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Tu as donc les nerfs en pelote, comme trop souvent. Si ta mère était dans les parages, elle te répèterait à nouveau que tu es trop tendu, et que tu devrais songer à te reposer, pour ta santé. En ce qui te concernes, tu as envie de rentrer, de prendre une douche et de remplir ton appartement d’une odeur de nourriture quelconque qui masquera celle du sucre, émise par la boutique du dessous. Ouais, tu rêverais presque de t’étaler dans ton canapé, mais il a fallu que tu passes faire les courses et si la pluie tombait normalement, tout à l’heure, elle s’est transformée en une belle et grosse averse, maintenant qui te force à poser le pied dans le parc détrempé pour tenter de t’abriter sous le petit kiosque désert. Tu es déjà trempé, en réalité. Tu dégoulines, et le sachet en papier portant tes courses menace de céder à tout moment malgré le fait que tu le sers contre toi pour essayer de le préserver depuis ta sortie de l’épicerie.
Il était là, à quelque mètres. Elle avait reconnu sa silhouette, le brun de ses cheveux humides avait attiré son oeil sans qu'elle ne puisse pleinement se l'expliquer. C'était comme ça, tout simplement. Ses pas l'avait amenée à s'arrêter à ses côtés, ses cheveux perlés de pluie et ses chaussures trempées. Ce n'était qu'une averse mais elle n'avait pas pensé à prendre un parapluie. Et finalement, elle était venue prendre son bras, comme elle l'avait fait plusieurs fois avec d'autres, sans chercher à forcer le contact ni à le maintenir, juste une invitation.
* Je peux t'accompagner ?
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Et finalement, après plusieurs longues minutes l’idée d’attendre ne te semble plus si bonne. Tu veux rentrer. Plus vite tu seras à la maison, plus vite tu seras au sec et au chaud alors, tu fais un pas pour te lancer, tu retiens même ton souffle à la simple idée de retourner sous les trombes d’eau qui s’échappent des nuages au-dessus de ta tête mais … Elle vient à toi. Complètement sortie de nulle part, elle vient le plus naturellement du monde s’accrocher à ton bras et toi, quand tu poses les yeux sur elle, sur sa chevelure blonde aussi dégoulinante que ta tignasse indisciplinée, tu oublies littéralement de te remettre à respirer, jusqu’à ce qu’elle ouvre la bouche. La dernière fois, tu n’avais pas entendu sa voix.
Parce que toi, forcément tu te souviens d’elle, et pour éviter de passer pour un crétin, ou pire, tu te contentes de la fermer et d’avancer, tu retraverses le parc, et tu le fais même sans te presser malgré la météo avant de te rendre compte que, toi, à la base, tu rentrais chez toi.
* Je t'accompagne chez toi, tu vas prendre froid sinon.
Elle a l'air terriblement concernée par la situation, mais pourtant son ton et son attitude laisse penser qu'elle sait que ce n'est pas naturel, que ce n'est pas comme ça qu'on sociabilise avec un inconnu. Et pourtant c'est la voie qu'elle décide de suivre. Parce que, pour l'instant, c'est plus simple.
* Pas très loin, à quelques rues. Tout va bien, ne t'inquiète pas.
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Quoi qu’il en soit, te voilà sous la pluie, à la sortie du parc, avec cette fille que tu ne connais pas le moins du monde, au final, mais qui s’est quand même accrochée à ton bras comme si vous vous connaissiez depuis une éternité. C’est déstabilisant. En fait, Leith, tu es maintenant partagé entre la raison et un sentiment bien mystérieux qui te pousses à faire en sorte qu’elle reste là, pas loin. Au cas où. Au cas où, quoi ? Aucune idée. Juste, au cas où.
Evidemment, tu ne sais pas tellement ce que tu dois faire, maintenant. Toi, et les autres, ça a toujours été sacrément complexe, et, c’est un fait, tu ne sais pas y faire avec tes semblables. Pourtant, ce comportement qu’elle a, aussi étrange soit-il à quelque chose de rassurant pour toi. Comme si tu ne pouvais pas vraiment faire d’erreur, comme si tu n’avais qu’à suivre ton instinct, finalement.
* Je ne le ferai plus.
Elle murmure, sans vraie culpabilité. Elle aurait du mal à la mimer, à la forger de toute pièce. Est-ce qu'elle recommencerait ? Peut-être, sans doute. Elle n'en savait rien, ce n'était pas n'importe qui.
