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«… Entrez.»
[RP-PNJ02-01]
[RP-PNJ02-01]
PARTENAIRE(S): @Samson Beauclair
DATE: 17/01/2022
LIEU: Bureau du secrétaire pédagogique – Complexes scolaires
Benjamin était revenu à Polaris le 3 janvier, un an jour pour jour après la disparition d'Andromède Valentine. Cet événement avait été le premier grain de sable dans les rouages parfaitement huilés de son existence, la machine implacable de son quotidien qui abattait les jours les uns après les autres avec la régularité d'une horloge suisse.
Et puis ce fut la tempête de sable, et la traversée du désert.
Andromède Valentine. Fray Yharnam. Madison Celestial. Hego Gregorovitch. Numa Celestial. Graham Ikeda. Fubuki Ota-Ikeda. Puis, ce matin, un nouveau nom était venu s'ajouter à la liste. Naolane Karuna.
Son cœur de sombrer un peu plus.
Il ne s'était jamais senti aussi seul.
Aussi démuni.
I n u t i l e.
Le sort s'acharnait contre son entourage. Disparitions, meurtres, dépressions, accidents. Et ces Étoiles, immiscées parmi les hommes, amenant dans leur sillage tout un lot de malheurs. Il se souvenait de sa rencontre avec Orion comme on se souvient d'un rêve fiévreux. Après Numa et Graham, c'était Fubuki qui était tombée entre les mains de l'un de ces astres. L'astre qui avait habité Madison Celestial, l'explication derrière sa résurrection et sa récente disparition. Cursa. Fubuki le lui avait dit, elle lui avait tout dit, tout ce qu'elle savait et Benjamin avait encaissé, encaissé, encaissé. Il avait eu un mal fou à attendre de raccrocher pour laisser libre court à ses larmes.
Et maintenant c'était le tour de Naolane. Naolane à qui il s'était attaché tant elle lui ressemblait dans sa jeunesse, Naolane qu'il avait pris sous son aile, Naolane sa protégée. Assassinée.
Et de tout son être lâche et impuissant il implorait une justice qui ne venait pas.
Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. Justice. V E N G E A N C E.
Mais oui, Benjamin. C'est ça. Ben voyons.
Signe ces dossiers plutôt. Photocopie ces formulaires.
Tamponne ces documents. Tu n'es bon qu'à ça.
Un héros du quotidien, hein?
Laisse-moi rire.
Un planqué, surtout.
Arrête de te mentir, Benjamin. Tu n'es rien.
Tu ne sers à rien.
…
Y a que la vérité qui blesse.
Hey.
On toque, Benjamin.
Au boulot.
Signe ces dossiers plutôt. Photocopie ces formulaires.
Tamponne ces documents. Tu n'es bon qu'à ça.
Un héros du quotidien, hein?
Laisse-moi rire.
Un planqué, surtout.
Arrête de te mentir, Benjamin. Tu n'es rien.
Tu ne sers à rien.
…
Y a que la vérité qui blesse.
Hey.
On toque, Benjamin.
Au boulot.
– … Entrez.
Benjamin H. Baldwin
Et puis il t'avance la petite pancarte qu'il tenait contre lui.
"LETO GÉVAUDAN
DISPARUE"
DISPARUE"
Une photo de la jeune fille, souriante, est disposée au dessus du texte. Le jeune homme, dont tu connais le nom à présent, penche la tête sur le côté.
...
«… Entrez.»
[RP-PNJ02-02]
[RP-PNJ02-02]
PARTENAIRE(S): @Samson Beauclair
DATE: 17/01/2022
LIEU: Bureau du secrétaire pédagogique – Complexes scolaires
Une nouvelle tête? En tout cas, Benjamin ne reconnut pas l'étudiant qui entra. La carte glissée sur son bureau n'évoqua elle non plus rien de familier. Samson Beauclair, en L1 Biologie animale… année scolaire 2020/2021?
– Monsieur Beauclair, le retrait des nouvelles cartes d'étudiant était à faire endéans les trente jours suivant votre réinscription à votre faculté, pas cinq mois après la rentrée académique…
Son ton était plus sec qu'il ne l'aurait voulu, mais ce jour-là il n'était vraiment pas d'humeur pour ce genre de bêtises qui lui faisaient perdre un temps précieux. Avant qu'il ne puisse ajouter ou faire quoi que ce soit, le jeune homme lui présenta une petite pancarte qu'il n'avait pas vue entre les plis de son manteau et de son écharpe.
– … Leto Gévaudan?
Oh, elle. Elle, il la connaissait. Leto Gévaudan, étudiante en lettres classiques et fauteuse de troubles professionnelle, toujours à fureter là où elle n'avait rien à faire. Et elle aurait disparu?
