La lumière dansait sur les corps entrelacés par la sueur et la promesse d’un amour éphémère, ici le temps n’existait pas, ici le temps n’était qu’un mensonge promis. On s’aimait à en mourir dans l’éternité de la débridation sublime des âmes, et Cérès vivait pour ça. Les hommes à ses bras, les baisers sur ses joues, cette fureur taciturne dans son bas ventre qu’elle contrôlait par des rires et une prétention d’alcoolisme.
Oh non, Cérès n’était jamais ivre d'alcool.
Elle était ivre de la vie, de l’amour, de la vitesse, de l’excès sur son visage de poupin.
Cérès était ivre de l’existence.
Elle dansait à s’en oublier et peut-être que c’est ça qui attirait les hommes, plus que son corps communément désirable et ses yeux trop grands mouillés de larmes de candeur et de rires. La robe ne moulait rien, laissant sous-entendre ce qu’elle se refusait à donner. “oh non, pas ce soir, je ne veux que danser”.
On passe ses bras, la pression est intense mais Cérès n’est pas femme à comprendre autre chose que les sous-entendus perfides. Elle sourit, la paille dans la bouche (jamais son verre en dehors de sa main, lui avait répété les nombreuses amies aux visages floutées par sa mémoire stupide) et elle fuit.
Cérès fantôme, Cérès reine de la nuit.
On se fait pressant et on rigole, Cérès ne rigole plus. Les corps dont elle admirait les courbes devenaient la prison de chair. Elle s’étouffe, son sourire se fait crisper et d’un coup, une chevelure blonde se dessine dans le contre jour d’un spot orangé. On fuit, pas sur le sol en dalle et Cérès esquive sans jamais cesser de tapoter les corps et de filer deux trois mots rassurants.
Puis Danh, une bouffée de joie tandis que son masque blasé s’étirait sur ses lèvres gercées. Elle attrape sa main, Cérès sait marquer son territoire faire jouer les sous entendus pour que la vérité de son corps utilisé se fasse oublier :
-Danh! Je savais que j’avais vu un de tes alcools sur la table, qu’est que tu deviens ? Pourquoi tu m’as répondu à mon superbe même qu’avec un trois petits points ?
Trifouillant son sac, elle sortit la preuve incriminante :
-C’est honteux et dire que j’ai mis du temps à le sélectionner, comme un vineron choisit un bon vin…
On joue puis on n’a plus tant besoin de faire semblant, elle lui lâche la main, il a peut-être le Sida et selon le livre qu’elle a lu, le sida ça se transmet par les mains.
Oh non, Cérès n’était jamais ivre d'alcool.
Elle était ivre de la vie, de l’amour, de la vitesse, de l’excès sur son visage de poupin.
Cérès était ivre de l’existence.
Elle dansait à s’en oublier et peut-être que c’est ça qui attirait les hommes, plus que son corps communément désirable et ses yeux trop grands mouillés de larmes de candeur et de rires. La robe ne moulait rien, laissant sous-entendre ce qu’elle se refusait à donner. “oh non, pas ce soir, je ne veux que danser”.
On passe ses bras, la pression est intense mais Cérès n’est pas femme à comprendre autre chose que les sous-entendus perfides. Elle sourit, la paille dans la bouche (jamais son verre en dehors de sa main, lui avait répété les nombreuses amies aux visages floutées par sa mémoire stupide) et elle fuit.
Cérès fantôme, Cérès reine de la nuit.
On se fait pressant et on rigole, Cérès ne rigole plus. Les corps dont elle admirait les courbes devenaient la prison de chair. Elle s’étouffe, son sourire se fait crisper et d’un coup, une chevelure blonde se dessine dans le contre jour d’un spot orangé. On fuit, pas sur le sol en dalle et Cérès esquive sans jamais cesser de tapoter les corps et de filer deux trois mots rassurants.
Puis Danh, une bouffée de joie tandis que son masque blasé s’étirait sur ses lèvres gercées. Elle attrape sa main, Cérès sait marquer son territoire faire jouer les sous entendus pour que la vérité de son corps utilisé se fasse oublier :
-Danh! Je savais que j’avais vu un de tes alcools sur la table, qu’est que tu deviens ? Pourquoi tu m’as répondu à mon superbe même qu’avec un trois petits points ?
