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Il ne te dira pas qu'ils ne se connaissaient pas y a une heure. Il ne veut pas te blesser. Du bout de sa canne, il tire une chaise à Sen, qu'il entraîne en face du lit. Histoire qu'il ne reste pas planté là comme un con.
sen
hôpital
Elle ne te reconnait pas. Comme il y a quelques semaines, déjà. Et pourtant, tu lui as déjà expliqué, mais elle ne te reconnait pas. Sans doute que ce n'est pas si important, pour elle. Après tout, après tout ce qui lui est arrivé, tu supposes que ce n'est pas quelque chose auquel tu devrais avoir le droit, si c'est ainsi. D'ailleurs, tu soupires, tu murmures quelque chose d'incompréhensible dans ta langue natale, entre tes dents, quelque chose tu t'attendais à quoi.
« Maddie... ?
Tu demande, finalement, à mi-voix, et lorsqu'elle te regarde, puis repose son regard sur Riley, tu t'en veux un peu. Tu ne devrais pas te mêler de tout ça, mais quelque chose en toi ne peut s'empêche de s'inquiéter et d'être terriblement curieux. En même temps, une telle histoire, une telle affaire, c'est quand même plus qu'étonnant.
« Tu te souviens pas ...? Je t'ai ramené ça...
Avec la plus petite voix dont tu es capable, tu désignes les quelques paquets de friandises dans ton sac puis te tasse encore un peu plus contre le siège, comme essayant d'oublier ta propre existence dans la pièce.
« Maddie... ?
Tu demande, finalement, à mi-voix, et lorsqu'elle te regarde, puis repose son regard sur Riley, tu t'en veux un peu. Tu ne devrais pas te mêler de tout ça, mais quelque chose en toi ne peut s'empêche de s'inquiéter et d'être terriblement curieux. En même temps, une telle histoire, une telle affaire, c'est quand même plus qu'étonnant.
« Tu te souviens pas ...? Je t'ai ramené ça...
Avec la plus petite voix dont tu es capable, tu désignes les quelques paquets de friandises dans ton sac puis te tasse encore un peu plus contre le siège, comme essayant d'oublier ta propre existence dans la pièce.
Sourire tendre, à nouveau, sincère. Elle tend la main pour la poser sur l'épaule de Riley alors qu'elle s'assoit près de lui, et se met à dévisager le jeune homme. Sen.
* Ah, oui, Sen. Pardon, je suis encore un peu déboussolée.
Son sourire triste et maladroit, sèmerait presque le trouble sur la véracité de ses paroles. Elle ne reconnait pas Sen, et ni lui, ni Riley, ni même elle n'est dupe. C'est ainsi, ils le savent, tous les trois. Le silence qui s'en suit s'éternise un peu trop, loin des silences dans lesquels se plongent souvent l'étoile et son lié, cette fois c'est différent, cette fois il y a un intrus.
* Sen, tu penses que tu pourrais repasser demain ?
Sa voix est monotone, presque mécanique.
↑ Riley
↑ Sen
En attendant,
Il se tourne vers Sen et, sans un mot, lui lance un regard équivoque. Sen n'a pas d'autres choix que de s'en aller, parce que c'est ce que tu veux. Il n'a pas d'autres choix.
sen
hôpital
La sensation d'avoir perdu une amie est quelque chose qui n'est jamais vraiment agréable, peu importe la situation, mais là c'est un véritable cauchemar. Le malaise qui vient de prendre ta gorge et tout ton air te laisse à bout de souffle, et lorsque tu te relève finalement, tu n'as pas la force ni l'air pour répondre quoi que ce soit. Tu te contente d'un hochement bref de tête avant de passer rapidement la porte de la chambre, que tu refermes derrière toi. Tu ignores ce que tu as bien pu faire de mal, toi qui voulait juste prendre de ses nouvelles, t'assurer qu'elle était bien entourée, que tout allait bien.
De toute évidence, tu n'es plus le bienvenu.
De toute évidence, tu n'es plus le bienvenu.
C'est murmuré si bas qu'il n'entendra peut-être pas, finalement. Après tout, le silence est si assourdissant qu'il pourrait envahir jusqu'aux moindres sons, jusqu'aux moindres mots. Ils ont l'habitude du silence mais ça ne change rien au fait que celui a un goût différent, une odeur différente, celui-ci crie danger et a des airs de calme avant une tempête. Probablement qu'il le sent, qu'il perçoit ce trouble qui sommeille en elle, lorsqu'elle vient poser sa main sur la sienne pour chercher son contact, pour chercher à être rassurée, simplement.
* Tu veux bien rester encore un peu ?
Riley n'a jamais été très fort d'esprit. Son obstination force le respect, mais c'est une obstination lente, faible, flemmarde. Cela n'a rien d'une envolée héroïque que certains anges pourraient louer. Cela n'a rien de la plongée dans les ténèbres abyssales que seuls certains élus courageux pourraient faire. Riley se laisse juste vivre. Incapable de mourir. Dégoutant. Démotivant. Tenace, mais pas par force de caractère. Tenace, parce que trop faible pour vraiment trouver la fin. Trop peu motivé pour vraiment passer le pas. Ca force le ridicule.
Il ne sait pas pourquoi tu tolères sa présence. Pourquoi tu le réclames à tes côtés. Mais il hoche la tête - silencieux. Vous n'avez pas besoin de vous parler. C'est presque de la télépathie, à ce stade. Il se penche doucement et pose la canne à même le sol, sans un bruit. Il reste.
sen
hôpital
Ici, ils sont en osmose.
(J'archive !)
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