… Encore une?
Ses oreilles se mirent à bourdonner. Disparitions, meurtres, dépressions, accidents. Fronçant les sourcils, une sourde panique enflant derrière le masque qu'il s'efforçait de conserver intact, Benjamin alla de la photographie à Samson, de Samson à la photographie, sans vraiment saisir ce qu'attendait de lui le jeune homme qui n'avait pas décroché un mot.
– Depuis quand avez-vous constaté cette disparition? Avez-vous prévenu les autorités?
Benjamin H. Baldwin
- Carte d'étudiant de Samson:
- BEAUCLAIR
Samson
Student ID N°XXXX XXXX
02/12/2001
L1 BIO ANIMALE
[2020 - 2021]
Leto a disparu depuis deux jours et il a averti les autorités.
Il te fait un regard suppliant. Soupire un peu. Se pince les lèvres, triture nerveusement la pancarte.
...
«… Entrez.»
[RP-PNJ02-03]
[RP-PNJ02-03]
PARTENAIRE(S): @Samson Beauclair
DATE: 17/01/2022
LIEU: Bureau du secrétaire pédagogique – Complexes scolaires
S'il n'était pas le plus dégourdi pour respecter les échéances, Samson Beauclair semblait avoir un minimum de jugeotte et de sens des responsabilités.
– Vous avez eu le bon réflexe. L'université se mettra en contact avec sa famille et le commissariat central de Polaris. Avez-vous des raisons de croire que cette disparition est inquiétante? Dans le cas contraire, aucune enquête ne pourra être ouverte, Madame Gévaudan étant majeure…
La réalisation du naturel avec lequel il s'était exprimé le glaça. Combien de fois avait-il récité ce script dans sa carrière, combien de fois faudra-t-il qu'il le répète encore?
– Pardonnez-moi, je n'ai pas pu m'empêcher de noter votre mutisme. Souhaitez-vous vous exprimer par écrit? Nos services ne sont malheureusement pas correctement équipés pour recevoir des personnes signantes. Et je vous en prie, asseyez-vous.
Et tout en parlant, il glissa vers l'étudiant un bloc-note et un stylo.
Benjamin H. Baldwin
On s'est connus à la faculté
J'aimerais bien jeter un œil à sa chambre universitaire
SVP
Les policiers et sa famille ne font rien
Mais je suis inquiet
Il t'adresse une moue attristée, au bord des larmes.
...
«… Entrez.»
[RP-PNJ02-04]
[RP-PNJ02-04]
PARTENAIRE(S): @Samson Beauclair
DATE: 17/01/2022
LIEU: Bureau du secrétaire pédagogique – Complexes scolaires
Les quelques mots griffonnés à la hâte sur la page du calepin arrachèrent à Benjamin un soupir résigné.
– Je suis désolé mais ça ne va pas être possible. Je comprends votre inquiétude mais ce serait totalement injustifié de vous laisser entrer dans sa chambre. Déjà, cela ne relève pas de mes compétences. Ensuite, que sa disparition soit inquiétante ou non, il s'agirait d'une introduction par effraction. Et enfin, s'il s'avère que sa disparition est inquiétante, nous avons tout intérêt à ce que sa chambre reste en l'état pour faciliter l'éventuel travail d'enquêteurs.
Lui-même, un an auparavant, s'était introduit dans l'appartement de fonction d'un professeur disparu. Et cela n'avait servi à rien. Andromède Valentine n'était pas revenu, Fray Yharnam non plus. L'appartement avait été vidé, tout était parti à la benne, tout sauf le contenu d'un certain tiroir fermé à clef. Une arme. Une lettre. Des dessins d'enfants. Une photo de famille.
– Vous m'avez dit vous-même que sa disparition ne date que de deux jours. Non seulement ce laps de temps est très court, mais il couvre un week-end. À moins que vous n'ayez de preuves concrètes qu'elle puisse être en danger – et si vous en avez, encore une fois, je vous invite à les soumettre à la police –, je vous avoue avoir du mal à ne pas voir dans cette histoire une bien innocente gueule de bois après un samedi soir festif.
Ni méchanceté ni jugement dans ses paroles. Benjamin travaillait avec des étudiants, il avait lui-même été étudiant; ne pas donner de nouvelles pendant un week-end, sécher les cours du lundi matin, étaient des symptômes relativement courants et bénins d'une bonne vieille gueule de bois. La détresse de Samson, pour autant, ne le laissait pas insensible, mais si il cédait à chaque étudiant qui franchissait les portes de son bureau les yeux pleins de larmes… Non, vraiment, c'était moins le chagrin du jeune homme que la grandissante sensation d'étrangeté de cette situation qui le faisait tiquer…
Benjamin H. Baldwin
Tu as le sentiment d'être passé à côté de quelque chose d'important.
terminé de mon côté.