Trifouillant son sac, elle sortit la preuve incriminante :
-C’est honteux et dire que j’ai mis du temps à le sélectionner, comme un vineron choisit un bon vin…
On joue puis on n’a plus tant besoin de faire semblant, elle lui lâche la main, il a peut-être le Sida et selon le livre qu’elle a lu, le sida ça se transmet par les mains.
Eternal
dans une rée-soi
Encore une autre soirée. Une nouvelle. Oh, ça ne le dérange pas, à Danh. Au moins, ça l’occupe. Il a l’impression de faire des choses dans sa vie, et pas de… Simplement attendre que le temps passe. Et puis, s’il vient aussi, c’est question profit. Bon, en soit, sur ce point, il s’en fiche pas mal. Juste, ce qu’il fait Danh, c’est uniquement profiter. Même si Danh, c’est ce gars, on ne dirait pas trop qu’il profite. Parce que même s’il parle avec tout le monde, il n’a pas la tête du gars qui s’ambiance. Parce que non mais tu sais, moi je sais pas danser ; ou encore, il a tout simplement un peu trop bu, et ça, ça arrive assez souvent… Et il a l’alcool du sommeil, Danh. Oh, il tient un moment, mais après, il s’endort. Un peu trop longtemps. Bref, qu’importe, le fait étant que cette fois-ci, Danh, il ne change pas de ses habitudes. Il a déjà dit trois fois qu’il n’irait pas sur la piste de danse, qu’importe la musique qui passe. Il parle à des gens qu’il ne connaît pas. Où peut-être que si ? En fait, il n’en sait rien. Et vraiment, ce n’est pas la chose la plus importante.
Et puis, il y a cette voix. Quelqu’un qui l’appelle par son nom. Bon, pas impossible, il a parlé à tellement de monde, qu’à force, certains retiennent son nom. Il devrait s’en sentir heureux, Danh, mais il s’en fiche. Alors il se retourne. Il ne capte même pas qu’on lui a pris la main. Et là, il voit…
Yeux bruns perdus dans la vague, Danh semble émerger des limbes de l’absence. Cérès fait comme si elle ne le remarquait pas, cette sensation étrange de vide qu’il semble constamment émettre. Il était curieux comme homme, il semblait marcher dans le néant et pourtant s’accrocher désespérément à quelque chose. Peut-être que c’est pour ça qu’elle l’aime bien ? Oh, ne nous soucions pas des choses du cœur, il est tant capricieux.
Son air faussement choqué faisait ressortir les minces rides qui commençait à orner la commissure de ses yeux et une mine d’indignation tragique vient peindre le visage de Cérès
-Ne crois pas que je vois pas ton jeu de faux-semblants, Danh Tapas Fajitas Gomelza. Oui tu as fais ça, mais je te pardonne. Car…
Tête qui penche, la proposition monte à ses oreilles et un sourire sincère flatte ses lèvres. Les sentiments semblent à peine poser sur son visage qu'une main attrape ses mèches pour les tortiller entre ses doigts. La proposition est touchante, mais l’accepter serait passer sur le crime atroce qui est de l’oublier sur le bas côté.
-Ok, je veux ce que tu aimes boire. Comme ça, j’aurai la sensation de te connaître, et vu que tu es là, je t’offre ce que j’aime boire.
Le serpent de l’angoisse était toujours logé chaudement au fond de ses tripes tandis que d’un regard ambivalent, ces hommes ne semblaient pas s’être découragés. Mimant un rire sincère, les pas les guidèrent vers le bar où elle s’assit sur le plus haut siège, dans l’espoir de pouvoir atteindre au moins les épaules de Danh par sa tête. Peine perdu, un soupir défait fit valser les minces feuilles de tissus mit en décoration.
-Tu as l’air complètement assommé, tu t’es pris une poêle sur la figure? Et tu connais les organisateurs de la soirée dis moi ?
Trifouillant son portefeuille, elle fit glisser un petit billet en ordonnant un Purple Stag, allongé avec plus de Jaegermeister.
Son air faussement choqué faisait ressortir les minces rides qui commençait à orner la commissure de ses yeux et une mine d’indignation tragique vient peindre le visage de Cérès
-Ne crois pas que je vois pas ton jeu de faux-semblants, Danh Tapas Fajitas Gomelza. Oui tu as fais ça, mais je te pardonne. Car…
Tête qui penche, la proposition monte à ses oreilles et un sourire sincère flatte ses lèvres. Les sentiments semblent à peine poser sur son visage qu'une main attrape ses mèches pour les tortiller entre ses doigts. La proposition est touchante, mais l’accepter serait passer sur le crime atroce qui est de l’oublier sur le bas côté.