* Mais tu m'es lié, je ne veux pas que tu tombes malade.
C'est ce qu'elle avait lancé, tout bas, dans le silence de la cage d'escalier, alors qu'elle montait les marches, doucement, plus doucement qu'elle n'aurait dû. Ses jambes étaient encore fragile, quand bien même les médecins la considérait comme une énigme, une miraculée, il lui fallait du temps.
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En tout cas, tu finis par déverrouiller la porte, enfin, tu fais un pas de côté et tu lui fais signe d’entrer avant de suivre le mouvement, et de poser rapidement le sac trempé sur un coin de table.
L'appartement était... Un chantier. Ni plus ni moins. Et si elle ne fit une remarque - elle n'avait pas matière à le faire de toutes façons - elle se surprit à observer les moindres détails de ce désordre organisé, comme pour essayer d'en déceler les tréfonds des pensées du jeune homme. Leith, donc.
* Madison.
Elle répondit, sans hésitation. Cette hésitation-là avait fini par la quitter avec les jours, c'était devenu un réflexe, une histoire bien apprise par cœur, répétée avec aisance.
* Merci pour la serviette, Leith. Et, je n'ai pas très soif.
Elle murmura, en s'installant sur le fauteuil qui lui était proposé. Elle avait l'air minuscule dans cet environnement nouveau.
* Je ne comptais pas t'embêter très longtemps.
Elle trouvait le silence confortable, comme un grand manteau familier dans lequel se lover et oublier le temps qui passe. Qu'en était-il de lui ? Elle avait planté ses yeux sur Leith, intriguée.
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En tout cas, te voilà à frotter la serviette que tu as prise pour toi contre tes cheveux sombres pour les débarrasser d’une partie de leur humidité. Si tu avais été seul, tu te serais empressé de virer ton jean imbibé d’eau de pluie, de ton t-shirt humide et surtout, de tes chaussures qui ressemblent encore actuellement à deux pédiluves portables. Sauf que tu ne l’es pas, et que tout ton esprit semble concentré sur cette présence inhabituelle dans ton environnement à toi. Tu te demandes pourquoi elle est là. Tu te questionnes sur le sens de ses paroles et tu te dis qu’après tout, tu ne la connais pas, alors, que t’aurais probablement pu être un peu plus doux en la corrigeant sur vos pseudo lien.
Et là, tu vois, c’est le moment où tu arrives à ta limite, Leith. Il pleuvait. Tu as sans doute trouvé logique de la faire entrer ici, au chaud, pour qu’elle puisse échapper aux cordes humides. Qu’elle puisse se reposer, se sécher. Mais, maintenant que tu es là, au calme, face à cette fille, un peu étrange il faut bien l’avouer et bien, tu es toi-même. Incapable de tenir une conversation, encore moins d’en lancer une. Tu as toujours pensé que c’était pour ça, au lycée, que t’étais probablement pas assez intéressant. Pas assez avenant.
* Ne t'en fais pas pour moi, je connais le chemin de l'hôpital.
C'est ce qu'elle murmure, tout bas, la voix plus irrégulière qu'elle le voudrait, moins douce, tendre et légère, plus inquiète, soucieuse. Elle tend la main comme pour attraper celle de Leith, qui se trouve pourtant à plus d'un mètre, comme si elle avait une terrible appréhension des distances, finalement. Et la voilà qui la repose sur son genou, pensive.
* Fais comme si je n'étais pas là, j'ai juste cruellement besoin d'un peu de compagnie.
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En tout cas, Leith, si tu finis par lui déclarer que tu vas te bouger pour la ramener, quand elle l’aura décidé, évidemment, tu as … comme un éclat de compréhension. Tout à coup, alors que tes yeux repassent sur elle, tu t’arrêtes de bouger pour la fixer, les yeux plissés d’une inquiétude qui vient t’étreindre le cœur, presque douloureusement. Elle te demande de ne pas t’en faire pour elle, et aussi étrange que ça puisse être, toi, dans ta tête, tu te dis que tu ne peux pas faire autrement. Quand elle annonce qu’elle connait le chemin, tu te dis que peu importe, tu as décidé que tu la ramènerais, tu le feras. Et enfin, Leith, c’est quand elle tend cette main, étrangement, dans le vide, avant de la laisser retomber, que tes iris remontent vers les siennes, si bleues, que tu te décides à bouger à nouveau.