«… Entrez.»
[RP-PNJ02-05]
[RP-PNJ02-05]
PARTENAIRE(S): @Samson Beauclair
DATE: 17/01/2022
LIEU: Bureau du secrétaire pédagogique – Complexes scolaires
… Et Samson s'en alla. Sans insister. Sans supplier. Sans demander son reste. Laissant derrière lui des montagnes de question, comme un arrière-goût étrange.
Benjamin resta immobile, silencieux, fixant sans la voir la porte de son bureau, tentant de comprendre ce qu'il venait de se passer, tentant de mettre le doigt sur ce qui le chiffonnait autant. Cet étudiant muet, sa carte périmée depuis cinq mois, surgissant dans son bureau sans se faire annoncer. Sa drôle de petite pancarte, presque absurde dans sa kitch banalité. Ses demandes griffonnées sur le bloc-notes. Ses yeux pleins de larmes et ses lèvres pincées.
Il avait l'impression d'avoir évité une balle et d'avoir manqué l'événement le plus important de sa vie.
– Qu'est-ce qui vient de se passer…
Benjamin H. Baldwin
Tu manques de tomber de ta chaise lorsque cette voix, à priori désincarnée, résonne dans ton bureau pourtant vide. Tout est vide. L'université s'est tue, comme dans un silence de mort.
Un moment suspendu dans le temps.
Une forme rousse attire ton attention au coin de ton œil, et tu te tournes, pour trouver un énorme renard flottant à hauteur de ta tête, les pattes avant croisées devant lui, allongé dans l'air. Le malaise est proche, Benjamin, tu le sens. Quoique, tu commences à être habitué aux bizarreries.
«͇͖̅̓̕͟…̖̣̻͌͛̐ ͔̃̕͢Ȩ̯̩̽́͊n̪͒t̼͖̙͌͛͝ṙ͢ę̭̆̿z̨̡̡͎̥̽͐̌̓̉.̤̀̌͜»͎͉͍̹͆̈̎̓
[RP-PNJ02-066666666666666666666666666666666]
[RP-PNJ02-066666666666666666666666666666666]
PARTENAIRE(S): @"???????????????????????"
DATE: ??/??/????
LIEU: [D'où venons-nous? Que sommes-nous? Où allons-nous?]
Le pire fut le silence.
Un silence lourd, épais. Un silence parfait. Un silence qui n'aurait pas dû pouvoir exister. Dans ce silence d'une pureté absolue, le vacarme de son cœur lui donnait la nausée.
Benjamin se tourna lentement, le visage comme un masque mortuaire, modelé dans la cire blanche.
Ouvrez les parenthèses.
Tâchez de vous souvenir de comment en sortir.
Tâchez de vous souvenir de comment en sortir.
Il y a un renard. Un renard dans mon bureau.
Suis-je encore dans mon bureau? La lumière y tombe… autrement. Je le reconnais, certes; mais je le reconnais trop. Comment vous l'expliquer? J'ai cette sensation de me tenir dans un décor de théâtre d'un raffinement exquis, une reproduction si méticuleuse qu'elle en devient absurde. Chaque ombre, chaque grain de poussière, chaque rayure microscopique me paraît ressortir de façon exagérée. Impitoyable: voilà le mot que je cherche. Je viens de glisser dans un pays des merveilles sans merci.
Le renard me fixe. Il est énorme. On sous-estime souvent la taille que peut atteindre un tel animal, mais celui-ci défie toutes proportions. Plus je le regarde plus il semble grandir, envahir l'espace de sa présence, de son regard jaune qui me traverse comme si je n'étais pas là. Pourtant je sens son poids suffoquant.
Lentement, sans le quitter des yeux, je me penche pour sortir mon M&P de ma serviette. Son cliquetis, quand je met l'apparition en joue, me perfore les tympans.
– … Étoile?
Cette fois-ci, je ne laisserai pas passer l'opportunité de faire justice.
* Renard seulement. Tout n'est pas étoile, je le crains... C'est comme ça qu'on accueille les gens, chez toi ?
« … »
[RP-PNJ02-07]
[RP-PNJ02-07]
PARTENAIRE(S): @Ether
DATE: …
LIEU: …
Quelques secondes en tension avant que je ne dépose mon arme sur le sous-main.
– Je n'ai jamais vu de renard qui flotte. Ou qui parle. Mais je suppose qu'il y a un début à tout. Je n'avais jamais rencontré d'étoile avant novembre.