-Ok, je veux ce que tu aimes boire. Comme ça, j’aurai la sensation de te connaître, et vu que tu es là, je t’offre ce que j’aime boire.
Le serpent de l’angoisse était toujours logé chaudement au fond de ses tripes tandis que d’un regard ambivalent, ces hommes ne semblaient pas s’être découragés. Mimant un rire sincère, les pas les guidèrent vers le bar où elle s’assit sur le plus haut siège, dans l’espoir de pouvoir atteindre au moins les épaules de Danh par sa tête. Peine perdu, un soupir défait fit valser les minces feuilles de tissus mit en décoration.
-Tu as l’air complètement assommé, tu t’es pris une poêle sur la figure? Et tu connais les organisateurs de la soirée dis moi ?
Trifouillant son portefeuille, elle fit glisser un petit billet en ordonnant un Purple Stag, allongé avec plus de Jaegermeister.
Eternal
dans une rée-soi
Et c’est qu’il l’entend parler, encore et encore. Il lève les yeux au ciel, Danh, on arrive presque à l’entendre soupirer malgré le bruit ambiant. Il coupe court en ne lui laissant pas terminer sa phrase ; en lui proposant directement de lui offrir quelque chose. En guise d’excuse - même si, en réalité, peut-on appeler ça des excuses ? En fait non, hein, mais on va rester là-dessus, c’est plus simple. Chose de guère surprenante, elle accepte. Elle accepte même en y ajoutant une petite précision supplémentaire. Et cette petite précision en plus, elle a le don de l’intriguer, à Danh. C’est que ça sonne un peu comme une sorte d’échange, tout ça. Un haussement d’épaule.
Sourire sur ses lèvres, le masque semble être comme une bête vorace sur son visage. Elle le voit se ressaisir comme un enfant se tire d’un mauvais rêve, d’une torpeur face à la réprimande d’un professeur. Son rire s’étouffe tout seul et on respire. Le plafond danse devant ses yeux et Cérès souffle. Ses épaules se délassent et d’un coup, le monde lui paraît plus grand sous les mots las de son compagnon.
Il semble se soucier de rien, l’épais géant. Le monde pourrait arrêter de tourner, les anges cesser de chanter qu’il serait là, les yeux vitreux à se demander que faire. Il avait un truc, une aspiration étrange et Cérès n’aimait que les choses étranges. Il lui demande comment elle est venue ici, oh elle ne sait pas. Sa mémoire ne suit pas ses promesses et ses paroles, et ainsi était elle à se tenir le menton pleine des souvenirs contradictoires de son arrivée. Mais le récit de Danh lui tirait bien malgré elle, un lueur maussade de malice dans son coeur trop rouge :
-ça te ressemble tu sais, si un jour tu venais à être remplacé par un androïde, il ne ferait pas mieux que toi ce ton, c'est la signature de ta personne. Au moins, je t’ai rencontré, c’est déjà bien assez pour une journée ou deux. Sinon moi… chai pas.
Étourdie Cérès, sa sécurité a encore de valeur que la naissance d’une bactérie. Ses doigts frappent le rythme de son cœur sur le bar et ses yeux glissent sur l’éternité des noms étrangers derrière le bar. Ses souvenirs reviennent et elle les décrit, comme une pelote dont on ne cherche plus à défaire les fils :
-J’crois qu’un mec m’a invité en disant que ça allait être la soirée de ma vie, il me semble qu’on sortait ensemble…Enfin c’est pas sûr ? Et je suis venue parce que j’avais rien de mieux à faire, puis j’aime bien parler. Ça va pas plus loin, on est tous un peu égarés dans la vie…comme des agneaux.
