Front : Altaïr.
T'es en rage, putain. Depuis combien de temps t'as pas revu la lumière du soleil ? Trop longtemps. C'est fou ça, mon vieux, la dernière fois, il faisait beau, il faisait chaud, il y avait des jolies filles en short un peu partout et là … Là, c'est la déprime. Il fait froid. Il fait humide. Y'a des feuilles partout. Tout le monde est enroulé dans environ quatre couche d'épaisseur et le comble, c'est que t'as loupé environ deux millions d'opportunités pendant que Caleb s'amusait à tout casser, et que Mila essayait de temporiser tandis que Levi chouinait dans un coin. Ça s'amuse, ça s'amuse, et toi, on t'as relégué, presque enfermé au fin fond de la conscience parce que, tu cites, hein … fallait être discrets ! Mais putain de merde Altaïr t'en as rien à carrer, toi, de Rastaban et de ses problèmes existentiels. Tu t'en bats les reins de Prudence et de ses états d'âme, elle t'agaces celle-là, t'as envie de lui jeter des trucs à chaque fois qu'elle apparaît et ne parlons même pas de Caleb qui passe son temps avec elle quand il fout son vieux nez dans les affaires de ce cercle à la mord moi l'noeud, composé d'un ramassis de déchets de l'humanité.

Tu fulmines. Tu sais même plus quoi faire de ta foutue vie, ça te déprime hein, mais surtout, ça te met en colère. T'en ras la casquette, en fait, de cette existence que tu partages avec les trois autres, t'es celui qu'on voit le moins, et t'es pourtant celui qui a le plus besoin de briller pour exister. Pourquoi t'as pas le droit … ?

Ta séance de rage en extérieur, cependant, est interrompue après seulement quelques minutes par cette voix, une voix féminine accompagnée d'une jeune femme qui t'approche, qui s'adresse à toi et … Oh. Eux qui parlent d'étoiles un peu partout en ville, en voilà une qui aurait bien mérité cette appellation tant elle est belle dans la grisaille automnale. L'une de ces femmes qui font les couvertures des magazines, celles qui sont inaccessibles, qu'on peut regarder sans jamais les toucher. Ce soir, pourtant, il suffirait que tu tendes les doigts pour l'effleurer. Une chose que tu ne ferais évidemment pas, tu as des manières Altaïr, quoi qu'on en dise. « Bien sûr. Je vous sens perdue, est-ce que tout va bien ? » Presque comme si elle allait s'abîmer, au beau milieu de cette rue. Son joli maquillage n'allait probablement pas tarder à avoir besoin de quelques retouches. En tout cas, tu l'écoutes, tu percutes. C'est la voix de Mila qui t'oriente, te réponds. Tu ne fais que transmettre, prendre le beau rôle. « Vous êtes bien loin de votre destination, Mademoiselle, la banque se trouve à l'opposé, de l'autre côté des Clématis. Toutes les rues se ressemblent ici … » Bien embêtant pour elle, surtout dans cette tenue. Bien sûr, le quartier est loin d'être aussi dangereux que peuvent l'être les Chiens de Chasse, cependant, tu ne vas tout de même pas la laisser se débrouiller, et prendre le métro dans cet accoutrement. « Je vis juste ici … » Tu désignes l'immeuble, juste en face. « Ma voiture est au parking, je peux vous y déposer, vous y serez en moins de dix minutes. »

Front : Altaïr.
Tu ne sais pas perdre une occasion de nouer un contact, tu as ce besoin de t'ouvrir au monde, d'être en contact avec le monde. Tu veux voir, oui, mais surtout, Altaïr, tu as besoin d'être vu pour exister … comme ce frère qui est le vôtre, celui de Levi, même si ça continue de te faire grimacer parce que la haine que tu as pour lui est viscérale. En tout cas, tu lui souris, un sourire doux et éclatant, malgré sa situation. Qu'elle ne se laisse pas abattre, puisque tu es prêt à l'aider et ça, tu sens bien que ça agace Caleb, il s'agite, il gronde, et tu luttes du mieux que tu le peux pour le repousser, lui et sa force colossale. Hors de question qu'il te vole ce moment.

