Autumn leaves

13h18 - L'Octant
terrasse d'un café-restaurant @Shanah Neely

Cette après-midi là est relativement calme, pour Eliwen. C'est pour ça qu'il se retrouve dehors, se promener dans les rues de Polaris. C'est assez tôt dans l'après-midi, parce qu'il est définitivement hors de question qu'il se retrouve dehors une fois la nuit tombée, Eliwen. Et à cette période de l'année, la nuit, elle arrive assez vite. C'est qu'il aurait pu demander à Lucy, si elle voulait venir boire une boisson chaude à un café, mais de ce qu'il se rappelle, Eliwen, Lucy est en cours. Il aurait aussi pu demander à Mai pour qu'ils se retrouvent, mais… Ah, c'est un peu plus compliqué, est-ce que ça se fait vraiment de reprendre contact si rapidement avec quelqu'un ? Il ne sait pas, Eliwen. Et à défaut de faire une bourde, il préfère ne rien faire. Solution de facilité… Ou solution de confort.

Vient un moment où Eliwen, il s'arrête sur un banc. Il se pose. C'est que, même si du temps a passé depuis… depuis tout ce qu'il a vécu ; il ne s'est pas encore totalement rétabli, Eliwen. Il lui faudra certainement encore quelques semaines, avant d'espérer retrouver sa forme physique d'avant. Bon, il n'a pas non plus l'allure et la force d'un vieux ; mais certains mouvements lui sont encore un peu douloureux. C'est qu'il ne compte pas y rester sur ce banc, Eliwen. Simplement deux minutes, souffler un court instant, scroller sur son téléphone pour regarder ce qu'il se dit sur les réseaux sociaux, mettre un tweet dans ses favs, regarder quelques story si peu intéressantes de quelques connaissances… Bref, rien de palpitant, c'est limite barbant qu'on s'ennuie presque.

Jusqu'à ce qu'il l'a remarque, Eliwen. Elle, assise sur la table à la terrasse d'un café - ou d'un restaurant ? Il ne sait pas Eliwen, de toute façon, ce n'est pas ce qui l'importe - concentrée sur son ordinateur. Typiquement… une scène banale. Mais une scène qui l'inspire, à Eliwen. Qui lui donne envie de sortir son carnet à dessins, et de gribouiller quelques traits. Dernièrement, ses dessins étaient… Soit à lui faire froid dans le dos - les yeux qui le hantent, de jour comme de nuit, qu'il ne parvenait à faire sortir de son esprit qu'en les dessinant - soit c'était son chat… Le juste milieu entre l'effrayant et l'adorable, on ne trouve pas. Alors il attrape un crayon, Eliwen. Et il trace quelques traits sur le papier. Oh, ce n'est pas du grand art, Eliwen n'a de toute façon pas le niveau d'un artiste de talent, mais c'est représentatif de ce qu'il voit. Et ça le détend, de faire ça. Qu'il a l'impression de se retrouver dans un autre univers, l'espace d'un bref instant. Ah, c'est qu'il avait oublié la sensation que lui procurait le dessin…

Une fois terminé, Eliwen, il détache la page de son carnet. Il faut dire, il n'aime pas garder les portraits - ou les scènes de vie - des inconnus. Ça le met mal à l'aise. Généralement, il va les jeter dans la poubelle la plus proche. Parfois il va les donner à la personne, en essayant d'éviter d'être trop bizarre - parce que ça peut sonner étrange qu'un inconnu vienne et dise salut, j'ai fait un dessin de toi ! Alors, il se lève, Eliwen, et il se dirige vers la table. C'est qu'il a l'air embarrassé quand il pose timidement le morceau de papier. Tenez… euh… désolé de ne pas vous avoir demandé, mais c'est pour vous.. Le mal-être et la gêne doivent s'entendre dans ses paroles, il le sait, Eliwen, de toute façon ; c'est qu'il est loin d'être le plus à l'aise socialement parlant.