Haussant ses épaules, un frémissement se fit savoir quand il dit le nom de la boisson. C’était étrange, cela lui allait bien. C’était la simplicité d’une chose ordinaire, des boissons qu’elle n'aurait qu’effleurer du regard, ce choix qu’on ne prend jamais, ce chemin qu’on ignore. Un peu comme Danh, un truc qui ne peut pas mentir, un truc qu’on ne peut que cacher ou qu’il ne peut que se cacher. Elle avait eu raison de vouloir lui demander ce qu’il boit, elle apprend à le connaître ainsi. Cérès glisse un doigt là où son intuition lui avait montré une fissure et ce soulèvement léger des joues de son interlocuteur semblait trahir le même intérêt. Ou peut-être pas ? Qui sait ? Qui s’en soucie ? Nous sommes tous égarés ici.
-Ouais…chai pas, ça mérite d’essayer. Tu me dis si c’est bon, saches que si tu meurs, je pense que ça veut dire que c’est pas bon.
Les boissons arrivent dans deux verres bien séparés, le violet de sa boisson se mêlaient dans un mariage étrange avec l’espèce de jaune sirupeux de son breuvage, la lumière jetait son dévolu à réfleter les nuances possibles entre ce mariage d’ombres. On soupèse le verre et ses yeux se plantent dans ceux trop hauts de Danh. Elle désire s'esclaffer de la vie mais ses lèvres sont trop lourdes comme engourdies par la fatigue du monde. Cérès se veut légère, elle se sent grave pour ce malheur qu’on ne dit jamais sauf quand la nuit oublie ses enfants :
-Tu veux trinquer pour quoi ? Tu penses qu’on peut trinquer pour un truc ? Je sens que si je continue à être ainsi, je vais mourir et les petits insectes des rivières viendront festoyer sur mon cadavre.
Elle lève son verre, pour toucher les cieux, pour toucher l’âme de Danh, pour atteindre quelque chose.
(quelqu’un)
Il semble se soucier de rien, l’épais géant. Le monde pourrait arrêter de tourner, les anges cesser de chanter qu’il serait là, les yeux vitreux à se demander que faire. Il avait un truc, une aspiration étrange et Cérès n’aimait que les choses étranges. Il lui demande comment elle est venue ici, oh elle ne sait pas. Sa mémoire ne suit pas ses promesses et ses paroles, et ainsi était elle à se tenir le menton pleine des souvenirs contradictoires de son arrivée. Mais le récit de Danh lui tirait bien malgré elle, un lueur maussade de malice dans son coeur trop rouge :
-ça te ressemble tu sais, si un jour tu venais à être remplacé par un androïde, il ne ferait pas mieux que toi ce ton, c'est la signature de ta personne. Au moins, je t’ai rencontré, c’est déjà bien assez pour une journée ou deux. Sinon moi… chai pas.
Étourdie Cérès, sa sécurité a encore de valeur que la naissance d’une bactérie. Ses doigts frappent le rythme de son cœur sur le bar et ses yeux glissent sur l’éternité des noms étrangers derrière le bar. Ses souvenirs reviennent et elle les décrit, comme une pelote dont on ne cherche plus à défaire les fils :
-J’crois qu’un mec m’a invité en disant que ça allait être la soirée de ma vie, il me semble qu’on sortait ensemble…Enfin c’est pas sûr ? Et je suis venue parce que j’avais rien de mieux à faire, puis j’aime bien parler. Ça va pas plus loin, on est tous un peu égarés dans la vie…comme des agneaux.
Haussant ses épaules, un frémissement se fit savoir quand il dit le nom de la boisson. C’était étrange, cela lui allait bien. C’était la simplicité d’une chose ordinaire, des boissons qu’elle n'aurait qu’effleurer du regard, ce choix qu’on ne prend jamais, ce chemin qu’on ignore. Un peu comme Danh, un truc qui ne peut pas mentir, un truc qu’on ne peut que cacher ou qu’il ne peut que se cacher. Elle avait eu raison de vouloir lui demander ce qu’il boit, elle apprend à le connaître ainsi. Cérès glisse un doigt là où son intuition lui avait montré une fissure et ce soulèvement léger des joues de son interlocuteur semblait trahir le même intérêt. Ou peut-être pas ? Qui sait ? Qui s’en soucie ? Nous sommes tous égarés ici.
-Ouais…chai pas, ça mérite d’essayer. Tu me dis si c’est bon, saches que si tu meurs, je pense que ça veut dire que c’est pas bon.
