Erik Satie, Sonatine bureaucratique
Redoutable, c’est bien le mot. S’il est arrivé si jeune à ce poste, c’est parce qu’il excelle dans ce qu’il fait. Or, ce niveau d’exigence et de perfection qu’il s’impose, il l’attend également des autres: pour que fonctionne sans heurts cette immense machine qu’est le complexe scolaire, on ne peut pas se permettre un seul retard, un seul faux pas, un seul dossier égaré ou incomplet. Aussi, s’il y a bien une chose qui met enseignants et étudiants d’accord, c’est que Benjamin Baldwin est craint; craint pour sa rigueur, craint pour son intransigeance, craint pour son application stricte du règlement, craint pour son regard surtout, d’une intensité à vous changer en statue de sel, un regard perçant, sévère, dans un visage qui ne semble pas savoir sourire. Comment voulez-vous qu’il soit souriant quand la dernière circulaire du gouvernement lui fait amender l’alinéa 12b du paragraphe 8 de tous les formulaires E425 délivrés avant le 1er septembre 2018?
Mais Benjamin Baldwin, aussi taciturne qu’il puisse paraître, est quelqu’un de foncièrement bienveillant. Cette austérité qu’on lui prête n’est au final qu’une première impression: elle est chez lui naturelle, certes, et il la cultive volontiers, mais il serait malhonnête de l’y réduire. Oui, Benjamin est un homme de principes qui a à cœur le travail bien fait, l’observation des règles et le maintien de l’ordre; mais il connaît l’histoire du monde et n’ignore pas que les lois, non contentes de protéger principalement les privilégié·e·s, peuvent rapidement devenir des armes qui oppriment. Et c’est là tout le conflit interne qui l’habite. D’un côté son allégeance à la Justice, qui devrait être impartiale mais trop souvent manque de souplesse et d’équité; de l’autre ses valeurs personnelles (mais donc biaisées et subjectives) d’altruisme, de générosité, d’entraide et de respect.
C’est sans doute pour cela qu’il voit son travail comme celui d'un infiltré, un agent double qui veillerait à ce que l'administration reste un système plaçant l'humain au centre de ses préoccupations; les personnes dont il a la charge, habituées à être réduites à des chiffres par la bureaucratie, seraient surprises d’apprendre l’attention individuelle qu’il porte à leur situation. Voyez-vous, Benjamin ne considère pas «le Mal» comme quelque chose d’intrinsèque, mais comme le produit des oppressions et des inégalités systémiques: il essaye par conséquent de ne jamais blâmer celles et ceux qui commettent des infractions ou des crimes, mais les conditions qui les ont poussé à le faire. Sévère, oui, mais juste.
Après tout, une fois rentré chez lui, loin de la pression et des obligations professionnelles, Benjamin (Benny pour les intimes, et il a eu beaucoup d’intimes…) n’est qu’un trentenaire normal qui mange des céréales devant la télévision et ne trouve jamais sa deuxième chaussette; un as de la pâtisserie et de l’intolérance au lactose, grand amoureux des chiens, grand amoureux tout court, désespérément fleur bleue (la liste kilométrique de ses ex est sans doute la seule chose en ce bas monde qui peut le faire rougir); un ami fidèle et un allié précieux, toujours de bon conseil, dont les remarquables qualités d’observation et d’écoute font des merveilles couplées à son esprit rapide et son calme à toute épreuve. Tout cela sans jamais se départir de ce sérieux qui fait sa réputation: vous comprenez, il a des feuilles d’impôt à remplir, un conseil d’administration du comité de quartier, sans parler de son club de tir sportif qui lui a demandé de participer au tournoi national, et sa pauvre mère qui vient de se fouler la cheville…
Pourtant, ce ne fut pas faute d’avoir essayé. Pour le petit Benny, le futur est limpide, il sera super-héros. Hélas, ce rêve d’enfant se heurte bien vite à la cruelle réalité du monde de l’emploi: pour les super-héros, point de travail. À peine six ans et voilà qu’il faut déjà envisager une reconversion professionnelle. Qu’à cela ne tienne! Benjamin n’est pas du genre à se laisser abattre. Enfant vif, éveillé, curieux de tout, il fait la joie de ses parents et amuse avec cette expression si sérieuse qui jamais ne le quittera. Son père, professeur de littérature, lui inculque l’amour de la poésie et de la lecture; sa mère, physicienne et polyglotte brillante, l’ouvre au monde et aux merveilles de la science. Sans surprise, ses études sont couronnées de succès. En parallèle, il s’inscrit dans divers clubs sportifs, pratique la natation, la course, le maniement des armes à feu, s’intéresse aux arts martiaux. Il fera le bien sur Terre coûte-que-coûte, amènera la paix et la prospérité, défendra la veuve et l’orphelin, il sera policier, ou pompier, entrera dans l’armée!
À dix-huit ans il surprend tout le monde en quittant Manchester pour Polaris, où il s’inscrit dans une filière professionnelle préparant aux métiers de l’administration. Pourtant, de ses fantasmes de gosse à sa réalité de «bouffeur de paperasse», il y a un lien logique: aider autrui et être utile. Benjamin a étudié l’histoire, il connaît le pouvoir de la politique, sa complexité aussi. Il sait que les suffragettes, les Black Panthers, les femmes trans de Stonewall, toutes ces figures emblématiques des droits humains ont fait changer la société avec leur moyens limités et leur rage au ventre. Alors si lui-même peut mettre son intelligence au profit de la société et des institutions «pour prévenir plutôt que guérir», son existence n’aura pas été vaine.