J'entends que ma voix est glacée de terreur. Tous mes gestes sont lents, tous mes mots sont pesés – et mes pensées s'emballent, cherchant à rationaliser l'incompréhensible. Peu importe ce qu'il est en train de se passer, je veux que cela s'arrête, retourner dans le monde réel.
Un monde réel qui commence à craquer aux coutures.
– Qui sont ces… chasseurs auxquels vous faisiez référence?
…
* Ce pauvre Samson, il pense faire le bien mais il va droit dans le mur... enfin, ce n'est pas en essayant de tuer ses camarades d'école qu'on fait le bien, et ça je pense qu'il l'a comprit ! Hé hé hé... tu as vu sa petite mise en scène ? Très touchante, et puis, très astucieuse ! Mais ça m'aurait étonné que tu tombes dans le panneau, mon cher Benjamin.
Il te montre toutes ses dents dans un sourire amusé. Sa griffe vient gratter sa joue. Tu ne réussis pas à le remarquer, mais tout à coup, il est humain.
* Tu me parais très... incertain. Je peux certainement répondre à toutes tes questions...
« … »
[RP-PNJ02-08]
[RP-PNJ02-08]
PARTENAIRE(S): @Ether
DATE: …
LIEU: …
Il parle, il parle, son ton est léger et chaque mot qui se glisse hors de sa gueule hérissée de crocs ajoute à ma confusion. Cet… être qui est venu me trouver sait. Il a senti ma détresse, il a entendu mes questions muettes, m'a tiré dans ce hiatus.
Peut-être que je perds la raison. Hélas, je crains qu'il n'en soit rien.
– Vous dites ça, pourtant vous venez d'esquiver ma question.
Sursaut. Je réalise seulement qu'il a changé de forme. De renard il n'y a plus, c'est maintenant un petit homme roux qui me sourit. Un sourire qui n'a rien d'amical ou de chaleureux.
– Qui sont ces chasseurs? Et pourquoi en auraient-ils après Leto Gévaudan?
…
* Allez savoir. Il ricane. Les chasseurs sont ici pour tuer les étoiles. De braves gens... Il n'y a plus qu'à voir s'ils seront actuellement efficaces ou non, haha !
Il se rapproche. Un pas - deux.
* Quel est votre but, Benjamin Baldwin ?
« … »
[RP-PNJ02-09]
[RP-PNJ02-09]
PARTENAIRE(S): @Ether
DATE: …
LIEU: …
«Je peux certainement répondre à toutes tes questions»… mais sous ses propres conditions, semble-t-il. Impossible d'obtenir une réponse claire. J'ai une sainte horreur de tels personnages, qui finissent toujours par révéler une certaine fourberie. Malgré tout – et je suis le premier à le déplorer – il éveille ma curiosité. Il dit peu, mais ses quelques mots viennent frapper juste. Trop juste. Je serre les dents.
– Tuer les étoiles…
Encore elles. Toujours elles.
– Je veux simplement protéger celles et ceux qui me sont chers.
Les visages de Fubuki et Graham. Le regard de Numa Celestial. Combien de temps avant que ces étoiles ne s'attaquent à d'autres? Ne s'attaquent à Cephei Lurantis… à Hego?
Hego…
Mon ventre se tord.
…
Il ricane, tu te surprends à te dire qu'il tient plus de la hyène que du renard, ce vieux chacal. Il se frotte les mains, malicieux.
* Ces personnes-là, comme ce petit Samson... vous êtes peut-être du même camp, tu sais.
« … »
[RP-PNJ02-10]
[RP-PNJ02-10]
PARTENAIRE(S): @Ether
DATE: …
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Sa remarque sur les «camps» lui attire un regard noir. Je n'apprécie guère ce vocabulaire militaire qui créé une différence entre des eux et des nous, autant de concepts qui ne reposent sur rien mais qu'il est si facile d'instrumentaliser. Le peu que je sais des étoiles – mon ressenti face à Orion, les récits de Numa Celestial, des Ota-Ikeda – suffit pour me faire penser que ces êtres sont tout aussi complexes que les humains.
La tête me tourne. Je retire mes lunettes pour retrouver ce monde flou et indéfini qui n'existe qu'à mes yeux. Il faut que je me ressaisisse.
– On peut tuer les étoiles, donc. Mais peut-on s'en protéger? Y a-t-il un moyen de les empêcher de nous choisir?
…
* C'est bien la première fois qu'on me demande si on peut ne pas être un lié ! Tu as peur d'en être un, Benjamin ? Ne serait-ce pas... pratique ?
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