Les boissons arrivent dans deux verres bien séparés, le violet de sa boisson se mêlaient dans un mariage étrange avec l’espèce de jaune sirupeux de son breuvage, la lumière jetait son dévolu à réfleter les nuances possibles entre ce mariage d’ombres. On soupèse le verre et ses yeux se plantent dans ceux trop hauts de Danh. Elle désire s'esclaffer de la vie mais ses lèvres sont trop lourdes comme engourdies par la fatigue du monde. Cérès se veut légère, elle se sent grave pour ce malheur qu’on ne dit jamais sauf quand la nuit oublie ses enfants :
-Tu veux trinquer pour quoi ? Tu penses qu’on peut trinquer pour un truc ? Je sens que si je continue à être ainsi, je vais mourir et les petits insectes des rivières viendront festoyer sur mon cadavre.
Elle lève son verre, pour toucher les cieux, pour toucher l’âme de Danh, pour atteindre quelque chose.
(quelqu’un)
Eternal
dans une rée-soi
Il l’écoute parler Danh, oh que ça oui, il l’écoute. Ce n’est pas contre pas certain qu’il retienne tout ce qu’elle est en train de lui dire… Elle lui parle qu’un androïde ne pourrait lui ressembler. Il a envie de répondre ”ok, cool”, Danh, parce que ça le ferait un peu chier qu’un androïde puisse imiter ses mimiques, mais en même temps, qu’est-ce qu’il pourrait bien y faire, hein ? Haussement d’épaule - encore une fois. Arrivés face au bar, elle lui explique, encore une fois trop longuement, comment elle s’est retrouvée ici. Elle même n’en sait visiblement pas grand chose ; à croire que c’est le mot d’ordre d’être ici, sans sans réelle justification si ce n’est être ici, ce qui mine de rien représente déjà beaucoup.
Il n’en attend même pas une réponse, Danh - la flemme - et il trinque directement, avant de prendre quelques gorgées. Et, évidemment, Danh étant Danh…
On saisit jamais le début, on saisit jamais le moment où les liens deviennent amicaux et où les liens pourrissent. Ces choses apparaissent comme une évidence, un sentiment dont la nuance est là et exacte dans sa nébuleuse consistance. Cérès riait face à ces mots circonspects, cette moquerie voilée mais douce et cet air perplexe face à la boisson pourpre.
“le sais-tu danh
le pourpre est la couleur des empereurs”
Elle riait et ses dents blanches comme des perles se dénudaient de ses lèvres fines.
-Oh, je t’en prie, même si c’est Radioactif, tu iras bien. Au pire des cas, tu deviendras un super héros et on fera 5 films sur toi et un très mauvais reboot dont j’effacerai l’existence. Allez, vas-y, cul sec.
Ce dernier point est ponctué par un hochement de tête à l’idée de lever son verre pour cet inconnu, fuyant les mots qu’elle avait elle-même prononcés quelque temps auparavant. Cet inconnu, vivant, destructeur, bruyant et absorbé, il représentait bien la façade de la vie, le côté Dionysien de l’existence. Et elle but, but cette boisson qu’elle ne connaissait pas tant que ça et dont le goût sucré envahit ses papilles. Cérès n’a pas besoin d’une grande raison pour vivre, pour boire, pour coucher, pour aimer, pour partir.
Elle a simplement besoin de croire que c’est la dernière fois qu’elle essaie, et quand elle échoue, de croire que la prochaine fois sera la bonne. Un cycle mais c’était ennuyant de penser à ça maintenant alors on boit, avec une bonne compagnie. Puis, son regard erre sur Danh, et ses yeux s’agrandissent face à la mort de Danh et mimant de prendre son téléphone
-Oh non, meurs pas ainsi tu es si jeune et beau, après on pourra toujours récupérer ton coeur et tes poumons mais ne meurt pas quand même…
Appuyant sur les premiers chiffres d’urgence, Cérès fit glisser sa main devant les yeux de son interlocuteur dans le feint effort de garder la conscience de Danh parmi eux avant que son rire résonne encore une fois.
-Bien sûr que c’est bon voyons, je te ferai pas boire de l’urine de chameau. C’est un peu de chez moi et la couleur est jolie. Ouais c’est un peu fort mais j’aime pas l’sucre dans mon verre. J’ai l’air d’un ange ou d’un mouton, je le sais bien mais…
Replaçant son verre sur le repose-verre , la condensation de la boisson avait mouiller ses mains d'une fine rosée glacée.
