? J'ai fait tout ce que j'ai pu, j'ai toujours fait au mieux. Pour toi, pour elles. Tu veux vraiment parler de ça maintenant, mon frère ?
Pour Milan, tout a déjà été dit. Aucun mot, aucune explication de plus ne pourrait aider à faire comprendre à son frère pourquoi il est parti, des jours — et des années — plus tôt. Bien sûr, la blessure est toujours là. Milan n'est pas assez égoïste pour demander un pardon absolu, jamais il ne pourra rattraper tout ce qu'il a manqué. Et il est le premier à en avoir souffert, et en souffrir encore.
Cyrus est toujours ce gamin malheureux qui le regardait partir par la fenêtre de sa chambre, 14 ans plus tôt. Il n'a jamais cessé de l'être.