Major de sa promotion avec une spécialisation juridique, il commence par travailler pour des associations militantes ou caritatives, fait un crochet par la politique avant de se faire engager par son ancienne université, plus intéressé par l’idée d’aider les étudiant·e·s que de se retrouver mêlé aux querelles de politiciens détachés de la réalité. Le petit Benny qui rêvait de couronnes de laurier est devenu un adulte confiant en ses capacités à faire bouger les choses à son niveau, et si ça rate, tant pis! au moins il aura essayé: c'est déjà plus que la majorité des gens. Il aura été un héros malgré tout – un héros du quotidien.
Aujourd’hui, Benjamin est heureux. Il fait un travail qu’il aime, grâce auquel il a pu acheter un petit appartement dans l’Octant. Il partage son temps entre l'université, ses différentes activités, ses quelques ami·e·s et ses très (trop) nombreux ex avec qui il s'efforce de garder des relations cordiales – exercice périlleux s'il en est. Il aimerait bien rencontrer «la bonne personne», celle qu’il pourra serrer dans ses bras quand ça va un peu moins bien et présenter à ses parents; mais à part ça, dans la vie de Benjamin, tout va bien.
Jusqu’à ce que tout n’aille plus si bien. Andromède Valentine, le professeur d’histoire astérienne, disparaît du jour au lendemain sans laisser de traces ni donner de nouvelles. Une étudiante de la faculté de lettres, Madison Celestial, se retrouve à l’hôpital après avoir reçu vingt-huit – vingt-huit – coups de couteau. Puis, alors que l’été touche à sa fin, on commence à parler d’autres disparitions inquiétantes, beaucoup de jeunes personnes; parmi elles d’ancien·ne·s étudiant·e·s et même une lycéenne.
Benjamin est inquiet. Et plus la rentrée approche, plus son inquiétude augmente.
Espérons qu’il se trompe…
Pas vraiment.
Croyez-vous au destin?
Non.
Une créature vous guette;
que faites-vous?
Je vous demande pardon?
Êtes-vous redevable?
… Sortez de mon bureau, s’il-vous-plaît.
Pnj préféré: Chien best boy
Emote préféré:
Invité
Invité
Je passe un peu en coup de vent je lirai plus en détails demain mais de ce que j'ai survolé je l'aime déjà tellement ?
Les réponses aux questions m'ont achevé jpp
Bon courage à toi !
Les réponses aux questions m'ont achevé jpp
Bon courage à toi !
Invité
Invité
Son caractère juste...Je valide entièrement
Re-bienvenue avec ce personnage, et bon courage pour la suite de ta fiche !
Re-bienvenue avec ce personnage, et bon courage pour la suite de ta fiche !
I need more ! !
Je l'aime. Il est trop mims. J'veux être sa pote.
Re-bienvenue à la maison bb () hâte d'en lire plus !
Je l'aime. Il est trop mims. J'veux être sa pote.
Re-bienvenue à la maison bb () hâte d'en lire plus !
Mon trieur de dossiers (c'est plus mignon que bureaucrate, mais ça veut dire la même chose jpp) préféré ! Je l'aime fort beaucoup, voilà !
Re-bienvenue avec Benny !!
@Liseron Amaterasu Que veux-tu, Benny il a pas l'temps d'niaiser.
@Olive Marsthonn Merci chou, hâte qu'Olive et Benjamin se croisent à la fac
Madame @Charlotte Wheeler, serait-il possible de vous recevoir cette semaine pour parler de la scolarité de votre fille?
@Hego Gregorovitch Mon dresseur de trains (c'est plus mignon que chef de gare mais pour le coup ça veut rien dire du tout) favori
Histoire postée
@Olive Marsthonn Merci chou, hâte qu'Olive et Benjamin se croisent à la fac
Madame @Charlotte Wheeler, serait-il possible de vous recevoir cette semaine pour parler de la scolarité de votre fille?
@Hego Gregorovitch Mon dresseur de trains (c'est plus mignon que chef de gare mais pour le coup ça veut rien dire du tout) favori
Histoire postée
Comme je suis contente de te retrouver avec un 2e visage re-bienvenue !!
Ohlala mais quel homme... Le trieur de dossier le plus sexy de ta région
Contente de voir que tu as enfin succombé à l'appel du DC
Contente de voir que tu as enfin succombé à l'appel du DC
Invité
Invité
Wouah, ce perso à l'air si ouf !
Re-bienvenue chez toi !
Re-bienvenue chez toi !
Invité
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En vrai, j'ai adoré lire son caractère ? Ça glissait vraiment tout seul et c'est agréable de découvrir qu'il n'est pas juste cette façade de froideur mais qu'un petit coeur tout tendre bat à l'intérieur
Son anecdote... Je. Pffff. Je l'aime trop
Son histoire m'a vraiment touché, tout particulièrement. C'est vraiment un héros du quotidien. Et ! Je m'attendais pas à ce que tu place l'intrigue, comme ça, dedans, au calme, et ça m'a surpris mais c'était très intelligent, nul doute qu'il devrait y faire affaire à un moment. Sûrement plus vite qu'il ne l'espère on va pas s'mentir. En tout cas, Benny c'est un perso vraiment intéressant et complexe, j'ai plus qu'hâte de le voir à l'oeuvre !
Merci à toi de nous avoir pondu une perle pareille
Rebienvenue à la maison !
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