-Je pourrai te dire la même chose, Danh. C’est très simple comme boisson, mais avec du caractère, c’est super sucré pour un big boy comme toi. Mais j’aime bien, ça change… ça te correspond bien.
On secoue la tristesse comme un lion secoue sa tignasse, et on se regarde dans le blanc des yeux. Peut-être en parlant, peut-être pas. Peut-être que Cérès pourrait lui dire au revoir, le remercier pour le verre et s’enfoncer dans la masse, revoir ceux qui cherchent quelque chose d’elle mais…
-Tu veux danser comme le mec là-bas ? On danse ensemble, même. Personne ne se rappellera de quoi que ce soit et au pire, ça fera une histoire pour tes mômes.
“le sais-tu danh
le pourpre est la couleur des empereurs”
Elle riait et ses dents blanches comme des perles se dénudaient de ses lèvres fines.
-Oh, je t’en prie, même si c’est Radioactif, tu iras bien. Au pire des cas, tu deviendras un super héros et on fera 5 films sur toi et un très mauvais reboot dont j’effacerai l’existence. Allez, vas-y, cul sec.
Ce dernier point est ponctué par un hochement de tête à l’idée de lever son verre pour cet inconnu, fuyant les mots qu’elle avait elle-même prononcés quelque temps auparavant. Cet inconnu, vivant, destructeur, bruyant et absorbé, il représentait bien la façade de la vie, le côté Dionysien de l’existence. Et elle but, but cette boisson qu’elle ne connaissait pas tant que ça et dont le goût sucré envahit ses papilles. Cérès n’a pas besoin d’une grande raison pour vivre, pour boire, pour coucher, pour aimer, pour partir.
Elle a simplement besoin de croire que c’est la dernière fois qu’elle essaie, et quand elle échoue, de croire que la prochaine fois sera la bonne. Un cycle mais c’était ennuyant de penser à ça maintenant alors on boit, avec une bonne compagnie. Puis, son regard erre sur Danh, et ses yeux s’agrandissent face à la mort de Danh et mimant de prendre son téléphone
-Oh non, meurs pas ainsi tu es si jeune et beau, après on pourra toujours récupérer ton coeur et tes poumons mais ne meurt pas quand même…
Appuyant sur les premiers chiffres d’urgence, Cérès fit glisser sa main devant les yeux de son interlocuteur dans le feint effort de garder la conscience de Danh parmi eux avant que son rire résonne encore une fois.
-Bien sûr que c’est bon voyons, je te ferai pas boire de l’urine de chameau. C’est un peu de chez moi et la couleur est jolie. Ouais c’est un peu fort mais j’aime pas l’sucre dans mon verre. J’ai l’air d’un ange ou d’un mouton, je le sais bien mais…
Replaçant son verre sur le repose-verre , la condensation de la boisson avait mouiller ses mains d'une fine rosée glacée.
-Je pourrai te dire la même chose, Danh. C’est très simple comme boisson, mais avec du caractère, c’est super sucré pour un big boy comme toi. Mais j’aime bien, ça change… ça te correspond bien.
On secoue la tristesse comme un lion secoue sa tignasse, et on se regarde dans le blanc des yeux. Peut-être en parlant, peut-être pas. Peut-être que Cérès pourrait lui dire au revoir, le remercier pour le verre et s’enfoncer dans la masse, revoir ceux qui cherchent quelque chose d’elle mais…
-Tu veux danser comme le mec là-bas ? On danse ensemble, même. Personne ne se rappellera de quoi que ce soit et au pire, ça fera une histoire pour tes mômes.
Eternal
dans une rée-soi
L’une des facettes de vie que Danh a choisi, c’est celle de prendre la vie telle qu’elle est. Sans réellement penser aux conséquences qu’il peut y avoir. Danh, il ne pense pas au futur, ou presque jamais. Soit déjà, parce qu’il a trop d’alcool dans le sang pour simplement penser, ou alors… Parce que le futur n’est que théorique. Et que ça devient vraiment trop philosophique dans son esprit pour qu’il daigne s’y concentrer plus longtemps.
Et c’est au même instant qu’elle propose quelque chose d’inattendu, Cérès. Enfin, inattendu, non, pas quand on se trouve dans une soirée. Mais inattendu pour Danh.