La serviette abandonnée sur un coussin du canapé, tu viens à elle, à genoux face à elle, ta main vient chercher la sienne et tes doigts libres viennent chercher son front pour prendre sa température comme si c’était habituel, naturel. La vérité, c’est que n’importe qui te connaissant trouverait ton comportement sacrément bizarre.
Elle le regarde avec un peu de surprise alors qu'il s'approche et prend sommairement sa température. C'est si doux en comparaison avec les machines froides de l'hôpital. Elle se demande à quoi ressemble la maison dont on lui a fait apprendre l'adresse par cœur, et si elle pourra y retourner bientôt. Elle espère, un peu, c'est aussi pour cela qu'elle a pris la poudre d'escampette ce jour là, pour quitter l'air aseptisé et prouver qu'elle sait s'en sortir seule. L'interrogation se poursuit dans l'air sans qu'elle n'ajoute rien, comme si elle lui demandait si tout allait bien, sans vraiment avoir à le faire, et finalement sa main libre se pose au sommet du crâne du jeune homme pour le rassurer.
* Je suis tellement désolée.
Il n'a pas l'air d'un mauvais bougre, loin de là. C'est juste dommage que ça tombe sur des gens comme lui. Elle sourit, presque timidement, elle a l'air sincèrement désolée.
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Tu finis par te reculer, un peu, tu te laisses tomber sur le plancher, dans un soupir, tu lui laisses de l’air, quoi.
Elle ne cherche pas à répondre, ces mots-là, elle ne saurait pas les trouver, sans l'inquiéter. Après tout, tout va bien ? Elle respire, elle marche, elle parle, elle est même venue jusqu'ici, sur ses deux jambes. Mais, ses doigts dans ceux de Leith trouvent la force de relever ces mains et elle vient poser sa main contre son ventre. Pas sûr qu'il sente, ceci dit.
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Ta curiosité, semble-t-il, provoque quelque chose chez elle, mais, encore une fois, tu n’es assurément pas le plus doué pour tout comprendre. Par contre, Leith, quand elle a ce geste, jusqu’à son ventre, toi, tu relèves les yeux vers elle, complètement incrédule. T’as l’air d’un con. D’un bon gros con qui n’y comprend rien du tout, on ne va pas se le cacher mon vieux, et pendant un court instant, ton regard passe de ses yeux, à son ventre. Est-ce qu’il y a quelque chose que tu dois comprendre ? Probablement. Et si plusieurs idées, débuts de réponses germent dans ton esprit, tu ne dis rien à ces sujets-là.
* Tu penses que tu pourrais me prêter des vêtements ? Je te les rendrai propre et lavés aussi vite que je pourrai.
Elle sourit, un sourire rassurant, pour dissiper ça. C'est peut-être mieux, finalement, d'éloigner le sujet. C'est peut-être mieux qu'il ne voit pas les cicatrices, pas sûr qu'il aurait compris, il se serait sans doute encore plus inquiété.
* Je vais pas tarder à retourner à l'hôpital de toutes façons.
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* Oui ! Les médecins disent que c'est encore trop tôt pour que je rentre chez moi ! Et je crois que je m'y suis un peu habituée...
Les gens qui l'entouraient étaient parfois un peu trop collant, et la présence de Riley les mettait terriblement mal à l'aise, mais elle ne se sentait pas de se retrouver seule dans une maison qu'elle ne connaissait pas, finalement.
* Si je devais rentrer chez moi, tu viendrai me voir ?
Et puis, plus bas, alors qu'elle reparaissait dans le salon, ses vêtements trempés sous le bras, paraissant minuscule dans les vêtements de l'homme.
* Je serai rassurée.
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En tout cas, tu la laisses se changer, tranquillement, tu en profites pour aller offrir une caresse délicate au chat qui n’a étonnement pas bougé de l’endroit où elle s’est tranquillement installée. Quand Madison réapparait, avec sa question, tu te tournes simplement en haussant les épaules.
* Toi, qu'est-ce qui te fait peur ?
Est-ce qu'il a l'air d'avoir peur ? Sans doute. Elle sait bien que ce n'est pas sa faute, qu'il ne doit sans doute pas y comprendre grand chose, qu'il essaye de se défendre. Elle a vu ce que ça avait donné, avec Riley, avant qu'il n'abandonne simplement les murs qu'il avait monté pour l'éloigner, au moins un peu.
C'est l'heure du palier !
→ « Qu'il t'arrive quelque chose. »
→ Éluder la question.
→ La prendre dans tes bras.
→ « Tu n'as pas répondu à ma question. »
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