« Bien évidemment. » Tu as tout ton temps. Tu n'as rien à faire … c'est l'avantage qu'il y a, à être dans le corps de Levi finalement. Il est bien incapable de travailler, c'est connu, reconnu, pour les médecins, votre présence à toi, et les autres, est une pathologie handicapante pour son quotidien. Il est confortable dans sa vie, du coup, vous l'êtes aussi, toi, Mila, et Caleb. Tu lui tends la main, tu l'invites à te suivre. « Vous serez à l'heure, je vous le promet. » Toujours ce sourire, il se fait plus doux encore tandis que tu lui désignes une nouvelle fois l'entrée de l'immeuble où se trouve l'appartement, un immense building, des logements immenses et qui coûtent cher. Seulement deux appartements sur ces vastes étages, c'est dire la taille des appartements qui se trouvent là-dedans. « Je dois simplement récupérer mes clés de voiture. Si vous souhaitez monter, vous le pouvez, vous pourrez vous réchauffer un peu, sinon … vous pouvez simplement m'attendre dans le hall de l'immeuble, vous y serez plus en sécurité qu'au beau milieu de cette rue. » Sincèrement inquiet de sa situation, et de son bien être, tu t'en voudrais qu'il lui arrive quelque chose le temps de ton aller-retour jusqu'à ton appartement. Cela dit, tu t'en rends compte aussi qu'il serait déplacé d'insister pour qu'elle te suive là-haut, après tout, Altaïr, elle reste une jeune femme, tu n'es qu'un inconnu un peu trop serviable.

Front : Caleb & Altaïr.
Compatissant, compréhensif. Voilà que tu lui offres ce sourire, tendre, sans doute, doux dans tous les cas alors qu'elle décline poliment cette offre, un peu osée qu'est celle de t'accompagner jusqu'à l'appartement de Levi. Cet endroit, tu l'aimes bien, c'est probablement à cause de toi, sous ton influence que Levi a fini par signer le contrat de vente pour l'obtenir. Si ça avait été Mila, elle aurait pris quelque chose de plus raisonnable mais tu voulais au moins pouvoir vivre dans un endroit à la hauteur de tes rêves les plus fous, de tes espérances. En plus, Levi à les moyens.

Tu empruntes l'ascenseur, pour aller plus vite, éviter de la faire attendre trop longtemps, une fois là-haut, à ton étage, tu entres rapidement dans l'appartement et … c'est à ce moment, alors que l'odeur familière de la maison vient chatouiller tes narines que tu te sens partir, tu te sens t'éloigner de la réalité. Tu sais ce que ça veut dire, tu vas être repoussé, renvoyé, l'un de tes … compères de ce corps va prendre ta place. Seulement, tu luttes cette fois, et c'est contre Caleb que tu te retrouves. Il voit bien ce que tu fais, il essaie de t'empêcher de retourner en bas, auprès de cette inconnue. Il estime qu'il est dangereux de s'approcher d'inconnus, surtout dans votre situation. Oh, il parle sans doute du cercle. D'Andromède. De Rastaban. Toutes ces choses qu'il garde pour lui, dont il vous éloigne systématiquement. Toi, tu estimes que c'est ton droit de vivre un peu, tu as besoin d'une proximité avec le monde alors, tu t'acharnes à rester là, tu attrapes les clés de la voiture et tu te jettes littéralement dans l'ascenseur pour redescendre. Tu continues de te sentir partir, jusqu'à ce que la porte s'ouvre et là, alors que tu avances dans le hall, le calme revient, quelques secondes. Juste le temps de voir cette femme, de voir l'échange, un peu violent, tu restes figé devant l'altercation et puis, voilà que tu avances … mais non, ce n'est pas toi. C'est Caleb qui vient de prendre le contrôle, subitement, c'est lui, qui s'avance, qui vient attraper le poignet de votre voisine avec brusquerie, qui lance un drôle de regard à la jolie demoiselle, dans sa jolie robe. « Qu'est-ce que vous faites ? » Qu'il demande, à la plus vieille, reposant sur elle des yeux sombres, teintés de rage et d'un soupçon de violence. Tout ce qui le caractérise, finalement.

Elle bafouille, face à Caleb, elle sait. Elle sait que Levi est perturbé, c'est ce qui se dit à son sujet, ici. Il ne s'est jamais confié, bien sûr, mais les nombreuses interventions des secours, au début de votre vie ici, ont fini par déclencher bien des rumeurs. Et puis, Caleb a déjà fait des siennes avec les voisins … « A l'avenir, tâchez de laisser mes invités et mes amis en paix, je vous prie … » Caleb s'efforce de ne pas ajouter la moindre menace et il la relâche, attrape la jeune femme, trop brusquement pour toi, Altaïr puisque c'est ce moment que tu choisis pour refaire surface. Tu ignores royalement la voisine qui s'éloigne en marmonnant à quel point c'est honteux et puis, tu souffles … « Mille excuses. Les gens qui vivent ici ne sont guère les plus aimables … elle ne vous a pas trop brusquer, j'espère ? » Une inquiétude sincère qui transparaît dans ton regard, tu la relâches, à la hâte, semblant te rendre compte que tu tiens encore sa main dans la tienne. « Allons à la voiture, vous allez réellement finir par être en retard, mademoiselle. »