Cérès n’est pas ce que beaucoup de gens pensent en la voyant, une gentille fille, une mignonne fille, une porcelaine étiolée sur fond d’un rose nièvre. Elle, elle était ce qu’elle était c’est à dire pas grand chose mais on pouvait rire de rien pas vrai ? L’ivresse grimpe dans ses pensées et on rit à l’idée d’un inconnu affublé des poumons, du cœur de l’homme à ses côtés. Il est vrai que Danh n’avait pas la meilleure…hygiène. Cela ne surprendrait même pas Cérès que dans ses poumons se trouve une bactérie résistantes à la moisissure et à la poussière.
-De quoi mettre sur la paille les industriels pharmaceutiques…
Elle se surprend à marmonner à voix haute, les quelques mots dans l’air moite de la boîte de nuit comme un bout de cristal figé dans la crasse du charbon. Et il ne semble pas entendre ses mots pendant que Danh imagine consommer le jus de pomme interdit, l’urine. Cérès ne réfléchissait jamais trop longtemps à ses mots, elle les lançait sur la place publique avec le désintérêt de voir les répercussions et les innombrables facettes de ses propres mots. Le sourire semble avoir contaminé ses yeux, une pandémie sur son visage bien heureuse de virer l’angoisse des hommes dans son être. Le bonheur est une drogue parce qu’on ne sait jamais qui payer pour s’en fournir, pour éteindre les maux dans l’être il ne faut que rire toujours plus fort qu’eux.
-Ouais tu es plus sucré que le caramel, avec tout le ketchup que tu ingurgites.
Une pique et Cérès voit enfin le fond de son verre vidé de toutes boissons. Les maigres résistances de Danh n’esquissent qu’un haussement d’épaules de la part de la jeune femme, ses cheveux fuyaient déjà de son chignon et l’air se tapissait de la fin de soirée et des erreurs sur le point d’être commises.
-Je danse particulièrement mal aussi, la grâce ça se vend que si on vend le reste.
Zut touché, il savait qu’elle allait insister avec l’insistance d’une gosse désirant le nouveau jouet flamboyant et elle n’allait pas le nier. Mais au fond des yeux bovins de son partenaire, Cérès lisait la légère envie d’un amusement impossible. Danh était ainsi, plein de mots et de rejets mous, mais il fallait le tirer. Et Cérès n’avait aucune limite quand il s’agissait de faire danser le monde. (Peut-être qu’elle était bien une fille de Dionysos, qui sait ?)
-Faut croire que tu commences à me connaître Danhette…
Sautant sur ses pieds, claquant un autre billet sur le bar pour faire bonne mesure et elle l’entraîne. Plutôt que c’est lui qui se laisse faire car il pourrait retirer le sang de son visage avec une simple pression sur le cou. Cérès n’y pensait jamais, voilà que l’alcool obscurcit ses sens.
Mais la musique se délite parmi les hommes et sur ce terrain qu’on nomme lieu et place pour la danse, ceux qui tiennent debout semblent posséder par une frénésie perdue qu’on nomme charme des ivrognes. Les corps sont pressés, les esprits dissolus. Qu’est qui se jouait ? Cérès ne le savait pas. On commence à bouger les membres, le chignon claque enfin dans un sifflement mécontent et elle s’oublie. Tirant les mains de Danh comme si c’était une marionnette, elle finit par le lâcher et tout lâche.
-Allez montre moi ce que tu as dans le ventre, et le dernier qui tient debout…il aura déjà gagné de pouvoir se foutre de l’autre.
Le rythme s’intensifie et tout le corps de Cérès tente de s’entendre sur un rythme complètement différent. C’était glorieux, c’était laid, c’était humain.
-De quoi mettre sur la paille les industriels pharmaceutiques…
Elle se surprend à marmonner à voix haute, les quelques mots dans l’air moite de la boîte de nuit comme un bout de cristal figé dans la crasse du charbon. Et il ne semble pas entendre ses mots pendant que Danh imagine consommer le jus de pomme interdit, l’urine. Cérès ne réfléchissait jamais trop longtemps à ses mots, elle les lançait sur la place publique avec le désintérêt de voir les répercussions et les innombrables facettes de ses propres mots. Le sourire semble avoir contaminé ses yeux, une pandémie sur son visage bien heureuse de virer l’angoisse des hommes dans son être. Le bonheur est une drogue parce qu’on ne sait jamais qui payer pour s’en fournir, pour éteindre les maux dans l’être il ne faut que rire toujours plus fort qu’eux.
