Ça a commencé. Tu es littéralement au milieu de nulle part, présentement, mais tu sais ce qu'il te reste à faire. Le sentiment est étrange, c'est presque mécanique. Le pistolet dans ton pantalon, dans le bas de ton dos, dissimulé par ton sweat bien trop large, le couteau, lui, est dans ta botte, facile à saisir, au cas où. C'est maintenant. C'est concret. Ses mots résonnent encore dans ta tête, Amy, et tu es plus déterminée que jamais. Ce sera eux, ou ce sera toi. Et tu refuses que ce soit toi. Alors ce sera eux …

Tu ne sais pas véritablement où aller. Tu as entendu un coup de feu, et tu as décidé de le suivre, en te disant que les autres avaient peut-être déjà commencé.

Comment est-ce que tu es arrivée jusqu'ici, déjà ? Tu n'en sais rien. Tu as beau y penser, rien ne te vient, pas une ébauche de souvenir. C'est vide. Alors, tu continues d'avancer, ici, tu n'es pas sur ton terrain, tu es dans le noir, tu es seule et tu ne sais pas où aller, exactement. Peut-être es-tu finalement en train de t'enfoncer dans les ténèbres, encore, et encore. Toujours plus. Cependant, tu ne veux pas rebrousser chemin, tout comme tu crains encore et toujours qu'on ne te tombe dessus, dans l'obscurité.

Alors tu avances, Amy, tu ne fais que ça, peu à l'aise, tes doigts glissant le long du mur comme repère pour ne pas chuter. Tu avances. Tu continues d'avancer. Droit devant.

((choix 1))

Tu pensais que ce serait facile, avoue. Qu'il te suffirait de trancher dans le vif, un peu comme dans les films. Le souci, Amy, c'est que c'est la réalité, aujourd'hui, et le poids de cette arme dans le bas de ton dos, tu le ressens, elle pèse lourd. Sacrément lourd. Tu t'inquiètes. Plus tu avances, plus les questions viennent et tu n'aimes pas ça, tu préfères agir, réfléchir, ce n'est pas bon pour toi.

Et si tu étais seule ?
Et si, au bout de ce tunnel, c'est ta mort que tu finissais par trouver ?

Un frisson remonte, le long de ta colonne vertébrale, et tu ralentis, ta main glisse dans ton dos, elle vient chercher l'arme. Tu n'y vois rien. Tu n'es pas habituée à ce type d'objet, alors, tu cherches, comme dans les films hein, et tu finis par appuyer au bon endroit pour tirer le chargeur, afin de vérifier que les balles sont bien en place et puis, tu remets en place, tu tires la glissières vers l'arrière pour vérifier qu'elle est prête à l'emploi, juste au cas où.

((choix 3))

Bon. Tu auras essayé, hein. Moralité ? Tu devrais peut-être arrêter de te prendre pour James Bond deux minutes parce que, heureusement que tu tenais le canon droit devant toi. Toutes mes félicitations, Amy, tu viens de tuer un mur, première victime de la soirée. Head Shot. « Putain de bordel de merde. » Tu marmonnes, tu rages. Et puis, c'est qu'il a du recul, ce machin, et c'est que tu l'as senti passer, tiens. Soudainement, t'es prise d'une soudaine envie de le balancer devant toi, on sait jamais hein, avec un peu de chance, tu pourrais assommer quelqu'un qui passe par là.

L'arme retourne à sa place. C'est chaud, alors tu te tortilles pendant quelques secondes avant de grimacer. C'est sûr, t'es devenue sourde là. Et puis, avec tout ce bordel, tu sais même plus dans quelle direction tu allais, alors, tu soupires, lourdement, et tu te remets à marcher, dans une direction au pif.

((choix 3))

Ça ne mène à rien. Les aboiements ne sont plus là, ils ne te rassurent plus sur la direction, sur ton but, ton objectif. Tu es seule et tu n'aimes pas ça. Tu te dis qu'il faut avancer, progresser, que peut-être, tu finiras par trouver une issue, ou quelqu'un. Les chances sont faibles de croiser une personne, dans l'endroit où tu te trouves actuellement, mais … tu t'y es bien réveillée, toi. Tout en sachant ce que tu devais faire. Rien n'est normal, ce soir.

Tu t'arrêtes. Réfléchir, te poser, souffler. Rien qui ne soit dans tes habitudes mais ce soir, il y a beaucoup en jeu. Si tu fais encore une erreur, Amy, tu pourrais bien y passer la première. C'est bien pour ça que tu préfères attendre, un instant, juste le temps de repérer un bruit, quelque chose qui viendrait te guider.