-Ouais tu es plus sucré que le caramel, avec tout le ketchup que tu ingurgites.
Une pique et Cérès voit enfin le fond de son verre vidé de toutes boissons. Les maigres résistances de Danh n’esquissent qu’un haussement d’épaules de la part de la jeune femme, ses cheveux fuyaient déjà de son chignon et l’air se tapissait de la fin de soirée et des erreurs sur le point d’être commises.
-Je danse particulièrement mal aussi, la grâce ça se vend que si on vend le reste.
Zut touché, il savait qu’elle allait insister avec l’insistance d’une gosse désirant le nouveau jouet flamboyant et elle n’allait pas le nier. Mais au fond des yeux bovins de son partenaire, Cérès lisait la légère envie d’un amusement impossible. Danh était ainsi, plein de mots et de rejets mous, mais il fallait le tirer. Et Cérès n’avait aucune limite quand il s’agissait de faire danser le monde. (Peut-être qu’elle était bien une fille de Dionysos, qui sait ?)
-Faut croire que tu commences à me connaître Danhette…
Sautant sur ses pieds, claquant un autre billet sur le bar pour faire bonne mesure et elle l’entraîne. Plutôt que c’est lui qui se laisse faire car il pourrait retirer le sang de son visage avec une simple pression sur le cou. Cérès n’y pensait jamais, voilà que l’alcool obscurcit ses sens.
Mais la musique se délite parmi les hommes et sur ce terrain qu’on nomme lieu et place pour la danse, ceux qui tiennent debout semblent posséder par une frénésie perdue qu’on nomme charme des ivrognes. Les corps sont pressés, les esprits dissolus. Qu’est qui se jouait ? Cérès ne le savait pas. On commence à bouger les membres, le chignon claque enfin dans un sifflement mécontent et elle s’oublie. Tirant les mains de Danh comme si c’était une marionnette, elle finit par le lâcher et tout lâche.
-Allez montre moi ce que tu as dans le ventre, et le dernier qui tient debout…il aura déjà gagné de pouvoir se foutre de l’autre.
Le rythme s’intensifie et tout le corps de Cérès tente de s’entendre sur un rythme complètement différent. C’était glorieux, c’était laid, c’était humain.
Eternal
dans une rée-soi
Il arque un sourcil, Danh. Il cherche à comprendre le sens de certains mots de la jeune femme qui lui fait face. Les idées sont embrouillées, comment ça, ruiner les industriels pharmaceutiques ? Aurait-il inscrit sur sa tête le remède comme une grave maladie ? L’espace d’un moment, il songe à galoper face à un miroir, histoire de vérifier… Et puis, les neurones s’alignent, lentement, mais sûrement ; forcément, ce n’est qu’une petite pique prononcé à son égard sur l’état de son corps. Il affiche un ”oh” sur ses lèvres, bien qu’aucun son derrière n’en sorte. Et puis, c’est qu’il y a aussi une deuxième pique, pas très loin derrière, qui lui arrive en pleine figure.
Il se laisse entraîner, Danh, par une Cérès qui lui donne même un surnom… Euh… On va dire original ? Mais il n’en fait aucune remarque, Danh. Parce que ça ne le dérange pas qu’elle lui trouve un surnom. A dire vrai, n’importe qui pourrait lui trouver un surnom, que ça lui conviendrait à Danh. Il se laisse guider, entraîner, sans résistance. Jusqu’à ce qu’elle le lâche, au milieu de la foule. L’impression d’être au centre de tout, et en même temps d’être invisible. Est-ce l’alcool qui lui joue des tours, où la sensation est normale ? Il ne sait pas dire Danh, oh, ça, il ne sait pas. Et puis, il l’entend prononcer des mots, un défi, une drôle de récompense. Un court instant sans aucune réaction visible, ni palpable. Ce qu’il est en train de faire, Danh, c’est simplement de s’imaginer victorieux de ce petit défi… Mais aussi perdant. Clairement, les deux situations sonnent comme un peu amusantes, dans son esprit. Et puis, de toute façon, il sait très bien que d’ici quelques heures, il aura tout oublié ; déjà qu’il a là, oublié le début de cette soirée… Haussement d’épaule, la vie semble à nouveau s’animer en lui.