((choix 2))

Tu piétines, tu fais du surplace et pourtant, tu ne tiens pas en place. Tu regardes partout, tu n'y vois pas grand-chose, tu aimerais tellement capter un truc, une lumière, ces lumières qui indiquent une sortie de secours, peut-être. Pas que tu aies particulièrement envie de fuir, hein, plus que tu n'apprécies guère d'être dans le noir, tu trouves ça handicapant et de ce fait, sacrément dangereux.

Et pourtant, attendre ne change rien. Strictement rien. Pas un bruit, pas une lumière, il n'y a que le vide et les ténèbres, cette odeur, cette humidité désagréable qui semble s'infiltrer partout. Alors … tu n'attendras pas si longtemps. Tu te remets en route. Tu prends une direction littéralement au hasard et tu fonces droit devant, et en courant comme un taureau qui a vu rouge …


((choix 2))

Alors, cette fois, tu es lancée ! Plus question que tu t'arrêtes, Amy, tu dois avancer, trouver, dénicher, progresser, bref, tu dois faire quelque chose. Rester sur place signifie que, déjà, personne ne viendra te chercher pour te tendre la main, c'est certain, mais aussi, que si on te tombe dessus, ce sera toi qui deviendra la proie. Or, rappelles-toi, tu as décidé qu'il était hors de question d'être celle qui tombe ce soir.

Tu cours donc aussi vite que tes petites jambes te le permettent, il y a des tunnels partout, des voies, des issues, mais tu cours jusqu'à rencontrer un carrefour et là encore, hors de question de t'arrêter, ou même de ralentir. Pire. Tu accélères encore, bifurquant à droite au dernier moment, tu te sens glisser, manques de t'étaler au sol mais parviens à rester sur tes jambes en continuant droit devant dans ton nouveau couloir.


((choix 3))

Le plan, il est simple. Si tu cours, tu vas plus vite. Du coup, plus vite tu auras parcouru les kilomètres de souterrains qui semblent s'étaler sous tes pieds, plus vite tu trouveras … quelque chose. Quelqu'un. Une sortie. Un plan ? Une lumière, peut-être. Bref. Tu cours, oui. Encore et encore et puis … sans savoir d'où ça sort, ou ce que ça peut bien être, tu percutes quelque chose de plein fouet. Un espèce de mur qui, pourtant, cède à l'impact, recul, comme toi, et finis au sol, comme toi.

« Qu'est-ce que c'est que cet-- … » Stop. T'as à peine commencé à l'ouvrir que sa voix, à lui, résonne dans le corridor, durement. Subitement, t'as l'air d'une espèce de chiot pris en faute, tu grimaces, fait craquer quelques os en te redressant, tant bien que mal. « Ah c'est vous … » Que tu lances, l'air de rien, comme si tu venais de le croiser au supermarché. « Il se pourrait que je sois comme qui dirait complètement paumée dans ce merdier. » Un euphémisme, hein. Bon. Peu de gens qui sont perdus se mettent à courir comme une dératée, mais … ouais. « Désolée … vous m'avez foutue une de ces frousses. » Et puis tu te remets, tranquillement, à marcher, bizarrement, tu ne vas plus dans la direction dans laquelle tu fonçais tête baissée, mais celle où il allait lui, en te disant qu'il est moins con que toi, le bonhomme. « Bon, vous venez ? Demain on y est encore autrement ... » C'est qu'ils vont pas mourir tous seuls, hein, les autres là.


((choix 1))

Ah bah tout de suite, t'as l'air bien plus motivée, hein. Tu essaies même de te montrer sacrément concentrée sauf que … ouais, non. Ça marche pas, hein. Des directions, il n'y en a pourtant pas cent cinquante mais, ouais, tu arrives encore à te planter. Du moins, c'est ce qu'il dit. On va pas se mentir Amy, t'es une emmerdeuse alors pendant quelques secondes, tu hésites, et tu te demandes ce qu'il peut bien en savoir, avant de te souvenir que, ouais, bon.

« D'accord … si vous le dîtes. » Tu t'arrêtes, tu te tournes, tu fais demi-tour et sagement, tu prends la direction qu'il vient de t'indiquer, instinctivement, ta main repasse dans ton dos, comme pour vérifier que l'arme s'y trouve encore. C'est ta défense, juste au cas où vous tombiez sur un os. « On y voit rien là-dedans, vous n'auriez pas une lampe torche, par hasard ? »


((choix 1))